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XVI Les prisonniers (1)

« Tu as bien profité de ta petite fête ? » demanda Mélys, un soupçon de fiel dans la voix.

Ils quittaient leur chambre et descendaient vers le pied du Veilleur. Le chevalier retint un soupir. « Ce n'était pas ma fête. Nous fêtions notre victoire.

-Une victoire que tu as remportée. Ça y est, tout le monde t'aime à présent.

-Mouais, peut-être un peu trop.

-Pour certaines, en effet.

-Je suppose que tu ne fais pas référence à toi. »

La comtesse s'immobilisa et le foudroya du regard. « Je t'ai vu te retirer avec Soraya, hier soir, souffla-t-elle, exaspérée. Je t'avais pourtant prévenu.

-Tu m'as mis en garde contre elle, elle m'a mis en garde contre toi... soit. Je ne suis pas un enfant à qui on dit comment se comporter.

-Non, tu es un enfant qui n'en fait qu'à sa tête. »

Ce fut au tour de Corbeau de souffler, à bout de patience. « Tu as décidé de te comporter comme si tu étais ma dame, mais je ne t'ai rien promis.

-Mon pauvre Corbeau... elle t'a complètement tourné la tête, pas vrai ? Tu te souviens de qui elle est la favorite, au moins ? »

Sa mâchoire se crispa. « Elle ne m'a pas envoûté. Pas plus que toi. Elle a soigné mon genou, voilà tout. » Il grogna. « La peste soit de tes manigances ! Tout ce que je désire, c'est la paix. Je règle son compte au Cauchemar et je pars.

-Tout seul ou avec...

-J'ai dit la paix ! »

Elle se renfrogna et ils reprirent leur descente, en silence. Ensuite ils sortirent du donjon et prirent la direction de l'esplanade. Les soldats du Foyer avaient déjà repris l'entraînement sous la direction de Morgan. Le Double-Poitrail était allé saluer leur bravoure et assister aux exercices.

Le mastodonte avait pris place en haut du rempart et observait ses hommes de loin. Mélys s'écarta de Dahod pour s'approcher des lavandières qui papotaient près du bassin. « Finalement je vais rester bavarder avec les filles », dit-elle.

Elle était vexée. Le chevalier haussa les épaules et prit la direction du mur. Belius le regarda venir, adossé aux créneaux, les bras croisés. « Comment va ton genou ?

-Douloureux, mais moins. Soraya fait des miracles.

-Cette femme est exceptionnelle, pas vrai ? »

Corbeau chercha le cynisme dans son ton et sur ses traits, mais n'en trouva pas trace. « Si toutes les keelyanes sont comme elle, je devrais peut-être songer à aller visiter le pays. »

Le seigneur ricana. « Une raison de plus de nous quitter, je suppose ?

-Et pas la moindre. »

Il remarqua cependant que Belius ne tentait pas de le convaincre de rester, cette fois. Le Double-Poitrail se retourna pour porter le regard vers le lac et les hauteurs verdoyantes. « Alors, chevalier, quelle est la prochaine étape vers la chute du Cauchemar ?

-Il va falloir remettre la main dessus. Nous ne savons toujours pas où il se cache et à l'avenir il se méfiera de nos petits convois. Mais nous avons encore une piste à explorer.

-Les prisonniers ?

-En effet. J'aimerais les interroger, si vous le permettez. »

Il perçut une tension chez le seigneur. Sa nuque et ses poings se crispèrent. « Les torturer l'un après l'autre, peut-être ? Les langues finiront par se délier.

-Et si nous commencions par poser quelques questions ?

-Je doute que cela suffise. Ils sont fidèles à notre ennemi. Ils ne nous doivent rien. Et je ne me fierai pas à la simple parole d'un Gamorien. »

Corbeau remarqua qu'il frémissait de rage. De haine, sans aucun doute. « Vous ne les portez pas dans votre cœur.

-Ce sont des gens sans honneur. Descendants de commerçants ybohriens avides de trouver des filons d'essence, ils se sont approprié des terres qui appartenaient à nos clans depuis des milliers d'années, depuis des temps aussi lointains que les Guerres du Courroux. Métissés aux pirates et esclavagistes et non contents de voler la terre d'autrui, ils ont réduit les nôtres à un état plus bas que toute autre créature vivante.

-Mais la Gamore existe depuis bien deux siècles. Tout ça s'est passé bien avant nous. Et aujourd'hui, avec le Déclin, ça n'a plus beaucoup d'importance, non ? Ces gars qui croupissent dans nos geôles n'ont rien connu de la colonisation, pas plus que vous. »

Belius se mordit la lèvre. « Détrompe-toi. Les conflits avec les clans n'ont jamais vraiment cessé. La rancune est tenace, même après des générations. Et puis... » Il prit une grande inspiration. « Un jour, des hommes qui fuyaient les ravages du Déclin ont croisé la route de mon clan. J'étais jeune alors. Notre chef a accepté de partager notre pitance et les a accueillis. Puis ces gens nous ont trahis et asservis. La première direction qu'ils ont prise pour revendre la chair fraîche a été la Gamore, forcément. Toute proche, le commerce d'êtres humains y était toléré, voire encouragé.

« Mais je n'ai pas été acheté là-bas. Ni aucun des hommes de mon clan. En tant que frontaliers belliqueux, notre clan avait une réputation d'indocilité. Ils ne prirent que les femmes. Ma sœur a fini dans une maison de plaisir gamorienne. Moi, j'ai été acheté des mois plus tard, à des centaines de lieues de là, par le comte Feuerstell pour sa mine. » Corbeau resta silencieux. « Je n'ai libéré le Foyer et retrouvé ma liberté que bien des années plus tard. Et les esclaves sexuels ne durent guère dans les ports très visités de Gamore. »

Le chevalier hocha la tête, compréhensif. « Je vois. Vous avez toutes les raisons de les détester. Je pense que tout le monde réagirait ainsi. Et c'est pourquoi il est préférable que ce soit moi qui les interroge.

-Si tu y tiens. Je préparerai tout de même les instruments de torture, au cas où. » Corbeau put presque entendre ses dents grincer. « Et s'ils ne parlent pas avec toi, ils pleureront avec moi. »


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