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#6. Où quand on est jeune, on est con.

Séoul,
19 Octobre 2008


— Gaya, putain ! Ouvre cette porte où je la défonce !

Les petits poings frêles d'Angel continuaient sans relâche à tambouriner la porte. Gaya se mordit les lèvres, assise contre la porte fermée à clé, les joues mouillées par les larmes.

— Laisse-moi entrer ! Laisse-moi être avec toi !

— DÉGAGE !

La brune avait hurlé bien plus fort que ce qu’elle avait cru. Il y eut quelques secondes de répit, puis le bruit d’un frottement le long de la cloison.
C’était comme si elle pouvait deviner le souffle chaud de sa meilleure amie dans son cou.
De l'autre côté, Gaya savait que son amie de toujours s’en voulait de ne rien pouvoir faire.

— Tu l’aimes, c’est ça ? Finit par lancer la blonde qui s’était assise contre la porte.

Elle venait d’apprendre ce qui s’était passé entre sa meilleure amie, et son âme-sœur.
Les deux êtres humains qu’elle aimait par-dessus tout. Gaya et Jaejoong, bourrés, avaient couché ensemble.

Au départ, son amie avait nié la profondeur de ses sentiments.
« Une erreur », « une bêtise », « juste un coup comme ça », « l’alcool, quoi ! »

Angel aurait bien voulu l’admettre mais elle connaissait sa meilleure amie mieux que personne. Les étincelles dans ses yeux depuis leur plus tendre enfance, les sourires béats qu'elle faisait dans son dos. Avoir sauté le pas de coucher ensemble aurait pu la rendre heureuse, mais ça n'était pas le cas. Pourquoi ?

— Gaya, réponds-moi ! Tu l’aimes ?

— Mêle-toi de ton cul à toi ! T’es pas mieux placée ! Rétorqua mauvaise, la boudeuse.

Une larme coula le long de la joue d’Angel. Gaya se doutait qu’elle l’avait fait pleurer et culpabilisait. Elle voulait ravaler sa fierté et ouvrir la porte, serrer son amie dans ses bras. Mais elle ne savait pas faire, elle souffla. Même prononcer un « pardon » lui était compliqué à ce moment-là.

Qu’est-ce que cela pouvait bien faire à Angel ce qui se passait entre Jaejoong et elle ? Angel n’avait pas déjà bien à s'occuper avec Changmin ?

Gaya ricana quand elle repensa à sa meilleure amie qui affirmait sûre d’elle que Shim Changmin n’était qu’un gros connard d’égoïste et  qu'il ne méritait même pas une seule rognure de ses ongles. Alors qu’elle le dévorait des yeux dès qu’elle en avait l’occasion.

— Gie ? Qu’est-ce que tu fais là ?

La voix de Yoochun résonna dans le couloir.

— Mais… tu pleures ?

— Non, avait menti la blonde en se relevant. Je ne pleure pas.

Gaya ferma les yeux en les entendant. Elle pria intérieurement qu’ils partent en vitesse.

— Tu veux qu’on aille discu…

— Non, Chunnie, t’es adorable mais je préfère sortir seule, rétorqua Angel en se relevant.

Seule. Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes. Yoochun soupira et attendit qu’elle parte avant de frapper à la porte de la chambre de Gaya.

— Gaya ?

Celle-ci poussa un énorme soupir.

— Bon, je vais pas insister… tu sais où me trouver si besoin !

Le silence s’imposa enfin au bout de quelques minutes. Elle se rendit compte qu'elle avait un entourage si bienveillant à son égard, alors qu'elle... Elle...
Dans sa chambre, la jeune fille laissa enfin les larmes jaillir sans plus ne les retenir.

Quelle conne ! Mais quelle sombre crétine !

Cela ne suffisait pas d’avoir cédé une deuxième fois à Jaejoong, pour y prendre goût et recommencer encore. Non. Elle savait qu’il n’était pas vraiment amoureux d’elle. Il ne l’avait jamais caché. Ils s’étaient mis d’accord tous les deux.

C’était elle qui refusait d’avouer. De se l’avouer. Et de l’avouer aux autres.
Elle secoua la tête. « Non, non, non ! C’est qu’un jeu, bordel ! » Pourtant son cœur s’était serré de douleur quand il avait parlé de Yunho, juste après leur dernier ébat.

