🔥 Divergente T3 [S]
Dans l'introduction de ces Chroniques littéraires jabyesques, j'expliquais que ma notation va de E- à A+.
Le S, c'est quand un livre marque profondément et à vie, et semble avoir été écrit spécialement pour soi.
Titre : Divergente, tome 3 : Allégeance
Auteur : Veronica Roth 🇺🇸
Traduction : Anne Delcourt, de l'anglais américain
Date : 2014
Parler de l'intrigue de ce tome sans spoiler des éléments importants est un exercice difficile, voire impossible.
Dans les grandes lignes, je peux juste dire qu'il y a beaucoup de bonnes scènes d'action, des retournements de situations, des révélations sur l'univers, des remises en question et des évolutions intéressantes des personnages et de leurs relations.
Le récit intègre énormément de petits passages de réflexion, à chaque fois en lien direct avec ce que traversent les personnages. Elles touchent à des thèmes qui me passionnent et ne sont jamais être ni trop bateaux ni trop abstraites ou compliquées. Du fait des avis divergents entre les personnages, on est laissé libre de choisir sa propre vision des choses.
Je vais donc évoquer ces thèmes sans expliquer le contexte autour, avec des citations ou des reformulations pour effacer les éléments qui divulguent l'intrigue.
Liberté ou cadre
Au sein d'un groupe, lorsqu'on subit une quelconque forme de pression sociale, on peut se retrouver à « soupeser chacun de ses choix et chacune de ses pensées en se demandant s'ils sont conformes à une idéologie. » S'affranchir de son appartenance au groupe peut donner l'impression de « quelqu'un qui vient de purger une longue peine de prison ».
Acquérir la liberté nécessite la disparition d'un carcan, et donc aussi de ses repères.
(C'est une description exacte du sentiment extrêmement fort et perturbant que j'ai eu en sortie de classe prépa...)
Identité via l'opposition et les similitudes
On se forge son identité par opposition à ce que nous ne sommes pas. Ainsi, nous sommes « divisés par les factions, les différences d'âge, nos histoires personnelles ».
Lorsqu'une division plus grande intervient et que toutes les autres cessent d'être pertinentes pour se définir, « les autres membres du groupe sont notre seule famille. » C'est l'autre facette de l'identité : l'appartenance à un groupe.
Identité via les mots
Dans ce passage, on peut remplacer « Divergence » par absolument n'importe quelle caractéristique dont on a l'impression qu'elle nous rend unique, et à laquelle on s'accroche par conviction qu'on en a besoin pour se définir soi-même.
« Je me suis accrochée à ma Divergence comme à une bouée de sauvetage. J'avais besoin de ce mot pour savoir qui j'étais, au moment où tout s'écroulait autour de moi. Je me demande si j'en ai encore besoin aujourd'hui, si nous avons jamais eu besoin de ces mots, « Audacieux », « Érudit », « Divergent », « Loyaliste », ou si on ne pourrait pas simplement être amis, amants, frères et sœurs, et se définir par nos choix et par l'amour et la fidélité qui nous lient. »
Pour paraphraser, l'identité ne doit pas reposer sur un mot (ou un concept abstrait), car ils ne suffisent pas. Ils remplissent un vide, mais ils ne suffiront jamais à nous définir et nous apporter ce que l'on cherche en quête d'identité. Ce qui importe, c'est ce qui nous rattache aux vivants.
Politique
« Il n'y a aucune justice dans une société qui s'appuie sur un groupe de gens non éduqués pour faire les basses besognes sans leur donner les moyens d'améliorer leur situation. »
Croyance
« Si nos croyances nous sont imposées, que valent-elles ? »
Le contexte familiale et sociétale impose, de par le simple fait qu'il n'évoque pas certaines alternatives, aussi bien en religion, politique, philosophie de vie, ...
Qualités et défauts
« Ôtez à un individu sa peur, sa paresse intellectuelle ou sa capacité de mentir... et vous le privez de sa compassion et de sa tolérance. Ôtez-lui son agressivité et vous lui retirez ses motivations, ou le pouvoir de s'affirmer. Ôtez-lui son égoïsme et vous lui retirez son instinct de préservation. »
Choix
« Les gènes ne font pas tout. Les gens font des choix, même ceux qui ont des gènes endommagés. C'est ce qui fait la différence. »
Amour
« Je suis tombée amoureuse de lui. Mais je ne reste pas avec lui par défaut, juste parce qu'il est là et qu'il n'y a personne d'autre. Je reste avec lui parce que je le choisis, chaque matin où je me réveille, chaque matin où on se dispute, où on se ment, où on se déçoit. Je le choisis chaque jour, et lui aussi me choisit. »
Note : S
Émotionnellement, j'ai rit, j'étais à fond dans les évènements, j'ai pleuré (qu'est-ce que j'ai pleuré ça oui). J'adore les personnages et leurs évolutions. Ils s'apprennent les uns les autres de choses anodines mais importantes. Le monde y est dysfonctionnel mais vaut la peine qu'on se batte pour l'améliorer.
Rationnellement, toutes ces questions me poussent à continuer ma quête de réponses auprès de la Science sur les problématiques liées à l'identité, afin de mieux me comprendre, moi et « mes limites » ; mais tout en veillant à ne pas donner trop d'importance à cet apprentissage dans la construction de mon identité.
Spirituellement, je me sens véritablement enrichie par cette lecture, avec de nombreux rappels importants que je tâcherai de garder en mémoire.
Sur tous ces plans, ce livre m'a beaucoup apporté. Il m'a touchée tout particulièrement, à un niveau vraiment personnel.
Et la fin est absolument magnifique.
*
Bilan trilogie Divergente
Le premier tome avait quelques maladresses, mais surtout il ne tient pas la comparaison avec les deux tomes suivants qui sont tout bonnement excellents.
Et maintenant que je l'ai relue, il va falloir assumer que oui, un de mes livres préférés soit catalogué dans le sous-genre « dystopie SF pour adolescentes de la mode post-Hunger Games ».
Ce n'est qu'un genre, qu'un mot, qu'une étiquette arbitraire accolée en rayons de librairie pour cibler ceux qui seraient susceptibles d'aimer cette lecture.
Ce qui importe, comme on me l'a rappelé, ce n'est pas les mots, mais les liens avec ce que l'on aime.
18/01/22
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