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III Pour un morceau de métal (1)

Les sommets montagneux se faisaient de plus en plus imposants. La haute sentinelle de pierre également. L'après-midi touchait à sa fin et les ombres s'étiraient peu à peu. À présent, un feu brûlait au creux de la paume tendue du géant.

Ragaillardi par son bain, le Brümien avait recouvré une énergie nouvelle et marchait d'un bon pas. Il avait même raflé quelques myrtilles dans les bois, mais ces dernières n'avaient réussi qu'à teinter ses dents d'un beau violet et à aiguiser son appétit. Toutefois, il avait presque achevé de contourner le lac et approchait du Foyer. Débonnaire, ma pauvre vieille, avec toi j'y serais déjà. Quoique, rien ne permettait de penser qu'elle eût seulement survécu à la soif.

Il suivit un sentier parmi les champs de blé mûr et arriva devant un portail fermé. Ils ont bien raison, avec les fous furieux qui errent dans les environs. Le mercenaire ne voyait personne au rempart, mais si ces gens étaient méfiants, et ils devaient l'être pour garder porte close, des yeux devaient sans aucun doute l'épier.

« Salut, braves gens du Foyer ! cria-t-il. Je suis blessé, épuisé, affamé. Permettez que je fasse escale dans votre havre. »

Deux têtes coiffées d'acier apparurent entre les merlons, au-dessus de la porte. « Pardon, voyageur, dit l'un d'eux, un barbu, nous sommes plus accueillants d'habitude. Mais depuis quelque temps... eh bien, nous sommes contraints à la méfiance.

-Je comprends. Mais je suis seul. Je n'ai aucune mauvaise intention. J'ai simplement besoin de me reposer et de faire quelques provisions. »

L'autre garde avait un visage tellement froissé de traits disgracieux et de contrariété mêlés, qu'on doutait qu'il fût seulement capable de sourire. Il se pencha vers celui qui avait parlé le premier, mais le Brümien entendit ce qu'il ronchonna. « L'est costaud. Et l'est armé...

-Et c'est heureux, sans quoi j'aurais péri sur la route qui m'a mené ici.

-Allons, Grim, répondit le barbu, Double-Poitrail nous a dit de redoubler de vigilance, de ne pas laisser entrer n'importe qui, mais il n'a pas ordonné de ne plus laisser entrer personne. » Puis, se tournant vers l'étranger : « On vous ouvre, voyageur. Et si vos intentions sont paisibles, vous serez bien accueilli parmi nous. »

Des voix s'élevèrent derrière le portail. On le débarra et les battants s'ouvrirent devant le mercenaire. Il entra sous les regards pas vraiment hostiles, plutôt curieux, d'une poignée de gardes que son arrivée avait détournés d'une partie de cartes. Ils le regardèrent passer en silence, comme s'ils n'avaient plus vu personne depuis des lustres. Il les salua.

« V'nez d'loin ? demanda l'un d'eux.

-Ybohr, Brüm... nous projetions de faire escale ici avant de remonter au Nord, vers le Himmland. Paraît qu'il y a là-bas un havre immense.

-Nous ? J'vois personne avec vous.

-Nous avons été attaqués. » Il lorgna son épaule. « Encore un peu, et personne ne venait se présenter à votre porte. »

Les hommes chuchotèrent entre eux, fébriles. Certains paraissaient énervés, d'autres désespérés. Mais son ventre gémit de douleur. Il s'apprêtait à leur demander où trouver de quoi manger lorsqu'il huma le fumet d'une grillade. Il prit congé et se laissa guider par ses sens.