Il avait retiré le préservatif, l’avait noué et jeté au pied du lit, puis s’était étendu sur le dos. Il avait allumé une cigarette et avait demandé à Gaya si elle pensait qu’il pouvait aussi être attiré par les hommes.

Elle avait froncé les sourcils et s’était retournée dos à lui en grognant. Pourquoi devait-il gâcher ce genre de moment ?
OK, ils couchaient ensemble « juste pour le fun »… selon Jaejoong.
Mais n’avait-il donc aucune retenue ?

— Je sais pas, avait-il continué sans remarquer le malaise de son amie. Par moment je pense à Yunho sans relâche et d’autres fois ça me dégoûte de penser que je puisse coucher avec un mec.

Gaya avait serré les bords de la couette sans rien dire. Une larme s’était écrasée sur le matelas. Qu’était-elle pour lui ? Vraiment ? Elle avait sursauté en sentant son bras l’entourer à la taille, et son souffle réchauffer sa nuque.

— Gaya…

— Lâche-moi, Jae !

Elle s’était retirée de son étreinte et avait ramassé ses fringues pour s’habiller dans la salle de bain avant de partir en claquant la porte.


La tête dans ses genoux, à se remémorer chacun de ces dix derniers jours, la rendait malheureuse.
Elle y avait presque cru. Presque.
A se dire qu’un jour, lui et elle, ça serait peut-être plus que ça. Plus que du cul.
Idiote naïve. Amoureuse d’un type dans la lune qui vivait dans son monde.

Elle secoua sa tête, elle devait se bouger. Sa paire de basket semblait l’appeler. Elle les enfila et partit courir.


*


Yunho faisait les cents pas devant la chambre de Jaejoong.
« Tu lui proposes juste un café, c’est tout. C’est ce qui était prévu. »
Ce n’était pas la première fois qu’il s’était retrouvé là, mais il n’avait jamais eu le courage d’y frapper.

Un bruit de porte dans le couloir le fit sursauter et se retourner.

— Oh, fit-il surpris.

Gaya, regard noir, cheveux attachés au sommet de la tête et écouteurs dans les oreilles, avait enfilé sa tenue de sport.

— Salut… osa-t-il.

Elle passa à ses côtés, et il se dit qu’heureusement elle n’avait pas de flingues à la place de ses yeux.
Même si elle avait une tête de moins que lui, elle lui avait lancé un regard assassin.
Elle le haïssait, il le ressentait. Elle ne l’aimait pas, et ça, depuis le premier jour qu’ils s’étaient rencontrés. De toutes manières, cette fille n’était pas commode. Tant pis ! Il la regarda s’éloigner et sans y penser frappa trois coups à la porte. Merde. Il l’avait fait. Plus moyen de faire demi-tour.

— Ouais ?

La voix douce et légèrement féminine de Jaejoong résonna depuis l’intérieur de la chambre. Que devait-il faire ? Entrer ? Attendre ?
Il regarda la poignet s’activer et la porte s’entrouvrir légèrement. La tête blonde et souriante de Jaejoong en sortit.

— Yunho ?

Il était étonné. Il s’attendait à ce que ce soit Gaya qui revienne, en colère, et qui pète tout dans sa chambre. Il la connaissait pourtant bien et savait qu’il l’avait blessée. Il s’en était rendu compte trop tard.

Il avait vraiment pensé qu’ils couchaient ensemble, juste comme ça. Qu’aucun sentiment n’était impliqué. Alors il avait vidé son cœur à Gaya, son amie.
S’il avait su plus tôt qu’elle était amoureuse, il n’aurait même pas couché avec elle.
Quel con ! Il s’en voulait. Elle était bourrée… et les fois d’après, il n’avait pas dit non.

Mais pourquoi était-ce Yunho devant lui, et pas Gaya ? Il jeta un œil dans le couloir mais ne vit personne d’autre.

— T’as besoin de quelque chose ? Lui lança-t-il sans l’inviter à l’intérieur et en faisant disparaitre son sourire.

— Je… non.

C’était bien la première fois que Jaejoong voyait Yunho rougir de cette façon. Si peu sûr de lui. Ça ne lui ressemblait pas.

