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Chapitre 23

1er décembre

Comme il s'y attendait, Chris n'avait pas trouvé le sommeil et cette fois, hélas, netflix ne lui était d'aucune aide pour s'endormir. 

Tout ce qu'il y voyait lui rappelait inévitablement soit Cam, soit les Stream à venir. Son cerveau parvenait même à faire des liens avec les détails les plus improbables. 

Une adolescente qui saisissait son téléphone, et Chris l'imaginait en train de le regarder, lui, d'étudier ses traits qu'elle n'avait encore jamais vus. 

Deux jeunes parlaient d'amour, et Chris entendait de nouveau Lizzie lui demander s'il avait un crush sur Cam.

Le pire ? Quand il voulut mettre un téléfilm de Noël, confortablement installé dans son lit avec sa tablette sur les genoux. Les deux protagonistes, sans originalité un fada de Noël et une grinch qui verdissait à la vue de la moindre guirlandes, tombaient amoureux en discutant sur internet... sans se rendre compte qu'ils étaient voisins.

Alors, quand Chiendent sauta sur le lit pour se coucher sur l'écran, Chris ne le chassa pas. Il lui en fut plutôt reconnaissant. Le menton du félin posé d'autorité sur ses doigts, le jeune homme récupéra son téléphone de sa main libre pour surfer un peu à la recherche d'un Stream à regarder.

[Parce que je suis peut-être un des Streamers jeux vidéos les plus connus du moment, ça ne m'empêche pas d'apprécier de visionner d'autres créateurs. Au contraire de Lizzie, qui suit dès qu'elle le peut une cosplayeuse ou de Clem, qui adore regarder les échecs, je n'ai pas vraiment de contenus favoris. je regarde, au gré de mes envie. Je swipe quand le Streamer est trop condescendant, trop désagréable, ou quand l'envie me démange trop d'intervenir pour remettre quelqu'un à sa place.

Toujours éviter de prendre partie sur le net.

Ce qui peut être mal interprété sera mal interprété. C'est la loi de Murphnet.

Bon. j'admets qu'il m'est arrivé deux ou trois fois de céder à la tentation... et de supprimer mes interventions après quelques échanges houleux tellement j'angoissais de poursuivre les débats. 

Trop de paramètres impossibles à prévoir pour ma pauvre cervelle.]

Après avoir swipé plusieurs vidéos qui ne l'intéressait pas, Chris se figea sur celle d'un jeune homme ténébreux. Brun, les yeux noirs, un sourire séducteur, sûr de son charme.

Côle.

Chris déglutit, incapable de passer au créateur suivant. Il resta là, les yeux rivés sur ce visage qu'il connaissait par cœur, sur cette bouche qui lui avait murmuré tant de mots doux avant de réduire son cœur à néant. Un cœur qui souffrait encore de voir cet homme si souriant devant les autres alors que leur dernier échange privé s'était paré de rictus.

Ses doigts tremblaient, à quelques centimètres de l'écran. Ses yeux accrochaient malgré eux les mimiques de Côle. Son attention se suspendait à ses lèvres.

[Je ne vais pas mentir : ma fatigue émotionnelle y fut pour beaucoup dans mon incapacité à virer ce Stream. Lizzie avait pompé le peu de force qu'il me restait après la réunion en visio et je n'avais plus ni le moral, ni l'énergie pour lutter.

Donc je n'ai pas lutté. Je suis resté comme un idiot, les yeux ronds, à regarder Côle avec un filet de bave aux coins des lèvres. Des miennes, pas de celles de Côle.]

<Alors comme ça, vous voulez savoir si je suis célibataire ! s'exclama Côle en parcourant le tchat. Eh bien mesdames... vous allez être heureuse, je suis célibataire ! Et Messieurs, ne soyez pas jaloux, tout le monde aura sa chance ! Vous devez juste vous montrer à la hauteur et être mieux que mon ex ! Mais vu le phénomène, sincèrement, ça ne devrait pas être trop dur.>

La mâchoire de Chris se contracta si fort que ses oreilles bourdonnèrent. 

<Oh, tu veux savoir pourquoi, Li5ette ? Eh bien... même si physiquement, ce sera dur de le surpasser parce qu'une fois ses horribles fringues virés, il a un corps incroyable, une jolie gueule et des yeux à tomber... pour le reste, c'était un couillon.>

— Il ne parle quand même pas de moi, souffla Chris dont les yeux le brûlaient soudain.

Tout son corps restait immobile, comme anesthésié.

<Mais non, j'suis pas méchant, j'suis réaliste ! C'était un mec rencontré en ligne, qui n'avait aucune conversation et qui préférait me montrer sa bite que sa tronche. Faut vraiment pas être net ! Bon, il avait une très belle queue, j'aurais adoré le sucer. Ouais, ouais, pardon, y a des mineurs, oubliez ce que je viens de dire ! Donc... en résumé, je suis libre comme l'air ! Envoyez-moi vos meilleurs MP pour discuter... et plus si affinités !>

Les derniers mots de Côle se répercutèrent dans le crâne de Chris et lui donnèrent enfin l'ordre d'éteindre son téléphone. 

