19 Décembre
Agathe avait passé sa journée, allongée sur son pauvre lit. Une même question avait fait des allers-retours dans sa tête au rythme des souvenirs auxquels elle se forçait de ne plus penser. Facile à dire.
"Me détestent-ils vraiment tous ?"
Avait-elle pensé à voix haute, la porte de sa chambre ouverte.
"Et toi, nous détestes-tu vraiment ?"
Les pleurs de la petite fille reprirent de plus belle. Blonk se tenait à ses côtés, essayant de la faire sourire. En vain.
Lui, contrairement à Agathe, se demandait s'il servait à quelque chose. Les amis imaginaires n'agissent-ils pas en tant que « protecteurs » lorsqu'ils sont interprétés par un enfant ? Wikipedia le dit si bien pourtant.
"Tu sais Blonk, déclara Agathe, voyant que celui-ci perdait peu à peu son sourire. Je ne sais pas ce que j'aurais fais si tu ne m'étais pas apparu cette nuit-là.
-Tu avais besoin d'aide, et de réconfort. Et puis, hop ! Je suis arrivé ! Même si à l'heure actuel, je ne te sers plus à rien...
-Je t'interdis de dire ça. Tu es mon seul ami. Pour moi, je ne te qualifie même plus d'imaginaire, puisque je sais que c'est bien réel".
Elle prit alors Blonk dans ses bras, serrant le petit être invisible fortement contre sa poitrine. Sa chaleur imaginaire faisait du bien.
C'était triste à dire. Au fond, Agathe savait bien que Blonk était le fruit de son imagination. Qu'il n'était pas réel. Mais elle faisait comme si. Elle ne voulait pas perdre cette part d'innocence et d'enfance qui lui était si chère. Et peut-être que, dans une autre vie, Blonk sera bien là.
"Tu veux bien ouvrir ton calendrier s'il te plaît Agathe ? Te voir l'oublier depuis deux jours me fait mal au cœur".
Envoyant un petit sourire à son meilleur ami, et le seul d'ailleurs, elle se leva pour la première fois de la journée, cherchant sur son bureau son calendrier de l'Avent.
Elle se rassit en sautant légèrement sur son lit, Blonk la regardant avec un petit sourire aux lèvres, couché sur son lit et avec son menton posé sur la paume de sa petite main.
"Alors alors... La fenêtre de hier, dit-elle en l'ouvrant. Waouh... Un mec qui tient une petite fille par la main devant un marché de Noël... Youhou !
-Arrête avec ton sarcasme...
-ENSUITE ! Celle d'aujourd'hui. On est le combien ?
-Le dix-neuf.
-Merci. Donc... Dix-neuf. Ah ! Là ! C'est quoi ça ?
-C'est un gros richard qui donne une pièce de cinq francs à un pauvre clodo.
-Charmant... Agathe fit la mou. Une visite à notre sans-abri s'impose, tu ne crois pas ?
-Bonne initiative".
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