— Alors pourquoi t’es là ?

— Le café.

Jaejoong plissa les yeux. De quoi parlait ce grand dadais ?

— Tu te souviens pas ? Le match de basket. Le café.

Comme si c’était le moment… Si bien sûr qu’il s’en souvenait. Ce putain de café, dont il ne voulait pas comprendre le vrai but.

Yoochun affirmait que Yunho était gay. Et depuis ça le travaillait. Est-ce que le joli brun l’était vraiment ?
Et surtout, ce café. Est-ce que cela voulait dire qu’il s’intéressait à Jaejoong ?

Le blond le regarda longuement sans répondre.

— T’es peut-être occupé… murmura Yunho.

Jaejoong soupira. S’il sortait maintenant, il pourrait au moins se vider la tête pendant quelques temps. Ne plus penser à ses conneries avec Gaya. Ne plus penser qu’il était en train de perdre une de ses amies les plus chères.

— Non. Je te suis.

Il attrapa sa veste posée sur le dossier d’une chaise et sortit d’un pas décidé.
Se retrouver si proche de Yunho, sans personne d’autres avec eux le rendait nerveux, voire même légèrement excité. Il tira une cigarette de sa poche et la posa entre ses lèvres. Il devait s’occuper pour éviter d’avoir à parler.

— Par là ! L’entraina Yunho.

Ils prirent une petite ruelle que Jaejoong ne connaissait pas. Il accéléra le pas, se sentant mal-à-l’aise.

— Tu as peur ? Demanda le brun.

— Peur ? De quoi ?

Pour qui le prenait-il, sérieusement ?! Il savait se défendre. Ce n’était pas un grand brun musclé dans une petite ruelle sombre en tombée de nuit qui allait l’effrayer.

— Que je puisse te violer, susurra en riant Yunho au creux de son oreille.

Jaejoong eut un frémissement de gêne.

— Arrête tes conneries, n’importe quoi !

L’autre riait toujours, regard plaisantin, fossette creusée. Il bifurqua rapidement et ouvrit la porte d’un petit bistrot.

— Tiens, c’est là. Ça paye pas de mine comme ça, mais tu vas voir à l’intérieur.

Jaejoong y pénétra, et l’endroit était plutôt sombre, éclairé ça et là par de petites appliques murales qui donnaient une lumière jaunâtre. Au fond de la pièce, trônait un étal rempli de pâtisseries dont Jaejoong ignorait le nom, et même l’existence !

— Ma-ca-ron ? Déchiffra-t-il avec difficulté. Qu’est-ce que c’est ? C’est bon ? C’est beau en tout cas ! Pleins de couleurs ! Magnifiques…

— Choisis ce que tu veux, sourit Yunho.

Les yeux du blond se mirent à scintiller comme ceux d’un enfant découvrant les paquets cadeaux sous l’arbre de Noël. Il en choisit quatre de couleurs différentes.

Yunho déposa le plateau sur l’une des tables les plus en retrait de la pièce et approcha l’assiette avec les mignardises en face de Jaejoong. Il l’observa se régaler des yeux. Il était beau. Avec le reflet de l'ampoule qui faisait scintiller ses mèches dorées, retombant sur son front. La racine brune de ses cheveux commençait doucement à apparaître, ce qui donnait à sa crinière une teinte bicolore qui lui allait très bien.

— Yunho… commença-t-il la bouche pleine.

— Hum ?

— T’es vraiment pédé ?

Les doigts du brun se crispèrent sur sa tasse. Il avait mis du temps à assumer son homosexualité. Beaucoup de temps. Il ne supportait plus d’entendre ce terme. Il prit une grande inspiration pour ne pas s’énerver.

— Non. Je suis homosexuel. Ça te pose un problème ?

Jaejoong but une gorgée de son café et pouffa.

— Alors Yoochun avait raison. Je sais pas comment il fait pour avoir raison à chaque fois !

— Je t’ai demandé si ça te pose un problème, insista Yunho
.
Son vis-à-vis le jaugea du regard.

— Aucun. Mais ne t’approche pas trop près de moi ! Les gens comme ça me dégoûtent.

