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💀 La Voleuse de livres [A+]

Il y a quelques mois, on (🐢) m'a conseillé ce livre et, dans la foulée, quasiment imposé de partir avec.

Je le mets alors dans ma bibliothèque et je l'oublie là pendant pas mal de temps vu que je ne lisais plus, et qu'en plus ça parlait de sujets pas très feel-good comme dit l'autre (🐓).

Dans mon élan à lire tous les livres non encore lus de ma bibliothèque, je prends ce livre, du paracétamol (contre le covid refilé par 🦦) et mon courage à deux mains, et je me lance.

Et vraiment, quelle tuerie ce livre ! Ça plaira à la narratrice que je dise ça de son histoire, vu son humour parfois douteux et hum... vous comprendrez bien assez vite.

Auteur : Markus Zusak 🇦🇺

Traduction : Marie-France Girod, de l'anglais (Australie)

Date : 2005

Quatrième de couverture
Leur heure venue, bien peu sont ceux qui peuvent échapper à la Mort. Et, plus rares encore, ceux qui réussissent à éveiller Sa curiosité.
Liesel Meminger y est parvenue.
Trois fois cette fillette a croisé la Mort et trois fois la Mort s'est arrêtée.
Est-ce que son destin d'orpheline dans l'Allemagne nazie qui lui a valu cet intérêt ? Ou sa force extraordinaire face aux événements ? À moins que ce ne soit son secret... Celui qui l'a aidée à survivre et a même inspiré à la Mort ce joli surnom : la Voleuse de livres...

Intrigue et personnages
On suit Liesel Meminger, une petite fille de 10 ans toute choupi qui a du caractère, et qui n'a pas eu un bon départ dans la vie pour ainsi dire. Orpheline dans l'Allemagne de 1938, elle est hébergée par une famille d'accueil contre rémunération. La mère, Rosa Hubermann, est infecte et la traite sans cesse de « Saumensch » (plus ou moins traduisible par « truie humaine » ou « bâtarde »). Mais le père, Hans, est une perle. Doux, attentionné, pas très cultivé mais désireux d'aider Liesel du mieux qu'il peut, il sera son roc.

Si personne ne m'arrête, je suis partie pour vous parler de mon amour de tous les personnages, parce qu'ils sont vraiment trop attachants. Même Rosa, qui en fait traite tout le monde de Saumensch, surtout ceux qu'elle aime.
Et puis Rudy, son ami à l'école avec qui elle fait les quatre cent coups ; et Max dont la résilience force le respect avec sa relation tellement touchante avec Liesel...

La narratrice
Ok ok, les personnages sont trop mignons, mais j'ai oublié de mentionner un point important.
La narratrice est un personnage à part entière, et il s'agit de nulle autre que la Mort.

Elle raconte les choses à sa manière, avec un humour noir et beaucoup de sensibilité. Quand écrire des phrases complètes l'ennuie, elle fait des listes, des récaps historiques et donnent des traductions très personnelles de certains mots allemands. Et si sa manière de raconter l'histoire ne vous convient pas, elle rappelle qu'on va se calmer tout de suite parce qu'il vaut mieux ne pas avoir à négocier avec elle.

Avoir la Mort comme narratrice crée un effet de style très fort aux multiples facettes. De sa position, elle est omniprésente, mais on ne la craint pas puisqu'on est de son point de vue.
Elle s'interroge sur le sens de sa mission, s'exaspère que Dieu ne lui réponde pas, se demande si l'humanité en vaut la peine.

La Mort nous spoile complètement la suite de l'histoire à plusieurs reprises. Au milieu d'une phrase qui n'a rien à voir, elle insère des encarts indiquant qui va mourir, quand et comment. (J'ai tellement ragé quand elle a fait ça par surprise la première fois !)

