Ser Mathias Manterose le Rancunier, ser Will Feÿ Halfeld, ser Gallant de Roc-Givre le Probe, ser Brythan Sans-Nom, ser Léo la Pique de Melval, ser Yvar Grise Mine d'Hochstad, ser Ludvig Hagelstein le Taureau... Ils sont nombreux, les chevaliers-sentinelles à avoir renié leur devoir séculaire pour se retourner contre le Cercle. Et leur aura, leur prestige, leur gloire passée ne les a pas empêchés de se fourvoyer, de se détourner de la voie des Anciens. Mais nul n'est plus à blâmer que ser Cornelius de Swarkrön, commandeur des chevaliers Malégides, premier défenseur du Cercle. Nul autre que lui ne porte davantage la responsabilité des maux qui nous accablent. Il aura été le véritable artisan du Déclin.

6 Ignefol 1224, cette date restera dans les esprits comme celle de la grande trahison. Le commandeur Cornelius déclare son ordre indépendant du Cercle et, soutenu par maints barons, réclame la soumission du Cercle à la couronne du Himmland et aux états du Pacte Souverain. Il ne faut pas se méprendre, en agissant de la sorte, il ne tente pas uniquement de saper l'autorité de la plus puissante institution du monde civilisé. Ce qu'il réclame, c'est ni plus ni moins que la soumission des élus au pouvoir mortel, l'ascendant de la chair sur l'esprit.

Contre toute attente, cette folie se propage, divise les nations. Les peuples jusque-là sous la protection du Cercle se soulèvent. La civilisation vacille. Ils sont nombreux à oublier les sacrifices consentis pour les protéger, les préserver des extérieurs. Cornelius et ses Malégides insurgés insufflent un vent de révolte et entraînent à leur suite des foules innombrables, des gens avides, désespérés, indigents, déments et des apostats. La guerre gronde et nul n'est épargné. Le Cercle somme les chevaliers-sentinelles renégats et leurs alliés de cesser cette folie, de respecter la voie des Anciens et promet le pardon. Les renégats somment le Cercle de se soumettre à leur Loi Nouvelle.

C'est ainsi que débute la guerre des Déchus, un cruel recul vers l'obscurantisme d'avant notre ère. Le frère combat le frère, la misère s'étend sur les royaumes et l'humanité semble vivre ses derniers instants. La malédiction divine s'est abattue. Le Déclin est à nos portes. Nous avons été frappés par ceux-là mêmes qui avaient juré de nous défendre. Finalement, leur ambition aura précipité notre fin à tous.

Des origines du Déclin

Introduction au Chapitre IV : responsabilité des chevaliers Malégides

Par Holfred Gelt, chroniqueur pour l'académie Aurélius Vanheim de Lichthel

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