Il essayait d’évacuer ses propres pensées. Ne surtout pas admettre que l’homme qui se trouvait face à lui l’obsédait, et l’obsédait surtout quand il faisait l’amour. Yunho leva les yeux vers lui.

— T’es con, en fait.

Il l’avait mauvaise. Vraiment.

Jaejoong haussa les épaules.

— Sûrement, oui. Très con.

En disant ces mots, il se remit à penser à Gaya, à ses yeux remplis de larmes, à sa voix qui avait tremblé. Trop con. Ils avaient joué avec le feu. Mais elle, elle y avait cru. Et lui ne s’en était rendu compte qu’une fois le mal fait. Mais pourquoi avait-il parlé de Yunho ? Se retrouver face à lui à manger des gâteaux et boire du café le rendait nerveux. Il secoua la tête, c’était n’importe quoi… il n’y avait pas de quoi être nerveux.

— Pardon, murmura-t-il honteux. J’aurais pas dû dire un truc pareil.

— Effectivement.

La flèche qu’avait pris Yunho en plein cœur le fit souffrir. Ça n’était jamais évident de devoir se mettre à nu devant la personne qui faisait battre son cœur. Encore moins quand celle-ci était du même sexe. Jaejoong chercha son regard et lui tendit un macaron rose.

— Tiens.

Yunho sourit et au lieu de le prendre à la main, approcha sa bouche et croqua directement le gâteau. Le blond lâcha précipitamment le morceau qui restait, surpris.

— Hey !

Il était gêné. De plus en plus mal-à-l’aise. Les yeux rieurs de son camarade ne suffirent pas à détendre l’atmosphère.

— Tu sais… hésita Jaejoong, je… je suis hetero, moi.

Mais le sourire de Yunho était toujours là. Il hocha la tête pour montrer qu’il avait compris.

— Alors… je… je ne sais pas si… enfin… si tu pensais qu’en m’invitant ici…

— Je ne pensais rien, Jaejoong. J’avais juste envie de mieux te connaître.

— Ah.

Un silence alourdissant se fit. Il ne restait plus qu’un seul macaron, et le blond avait déjà fini sa tasse de café. Il ne savait plus quoi dire.
Il se sentait idiot. Il approcha doucement sa main de la dernière gourmandise. Yunho eut le même réflexe et leurs doigts se frôlèrent. Jaejoong recula vivement et s’en voulut instantanément.
En plus, Yunho en avait profité pour prendre le gâteau en riant. Ça lui apprendrait à être aussi idiot.

« T’es con en fait. »

Il lui avait balancé ça tellement naturellement, et c’était vrai. Il réagissait comme un idiot pour ne pas admettre que son cœur battait plus vite en sa présence.

— Tu voulais mieux me connaître dans quel but ? Demanda-t-il en regardant le macaron finir sa course dans la bouche du brun.

— Tu m’intrigues.

Yunho plongea son regard dans celui de Jaejoong.

— Je n’arrive pas à te cerner et ça titille ma curiosité, acheva-t-il.

Cela amusa le blond. Ce n’était pas la première fois qu’il entendait ça. Lui-même se sentait ainsi. Ne pas savoir qui il était vraiment ni ce qu’il était.

— Tu traînes toujours avec une nana qui te ressemble à s’y méprendre et avec une autre qui est ton parfait opposé…

— Je couche avec les deux.

Jaejoong avait lancé ça sans réfléchir, par pure provocation, comme pour éloigner encore un peu Yunho de lui. Mettre plus de distance entre eux. Lui prouver qu’il était profondément hétérosexuel et que ce n’était pas son petit jeu de charmeur qui lui ferait de l’effet.
Mais le brun avait juste émis un petit rire.

— Un couple à trois ?

Jaejoong se retrouva coincé. Il s’en voulut instantanément. Si Angel l’entendait, elle se mettrait en colère. Et ce n’était pas respectueux envers Gaya non plus.
Mais il s’enfonça dans son mensonge.

— Ouais. Pourquoi ? Ça te pose un problème ?

Il reprit exactement les termes que Yunho avait utilisé.
Ce dernier fit une grimace moqueuse.

— Absolument pas mais ne t’approche pas trop près de moi. Les gens comme ça me dégoûtent.

Revers de médaille. La guerre était déclarée. Un point partout, la balle au centre. Jaejoong soupira. Il se leva de sa chaise, dépité.

