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🌪 La Horde du Contrevent [A-/S]

Titre : La Horde du Contrevent

Auteur : Alain Damasio 🇫🇷

Date : 2004

Couverture :

Quatrième de couverture
Un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face, part des confins d'une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l'origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils sont pillier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d'un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou.

Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d'un même feu l'aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d'un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d'un pinceau, d'une caméra ou d'une arme...

J'ai lu ce livre il y a trois ans, en 2019.
En trois ans, il y a le temps d'oublier un certain nombre de livres, mais celui-ci m'a véritablement marquée.

Cela n'a pas été une lecture agréable, mais ce n'en est pas le but. Il faut vraiment s'accrocher pour finir cette expérience unique sans abandonner en cours de route.
Ma lecture a été laborieuse, dure, et admirative. Je n'ai pas tout compris, je me suis plusieurs fois perdue. J'ai sauté des passages aussi, quand ça me semblait trop long, ou quand le style était trop abrupt.
Beaucoup de choses ne m'ont pas plu dans ce livre et même agacée, désappointée, énervée, fatiguée, ennuyée, frustrée, déçue.
Mais ce qu'il m'a apporté compense très largement ces inconvénients, car certains passages ont raisonné en moi, et avec une profondeur et une force rares.

J'ai ressenti ce livre entier comme une métaphore de la vie.
Le compte à rebours amène jusqu'à la dernière page « zéro », inéluctable. On sait que l'histoire se finira, mais elle vaut la peine d'être racontée.
Il y a cette impossibilité d'envisager de s'arrêter, malgré l'adversité.
Il y a ces passages où le quatrième mur est brisé et où les péripéties sont racontés dans le désordre, et cela car ce sont les personnages qui racontent leurs vécus après les événements. Nos vies sont des histoires en cours d'écriture.

Il y a l'importance d'avoir une quête même si on ne la comprend pas bien, car c'est ce qui donne du sens à nos vies, nos histoires inachevées.

Il y a cette beauté et cette force de rester fidèle à une tradition, à une foi, à son soi passé.
Il y a la remise en question de cet entêtement qui est peut-être vain, lorsqu'on se heurte à l'altérité. Leurs courants de pensée valent peut-être le nôtre, comment savoir ?

Il y a ce concept extrêmement puissant : la distinction entre la vitesse, le mouvement, le vif. C'est une notion qu'on ne peut appréhender qu'en ayant lu La Horde et en s'y étant complètement immergé.
Il y a ce passage avec Caracole où il est dit qu'on se fait en se fuyant. Ça a raisonné avec puissance avec la personne que j'étais lorsque je l'ai lu.
« Justement, j'oublie tout !
— On ne se refait pas, troubadour...
— Non. Mais on se fait !
— Je dirais surtout qu'on se fuit. On ne se fait qu'en se fuyant. Et c'est cet oubli qui permet et opère cette fuite. L'oubli actif de cette mémoire inexorable qui nous fait. Il faut apprendre à décamper. » (p547)
Des mots avaient enfin été posés sur un sentiment indicible et complexe : je ne pouvais être moi-même, avoir une identité propre, qu'à condition que j'arrive à me réinventer. Et pendant cette période de ma vie, je cherchais mon identité dans le mouvement, et j'ai compris que c'était le vif auquel j'aspirais à ce moment.
Aujourd'hui, j'ai changé, et cette phrase continue à me marquer, à me questionner. A-t-on réellement besoin de se faire, de se fuir ? Peut-on s'épanouir dans le mouvement seul, sans vif ? Ou même dans la vitesse ?
Il y a ces quesionnements sur l'identité, et sur ce qu'est l'identité.

Il y a ces nombreux autres passages qui peuvent sembler anodins à certains, voire incompréhensibles, et des révélations puissantes pour d'autres.
Chacun aura ses propres interprétations du livre, sa compréhension des questions sous-jacentes, ses propres réponses. Ce qu'il apporte diffère pour chaque lecteur. Quand le lecteur change, ce qu'il trouve dans le livre change aussi.

Il y a ce sentiment d'universel : tout est mot et tout est vent, représentés par les mêmes signes, les lettres et la ponctuation.

Il y a ces styles uniques, remarquablement maîtrisés, très marqués et caractérisant les personnages au couteau. Après quelques jours passés à leurs côtés, on reconnaît leurs voix juste en lisant quelques mots.
Il y a ce travail sur la langue, les sonorités, les trouvailles de mots-valise, de poésie, etc., qui véhicule des images précises et fortes. Cela contribue à créer un univers inclassable.

« Il y aurait comme trois dimensions de la vitesse, qui sont aussi celles de la vie. Ou du vent. La première est banale : elle consiste à considérer comme rapide ce qui se déplace vite. Cette vitesse-là est celle des véhicules, des jets d'hélice, d'un slamino. Elle est quantitative, relative à des coordonnées dans l'espace et le temps, elle opère dans un univers supposé continu.
Appelons-la, cette vitesse relative, rapidité. La seconde dimension de la vitesse, c'est le mouvement, tel qu'il se déploie chez un maître foudre de la trempe d'un Silène justement. Le mouvement — ou le comme ils disent eux — est cette aptitude immédiate, cette disposition foncière à la rupture : rupture d'état, de stratégie, rupture du geste, décalage. Elle est indissociable d'une mobilité intime extrême, de variations incessantes dans la conscience du combattant, du troubadour, du penseur. Exprimé sur le plan éolien, le mouvement, ce serait la bourrasque. À savoir : non plus la quantité d'air écoulée par unité de temps, la vitesse moyenne, mais ce qui distord le flux : aussi bien l'accélération que la turbulence — ce qui le fait qualitativement changer —, l'inflexion. Entre un slamino et une stèche par exemple, il n'y a pas de différence de vitesse, mais une vraie différence de mouvement. Sur le plan vital enfin, le mouvement, ce serait la capacité, toujours renouvelée, de devenir autre — cet autre nom de la liberté en acte, sans doute aussi du courage. » p546

« — Justement j'oublie tout !
— On ne se refait pas, troubadour...
— Non. Mais on se fait !
— Je dirais surtout qu'on se fuit. On ne se fait qu'en se fuyant. Et c'est l'oubli qui permet et opère cette fuite. L'oubli actif de cette mémoire inexorable qui nous fait. Il faut apprendre à décamper. » p.547

Note : A- / S
Au final, est-ce que j'ai apprécié lire ce livre ? Non, pas tellement.
Mais est-ce qu'il m'a marquée? Est-ce qu'il m'a apporté quelque chose ? Est-ce qu'il me fait encore réfléchir des années après sa lecture ? Oui, absolument.
Est-ce que cette expérience vaut le coup d'être tentée ? ... On ne peut le savoir qu'à la fin de l'histoire, en la lisant, en la vivant.

Lecture : août 2019
Avis : 23 août 2022

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