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VIII Le pouvoir des runes (2)

Il quitta le salon, niché quelque part dans la tête du Veilleur, dans les appartements du maître des lieux et Mélys et Galléa se joignirent à lui. Ils suivirent un escalier sombre jalonné de torchères.

« Te voilà devenu le second de Belius, le commandeur de ses forces et l'homme le plus puissant du Foyer, dit la jeune femme, admirative. C'est finement joué.

-D'autant qu'il y a quelques jours, vous teniez davantage du prisonnier que du chevalier », ajouta la mystique avec sa malice habituelle.

Corbeau se retourna pour la regarder. « Je sais ce que je vous dois.

-Ce que vous me devez ?

-Le Double-Poitrail a confiance en vous. Le soir où je suis arrivé au Foyer, vous auriez pu me condamner. Aujourd'hui, vous l'avez convaincu de m'écouter. Ceci est votre œuvre. »

Elle sourit. « Pour le meilleur ou pour le pire. J'espère ne pas me tromper, chevalier.

-Pour l'instant, vos runes m'ont été plutôt favorables. » Une torche crachota et produisit une fumée noire. « D'ailleurs, vous êtes... arcaniste, n'est-ce pas ? Vous avez produit du feu, l'autre jour, dans la grande salle. Vos dons pourraient peut-être nous être utiles contre le Cauchemar.

-Je ne suis malheureusement pas aussi douée que vous semblez le supposer. »

Ils atteignirent l'étage des appartements de Corbeau. Mélys déposa un baiser sur la joue du chevalier. « N'attribue pas tout le mérite aux runes. Je sais distinguer quand Belius est impressionné. » Elle sourit. « Je vais faire un peu d'ordre. Je t'attendrai ici. »

Lorsqu'elle eut disparu derrière la porte, ils poursuivirent leur descente et la mystique reprit la parole. « Vous savez, je suis sérieuse, lorsque je dis que mes dons sont insuffisants pour vous être d'une grande aide. Je tiens à cette communauté autant que Bélius. Il ne s'agit pas d'un manque de bonne volonté.

-Je n'ai pas prétendu cela.

-Je sais... » Elle s'immobilisa et le regarda. Cette fois, la malice avait déserté son regard. « Je... Puis-je vous parler ?

-Bien sûr. »

Ils se tenaient sur un palier. Elle regarda si personne ne venait, d'en haut ou d'en bas, puis s'éloigna vers une arche qui donnait sur un morceau de chemin de ronde et un parapet crénelé. Après tout le Veilleur était un donjon. Le Brümien la suivit et s'accouda à un merlon, un peu surpris.

Galléa, appuyée sur son bâton, parut hésiter et se mordilla la lèvre. « Une idée un peu folle m'est venue... » Elle sourit et des plis rayonnèrent de ses yeux. « Je ne suis pas vraiment une arcaniste. J'ai un petit don de rien du tout, qu'on pourrait dire atrophié, en quelque sorte. La terminologie du Cercle nous désigne comme effleurés, nous autres, les gens qui possédons un don réduit et non développé.

« Je ne sais pas de quoi je suis capable au juste. Mon don s'est déclaré tardivement. Et j'étais encore jeune lorsque j'ai été prise par les esclavagistes, avant d'avoir pu recevoir le moindre enseignement. Je n'ai donc pas pu le cultiver. » Elle soupira. « Je fais vaciller les flammes, leur donne éventuellement une forme évocatrice, je produis un peu de fumée ou de lumière, un souffle d'air. Pour blaguer, ça peut être utile. Je pourrais par exemple faire croire à tout le monde que vous avez une crise de gaz. » Elle ricana et retrouva un peu de son espièglerie. « Mais rien de bien terrible pour affronter le Cauchemar, vous voyez ?

-Oui, je crois que je comprends. J'étais simplement curieux d'en connaître davantage, de voir s'il y avait moyen d'en tirer parti.

