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XXIV La chute d'un colosse (2)

Belius se battait avec une rage aveugle. Il faisait pleuvoir des coups imprécis mais d'une force inhumaine sur son adversaire et ponctuait chacun de ses assauts d'un cri ou d'un grognement animal. Au cœur de ce déchaînement de violence, Sertoro tenait bon en dépit de sa jambe blessée. Lorsqu'il ne pouvait éviter les coups de boutoir du Double-Poitrail, lorsque sa cuisse l'empêchait de réagir assez vite, une parade de côté déviait le tranchant de sa course ou un coup d'épaule faisait reculer le seigneur ennemi avant que le marteau ne vînt pulvériser le masque d'os.

Quiconque pouvait apercevoir ce duel, leurs entrechoquements terribles et leur fureur relâchée, ne pouvait douter que ce fût là la confrontation de deux forces de la nature. Comme le glacier attaque la montagne, comme la tempête s'en prend au chêne, comme le fleuve en crue semble vouloir emporter la vallée. À ceci près qu'il n'y avait pas de victime impuissante, pas un agresseur et un agressé, mais que chacune des deux forces luttait pour anéantir l'autre. Un immense morceau de banquise jeté à l'assaut d'un geyser de lave, voilà ce qu'évoquait à Corbeau le combat des deux monstres. La glace et le feu.

Le chevalier se redressa. Son corps n'était plus qu'une plaie et son bras gauche était tellement engourdi qu'il ne parvenait plus à le bouger. Il prit appui sur une arête rocheuse et s'assit. Sous ses yeux, le combat se poursuivait.

Une succession d'assauts furieux avait laissé les deux adversaires à bout de souffle et en sueur. Ils s'étaient écartés l'un de l'autre pour se gorger avec avidité d'un air trop rare. Leurs armures jouaient au rythme de leurs respirations tandis qu'ils se défiaient du regard. Aucun mot n'était échangé. Ces deux-là n'en avaient pas besoin. Ils parlaient la même langue. Une langue de fer acéré, écrite en lettres de sang.

Tout à coup, Belius chargea. Cette fois, il n'émit pas un cri, pas un son. Et sa vitesse était stupéfiante pour un individu de son gabarit. D'ailleurs le Cauchemar fut pris de court, à moins que sa jambe ne le trahît, une fois de plus. Il leva sa lame et para sans mal l'attaque sauvage du Double-Poitrail. Toutefois, le but n'était pas d'être précis mais puissant. Et le seigneur du Foyer y avait mis toute sa force. Sertoro reçut le choc de plein fouet, recula d'un, deux, trois pas... puis sa jambe gauche céda sous lui. Il chuta et son élan l'envoya bouler parmi ses hommes. Ces derniers tombèrent comme un jeu de quilles. L'un d'eux se redressa d'un bond, courut vers le Double-Poitrail pour défendre son maître et fut cueilli par un coup de marteau. La moitié de sa tête partit dans un nuage vermeil.

Lorsque Belius s'approcha pour achever le boulot, à nouveau rugissant, les pillards s'égaillèrent et firent place autour de leur chef. Mais, tout colossal qu'il fût, Sertoro était un guerrier, forgé par une vie de lutte, sec, vif. Lorsque le Double-Poitrail frappa, le Cauchemar plongea sur le côté, roula pour se réceptionner et donna un coup de taille. La lame bleue ouvrit un sillon à l'arrière de la cuisse.

Le cri de Belius s'étrangla dans sa gorge. La blessure n'était pas profonde, mais un filet rouge sourdait sous les mailles. Il se retourna pour faire face à son ennemi. Son regard était noir, son pas moins sûr. Sertoro eut tout loisir de se remettre, tant bien que mal, sur ses pieds. Une fissure zébrait son masque morbide. Et, au plus profond des orbites creuses, ses yeux scintillaient d'une joie macabre.

Mais il resta immobile et attendit que Belius passe à l'attaque. Les armes s'entrechoquèrent, tintèrent, vibrèrent, déchirèrent la cloche de silence surnaturel qui couvrait le champ de bataille. Le Cauchemar rompit l'engagement presque immédiatement. Depuis une distance sûre, il jaugea son ennemi, une nouvelle lueur d'amusement dans le regard. Le Double-Poitrail, plié en deux, tenait son bras rabattu sur une nouvelle estafilade. À nouveau pas une blessure sérieuse.

Les deux colosses s'affrontèrent derechef. Leurs coups puissants résonnèrent dans le val. Et une fois de plus, le Cauchemar prit ses distances après avoir marqué Belius d'un trait sanglant. Cette fois, le seigneur du Foyer ne pouvait même plus lever son hachoir plus haut que l'épaule.

Sans prévenir, sans émettre un son, Belius chargea soudain. Comme la première fois, il fut rapide, bien davantage que ne le laissait supposer et son poids et son état. Mais cette manœuvre était une répétition de la précédente. Un autre adversaire aurait peut-être été surpris, mais Sertoro était un vétéran, un survivant. Même Corbeau, d'où il se tenait, l'avait anticipée, dès le premier pas. Le Cauchemar pivota subtilement. Le Double-Poitrail le manqua. Emporté par sa course, il poursuivit sa route. Le seigneur maraudeur darda le fer bleuté de son épée dans son dos. Cette fois, Belius hurla, trébucha et s'effondra lourdement. Son hachoir se perdit parmi la caillasse et son marteau rebondit juste hors de portée.


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