— Merci pour le café et les gâteaux, dit-il d’un ton plutôt froid.

Il s’engagea vers la sortie, et Yunho le regarda s’en aller.
Insaisissable.
Comment était-ce possible d’être tombé amoureux d’un type aussi odieux ? Et pourquoi, malgré son attitude hautaine et exécrable, Yunho lui trouvait toujours des excuses, et le voyait comme un oisillon tombé du nid, perdu dans ce monde de prédateurs ? Il avait envie de le protéger. Encore plus. Plus Jaejoong le repoussait, plus il voulait le serrer dans ses bras.


*


Changmin se défoulait sur le punching-ball sans reprendre son souffle.

Presque trois semaines. Cela faisait presque trois semaines qu’il avait partagé ce moment avec elle. Si doux et si humiliant en même temps.
Il ferma les yeux et frappa encore plus fort. Il avait tout fait foirer.
Et ce regard qu’elle avait eu sur lui après le match. Pénétrant, presque terrifiant. Il avait frémi. De désir. Elle était trop belle. Elle n’était pas humaine. Ce n’était pas possible de la posséder. Il n’y arriverait jamais.

Il envia l’espèce de chaton qui la suivait partout. Peut-être même qu’ils couchaient ensemble. Elle semblait être de ce genre-là. Un peu comme lui. Alors pourquoi son cœur battait si vite quand il pensait à elle ?

— Salut !

Il se retourna à la voix féminine. Gaya était entrée et l’avait repéré de loin.
Lui, torse-nu, transpirant, cheveux en bataille.

Merde, pourquoi elle ? Changmin chercha du regard. Elles étaient inséparables, d’habitude. Mais à ce moment-là, Casyliss n’était pas avec elle.

— ‘Lut, répondit-il déçu.

Gaya s’installa sur un tapis roulant et augmenta le volume de sa musique. Les derniers rayons du soleil brûlaient sa peau par la grande baie vitrée.
« Idiote, t’aurais mieux fait d’aller courir dehors » pensa-t-elle.

— Angel n’est pas avec toi ?

Elle sursauta et baissa le son dans ses oreilles.
Angel.
Comment allait-elle ? Elle l’avait blessée, elle le savait. Angel qui voulait toujours aider les autres. Gaya l’avait envoyé bouler salement.
Elle se mordit les lèvres. Où était-elle à ce moment ?
Penser à Angel la mener à penser à Jaejoong. Ils étaient peut-être ensemble. A moins que…

Elle se souvint de Yunho devant la chambre du blond. Elle ferma les yeux, plein de ressentiment envers la terre entière. Elle se tourna vers Changmin.

— Baiser avec elle t’a fait perdre ton discernement ? Tu vois pas qu'elle est pas là ?

Changmin essaya de garder son sourire. Il devait s’habituer à leur façon de parler à toutes les deux.

— Ah. T’es au courant.

— Bien sûr, rétorqua-t-elle en haussant les épaules. Il n’y a rien de Gie que je ne sache pas.

Le jeune homme monta sur un tapis à côté d’elle.

— Ah ouais, je vois… vous êtes du genre à tout partager. Vos petits secrets et compagnie.

Gaya éteignit le tapis et le dévisagea avec un sourire moqueur.

— T’as pas idée de touuuuut ce qu’on partage ensemble…

Changmin ne se laissa pas impressionner.

— Même vos petits amis ?

Le fou-rire prit la jeune femme.

— Même notre premier orgasme, mec.

Il serra ses mains sur les poignets du tapis roulant et avala difficilement sa salive. Il se dit qu’il avait mal compris et ne savait pas s’il devait ou non relever ce que Gaya venait de lui dire.
Mais elle le fixait des yeux avec ce sourire provocateur. Elle attendait une réaction, de toute évidence.

— Vous… toutes les deux… ensemble…

Gaya hocha la tête et s’approcha de lui pour lui susurrer :

— Faut avouer qu’Angel est un très bon coup, hum ?

Le rouge lui monta instantanément aux joues. Il n’allait pas nier, mais il ne voulait surtout pas l’approuver devant Gaya.

— Vous êtes en couple ? Finit-il par demander pris d’angoisse.

