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Chapitre 16

« Clive a eu une fille. Elle ressemble à ma mère et à ma femme. Clarie aurait tant aimé la tenir dans ses bras comme j'ai pu le faire. Comme tous mes autres petits enfants, je sens que Miss Élora deviendra aussi la prunelle de mes yeux. Une Montalemont dont on peut être fier et qui accomplira de grandes choses. »

Extrait du journal de Charles Michael Montalemont- sept. 2055

Wren

L'accueil de la famille d'Élora était courtois mais plus la soirée passait, plus je voyais le regard de Clive Montalemont s'appesantir sur moi, sombre. J'étais parfaitement capable de le maîtriser mais je ne comptais pas le faire devant sa fille. Cette dernière semblait remarquer le manège de son père et était profondément déstabilisée. Pourtant, je la sentais se rapprocher de moi, frôler ma main ou mon bras. Montrer que j'étais quelque part sous sa protection à elle.

Il attendit la fin du repas pour me proposer de m'éloigner dans la bibliothèque avec lui. Son père nous accompagna, comme pour tenter de faire tampon devant les pensées de son fils : il était clair qu'il voulait me faire la morale, mais je ne pensais pas qu'il en serait capable.

Je me trompais, très clairement.

Il attendit que je sois installé dans un fauteuil avec un digestif à la main pour me jeter un regard courroucé.

– Je désapprouve totalement cette liaison que tu entretiens avec ma fille. La descendante de ton meilleur ami... Je n'ai même pas les mots pour exprimer ce que je ressens.

– Elle est adulte, je le suis aussi et je me moque parfaitement d'obtenir ton approbation ou la sienne, ajoutai-je en désignant le portrait de famille où Mike se trouvait.

– Grand-Père Charles voulait qu'Élora accomplisse de grandes choses, mais tu crois qu'elle le fera avec toi à ses côtés ?

– Vois le bon côté des choses. Elle ne souffrira jamais de ma mort. Après tout, je suis mort une fois. Enfin... presque.

J'esquissai un léger sourire, mais ma tentative d'humour tomba à plat.

– Tu ne sembles pas comprendre la mesure de ce que je dis. Ma fille n'a que 25 ans. Cette relation n'a pas lieu d'être. Tu devrais être mort à l'heure qu'il est. Tu as 109 ans !

Je me tus, la tête penchée sur le côté avant de me lever et de m'approcher de la cheminée dont les hautes flammes nous réchauffaient.

– Je suis parti sur le vaisseau amiral sans espoir de revenir. J'ai fait une lettre d'adieu à Clarie et à Mike que j'avais confié à ma mère. Je les ai enjoints de prendre soin l'un de l'autre.

Ma main se resserra sur mon verre.

– Quand j'ai fermé les yeux, là-haut, j'étais prêt à rejoindre mes ancêtres. Je me suis vu mourir aussi sûrement que je vous vois tous les deux. Mais quand je les ai rouverts, j'ai vu mon vieil ami alors que j'étais toujours d'une jeunesse effarante. J'ai vu la tombe de la femme que j'aimais plus que moi-même. Je vous ai rencontrés vous, leurs enfants.

Les descendants de Mike se taisaient, fasciné par mes paroles.

–Et j'ai fait comme j'ai pu avec ce corps qui refuse de me laisser m'en aller alors que j'ai vu toutes les personnes que j'ai aimé mourir. Si tu me trouves un moyen pour que je meure, je prendrai n'importe quel traitement. Mais en attendant, je t'interdis, Clive Montalemont, de me dire comment je régis cette vie que m'a imposé ton aïeul.

– Et moi, je t'interdis de mentir à ma fille. Elle développe des sentiments pour toi alors qu'elle ne sait pas qui tu es. Elle tombe amoureuse d'une image erronée de toi. Et c'est cruel de ta part. Je te laisse jusqu'à la fin de ton séjour ici pour lui dire la vérité, sinon, je le ferai, quitte à lui briser le cœur.

Je m'approchai de lui jusqu'à me retrouver si proche que je pouvais presque sentir son souffle.

– Donc, l'amour que nous avons l'un pour l'autre n'a aucune importance pour toi ?

– Le temps de votre séjour à tous les deux, ou sinon, je lui dirai absolument tout, répéta-t-il comme si je n'avais pas compris.

– Merci pour le verre.

Clive me rattrapa par le bras. Je fixai sa main un instant avant de remonter jusqu'à son visage. Il me lâcha rapidement, me laissant quitter les lieux. Il m'avait laissé un ultimatum. À moi. J'étais à la fois fâché mais aussi impressionné. Wren ne s'était jamais comporté comme ça avec moi. Il m'avait toujours fixé avec une certaine déférence. Mais plus les générations passaient, plus elles devenaient insolentes. Je relevai les yeux pour croiser le regard de la plus insolente de toute. Élora. Elle m'adressa un petit sourire.