[Ou plus exactement de quitter le site de streaming. Je n'ai rien éteint du tout, j'ai fixé mon fond d'écran avec un air vide avant de lancer machinalement mon puzzlegame dans l'espoir d'achever mon cerveau avant qu'il ne recommence à réfléchir.

Bien évidemment... ce fut un échec.

Parce que ces quelques mots "et plus si affinités", résonnaient dans ma tête. Tantôt avec la voix de Côle, et mon cœur se crevait de découvrir qu'il voulait me remplacer de cette manière. Tantôt avec la voix de Cam, et mon corps frissonnait pendant que mon cerveau tentait de déterminer si mon adorable voisin plaisantait ou non. 

J'étais dans un état désastreux. Je commençais à renifler, quelques larmes me brouillaient la vue. Je savais comment ça risquait de finir si je ne me bougeais pas. 

Combien de fois me suis-je remis en question, adolescent, alors que j'allais mal ? Combien de fois je me suis senti si nul que je me demandais ce que je faisais sur terre ? Combien de fois me suis-je installé sous mon étagère la plus chargée de livres en souhaitant qu'elle tombe et qu'elle m'écrase ? Combien de fois me suis-je senti trop lâche pour réellement en finir avec toutes ces souffrances ?

Trop de fois. Trop de nuits.

Le mal-être est un poison qui se répand à une vitesse effarante si on lui ouvre la porte. Il consume tout sur son passage. Ne laisse que de l'amertume et du sel.

Ce qui m'a sauvé de cet état, ce soir-là, ce fut Cam. Même s'il n'avait pas répondu à mon SMS, je me suis accroché à l'idée qu'il allait venir et qu'il ne devait vraiment, vraiment pas me trouver roulé en boule sous ma table de cuisine ou couché devant ma bibliothèque, le visage recouvert de morve.

Je ne suis pas quelqu'un de glamour (bien que le portrait qu'avait dressé Côle de moi dans la soirée ait été un peu sévère ; mes hoodies sont superbes, et tous dans un état remarquable ! Sauf celui en pilou que je mets pour dormir... et que Cam a vraiment adoré me retirer il y a quelques heures. Mais je m'égare.)

Je ne suis pas quelqu'un de glamour, donc, et si devant mes amis, je me fiche éperdument de mon apparence, devant mes crushs ou mes petits amis, je fais quelques efforts, que ce soit dans mes tenus ou ma manière d'être.

Jusqu'à ce jour, Cam avait clairement fait partie de la première catégorie. Mais ce soir-là, l'idée même de paraître répugnant devant lui m'insupportait.

Alors je suis allé me rincer le visage, passer un pull propre et remettre de l'ordre dans mes cheveux.

Et c'est seulement en croisant mon regard dans le miroir que j'ai pris conscience de la portée de la question de Lizzie.]

La bouche entrouverte, des cernes sous ses yeux rougis, Chris demeura figé.

Et plus si affinités.

Es-tu sûr, absolument sûr, à 100% sûr que tu ne crush pas sur Cam ?

Ces deux phrases le hantaient. Elles se tournaient autour avant de se télescoper et de recommencer encore à tourbillonner dans son crâne.

Et plus si affinités.

Es-tu sûr, absolument sûr, à 100% sûr que tu ne crush pas sur Cam ?

Il crispa les mains sur le rebord du lavabo en lâchant un râle contrarié.

— Je suis clairement pas dans mon état normal avec Cam. Ils l'ont tous vu, marmonna-t-il.

[Oui, je fais partie de ces personnes qui peuvent râler, s'interroger ou juste se réprimander à voix basse. Pendant des heures et sur toutes sortes de ton. En fait, le son de ma voix me rassure. C'est comme si ça donnait corps à mes pensées, comme si ça me permettait de mieux les ordonner sans laisser de place (en tout cas pas trop) à tout ce qui pourrait parasiter ma réflexion.]

— C'est vrai, je veux dire... rien que le câlin. Et puis... pourquoi je le laisse toujours venir chez moi ? J'aime pas les gens. Ca me stress quand quelqu'un débarque, surtout quand c'est le bordel. Bourbe. C'est tout le temps le bordel quand il vient... je devrais peut-être ranger ? Ou pas ? 

Il soupira, resta là, à se regarder dans le blanc des yeux pendant quelques secondes.

— J'me pose bien trop de questions... peut-être qu'elle à raison, Lizzie. Peut-être que je crush sur Cam. Il est canon... quand même. Avec sa barbe et ses yeux noisettes. Et son sourire. Ouais. Il est craquant. Mais ça suffit pas, si ?

Chris secoua la tête et ferma les yeux.

— Non.

D'un mouvement du bassin, il pivota pour poser les fesses sur le rebord et soupira encore.

— Ou peut-être que si ? Non. Définitivement non. Pourquoi je lui aurais arrangé un coup avec Sandra, si j'étais en crush sur lui ? Ça n'a pas de sens. Mais mon comportement non plus.