-Bien sûr, toute arme est bonne à prendre. » Elle déglutit. « Mais ce n'est pas tout. Je ne sais pas trop comment vous le dire. La manière directe serait appropriée, je suppose. » Son malaise était évident, il transpirait de son regard coupable. « Je n'ai, et n'ai jamais eu, aucun don pour les présages. J'utilisais les runes pour donner un peu d'espoir aux autres esclaves, aux familles de mineurs, lorsque le comte Feuerstell régnait encore sur ce domaine. Ils appréciaient mes tours. »

Corbeau arqua un sourcil. « Belius a foi en vous.

-Je sais. C'est le résultat d'un coup du sort, d'un parfait hasard... C'est moi qui l'ai fait seigneur, en quelque sorte. » Elle baissa les yeux. « Lorsqu'il s'est mis en tête de soulever les esclaves et de destituer le comte, il est venu prendre mon avis. Il se sentait peut-être coupable, il manquait en tout cas d'assurance. J'y ai vu l'espoir de changer de condition. S'il parvenait à ses fins, cela signifiait la mort d'un tyran et la liberté pour les esclaves tels que moi. Je n'ai fait que donner le coup de pouce nécessaire.

-Et depuis, il se fie à vous presque aveuglément. Et vous lui mentez depuis tout ce temps. »

La mystique hocha la tête d'un air navré. « C'est vrai. Je ne vais pas vous contredire. Mais vous ne connaissez pas encore bien le Double-Poitrail. Il est fort et déterminé. Parfois trop. Tout le monde ici ou presque lui est redevable. Il a considérablement amélioré la vie au Foyer. Mais il est parfois difficile de le faire changer d'avis. Le crédit qu'il m'accorde me permet de tempérer certaines ardeurs.

-Vous êtes la voix de la sagesse...

-Je sais, je dois passer pour une manipulatrice, une personne avide, désireuse de conserver un peu de pouvoir. »

Elle jouait nerveusement avec l'une des pierres taillées d'un de ses nombreux colliers. Corbeau sourit. « Ce n'est pas mon impression. Vos motivations ne me paraissent pas totalement égoïstes. Par contre, je me demande bien pourquoi vous me dites tout ça. Pourquoi me l'avouer à moi ? Seriez-vous la première personne à me faire entièrement confiance ?

-Je vous en parle justement parce que personne ne vous fait confiance. » Un léger sourire apparut sur son visage. « Si vous deviez répéter ceci, les gens du Foyer ne vous croiraient pas. Ils m'écouteraient davantage que vous.

-C'est probable, en effet.

-Mais si je vous en parle, c'est parce que je crois que vous êtes un brave homme, et parce que j'ai une sorte de... marché à vous proposer. »

Le chevalier ne répondit pas. Le regard de Galléa était redevenu brillant. « Je ne doute pas que vous trouviez un moyen de combattre, voire de vaincre le Cauchemar. En tout cas vous paraissez confiant. Alors soyez aimable, si jamais vous avez une idée, confiez-la moi, que je puisse la prophétiser. »

L'étranger ne put retenir un rire, mais la mystique, quoique souriante, resta sérieuse.

« Vous voulez donc que j'étaie votre supercherie ? conclut-il.

-Et pourquoi pas ? Depuis que le Cauchemar est apparu, la confiance de Belius en ma sagesse vacille. Si je parviens à lui annoncer sa victoire, elle se raffermira. J'aurai ainsi plus de poids pour tempérer ses décisions. Quant à vous, je pourrai légitimer votre plan, et je pourrai confirmer votre position et votre influence. Tout le monde y gagnera. »

Sa proposition, quoique surprenante, était à vrai dire équitable. Je suis à sa merci. Et elle ne m'a pas menacé, elle me propose un partenariat. Corbeau n'hésita pas longtemps. « C'est d'accord. Et lorsque ce sera fait, vous le convaincrez si nécessaire de me rendre mon épée.

-Vous n'êtes pas encore convaincu de rester au Foyer, n'est-ce pas ?

-Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que je veux mon épée. »


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