Mais il n’eut pas la réponse escomptée. Il n’eut même pas de réponse du tout. Gaya avait ri et était partie vers une autre machine pour se muscler les abdos.

— Attends ! Gaya, attends !

Elle s’amusait enfin. Pendant l’espace d’un instant, faire chier ce grand présomptueux lui faisait oublier Jaejoong et sa peine de cœur. Il arriva haletant près d’elle.

— Gaya, réponds-moi. Tu sors avec Angel ? Ça ne te dérange pas de savoir que j’ai couché avec elle ? Tu n’es pas jalouse ?

La brune commença ses exercices.

— Je ne sors pas avec Gie. Et elle a le droit de coucher avec qui elle l’entend. Tant qu’elle n’a pas le cœur brisé, je vois pas pourquoi ça me dérangerait.

Il se gratta la tête, sans comprendre comment fonctionnaient ces deux-là. Il crevait d’envie de savoir si elles couchaient aussi ensemble. Ce qui aurait expliqué le désintérêt total de la blonde pour lui. Il poussa un énorme soupir et sentit ses yeux s’embuer de larmes.

Gaya leva la tête à ce moment-là et s’en rendit compte. Elle se pinça les lèvres. Merde. Elle faisait encore souffrir quelqu’un. Quelqu’un de cher à sa meilleure amie. Elle les accumulait, les gaffes ! Elle aurait voulu se gifler.

Elle redoubla d’efforts dans ses exercices. Elle devait se radoucir. Elle devait aller demander pardon à Angel. Elle ne devait pas la faire souffrir encore plus. La transpiration perlait sur son front et coula le long de ses joues. Elle en profita pour laisser échapper la larme qu’elle avait retenu trop longtemps. Elle se trouvait odieuse.
Elle voulait changer. Elle voulait s’assumer. La réalité, la vraie réalité de son cœur, celle qu’elle refusait depuis toujours. Ces amours si forts qu’elle portait pour différentes personnes. Elle les aimait à un point inexplicable. Que ce fut Angel ou Jaejoong. Elle en était folle amoureuse et n’admettait pas qu’un jour elle doive vivre sans eux.

Pourtant, elle admettait sans aucun problème qu’Angel ait des aventures sexuelles avec d’autres. Elle s’en réjouissait même pour elle. Peut-être même que cela l’excitait de le savoir.

Mais imaginer Jaejoong en couple, posé définitivement avec quelqu’un, ça lui était insupportable. Elle se disait qu’au final, c’était elle qui allait se retrouver seule. Peut-être bien que dans quelques années, Angel se trouverait un mec beau et sexy comme elle les aime.
Comme Changmin.

Et Jaejoong préférerait les hommes. Après tout, c’était bien ce qu’il avait tenté de lui dire.

Changmin s’était placé face à elle. Il essaya de la dévisager pour percer tous les mystères qui entouraient cette fille et ce qu’elle venait de dire. Elle arrêta ses exercices et refit sa queue de cheval.

— Gaya, tu crois que j’ai mes chances ?

Elle voulait lui hurler que oui, lui dire de foncer, que son idiote blondasse de meilleure amie n’attendait que ça. Mais bien évidemment, les mots ne sortaient pas aussi facilement. Elle se mit à ricaner.

— Eh bien, tu vas devoir faire tes preuves. Et sûrement beaucoup en baver.

Changmin se pencha et attrapa une des haltère posée au sol, et commença quelques échauffements avec.

— Je suis prêt à ça, Gaya. Je ne vais pas lâcher comme ça. Je l’aime. Je l’aime vraiment.

Le coup en plein cœur qu’avait ressenti la jeune femme était-ce un sentiment de joie ou de jalousie ? Elle ne saurait le dire. Elle se sentait à la fois fière de cette confidence et heureuse pour son amie. Mais en même temps, cela la renvoyait à sa solitude programmée. Une fois que Shim déclarerait sa flamme à Angel, elle savait qu’elle n’aurait d’yeux que pour lui. Allait-elle la mettre de côté ?