De nouveau, Chris tourna sur lui même pour faire face au miroir. Il lâcha un râle agacé.

— Tout ça n'a pas de sens, bourbe ! Ou alors... j'essaie juste d'oublier Côle en laissant Cam entrer dans ma vie ? Ce serait logique, ça. Côle m'a fait du mal, je n'arrive pas à me le sortir de la tête alors, comme Cam est là, Cam est sympa, Cam est mignon, c'est pratique. Ouais. Voilà, c'est ça. 

[Est-ce que je pensais avoir résolu avec brio mon problème ? Oui, évidemment.
Est-ce que la fatigue émotionnelle m'empêchait de voir toutes les failles de cette déduction ? Visiblement.

Est-ce qu'un simple SMS de Cam m'annonçant qu'il arrivait d'ici une demi-heure ont dézingué la totalité de mon assurance tout juste retrouvée ? Bien sûr.

Est-ce que j'ai passé les dix minutes suivantes à marmotter à voix basse, perdu entre mes sentiments pour Côle et ceux supposés pour Cam ? Réponse positive, encore une fois.

Est-ce que j'avais envie de pleurer de me sentir su mal, de si peu me comprendre ? Négatif. Je n'en avais pas seulement envie, je reniflais même à grand bruit.

Et bien sûr... les mots qui étaient sortis de la bouche de mon ex quelques minutes plus tôt revenaient m'empoisonner l'esprit. 

Alors, finalement, j'ai rangé le studio. Rien de tel que le ménage pour se vider l'esprit.

Se focaliser sur la recherche des chaussettes sales et des caleçons oubliés, c'est le top. Enchaîner avec le nettoyage de la gazinière, c'est pas mal non plus. 

Puis j'ai passé le balai, les yeux rivés à l'heure parce que Cam était en retard et qu'il ne fallait surtout pas recommencer à réfléchir. Et ensuite, comme il me paraissait impensable de sortir le seau et la serpillère et de tremper le sol juste avant l'arrivée de mon voisin, j'ai finalement ressorti les décorations de Noël oubliées dans mon armoire. 

Et, quand il est ENFIN arrivé (plus de trente minutes après l'heure prévue), Cam m'a trouvé en équilibre sur un tabouret à essayé de planter une punaise dans un mur en parpaing pour faire tenir une guirlande.

Spoiler Alerte : ça ne fonctionne pas. N'importe qui ayant allumé ses neurones le sait.]

— Chris ? Qu'est-ce que tu fous !?

— Je mets une guirlande.

— Mais il est minuit passé ! 

— Pas grave.

Cam posa son sac par terre et s'appuya au mur pour reprendre son souffle.

— Ca s'est si mal passé que ça, cette réunion ?

— Non. Parfait.

— Tu m'as demandé de passer et je te retrouve sur une chaise en train de martyriser une punaise et une guirlande. Tu es sûr que ça va ?

[LA question à ne surtout pas poser dans ce contexte. Parce qu'à ce moment-là, je n'étais pas en capacité de prétendre aller bien. Ca ne m'arrive pas souvent, heureusement. En fait, ça ne m'est même arrivé que deux fois. 

En règle général, je respire un bon coup et je parviens à me reprendre suffisamment pour me composer un masque et mentir au monde sans qu'il ne s'en aperçoive. 

Mais quand je suis en période de délabrement mental (si, si, au moins ça !), il suffit de me demander si je vais bien pour que je fonde en larmes.

Et ça n'a pas loupé. Je me suis figé, la guirlande dans une main et la punaise dans l'autre, et je me suis mis à pleurer en silence. Au début, ça va, ça passe inaperçu. Là où les choses se corsent, c'est quand le besoin de se moucher (ou de renifler, même si c'est un peu moins élégant) se fait sentir. En gros, au bout de trente secondes, qui avaient de toute façon interpellé Cam puisque je ne répondais pas.]

— Oh, bon sang, Chris ! Ce n'est pas juste cetetr éunion, rassure-moi !!

Chris descendit de la chaise et se dirigea vers son bureau pour récupérer un paquet de mouchoirs avant de se moucher bruyamment et de lâcher d'une voix entrecoupée de hoquets.

— Non, ce n'est pas que ça. C'est aussi... Côle. J'ai vu Côle. En Vidéo. Et... il a dit des horreurs. Sur moi.

La mâchoire de Cam se contracta tandis que ses yeux se voilaient d'une lueur furieuse.

—Ce mec ne mérite pas tes larmes.

Il s'avança d'un pas vers Chris qui ne bougea pas. Ne parla pas.

— Chris, dis-moi comment je peux t'aider... parce que tu as besoin de réconfort, je le vois, mais je ne veux surtout pas faire un geste qui te fera aller encore plus mal.

— J'sais pas... tu fais quoi d'habitude, demanda Chris d'une voix morne.

Sans un mot, Cam lui ouvrit ses bras. Les lèvres tremblantes, Chris n'hésita qu'une seconde avant de s'y réfugier.

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