– Alors, Papa t'a martyrisé ?

– Il a joué les Papa ours. Mais... je sais comment m'y prendre avec les ours.

J'entendis nettement la porte de la bibliothèque s'ouvrir. Je n'avais pas apprécié l'ordre de Clive Montalemont. Je m'approchai des lèvres de sa fille pour l'embrasser. Moi aussi, je pouvais être insolent. Je l'attrapai juste après dans mes bras pour la porter.

– Arrête, mon père est juste derrière.

– Et alors ? Ça te pose un problème.

– Pas vraiment, gloussa-t-elle.

Je la ramenai vers notre chambre pour la nuit. Clive était mécontent, ça m'allait parfaitement. Dans le principe, il n'avait pas tort, je devais lui dire la vérité. Mais je ne savais pas comment.

Alors qu'elle venait de s'endormir à mes côtés et que je caressais doucement son épaule dénudée, mon esprit vagabonda. Je craignais plus que tout qu'elle me rejette quand elle apprendrait qui j'étais. Ce que j'étais. Élora grogna dans son sommeil.

– Je t'aime, Wren.

– Moi aussi, je t'aime Miss Élora, murmurai-je alors qu'elle se blottissait encore un peu plus vers moi.

C'était une évidence et cela me brisait un peu plus de devoir tout lui raconter. Elle avait lu une partie de mes pensées les plus profondes pendant la guerre. Écrire, ça me permettait de me vider la tête pour rester concentré sur ma tâche : celle de vaincre l'ennemi et toujours montrer ma détermination à mes troupes. Mais ce n'était pas grand chose comparé à ce qui me tracassait à l'époque.

Le dernier soir, le 24 décembre 2035, j'avais compris que c'était une mission suicide. Si mes compagnons et moi réussissions, la Terre serait sauvée. Le cas échéant, les créatures extraterrestres nous auraient exterminés tout en renforçant leurs protocoles de sécurité.

C'était une mission de haute envergure et de haute sécurité également. Personne n'était au courant sauf trois membres de l'état major. Nous étions partis dès le matin, après une nuit blanche pour ma part. Les autres aussi d'ailleurs avaient des têtes épouvantables, mais leurs yeux brillaient de détermination. Nous allions mettre fin à la menace.

Nous avions pris place dans un vaisseau ennemi capturé et modifié par nos ingénieurs. J'étais au commande de la compagnie et le pilote nous avait conduit vers le vaisseau amiral. Pendant toute la durée du voyage, j'avais prié pour réussir. J'avais prié pour que mes camarades s'en sortent. J'avais prié pour que Andy me pardonne de l'avoir abandonnée, pour que Clarie retrouve le bonheur dans le nouveau monde qui allait naître.

Une fois sur place, nous avions commis un véritable massacre. Les armes fabriquées notamment par Mike étaient des modèles de précision. À bien des égards, j'avais l'impression d'être dans un jeu vidéo... sauf que je n'avais pas de possibilité de recommencer le jeu à la fin. J'avais perdu quatre hommes le temps d'arriver au cœur du vaisseau. Je leur avais donné pour ordre de ne pas se retourner et de rester en binôme autant que possible.

Mes compagnons et moi avions fini par arriver dans la salle de contrôle face aux Arachnes les plus puissants et grands que j'avais eu l'occasion de voir. Depuis le nombre d'années où ils nous avaient envahis, nous en étions venus à la conclusion qu'il partageait une connexion les uns avec les autres. Telle une hydre, si nous visions le cœur, toute la créature agoniserait. Après tout, quand il nous était arrivé d'éliminer des sous-chefs, les hordes mourraient directement ou dans les minutes suivantes.

Ce devait être la même chose, du moins, je l'espérais alors que mes tirs arrachaient des membres et que moi-même j'étais blessé. J'avais vu mes camarades tomber autour de moi, jusqu'à être seul face à l'amiral. C'était une lutte à mort. Il avait enfoncé profondément sa griffe en moi. J'avais senti une douleur incommensurable se propager dans mon corps, alors que mon sang s'échappait de ma plaie, alors que je sentais la mort me prendre. Lors d'un dernier sursaut, j'avais actionné mon arme pour le décapiter dans un dernier cri de douleur. Son sang noir m'avait éclaboussé, son râle d'agonie avait résonné dans tout le vaisseau. Dans le crâne de toutes les Arachnes. Il était tellement aigu que j'avais senti une pression incroyable dans mon crâne. La créature s'était affaissée d'un coup, mais j'étais toujours empalé sur elle. J'avais vu le vaisseau pencher vers l'avant, plongeant vers la Terre. J'avais compris que jamais je ne pourrais m'en sortir. Que j'allais crever là, mais qu'au moins, j'avais donné une chance au monde.

