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VI Les femmes de Belius (2)

Lorsqu'elle eut achevé sa besogne, elle lui tendit un miroir, une expression d'intense satisfaction sur le visage. Et de fait, il ne se reconnaissait pas. Miche recoupa encore vite un bout de mèche et apprécia son travail, l'œil brillant. « Maint'nant, on vous croira quand vous affirmerez avoir vingt-neuf ans.

-Disons que ça sera plausible, souffla Mélys. Au moins autant que votre titre de chevalier. » Elle prit une serviette et la lui tendit. « Vous êtes propre, Soraya va pouvoir vous rafistoler. »

Corbeau aurait bien encore un peu mariné dans son baquet. Il se redressa et jeta la serviette sur ses épaules. Mélys garda les yeux rivés aux siens, sans ciller, probablement pour éviter de les égarer ailleurs. Lorsqu'il fut sec, il noua l'essuie autour de sa taille. Ensuite il prit place dans un fauteuil à haut dossier, non loin des claustras et de l'ouverture sur la terrasse, d'où provenait la douce haleine de la nuit.

Soraya déballa ses philtres et concoctions. Ceux-ci jetèrent des reflets colorés sous la caresse de la lumière. Puis elle enfila une aiguille. « La dernière escarmouche m'en a réclamé beaucoup, mais il me reste suffisamment de boyau de chat », décréta-t-elle. 

Mélys se dirigea vers la table basse. Dessus, il y avait un plateau avec des timbales. Toujours avec cette sorte de grâce très maîtrisée, elle en remplit une d'un liquide ambré puis la tendit à l'étranger. « Tenez. La suite risque d'être un peu moins agréable. »

Miche l'observait, silencieuse et un peu inquiète. Corbeau trempa ses lèvres dans le breuvage. Il était chaud sur sa langue, avec un parfum boisé. Encore une attention délicate. Les alcools vieillis se faisaient rares. Il but une gorgée plus franche. « Je vous en prie, buvez avec moi, je sens comme une tension. » Miche ne se fit pas prier et se servit aussitôt. Il se tourna vers l'orientale. « Mais pas vous, si vous devez recoudre.

-Je vous l'ai dit, votre vie est entre mes mains. » Elle sourit. « Du moins votre bras. Mais ne vous inquiétez pas, je commence à avoir le tour de main. Nous avons souvent des blessés depuis l'apparition des gens du Cauchemar. Je tâcherai de ne pas faire de vous un manchot.

-Et en tant que guérisseuse, vous n'étiez pas accoutumée à ce genre d'exercice ?

-Vous n'êtes chevalier que depuis peu. Il en va de même pour moi. Je n'ai pas toujours été guérisseuse. » Elle s'approcha avec l'aiguille et palpa son épaule, à la recherche de bords fermes autour de la plaie. Il grimaça. « Buvez encore un coup, conseilla-t-elle. Toute l'étendue de mon expertise ne vous épargnera pas la douleur.

-Bon, vous n'avez pas toujours été guérisseuse. Mais qu'étiez-vous avant cela ? Je veux dire avant le Foyer. Vous n'êtes visiblement pas d'ici. »

Un éclair d'amertume passa sur son visage. « Tenez-le », intima-t-elle aux autres. Les filles firent pression sur son bras. Puis Soraya piqua et Corbeau serra les dents à en avoir mal. « Le passé a-t-il encore une quelconque importance lorsqu'il n'y a pas d'avenir ? finit-elle par répondre. Comme tout le monde, le Déclin a bouleversé ma vie, a emporté tout ce qui comptait...

-Je comprends, croyez-moi. »

Elle serra la mâchoire presque aussi fort que lui. « À vrai dire, j'étais marchande, finit-elle par confier. Je menais ma propre caravane. J'étais mon propre maître.

-La liberté. Je ne recherche rien d'autre. » À part mon épée... jusqu'à une mort honorable sur quelque champ de bataille. « Et comment êtes-vous arrivée au Foyer ?