Jusque là, Angel n’était jamais tombée amoureuse et se raccrochait à sa meilleure amie. Gaya avait peur. Elle refusait de la perdre. Elle plissa des yeux pour mieux cerner le garçon. « Ce connard d’égoïste » comme l’appelait son amie. Il ne ressemblait pas tellement à un égoïste. Ni même à un connard. Il lui semblait même être un jeune homme très bien dans le fond. Elle en était presque attristée. Ils allaient très bien ensemble. Elle le savait. Il venait de dire qu’il l’aimait. Qu’il l’aimait vraiment.
Combien d’hommes s’ouvrent comme ça ?

— Tu… tu pourras m’aider ? Hésita-t-il après un instant.

Elle partit dans un fou-rire nerveux.

— Plutôt me passer dessus, lâcha-t-elle hargneuse.

Elle fit demi-tour pour partir. Une fois de plus, elle avait réagi dans l’excès, sans réfléchir. Elle était blessée alors elle blessait. Et ensuite, elle s’en voulait pendant des jours. Angel lui manquait atrocement.
Elle essuya rapidement la larme qui coulait le long de sa joue. Elle avait hâte de grandir. De devenir mature. D’être simplement à la hauteur de l’amitié que lui portaient les deux personnes dont elle était éperdument amoureuse.


*


Angel nouait joliment le ruban rose autour du paquet qu’elle avait acheté pour sa meilleure amie. Elle y attacha la carte en forme de cœur sur laquelle elle avait simplement calligraphié leurs deux prénoms entrelacés. Elle sourit, satisfaite du résultat.

Elle posa le cadeau sur le lit de Gaya et jeta un œil circulaire à la pièce. La jeune femme poussa un soupir amusé. Son amie était vraiment bordélique. Angel ramassa le pull qui traînait au sol, ainsi qu’une bouteille de limonade vide.

De la limonade. Elle leva les yeux au ciel. Avec quel alcool l’avait-elle mélangé ? Était-ce en buvant cette mixture qu’elle s’était saoulée avant de coucher avec Jaejoong ?

L’américaine terminait de ranger la chambre de Gaya, remplie de questionnement et de remords. Elle ne pouvait pas leur en vouloir. Ni à elle, ni à lui.
Gaya le mangeait des yeux depuis le plus jeune âge… Bien sûr que ça n’allait pas s’arrêter comme ça. Angel le savait. L’amour peut être un poison. L’amour. Ce truc qui la rendait à la fois complément gaga et en colère.

Shim Changmin, crétin.

Pourquoi avait-il bouleversé son cœur ? Elle était si tranquille jusque là. Insouciante. Rieuse. Depuis que cet imbécile était apparu, depuis qu’il lui avait fait l’amour avec des étoiles dans les yeux, depuis qu’elle avait joui avec lui, il ne quittait plus ses pensées.

Il était tout ce qu’elle aimait physiquement chez un homme. Bien plus grand qu’elle, mais qui ressemblait parfois à un frêle agneau à peine venu au monde. Son air innocent et ses pectoraux en béton, ses yeux noirs brillants et son sourire enfantin. Il était d’apparence parfaite.

Pourquoi avait-il fallu qu’il parie sur elle ? Qu’il fasse d’elle un vulgaire objet sans valeur ? Et même si elle l’avait pris à son propre jeu, cela ne la faisait pas se sentir mieux ou moins sale.

Élue Miss Campus. Et ? Elle n’avait jamais rien demandé à personne.
Ce n’était pas de sa faute si elle était née blonde, qu’elle avait de gros seins et qu’elle était le fantasme réincarné de tous les idiots qui réfléchissaient avec leurs queues !

Bien souvent les mecs couchaient avec elle, parce qu’elle était « exotique », s’était-elle entendue dire plusieurs fois.

Mais une fois le coup tiré, la relation devenait fade, ennuyeuse, sans saveur.
Alors elle revenait se perdre dans les bras de sa meilleure amie. Leur amitié était si forte. Envers et contre tout.
Et même si parfois elles faisaient l’amour pour assouvir des pulsions qu’elles avaient l’une envers l’autre, cela ne ruinait jamais leur relation sincère et profonde.

Le bruit du claquement de porte annonça l’arrivée de la brune.

— Oh ! S’exclama-t-elle surprise en voyant l’état impeccable de sa chambre. Angie ? T’es là ?

Elle avait noté l’empreinte de son amie, et son parfum de fleurs de cerisier qui embaumait la pièce.

