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XVIII Le traître

Corbeau était tendu. Mélys avait prétendu agir pour son bien, pour le protéger. La garce... Il soupçonnait qu'elle n'eût agi que par rancœur. À présent, il était contraint de prendre les choses en main.

Avec son sac sur l'épaule, il traversait les couloirs et escaliers à pas pressés. Il osait à peine croiser le regard des gens qu'il croisait, il avait l'impression que la culpabilité pouvait se lire sur son visage. Heureusement, le Foyer connaissait une soudaine effervescence depuis l'annonce du départ et de la bataille plus que probable. On ne fit pas très attention à lui, et ceux qui le virent ne s'étonnèrent pas de le voir chargé.

Mais il appréhendait surtout de croiser Belius. Le chevalier chassa autant que possible les sombres pensées et les inquiétudes de son esprit. Rien ne devait le détourner de sa tâche.

Il fila vers le pied du Veilleur. Arrivé dans le hall, il prit la direction des geôles. Moq était en faction devant l'entrée et, manche retroussée, montrait fièrement une balafre à une jeune fille impressionnée. « Ouaip, disait-il, et j'en ai deux autres, une dans le dos, là sous ma cotte de mailles, celle qui m'a fait tomber d'mon cheval en pleine mêlée, cerné d'ennemis. Et puis une autre à la main, mais bon, elle n'est pas si impressionnante.

-Ouah ! s'extasia la fille. Tout ça en affrontant les gens du Cauchemar ? Et t'as survécu ? »

Le sourire du jeune homme s'épanouit. « Bah, j'suis un guerrier du Foyer, j'suis là pour ça. Et on va bientôt en finir avec ces pillards.

-Et il a également une vilaine entaille, juste ici », intervint Corbeau. Il dessina une ligne du bout du doigt sur son flanc, là où il l'avait blessé, à son arrivée au Foyer. « Le plus terrible adversaire qu'il ait jamais eu à affronter. » Il sourit. « Mais ce n'est pas une histoire pour les âmes sensibles. »

La jeune fille béa, les yeux ronds, et Moq rougit un peu. « Ser, vous êtes là ? »

Il lui fit un clin d'œil et se pencha pour murmurer. « Les filles aiment les héros, pas vrai ?

-Sûr, ser.

-Dis-moi, peux-tu me prêter ton trousseau de clés ? Je dois aller chercher un prisonnier pour l'interroger.

-Pas de problème, ser. Les voici. »

Le gamin lui tendit les clés. Corbeau le remercia d'un signe de tête. Il espérait toutefois ne pas lui attirer d'ennuis. C'est moi qui passerai pour le traître, songea-t-il pour se rassurer.

Sans s'attarder davantage, il descendit aux cachots. Il y faisait plus respirable que la dernière fois. Lorsqu'il entra dans la cellule des prisonniers, large silhouette lisérée par les flammes des torchères, les regards se posèrent sur lui. Il y perçut de la crainte. Si on venait les chercher, ça pouvait signifier la torture ou la mort.

« Gunthar ! appela le Brümien. Gunthar, lève-toi et suis-moi.

-Aurai-je l'honneur de rencontrer ton seigneur, finalement ?

-Je ne te le souhaite pas. » Corbeau ouvrit son sac et en sortit une longue pèlerine, qu'il lança au Gamorien. « Enfile ça, sans traîner. Plus vite nous aurons quitté cet endroit, mieux cela vaudra.

-Quoi ? » Ses yeux se plissèrent, indécis. « C'est... il s'agit d'une évasion ?

-En quelque sorte. Je n'ai pas encore convaincu Belius, mais je veux tenter ma chance avec Sertoro. Tu dois m'emmener le voir. Et dépêche-toi ! »

Gunthar fronça les sourcils. « Tu as perdu la raison, ou tu es vraiment prêt à te mettre ces deux hommes à dos ? » Puis son regard glissa sur ses compagnons de cellule. « Et mes hommes ? Que va-t-il leur arriver ?

-Ils restent ici. Je ne peux pas emmener tout le monde.

-Ils vont mourir.

-Si je vous prends tous avec moi, c'est moi qui vais mourir. » Le front du chevalier se creusa de plis soucieux. « Mais ne t'inquiète pas. Belius les gardera vivants, au cas où je ne reviendrais pas. Les otages serviront à me racheter. »

L'autre le regarda, perplexe. « Tu crois qu'il voudra encore te racheter après avoir contredit ses ordres ?

-Il sait que le Foyer n'a pas une chance sans moi. » Corbeau tenta de faire montre de plus d'assurance qu'il n'en ressentait. « De toute façon, il n'y a pas le choix. C'est notre unique chance, à vous comme à moi. »

Quelques murmures inquiets parcoururent les captifs. Mais Gunthar finit par se lever et enfiler son manteau. Il rabattit la capuche et s'approcha du Brümien. « Eh bien, allons-y. »

Le chevalier jeta le sac sur son épaule et referma la cellule derrière eux. Lorsqu'ils repassèrent à côté de Moq, il lui rendit le trousseau. « Bonne garde !

-Merci, ser. » Il hésita. « Ser ? On va gagner, n'est-ce pas ? J'ai entendu... Enfin, il paraît que l'Cauchemar aurait des armées entières.

-On a déjà gagné une fois, pas vrai ? »

Le soldat hocha la tête. « C'est vrai, ser. Pardon d'avoir demandé. »

Corbeau ne sut que répondre et se contenta de lui sourire. Puis il se détourna et le laissa à la conversation enthousiaste aux allures de parade nuptiale qu'il entretenait avec la jeune fille.

Ce double jeu l'exaspérait et lui faisait honte. Il avait hâte de quitter l'enceinte du Foyer et de cesser cette mascarade. Il lui fallait néanmoins mesurer son pas, brider son empressement. Le moment était critique. Attirer l'attention maintenant lui vaudrait les pires ennuis possibles.

Ils quittèrent le hall et laissèrent le Veilleur derrière eux. La nuit était épaisse et la bourgade en ébullition. Un flux allait et venait vers le donjon. Les deux silhouettes s'y mêlèrent et prirent la direction de la porte. La tension était perceptible parmi les habitants. On ne parlait que du départ des troupes, de la bataille et des plus folles rumeurs sur le Cauchemar.

Les deux fugitifs suivirent une longue file de soldats qui transportaient des sacs et des tonnelets vers l'esplanade. Le Brümien percevait à leurs blagues grivoises et à leurs rires trop bruyants les tentatives de se rassurer. Personne n'était dupe. Cette fois, il y aurait une bataille rangée, un véritable affrontement. Il y aurait de nombreuses victimes. Et ceux qui resteraient n'étaient pas plus rassurés, sans garnison pour assurer leur protection.

Corbeau avait lui aussi rabattu son capuchon et ils atteignirent la place sans se faire remarquer. L'animation était ici encore plus fiévreuse. Les gens s'étaient réunis par petits groupes pour discuter, autour des chariots chargés de vivre et d'équipement. Bon sang ! À ce rythme, il sera prêt à partir dès demain. Il n'y avait plus qu'à espérer que sa fuite avec le Gamorien perturbent les plans du Double-Poitrail et le retarde dans ses projets.


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