-Un peu comme vous, je suppose. Une mauvaise rencontre... »

Il ricana sans joie. « C'est le nom qu'on devrait donner à cette époque : l'ère des mauvaises rencontres.

-On ne peut plus faire confiance à personne et surtout pas aux marchands de chair. Au-delà des destructions, des tempêtes, des déserts, la pire conséquence du Déclin est la pénurie de gens biens. » Elle entama son second point et tira sur le fil, un peu sèche. « Mais je n'aime pas parler de ça. Seul aujourd'hui compte, et c'est encore plus vrai de nos jours. Ressasser, c'est se vouer au malheur. »

L'étranger se tut et but une gorgée. La conversation avait beau le distraire du sort que Soraya faisait à son épaule, mieux valait éviter les sujets propres à brusquer ses gestes. Il préféra donc s'abîmer dans la contemplation de la nuit et de son dais d'étoiles.

Quelques jurons et gorgées d'alcool plus tard, son ouvrage terminé, la jeune femme rangea son nécessaire de suture. La tête du Brümien lui tournait légèrement. La guérisseuse sortit ensuite une fiole aux reflets glauques de sa besace. Elle la déboucha et versa quelques gouttes de son contenu sur un chiffon. Ensuite elle enduisit la plaie refermée avec ce baume huileux et, davantage qu'avec le spiritueux, Corbeau eut l'impression que la douleur refluait. « Bon sang, ça fait du bien ! »

Elle eut une moue amusée. « C'est là la magie des sorciers et des nécromants de Keelyn. Remettez-en tous les jours, les trois prochains jours. Et de grâce, n'en abusez pas, ce demi-flacon est tout ce qu'il me reste.

-Je ferai attention. »

Soraya se redressa et récupéra sa besace. « Bon, il est temps pour moi de rejoindre Belius.

-Vas-y, va chauffer ses draps, dit Miche en s'installant sur les genoux du Brümien. Nous allons nous occuper de ser Corbeau, puisque tes potions sont si efficaces. »

Sa main s'égara sous la serviette de l'étranger, dont le corps réagit immédiatement. Une chaleur l'envahit soudain. Elle éclata de rire. La guérisseuse se retira et Mélys s'approcha. « Je peux m'occuper du chevalier, dit-elle, agacée. N'as-tu pas des corvées qui t'attendent ?

-Double-Poitrail nous a demandé de bien nous occuper de ser Corbeau et je préfère m'acquitter de cette tâche-ci. Il est costaud, je suis sûre qu'il y en a assez pour nous deux. »

La blonde contint mal son irritation. L'étranger, enhardi par l'eau de vie et par les franches avances d'Aradelle, glissa une main gourmande sous sa robe. « Et lady Soraya, n'avait-elle pas reçu les mêmes instructions que vous ? demanda-t-il. Je m'avance peut-être, mais je pense avoir de l'appétit pour trois...

-M'étonnerait que l'hospitalité de Belius s'étende à Soraya. C'est tout de même sa favorite. »

Mélys renifla de dédain. « Soraya est une petite opportuniste. Mon père disait que c'était là un trait que partagent tous les marchands. Il ne devait pas se tromper.

-Serais-tu jalouse ? railla Miche.

-Peut-être un peu, au début. Mais plus maintenant. » Elle s'approcha de Corbeau, langoureuse et fière à la fois. Tout à coup impudique, elle retroussa sa robe de soie et posa un genou sur l'accoudoir du fauteuil, bousculant Miche au passage. « Alors, beau chevalier, ne suis-je pas désirable ?

-Ma lady, vous me subjuguez. »

Brûlant d'impatience, il se redressa, prit Aradelle dans ses bras et la jeta sur le lit de plumes. Ensuite il fit de même avec Mélys et les rejoignit d'un bond.

Finalement, je n'étais pas affamé que de nourriture !


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