— Ici ! Chantonna une petite voix depuis la mini-kitchenette. Nouilles sautées aux crevettes une fois que tu auras pris ta douche, bébé !

Gaya pinça ses lèvres en passant sa tête entre le bâillement de la porte. Elle hésita un instant, puis se décida :

— Gie… Pardon.

Angel se retourna en faisant valser sa chevelure dorée.

— Hum ? Pourquoi, ma puce ?

Gaya secoua la tête en souriant. Sa meilleure amie était vraiment la meilleure. C’était bien le cas de le dire. Elle se précipita dans ses bras et la serra fort.

— File à la douche, morue. Tu pues, rit Angel.

— Hey ! C’est pas moi la morue ! C’est Jae d’habitude ! Grogna Gaya, mécontente d’avoir hérité de ce surnom.

— Vous êtes deux idiotes de morues, rétorqua la blonde en fessant son amie. Allez, dépêche d’être propre pour venir manger.

Devant l’assiette fumante, Gaya se léchait les babines. Elle huma la fumée aux odeurs épicées.

— Ma reine est la meilleure à la cuisine.

Angel avait posé ses coudes sur la table et soutenait sa tête avec ses deux mains en observant son amie.

— Jaejoong est très bon cuisinier aussi.

La brune poussa un grognement, et attrapa quelques nouilles dans ses baguettes.

— J’ai croisé Shim à la salle de sport, annonça-t-elle sans regarder son amie.

— Oh ?

Gaya essaya d’évaluer la situation. Angel était vraiment amoureuse de lui même si elle refusait de l’admettre.
Si elle savait qu’il avait les mêmes sentiments qu’elle, cela serait tellement plus simple. Le cœur de la coréenne se serra.
Mais le bonheur de son amie devait passer avant son égoïsme et sa peur d’être seule. Ses yeux tombèrent sur le paquet cadeau posé sur son lit.

— C’est… toi qui a fait ça aussi ?

Angel hocha la tête avec un grand sourire, se leva et apporta son cadeau.

— Même si je ne suis absolument pas d’accord avec ce qu’il y a à l’intérieur, hein !

Gaya leva un sourcil pour noter sa curiosité et défit le joli ruban rose qu’elle noua aussitôt autour de son poing.

— Hiiii ! Sautilla-t-elle de joie en découvrant le contenu.

Un sachet d’herbe sèche, une bouteille de gin. Elle se mit à rire. C’était du Angel tout craché. Elle ne supportait pas ni l’alcool, ni la fumette, mais elle savait que c’était ce dont avait besoin Gaya à ce moment-là.

— Y a un double-fond, bébé, l’informa la blonde.

Gaya le souleva et vit un appareil photo numérique. Elle écarquilla les yeux. C’était si cher ces engins et pourtant elle en rêvait depuis longtemps.

— C’est un Canon de 12 Megapixel, annonça Angel.

— D-douze ??

Gaya n’en revenait pas.

— Mais… mais… merci…

Les larmes emplirent à nouveau ses yeux. Elle se leva et s’approcha de sa meilleure amie qu’elle prit dans ses bras. Elle attrapa l’appareil et immortalisa leur amitié avec sa toute première photo numérique.

— Bienvenue dans la nouvelle ère, ma chérie, sourit Angel.

Gaya se pencha à son oreille et chuchota :

— Shim me l’a avoué…

— Quoi donc ? Sursauta la blonde surprise.

— Que lui aussi était fou amoureux de toi.

______________

Enfin, la voici la voilà ! La sixième Chronique... Lemon-free celle-ci... Et même sans tranche de rire... Mais promis, la Septième (qui se dessine allègrement dans mon esprit) devrait être bien plus pimentée et marrante...
Mais...
Va falloir patienter...
Si vous me suivez sur Facebook, vous le savez certainement : l'idée d'une YunJae a fait son apparition, et je dois absolument me mettre à écrire ce nouveau roman ! (Sans compter qu'en plus, je suis dans la réécriture de Songs Of Life 😭)
Et comme je bosse, depuis peu... Le temps se restreint !
Merci de votre patience illimitée, et pleins de bonheur à vous !

Love.

Omégaya. ❤️

🌟

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