« Évidemment c'est très impoli de ma part. Je suis en train de gâcher non seulement le dénouement du livre, mais la fin de ce passage particulier. Je vous ai annoncé deux évènements, parce que mon but n'est pas de créer un suspense. Le mystère m'ennuie. Il m'assomme. Je sais ce qui se passe, et du coup vous aussi. Non, ce qui m'agace, me trouble, m'intéresse et me stupéfie, ce sont les intrigues qui nous y conduisent.
Et là, il y a de quoi faire.
Le matériau ne manque pas. »

Au tout début, elle nous rappelle que nous aussi, lecteur, allons la rencontrer un jour. Le savoir ne rend pas l'histoire/la vie moins intéressante. Au contraire, cela permet de se concentrer sur les petites choses de la vie qui en font la beauté. C'est tout le propos du livre.

La mort et la vie
Un passage m'a profondément marquée. Un chapitre raconte la tournée des âmes au premier jour d'Auschwitz... suivi d'un chapitre montrant Hans en train de peindre en noir les vitres de ses voisins afin de cacher les lumières aux avions ennemis, en échange de juste un biscuit ou une cigarette à partager.

Je n'arrive pas à mettre les mots sur ce que cette juxtaposition de scènes m'a fait ressentir, mais ça c'était vraiment puissant. On a d'un côté une horreur sans nom qui fait se demander « Est-ce que la vie humaine en vaut la peine ? »
Puis, on reprend la petite histoire. Elle est insignifiante, hors contexte, ça n'a rien à voir. Et pourtant, c'est la réponse à la question qu'on vient de se poser. Et en voilà la réponse : Oui, ça en vaut la peine, pour tous ces petits riens du quotidien qui nous rendent joyeux, qui aident les autres et nous connectent à eux, qui parfois sauvent des vies, et qui créent des histoires qui méritent d'être racontées.

J'essaie maladroitement de transcrire la puissance de ce passage, mais le livre a un propos bien plus subtile. Je pense que c'est le genre d'idées qu'il faut ressentir pour comprendre.

« J'ai l'impression de tout centrer sur ma personne en ce moment et de ne parler que de moi, moi et moi. Mes voyages, ce que j'ai vu en 1942. »

En résumé, la mort est omniprésente dans cette histoire, mais elle n'est pas le sujet du livre, elle n'en est que la fin.

Le quotidien
Dans un contexte tel que l'Allemagne nazie, une multitude de détails prennent un sens chargé.

Liesel étant une voleuse de livre, on apprend que son premier livre a été volé dans la neige, le deuxième dans les braises. Dans ce contexte historique, évoquer des livres et du feu, ça présage pas mal de choses.

Autre exemple, Hans exerce en tant que peintre en bâtiment. Peindre les magasins de juifs pour recouvrir les insultes, ce n'est pas un acte anodin...

La présence d'énormément de petites accroches de ce genre crée un énorme suspense qui tient toute la lecture, car le moindre détail donné sur les personnages peut devenir un acte de résistance... ou s'avérer être un danger.

Les anecdotes du quotidien sentent le vécu à plein nez, et effectivement j'ai vu que l'auteur a des origines allemandes. Il cite dans les remerciements des personnes de sa famille qui lui ont raconté leurs histoires sur cette période.
Je ne peux pas juger de l'historicité de tous ces détails, mais en tout cas, ça crée une immersion incroyable. Et je dis ça alors la narration faite par la Mort sur un temps long (3 ans) aurait pu considérablement éloigner des personnages, en ayant trop de recul.

Le Mal
La Mort n'est pas maléfique. Elle a par contre un avis tranché sur la Guerre, ce patron tyrannique qui lui demande de travailler toujours plus.

Ce qui aurait été facile et attendu, c'est de diaboliser les nazis. Ils ne sont bien sûr pas représentés comme des personnages sympathiques, bien au contraire, mais pour chacun d'eux on peut comprendre comment ils en sont venus à rejoindre le parti et adhérer à ces idées extrêmes.
Leurs discours sont plein de belles idées : ne pas laisser les ennemis corrompre son esprit, ne pas céder à la lâcheté, avoir le sens de l'effort et de la communauté pour redresser le pays en crise... Dans un tout autre contexte et en changeant le nom des ennemis, je suis convaincue qu'il y a moyen qu'on trouve ces discours tout à fait positifs. C'est ça qui est effrayant.
Ce dont il faut se méfier, c'est de la haine, parfois dissimulée derrière de jolis mots... À méditer sur les discours actuels, et peut-être surtout ceux auxquels on adhère.

