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X Une attaque surprise (3)

Ils longèrent des vaux encaissés hérissés de pins. Corbeau avançait un peu en avant du reste de son détachement. Dès qu'ils approchaient d'un espace découvert, ils s'immobilisaient et scrutaient les environs, à l'affût du moindre signe d'activité. Le chevalier attendait toujours un certain temps avant de se redresser. Ensuite il donnait l'ordre de repartir et ils s'élançaient, rapides, au ras du sol, vers le prochain bouquet d'arbres, la prochaine zone d'ombre.

Mais tout était calme. Hormis les stridulations des insectes et les pépiements d'oiseaux, rien ne venait rompre le silence. Pas un souffle de vent. Et le soleil cognait dur. Même sous l'épaisse couverture des résineux, dans cette pénombre presque vespérale qu'ils entretenaient, l'air était lourd et chaud.

Bientôt, ils débouchèrent dans une vallée plus large, cernée de hautes falaises. Ici, la végétation se clairsemait, et Corbeau imposa un surcroît de prudence. Ils marchèrent lentement, sans bruit, les sens en alerte et privilégièrent le couvert des rares bosquets qui subsistaient. Le Brümien n'aimait pas ça, ces hauteurs environnantes d'où n'importe qui pouvait les observer à leur insu. Mais il devait trouver quelque chose, un signe. Du moins ses hommes respectaient-ils les ordres. Plus un mot n'était prononcé. Même Grim avait cessé ses jérémiades et semblait particulièrement concentré. Ils ont soif de victoire.

Soudain, Grimace s'approcha de Corbeau, silencieux, l'œil brillant, trépignant. Visiblement, il attendait l'autorisation pour pouvoir parler. « Eh bien Grim, que se passe-t-il ?

-J'crois qu'j'ai vu que'que chose d'intéressant, ser, chuchota-t-il sur le ton dont on fait les complots.

-De quoi s'agit-il ? »

Le doigt sur la bouche, il lui fit signe de le suivre. Le chevalier s'exécuta. Ils gagnèrent ainsi l'orée d'un bouquet d'arbres, au bord d'une petite cuvette à l'abri du soleil. Ensuite Grim s'immobilisa, l'index tendu vers le sol.

Corbeau se pencha. Ici, la terre était meuble, et une trace de pas, nette et profonde se dessinait. « Bien joué, Grim ! le félicita-t-il. Cette empreinte est fraîche. L'empreinte d'une botte. » Il se redressa. Les autres s'étaient rapprochés, intrigués. « Maintenant, voyons si nous trouvons d'autres traces dans les parages. Et tâchons de vérifier qu'il ne s'agit pas là de traces laissées par des gens du Cauchemar. »

Les hommes se raidirent. « Vous pensez qu'il peut s'agir de ces pillards ? demanda Grim, inquiet.

-Je suppose que c'est l'autre escouade qui est passée par là. C'est hautement probable. Mais je préfère limiter les risques. Inspectez le sol alentour et prévenez-moi si vous trouvez quelque chose. Et restez discrets. »

Ils se dispersèrent, le nez collé au sol, et ne tardèrent pas à trouver ce qu'ils cherchaient. Plusieurs empreintes et quelques branches cassées menaient au fond de la cuvette, puis en ressortaient en direction d'une faille dans la falaise : l'entrée de la fameuse gorge, l'accès à la Crête Démone.

Corbeau les réunit à nouveau autour de lui. « C'est du bon travail, bravo !

-Alors, qu'est-ce que ça dit ? demanda Moq, impatient.

-D'après toi ?

-Ben, j'sais pas trop. J'dirais qu'ils étaient plutôt nombreux et z'ont bien tassé le fond d'la cuvette. J'crois qu'y s'agit bien des autres... z'en pensez quoi ? »

Il sourit et hocha la tête. « La taille du groupe confirme qu'il doit s'agir des hommes de Morgan. Il leur a fait mener un train d'enfer, sans doute pour s'assurer de ne pas être rattrapé et de pouvoir choisir son champ de bataille. Ils ont fait une petite pause à l'ombre, dans cette cuvette, avant d'entamer l'ascension de la ravine qui mène à notre colline.

-Donc sont bien où on pensait ? Alors on fait quoi ? »

Le chevalier haussa les épaules. « As-tu une idée ?

-C'est vous qui commandez, chef. Moi j'suis jamais qu'un pauv' fils de fermier. J'sais quand faut planter, quand faut récolter et j'me débrouille avec une cithare, voilà tout.

-Mais je suis curieux d'entendre ton avis. Peut-être un jour auras-tu à te débrouiller, peut-être serai-je mort ou serons-nous isolés... et tout le monde peut avoir de bonnes idées. Vois, tu as deviné où Morgan allait tendre son embuscade. »

Un large sourire apparut sur son visage jeunot. « Z'êtes un sacré chef, chef. On peut le dire, ça oui. Je m'méfiait un peu, au début. Faut dire qu'vous m'avez esquinté l'cuir aussi. Mais finalement, j'crois bien qu'le Double-Poitrail l'a eu une grande idée. » Et les autres d'abonder dans son sens. « Donc qu'est-ce qu'on pourrait bien faire ? On sait que Rictus et ses gars nous attendent quelque part là-bas. Y s'pourrait bien, en plus, qu'ils aient déjà chopé l'foulard. Donc moi, j'dis qu'ça sert à rien de s'taper la grimpette.

-Bonne idée ! » abonda Grim un peu trop fort.

Miche lui frappa l'épaule, mais il retint ses protestations. Puis elle se tourna vers le Brümien. « Faut quand même bien qu'on récupère le foulard de Mélys, grommela-t-elle. Et faut qu'on mette une raclée à Morgan et ses gars.

-Et que suggères-tu ? demanda Corbeau.

-Euh, j'vous l'ai dit, je ne connais pas la région. Y a-t-il moyen de grimper jusqu'à eux de de les attaquer par surprise ? Peut-être ?

-Non, dit Moq, on ne peut grimper qu'en empruntant la gorge, et ils vont pas nous manquer. En fait, on est cuits. Vous l'saviez, pas vrai, ser ? Vous saviez qu'ils iraient se camper là-bas, vous saviez qu'on y pourrait rien ?

-C'était fort probable, en effet.

-Mais alors, pourquoi ? On va d'voir se taper des tours de garde en plus et vous allez perdre votre commandement... »

Corbeau fit la moue. « Je déteste perdre. Et je n'aurais pas accepté d'enjeu si je ne pensais pas pouvoir l'emporter. J'ai une autre idée. » Un intérêt nouveau les gagna. « Mais d'abord, nous avons de bonnes raisons de supposer qu'ils ne se trouvent pas dans les parages et nous pouvons, je pense, nous permettre une petite pause. Trouvons un coin d'ombre, mangeons et buvons. Et je veux deux sentinelles, juste au cas où. »


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