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🌺 Chroniques de Tahiti [D+]

Immersion dans la vie quotidienne en Polynésie française !

La Polynésie française, les îles du vent, l'île de Tahiti, la ville de Papeete

Titre : Chroniques de Tahiti, tome 1 : L'arbre à pain

Auteure : Célestine Hitiura Vaite 🇵🇫 (Polynésie française)

Traduction : Henri Theureau, de l'anglais (Australie)

Date : 2021

Quatrième de couverture
Chronique d'une famille polynésienne des quartiers populaires de Tahiti, L'arbre à pain nous plonge dans le quotidien de Materena, mère de trois enfants et femme de ménage « professionnelle », comme elle aime à le préciser, au franc-parler « local » et aux rêves simples : une robe de mariée, une bague au doigt et un certificat de mariage encadré au mur. Son tāne, Pito, ne veut rien entendre et résiste. Au risque de se voir sommer à tout moment de rentrer chez sa mère...
Véritable fresque animée de la famille Tehana — cousins, cousines, oncles et tantes, mères et belles-mères compris — et de sa vie de quartier aux abords de Papeete, cette saga drôle et émouvante, traduite dans une vingtaine de pays, croque non sans profondeur une certaine Polynésie, avec humour, verve et légèreté.

On suit donc Materena en préparation secrète de son mariage, pour lequel même son futur mari n'est pas au courant. Au quotidien, elle croise de nombreuses personnes de sa famille et elles se racontent leurs vies. Ces tranches de vie forment tout l'intérêt du livre, avec des anecdotes familiales et un aperçu du quotidien du fenua.

On a ainsi un décor magnifique avec des arbres exotiques (arbres à pain, frangipaniers, cocotiers...) qui ont leur importance dans l'alimentation (avec le taro, igname, patate douce, banane). Les habitants portent des vêtements adaptés au climat tropical (chemises, tuniques, pareū : pareo portés en jupe ou robe, colliers de fleurs pour les grandes occasions)...

On se rend vite compte que la société est très genrée. Elle semble séparée en deux tant les hommes et les femmes passent peu de temps ensemble et ont du mal à communiquer.
En n'ayant que le point de vue de Materena, on n'a donc qu'une vision féminine de cette société. Je ne vais pas dire que c'est « dommage », car si on considère que sur ce critère ce livre est incomplet, de nombreuses histoires (dont celles avec un grand H) le sont tout autant en ne montrant des sociétés que sous le point de vue masculin.
Aussi, les hommes machos ne veulent pas s'habiller trop coloré pour pas qu'on les prenne pour des homosexuels efféminés...

La vie sociale prend une place importante dans la vie de Materena. Il y a le fameux « radio cocotier » : tout le monde se connaît sur l'île donc les rumeurs circulent très vite !
Pas mal d'éléments de la vie culturelle sont détaillés, le mariage notamment (parfois arrangés, avec la possibilité de refuser), la religion (catholique, légendes anciennes, circoncision à 12 ans), les fêtes familiales (dont anniversaires), les danses traditionnelles (et la jalousie des petits amis), les traditions liées à la mort, la vie de couple avant le mariage (peu d'accès — ou en tout cas de recours — à la contraception), le service militaire français avant qu'il ne soit supprimé, la pauvreté (économie déséquilibrée conduisant à une inactivité forcée), la politique (voir ci-dessous ⤵️).

[Ati est un membre actif du parti indépendantiste tahitien. Loana est la mère de Materena, māmā à qui il ne faut vraiment pas casser les pieds.]
Loana regarde Ati comme si elle était une maîtresse d'école et lui, son élève. « Ati, ta mère, elle fait toujours le mā'a [repas] pour toi et elle lave tes linges pour toi et elle nettoie après toi, hein ? »
« Oui, et aussi elle... commence Ati, déconcerté. Mais qu'est-ce ma maman a à voir avec l'indépendance ? »
Loana se lève. Il est tard et elle rentre, mais elle a une chose à dire à Ati avant de partir : « Indépendance, mon c*l. »

Il y a aussi une place laissée à la magie, apparaissant sous forme de petites croyances perpétuées sans qu'on sache bien d'où elles viennent : sont-elles ancestrales ou viennent-elles d'être inventées par une māmā qui ne veut pas perdre la face ?
Il y a pas mal de choses qui sont interprétées comme des malédictions. Plusieurs potions plus ou moins « magiques » sont évoquées : des parfums, l'eau de coco (censée faire accoucher plus facilement), le monoi (essence de tiaré et huile de coco), des potions de vigueur au lit (ou l'inverse pour se venger d'un petit ami infidèle)... Il y a aussi des sorts, des anecdotes censées être vraies de cousin qui aurait réussi à invoquer un tāura (animal protecteur totem).

Le rapport aux étrangers est intéressant. Outre les touristes, les étrangers présents au fenua sont en grande majorité des chinois et des français (Popa'a farani). Ce n'est pas à proprement parler du racisme, mais davantage un rapport conflictuel dû à la grande différence de richesse entre les locaux pauvres et les immigrés riches. Plusieurs anecdotes illustrent cela :
• Un employé, chargé de couper l'électricité quand il y a trop de factures impayées, expliquait que les tahitiens le méprisaient comme s'il était un traître alors que les Popa'a (européens) le respectaient et même s'excusaient de l'avoir dérangé.
• Ne pas rembourser un chinois est moins grave car on sait qu'ils sont riches et que ça ne va pas leur manquer.
• Une Française stérile s'est liée d'amitié avec une tahitienne, lui a proposé de subvenir aux besoins de son enfant à naître, l'a adopté puis a rompu tout contact dès qu'elle a obtenu ce qu'elle voulait.
• Il est très mal vu pour une femme de parler avec des militaires Popa'a.
• Certains terrains ont été vendus il y a longtemps pour quelques bouteilles de vin.

Il y a plein de mots en langue tahitienne ! Je ne me lasse pas de Auē ... ē ! (Alala ma pauvre ... !) et de  mon préféré : fiu (en avoir marre, le spleen). Même quand ils parlent français il y a quelques tournures particulières (le coco, escrime = ice cream, Casse pas la tête !).

Pour parler de l'histoire en elle-même, ce n'est pas ce que j'appellerai de la grande littérature. Mais c'est tout tranquille avec une ambiance détente. Le style est très simple, sans fioritures, et souvent assez redondant.
L'intrigue centrale avance lentement dans les premiers chapitres, puis est mise sur pause avec plein de digressions, et ne reprend que dans les trois derniers chapitres.
L'intérêt est donc à trouver surtout dans les anecdotes racontées, dont le fil directeur du mariage de Materena n'est sous qu'un prétexte pour les amener.

Note : D+
On a beaucoup d'anecdotes mais au final aucune caractérisation approfondie des personnages. Il manquait vraiment quelque chose pour m'investir plus que superficiellement. J'ai fini par être fiu que l'histoire traîne autant en longueur !
Ça reste cependant très agréable à feuilleter et c'est une porte d'entrée intéressante pour découvrir un peu la vie à Tahiti.

À qui je le recommande : Aux personnes intéressées par la Polynésie, ou qui aiment les histoires d'amour toutes simples et sans prétention.

14/02/22 - 16/02/22

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