Hitler n'est pas non plus systématiquement diabolisé et il y a une bonne raison à cela. Les personnages appartiennent à leur époque, et nombre d'entre eux l'admirent et rejoignent ses idées.
L'endoctrinement et le culte de la personnalité passent par des événements sociaux qui ont leurs aspects positifs et négatifs pour la communauté. Il y a notamment les jeunesses hitlériennes, les feux de joie, les concours sportifs...
On a ensuite le point de vue d'un personnage juif, qui déteste le Führer. Il s'imagine en train de le frapper. Mais même s'il pouvait le faire, il ne ferait que donner raison à cette idéologie de haine et de violence envers les juifs. Pour lutter contre le Mal, les forces sont disproportionnées...

« Deux semaines pour changer le monde et quatorze jours pour le détruire. »

... mais on y vient à bout, en vivant, et en transmettant son témoignage, sa mémoire, ses histoires riches en enseignements sur comment lutter contre la haine.

Les livres
Liesel adore les livres, mais sa famille pauvre ayant déjà du mal à se nourrir convenablement, leurs prix élevés les rendent inaccessibles. Et sans trop spoiler, c'est là qu'intervient le titre !

Plusieurs passages font ressentir la fascination qui confine au sacré envers les livres, dont le temple est la bibliothèque.
C'est un aspect assez méta, car un des thèmes centraux est l'impact que peuvent avoir les livres sur nos vies. Il y en a dont l'apport dépasse le seul moment de la lecture (les fameux livres S dans la notation). Certains livres ont ce pouvoir d'influencer nos constructions psychologiques, nos identités, nos histoires personnelles, nous aider à à guérir nos traumatismes ou à tourner la page.

L'aspect social des livres est aussi évoqué. Raconter une histoire permet de tisser facilement un lien avec une personne par exemple. Ou encore, écrire sa propre histoire, c'est transmettre une partie de soi.

C'est aussi l'immersion dans le vécu des personnages qui permet de se rendre compte à quel point lire est vital dans certaines situations... Quand la sirène retentit et que la panique se répand, ou pour ceux qui doivent s'enterrer pour leur survie pendant de longs mois sans voir l'extérieur et sans distraction...

Le pouvoir des mots peut être utilisé pour le meilleur mais aussi pour le pire. Le livre Mein Kampf a une place particulière dans l'histoire, ce qui amène différentes réflexions, symboliques et éléments d'action.

Note : A+
Énorme coup de cœur. Il y a du potentiel pour un S. Je saurai avec le recul si ce livre reste dans mon esprit, mais vraiment je sens que ça va devenir une référence pour moi.

À qui je le conseille
À ceux qui aiment :
• l'Histoire de la seconde guerre mondiale
• les effets de narration atypique
• des personnages attachants aux relations touchantes avec des évolutions intéressantes
• des rebondissements et de l'action (ils mettent un peu de temps à arriver — j'ai même failli abandonner vers la page 50 — mais une fois que ça s'est lancé j'étais à fond)
• des émotions fortes, des hauts et des bas
• des messages de fond vraiment puissants et difficiles à faire passer autrement qu'en s'immergeant dans le vécu de ces personnages : construction de son identité, deuil, mémoire, mort, haine, altruisme, sens de la vie...

Certaines critiques parlent de ce livre comme d'un « futur classique ». Je ne voyais pas ce que cela signifiait avant de le lire.
Maintenant je crois comprendre, car c'est typiquement ce genre de livre où on a envie de s'exclamer « Il faut l'avoir lu ! », parce qu'il contient des messages importants, mais difficile à résumer.

25/01/22

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