À l'entrée du patelin s'étendait une petite esplanade entourée de maisonnettes en pierre avec un bassin en son centre. Non loin du bord, pieds dans l'eau et jupes retroussées, quelques femmes y lavaient leur linge, riaient et bavardaient. La marche lui avait donné chaud et il s'approcha de l'extrémité opposée pour s'éclabousser les bras et le visage. Son arrivée fit taire les commérages. Les regards des lavandières le détaillèrent comme ceux des factionnaires un instant plus tôt. Le Brümien se redressa et leur sourit. Les femmes retournèrent à leur besogne sans un mot, sauf une, qui lui rendit son sourire. Elle avait un visage avenant, taché de son et encadré de boucles brunes. Son jupon remontait si haut qu'on distinguait le bas de ses cuisses. « Bonjour, étranger, dit-elle, entourée de soupirs craintifs.

-Bonjour. Vous savez d'où viennent ces bonnes odeurs qui flottent dans l'air ?

-À l'odeur, j'dirais d'une bonne viande juteuse en train de rôtir. »

Les autres filles lâchèrent quelques hoquets inquiets. « Miche ! lança l'une d'entre elles.

-Ben quoi, naguère encore nous avions souvent d'la visite. Vous avez déjà oublié ? »

Mais l'étranger s'en amusa. « Bon, mon nez devrait aussi bien me renseigner que vous, finalement.

-C'est Tommard, qui cuit un porc pour ce soir. Vous pourrez l'trouver dans une cour, pas loin du pied du Veilleur. » Elle pointa le pouce en direction du géant. « Il vous en cédera bien un p'tit bout.

-Merci, lady Miche. »

Le titre la fit éclater de rire.

Il s'éloigna et emprunta une ruelle qui montait à l'assaut de la colline. Et, de fait, la viande embaumait de plus en plus fort et le fit saliver. Il trouva sans mal la fameuse cour de ce Tommard et l'homme chenu et hirsute qui surveillait la cuisson de la bête, dorée et suintante. Il entra et fit tinter sa monnaie, dans l'escarcelle à sa ceinture. « Bonjour cuistot ! Je suis affamé. Aurais-je droit à une tranche ou deux de votre cochon ? J'ai de quoi payer. »

Le cuisinier se tourna vers lui, le front plissé par la surprise. Il laissa peser un bref silence. « Ma foi, y a plus qu'assez d'viande sur c'te bête pour l'seigneur et sa clique. Et pour quelques étincelles, vous pouvez avoir vos tranches, un morceau d'pain et même d'la bière.

-Content de voir que vous utilisez toujours la monnaie, car je n'ai malheureusement plus rien à échanger.

-Boh, on a encore assez bien de rapports avec le Himmland. Enfin, on avait... Donc on n'a pas trop d'mal à utiliser la bonne vieille monnaie. » Il tendit la main et le mercenaire y laissa tomber trois étincelles. « Donc z'avez plus rien ? Quoi, z'avez été dépouillé ?

-On peut dire ça.

-Vous reste vot' bourse, tout de même. » Il pencha la tête de côté. « Et une belle épée.

-Dans ma déveine, j'ai de la chance, je suppose.

-Bon sang ! Les routes ne sont plus sûres. J'ai connu une époque, pas si longtemps qu'ça, où c'tait encore un vrai seigneur qu'habitait ici,'vec des vrais chevaliers et où les marchands défilaient ici tous les jours. » Il lâcha un profond soupir. « Mais c'est terminé tout ça.

-Oui, c'est terminé. Mais c'est peut-être le début d'autre chose, allez savoir. » Il n'y avait cependant aucune conviction dans sa voix. « J'aurai aussi besoin de quelques petites choses. Un sac de voyage, de quoi laver et rafistoler ma tunique, quelques provisions... Je n'ai malheureusement pas les moyens pour une monture.

-'Quiétez pas. J'saurai vous trouver ça. » Il donna un demi-tour de broche, prit un long couteau et un plat en étain, puis choisit un morceau grillé à couper. « Mais z'avez surtout d'la chance de pas avoir croisé le Cauchemar. Y rôde par ici, et celui-là laisse personne en vie derrière lui. » Deux tranches ornaient le plateau et Tommard y ajouta un bon morceau de pain. « Tenez, j'vais vous chercher d'quoi faire glisser tout ça.

-Mmm ! Merci. »


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