Et moi aussi, j'avais eu une autre chance de vivre, d'être heureux avec la femme qui dormait à mes côtés. J'étais vraiment dans la merde à vrai dire. Si je lui donnais une information sur moi et qu'elle s'avérait être un membre actif du GAC, elle l'utiliserait contre moi. Je tournai les yeux vers elle, frôlai son front d'un baiser. Je devais jauger avant toute chose sa sincérité.

Le lendemain, je ne laissai pas transparaitre ma fatigue. Au contraire, je fis un sourire éblouissant au père d'Élora. Je ne savais pas du tout pourquoi je me sentais l'âme d'un insolent comme ça. Peut-être parce qu'il était mécontent et que dans le fond, j'aimais déplaire aux pères de famille. Le père de Clarie me détestait mais sa fille ne m'en aimait que plus. Il n'avait cessé de prétendre devant sa fille que j'étais un tocard de première sans avenir. Je m'étais efforcé de tout faire pour être un homme bien pour elle.

Jane me servit très gentiment une tasse de café avant de lancer la discussion sur l'art. Je lui répondais avec beaucoup de gentillesse. Elle était théoriquement plus jeune que moi, même si elle avait vécu plus longtemps sur la Terre.

– Et dire que certaines œuvres ont été perdu à jamais à cause de la guerre ! Des musées entiers ont été dévastés.

– Beaucoup d'œuvres ont été volées, l'informai-je. L'état major avait décidé de sauvegarder certains éléments de culture humaine et ont demandé aux forces alliées de les déplacer vers des endroits ultra sécurisés. Mais comme l'humanité a été décimé, certaines personnes se sont servies après coup. La plupart des oeuvres sont désormais chez des particuliers.

– Vous avez une connaissance approfondie du monde avant guerre, lieutenant.

Je me tournai tout sourire avec Clive. Il avait l'intention de m'emmerder jusqu'à la fin celui-là.

– Merci. C'est une période qui m'intéresse énormément.

– Et peut-on savoir pourquoi ?

– J'ai toujours aimé l'histoire. J'estime qu'on ne peut pas bien appréhender son avenir, si on ne connait pas son passé.

Élora posa sa main sur mon avant-bras.

– GrandPa disait la même chose.

Un air goguenard s'afficha sur le regard de son père. Suite au déjeuner, il voulut d'ailleurs lui parler. Je lui jetai un avertissement du regard, puis, une fois les deux plus jeunes Montalemont en dehors de la pièce, je soupirai largement.

– Clive ne s'en rend pas compte mais c'est le portrait craché de Mike ! Il est buté !

Je croisai le regard de Miranda, la mère d'Élora. Elle était interloquée mais bienveillante. C'était ce que je pouvais lire dans son regard.

– Partagez-vous les mêmes sentiments que votre mari à mon égard ? Un mélange de dégoût et de haine ?

– Il est simplement inquiet pour Élora. Ses relations précédentes ont toutes été plus désastreuses les unes que les autres. Clive ne veut pas qu'elle souffre, mais dans le fond il souhaite tout comme moi qu'elle soit heureuse.

– Je l'aime, vous savez...

Miranda attrapa sa tasse de thé.

– Je le vois dans la façon dont vous la regardez. Vous avez un parcours atypique, Wren. Votre jeunesse cache un lourd fardeau. Je crois que plus que quiconque sur cette Terre, vous méritez de goûter au bonheur. Nous ne serions pas là si vous n'aviez pas tout risqué, même votre vie. Alors... si Élora et vous êtes heureux et que vous pouvez me promettre que vous ne lui ferez pas de mal, vous avez ma bénédiction. Peu importe votre date de naissance.

– Clarie m'a parlé de vous, vous savez ? intervint Jane.

Je secouai la tête.

– Elle me disait que vous étiez un homme de valeur et que même si elle aimait Charles et qu'elle avait adoré finalement sa vie auprès de lui et des enfants, elle gardait toujours au fond de son cœur beaucoup d'affection pour vous. Restez toujours digne de l'amour qu'elle avait pour vous, et je suis certaine que vous rendrez ma petite Élora heureuse.

J'étais très touché et j'espérais que ce soit le cas en tout cas. Je tournai les yeux vers la porte qu'avait quittée la fille que j'aimais. J'avais peur de ce que pouvait lui dire son père désormais...

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