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⚡️ Frankenstein (bonus)

Dans mon précédent avis sur Frankenstein, je n'ai pas développé des aspects qui me semblent pourtant très intéressants. Voici donc la suite !

La structure de l'intrigue apporte aussi en sens et en narration
Les récits qui constituent l'histoire s'imbriquent les uns dans les autres.
On commence avec le style épistolaire de Walton, puis la prise de notes avec les mots exagérés de Victor, puis le monologue attristé de la créature, puis de nouveau Victor, et enfin Walton.

Cependant, tout n'est pas si carré. Les narrateurs luttent les uns contre les autres pour raconter l'histoire de leur point de vue personnel : Victor corrige et rédige des passages entiers de la prise de notes de Walton, de nombreuses lettres d'Élizabeth, d'Henry ou du père interrompent le récit de Victor, et la créature s'immisce dans la dernière partie à en faire perdre le style épistolaire propre à Walton.

Ce combat pour narrer l'histoire de son point de vue est à mettre en parallèle avec le thème de l'histoire : le besoin vital de partager ses sentiments. Les trois personnages vivent dans la solitude. En effet, Walton a des centres d'intérêts trop différents de son équipage pour se sentir intégré, Victor ne peut pas parler de ce qu'il ressent car personne ne le croirait ou alors le jugerait en mal, et la créature évidemment est sans cesse rejetée. Chacun trouve une personne qui veut enfin bien l'écouter, et ils luttent entre eux pour prolonger cette attention qui leur est accordée. Car dès qu'elle sera finie, ils retourneront à la torture de leur solitude.

D'autre part, la structure de l'intrigue a une autre particularité intéressante. Les narrateurs s'enchaînent de cette façon : Walton, Victor, la créature, Victor, Walton. Cette structure miroir s'observe sur la forme mais aussi sur le fond. Les thèmes se répondent, par en reflets opposés avant et après le moment central : création et destruction, naissance et mort, motivation et abandon, espoir et désillusion, poursuivi et poursuiveur, subir le mal et accomplir le mal...

Ce moment central où tout s'inverse est le moment où la créature se fait rejeter par la famille française en exil en Allemagne, alors que tout était réuni pour que la rencontre se passe bien. Cet ultime rejet est le point de bascule qui le déchire. C'est cela qui change sa volonté d'aimer et d'être aimé... en volonté d'haïr, et même d'être haï, car c'est le seul lien qui peut encore le maintenir connecté à une personne.

Le symbolisme des pays
L'intrigue inclue de nombreux voyages à travers l'Europe de l'Ouest. Certains thèmes semblent rattachés à chacun de ces pays. Ce ne sont que des interprétations personnelles, ce sera sans doute intéressant d'approfondir l'analyse avec la manière dont ces pays étaient perçus à l'époque.

La Suisse parle de famille : celle de Victor y vit, et la créature s'y rend pour retrouver son créateur.
L'Allemagne s'illustre par l'espoir puis la désillusion.
La France est dévastée après la révolution et la guerre, elle est symbole de chaos, et d'autre part elle illustre l'injustice envers la différence.
L'Angleterre a une vie culturelle et sociale intéressante, que Victor délaisse complètement pour s'isoler.
En Irlande, la colère est très présente, envers Victor, mais aussi en sous-texte envers les Anglais en général.
L'Italie évoque le thème de l'immigration.
La Turquie est dépeinte comme un pays lointain où les femmes n'ont pas la possibilité d'accéder à des statuts importants dans la société.

Le féminisme de Mary Shelley
L'auteure faisait partie d'un courant féministe tellement éloigné de ceux actuels que c'est très instructif de voir les divergences. Wikipédia dit que Mary Shelley « soutenait l'idée que la coopération et la solidarité, pratiquées tout naturellement par les femmes au sein de leur famille, sont la voie qui permet de réformer la société civile. »
À notre époque, le féminisme tend à lutter pour que les femmes puissent se faire une place dans la société patriarcale, qui soit également accessible, respectée, rémunérée, etc que pour les hommes.
Mary Shelley a une vision bien plus radicale : plutôt que ce soit aux femmes de se masculiniser pour s'adapter à la société, c'est la société qui doit être féminisée (avec la perception de la féminité propre à Shelley).
C'est une vision de l'avancée vers plus de droits humains et d'égalité homme-femme que je n'avais pas entendu formulé ainsi, et encore moins imaginé que de telles idées pouvaient déjà exister il y a déjà 200 ans.

Dans le livre, Élizabeth est présentée comme une femme au foyer dévouée à sa famille et Justine est la figure de la martyre innocente et pure. Ces deux idéaux féminins apparaissent très vieillis avec nos yeux de lecteurs du XXIème siècle.

D'autre part, le personnage de Safie est bien plus tranché sur le sujet des droits des femmes. Son père, un riche marchand turc, souhaite regagner la Turquie. Mais Safie ne se voit pas revenir dans ce pays car aucune place importante n'y est laissée aux femmes, et où il existe encore des harems d'épouses. Elle décide alors de fausser compagnie à son père pour pouvoir rester en Europe, puis elle critique vertement son père et sa mentalité rétrograde.

Précurseur de la science-fiction
Ce livre reprend le mythe de l'humain se prenant pour un dieu, l'adaptant pour en créer un des principaux topos majeurs de la SF : la création qui se retourne contre son créateur. C'est d'ailleurs ce à quoi fait référence le titre Frankenstein ou le Prométhée moderne.
Ce thème a inspiré de très nombreux auteurs, avec leurs lots d'inventions, de robots, d'intelligences artificielles... Jusqu'à ce qu'Asimov renouvelle le genre avec les trois lois de la robotique empêchant la rébellion des robots, afin d'explorer d'autres péripéties et d'autres thématiques.

Aussi, Frankenstein s'ancre dans le genre des romans gothiques. Ils étaient décriés à l'époque et considérés comme de la « sous-culture » par la haute société — tout comme la science-fiction aujourd'hui. À sa sortie, hormi quelques critiques ouvertement misogynes, il a été considéré pour beaucoup comme un chef-d'œuvre, et est aujourd'hui un grand classique et le fondateur d'un genre.
C'est amusant de voir qu'un livre puisse changer la vision d'un genre entier, et peut le faire passer à la postérité. Je me demande si cela s'est aussi produit pour d'autres genres : pour les romans policiers (Agatha Christie), la fantasy (Ursula K. Le Guin), le fantastique (Stephen King), peut-être un jour pour le New Adult, la chicklit... ?

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