14 décembre
Les portes s'ouvrirent au passage d'Ereyne.
L'immortelle s'était emmitouflée dans une longue cape blanche ornée d'une fourrure de loup grise, cadeau de Zelyan suite à un petit accrochage avec l'un des premiers fils de Waban. Le loup était à l'époque bien jeune, tout récemment transformé, intrépide et avide d'aventure. Un regard de travers pour son grand-père, un sourire charmeur à destination d'Ereyne et un sous-entendu lubrique avaient suffi à sceller son destin. Zelyan l'avait pourchassé une quinzaine de minutes entre les roches du grand Canyon avant de l'égorger, de le dépecer et d'en offrir la peau encore dégoulinante de sang à sa compagne qui la saisit du bout des doigts. Le loup renégat servait d'exemple à ne pas suivre depuis des milliers d'années, lorsqu'Ereyne le portait les jours de grand froid.
A la cape s'ajoutait un large capuche de la même étoffe qui recouvrait la longue chevelure de l'immortelle. En dessous de ce manteau, elle portait une robe d'un rouge sang aux larges pans, brodée de fils d'or . Parée aux couleurs de Noël, Ereyne s'apprêtait à traverser la plaine à bord d'un grand traîneau de bois tiré par quatre chevaux à l'attelage orné de grelots. A l'avant, Zeus s'était porté volontaire pour prendre les rênes. Derrière, l'immortelle se tenait assise au centre, seule. Zelyan et les autres avaient catégoriquement refusé de monter.
- Le bétail serait bien capable de me confondre avec le père Noël. Je distribue des coups moi, pas des cadeaux, avait-il dit.
Les immortels sortaient donc ainsi, en une procession. A la suite du traineau une demi-douzaine de loups, crocs sortis. De l'autre côté, après le pont-levis, deux rangées de policiers suréquipés se mettaient en position au pas de course. Un chef zélé, ou un peu stressé, déploya ses hommes. Zeus eut pour consigne de mener les chevaux au pas. Le traîneau avança sans encombre mais la tension augmenta lorsque les loups passèrent. Zelyan et ses fils sentirent la peur contracter tous les muscles du corps des policiers. Cela ne fit qu'accroitre leur excitation. Sans la promesse faite à Ereyne de bien se tenir, ils auraient déjà bondi.
L trajet jusqu'à Greyhall se déroule sans encombre, cependant, à l'arrivée du convoi, les portes demeurèrent closes. Ereyne descendit, s'avança et s'annonça. On lui répondit qu'il n'y aurait pas d'exception. L'immortelle insista et demanda à discuter avec le maire. Cela lui fut également refusé, Sean était au lit avec la grippe. Ereyne soupira, cette journée tournait fort mal.
Zelyan reprit forme humaine sous le regard horrifié des humains présents et rejoignit sa compagne devant les portes.
- Un problème ma douce ?
- Je ne comprends pas leur réticence, ils refusent de m'ouvrir. Ma propre cité me dénie l'hospitalité.
- Ma douce, répondit Zelyan. Si tu ne peux pas entrer chez toi, alors personne ne peut plus rien pour ces mécréants.
- Zelyan, non, l'implora-t-elle. Ils sont effrayés, terrorisés.
- Pas assez visiblement ma douce. S'ils l'étaient, ils ouvriraient à leur déesse.
Sans attendre de réponse, il avança, saisit la porte, la souleva comme si elle ne pesait rien et la jeta derrière son épaule, dans la plaine. La porte récemment rénovée en 1738 atterit lourdement.
- Après toi ma douce, dit Zelyan en s'inclinant.
————-
Merci d'avoir lu ce chapitre !
Axel.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro