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Chapitre 21

30 novembre

Un long frisson dévala l'échine de Chris lorsque les mains de Cam se posèrent sur ses épaules. Il n'avait déjà pas l'habitude d'être touché, mais encore moins de cette manière, et les douces pressions faisaient naître une multitude d'émotions contradictoires en lui.

Plaisir.

Détente.

Malaise.

Gêne.

Sentiment de sécurité.

Sentiment de fragilité.

Quelque chose bouillonnait dans son ventre. Quelque chose grondait dans son cœur.

Et les mots de sa mère revenaient le hanter.

Sans le moindre doute, Cam était différent des autres. Mais différent au point de raviver l'envie d'être avec quelqu'un ? L'envie de regarder quelqu'un autrement que comme un ami ? Peut-être même en tomber amoureux ?

Chris secoua la tête pour chasser ces pensées indésirables. Le contact de Cam le perturbait, rien de plus. D'ailleurs, son voisin n'était même pas à son goût.

[Évidemment que si, Cam était et est toujours à mon goût. Je m'interdisais simplement de l'admettre...

Au moins, je ne m'aveuglais plus. Plus totalement, en tout cas. Oui, je gardais Cam loin de mes réflexions, mais je commençais à accepter l'idée de ressentir à nouveau quelque chose. Je n'étais pas obligé de fermer mon cœur à tout jamais, comme je l'avais décidé après que Côle m'ait largué.

Seuls Py, Clem et Lizzie savent à quel point ce fut moche : combien j'ai pleuré derrière mon écran, tellement que j'en ai fini penché sur la cuvette des toilettes plus d'une fois ; le nombre de paquets de chips qui ont succombé à ma déprime ; le nombre de boîtes de mouchoirs ; les envies de tout abandonner pour m'enfouir à jamais dans une grotte mentale.

Ils étaient là pour moi, tous les trois. C'était en pleine nuit, mais aucun d'eux n'a hésité à se relever pour me réconforter. Pour me soutenir. Les entendre répéter que Côle était un sacré connard, un bâtard et tout un tas d'autres adorables mots en -ard m'a fait un bien fou.

Et quand je leur ai annoncé renoncer à l'amour, ils m'ont soutenu également au lieu de me sortir les phrases toutes faites « tu n'as pas trouvé le bon » « tu as besoin de temps ». Ils m'ont juste dit : compte sur nous pour te dorloter autant que tu auras besoin ! »

Et ils l'ont fait.

Grâce à eux, je n'ai pas abandonné E&W ni quitté la Team. J'ai bien failli ; la simple idée de croiser Côle me donnait la nausée. Mais ils n'ont rien lâché, et au final, c'est Côle qui a cédé. Je n'ai jamais su ce que Clem était allée lui dire pour qu'il quitte le Lead de son alliance, mais il l'a fait. Et il n'a jamais révélé à personne ce que nous avions été.

Le pire dans tout ça ? C'est que j'ai été touché par son geste. Et je lui ai trouvé des excuses. Je crois que si j'avais fermé mon cœur, au final, c'était dans l'espoir que, malgré tout, il restait quelque chose à sauver entre nous.

Et c'est aussi ce qui m'a éloigné de Cam pendant un long moment.]

Chris remua sur sa chaise, encore un peu mal à l'aise. Cam continua de masser pendant quelques minutes avant de faire une pause pour lui demander d'ôter son pull dont le tissu molletonné et la capuche le gênaient. Après un instant de flottement, le hoodie rejoignit le sol, dévoilant un T-shirt « évolution » version gamer qui fit bien rire Cam.

[Et, chose pour le moins étonnante, je ne m'en suis pas formalisé. D'ordinaire, quand quelqu'un rit à cause de mes T-shirts de geek, c'est pour se moquer de moi. C'est donc naturellement que j'ai appris à me méfier des rires... mais pas cette fois. Au contraire, le rire joyeux de Cam a entretenu l'étrange bouillon dans mon ventre et... j'ai fermé les yeux, détendu. Et j'ai savouré le moment.]

— Tu es doué, soupira Chris.

— Sandra m'a fait participer à des cours de massage.

— Oh.

Pour la première fois, un étrange pincement lui serra le cœur à l'idée des mains de Cam sur le corps de Sandra. Mais une fois de plus, Chris relégua ses pensées en arrière-plan.

— Ça fait des préliminaires sympas ! Enfin, j'imagine.

Cam confirma d'un léger grognement.

[En réalité, il me l'a avoué cette nuit, Cam a senti ma jalousie ce jour-là, et il ne savait pas s'il devait l'exacerber au risque de me braquer, ou me rassurer... au risque de me braquer aussi. Alors, il a juste gardé le silence et continué son divin massage.]

— Tu ferais quoi si elle voulait revenir vers toi ? s'enquit subitement Chris avec une pointe d'amertume, et son propre ton le dérangea.

[Il y avait de quoi ! Je n'ai jamais été quelqu'un de jaloux. Je n'ai jamais été envieux des autres, sauf quand ils réussissaient là où ma cervelle me faisait échouer. Parler à l'oral devant toute une classe, tenir une conversation avec des inconnus, parler de ses sentiments...

Aucun rapport avec ce qui m'agitait à ce moment-là. Je ne comprenais pas pourquoi j'en voulais soudain à Cam. Pourquoi l'idée de sa relation passée avec Sandra me dérangeait tellement tout à coup. Bien sûr, mon cerveau tentait de faire le lien, mais la peur détruisait mes conclusions.]

Les mains de Cam se figèrent.

— Rien du tout, c'est définitivement terminé avec Sandra. Pourquoi ?

Chris se sentit stupide d'avoir abordé le sujet. Quelque part, dans un coin de son esprit, une partie de lui tentait de lui faire comprendre qu'il pouvait s'en sortir en parlant de « meilleur ami »; Mais le jeune homme s'empêtra dans ces pensées qu'il n'arrivait pas à ordonner.

— Je ne sais pas, en fait. Je me mettais à la place de ton crush, et je crois que ça m'inquiéterait enfin, si c'était réciproque. Mais je suis pas à la place de ton crush, je suis ton ami, alors c'est juste pour ça que je demande !

— Si tu étais mon crush, ce serait plutôt à moi de m'inquiéter, non ?

— Parce que tu aurais peur que je te drague ?

— Je ne vois pas pourquoi j'aurais peur que mon crush me drague...

— T'as pas tort. En plus, on parlait d'ex... oh. Côle.

— Entre autres.

Cam marqua une pause et recommença l'exquis mouvement de ses doigts. Ils partirent à l'assaut de la nuque, descendirent le long de la colonne, remontèrent en tirant des soupirs d'aise à Chris.

— Dis-moi, reprit Cam. Puisqu'on en parlait... que ferais-tu, toi ? Si Côle voulait se remettre avec toi ?

— Je dirais non ! Enfin... je pense. Ou peut-être que j'écouterai ce qu'il a à me dire ?

— Tu l'aimes encore ? murmura Cam en reculant.

— Non. Peut-être ? Je ne sais pas... je ne crois pas.

— Est-ce que tu veux m'en parler ?

— Non.

Chris se releva d'un coup et, gêné, ramassa son pull. Il le tritura un moment et, face à l'air défait de Cam, se rassit.

— Si, j'ai envie de t'en parler... mais pas maintenant. Pas juste avant le rendez-vous. Ce serait trop. Et pas dans ma chambre. Pas... je sais pas. Faut que j'y réfléchisse avant. À ce que je vais dire, à ce que tu pourrais dire, à tout ça.

— Je comprends. Bien. Alors demain, je t'emmènerai sur les remparts, décréta Cam. Comme ça, on pourra pousser mentalement ton Côle dans les douves.

— Quelle violence ! Je veux pas te transformer en psychocriminel !

— Ça existe vraiment, ça ? s'amusa Cam après avoir avancé d'un pas.

— Maintenant, oui. 

— Et bien soit, j'accepte mon sort avec grand plaisir ! Crois-moi, je meurs d'envie de balancer ce sale type par dessus la rambarde. 

— Tant qu'on l'invite pas, après tout, ça reste légal. Faut admettre que c'est tentant.

Cam émit un hoquet de surprise.

— Attends... ça veut dire oui ? Je croyais que tu ne voulais pas sortir juste pour te promener !

—  C'est pas juste pour me promener, c'est pour jeter Côle dans les douves ! Raison suffisante pour affronter l'extérieur, s'amusa Chris tandis que les doigts de Cam reprenaient leur bienfaisant massage. Attends, demain, c'est le premier décembre ! Y a le live pour annoncer à nos followers le partenariat avec l'asso en fin d'aprèm...

— On pourra toujours se balader de nuit ? Ou attendre vendredi soir.

— Ouep. Ça me semble bien. 

 Les mains de Cam tressautèrent tandis qu'il inspirait longuement avant de souffler.

 — Cam ? Ça va ?

— Ouais. Parfois, je me dis que c'est peine perdue, et l'instant d'après que je vais y arriver... avec mon crush, je veux dire.  

— Elle est si difficile que ça à convaincre ?

—  T'as pas idée. Elle ne voit rien. 

—  Ha... dur. 

[Deuxième occurrence de la jalousie en très peu de temps, de quoi achever de me convaincre que je devais réfléchir sérieusement à la question... mais plus tard. À tête reposée, et une fois le rendez-vous avec la présidente de l'association passée.

Non, parce que vouloir tout gérer en même temps n'aurait rien fait d'autre que de me désespérer, et je me serais roulé en boule dès que possible pour pleurer un bon coup. 

Parce que quand mes émotions débordent, mes larmes aussi.]

— Et t'es sur...

— Oui, Chris, je suis sûr que je ne veux pas de ton aide.

— Dommage. On aurait pu mener une action,  genre... ce soir. Tu sèches le boulot, je sèche la réunion, on se fait une sortie entre meilleurs potes, on fait un plan d'attaque... Mes plans sur super, t'as bien vu pour Lise!

— Chris... tu ne peux pas fuir cette réunion.

— Même pas un peu ?

— Elle te terrifie à ce point ? Tu es de nouveau hyper crispé.

— J'aimerais être aussi liquide que mes chats pour pouvoir fuir par dessous la porte.

— Par la chatière, ce serait plus simple. Je t'imagine bien à quatre pattes devant, la tête et les épaules coincées, incapable d'avancer ou reculer.

Sans trop savoir comment Cam avait réussi ce tour de passe-passe, Chris explosa de rire.

— Ce serait un crime de lèse-Chazesté ! Obstruer leur porte personnelle ! Ha, bourbe ! Merci, tu es magique Cam... je me sens nettement mieux. Hey, tu m'enverras des SMS ? 

— Appelle-moi Camraine la bonne fée ! Je t'enverrai des gif de Chats. Ça marche toujours les gifs de chats !

— Sauf quand t'en as. 

— Miouh ! confirma Chardon en mordillant un câble USB.

— Miaaaw, renchérit Renoncule.

Les jeunes hommes, surpris, se tournèrent vers le félin qui trottinait vers eux, la queue dressée.

— Mais qu'est-ce que c'est que ça ? s'étonna Cam.

— Un chat. Enfin, une chatte, même. Elle s'appelle Renoncule.

Cam pouffa avant de pointer l'index vers le collier. Un papier enroulé s'y balançait, accroché par une ficelle multicolore.

— Ha. Un chat-voyageur... ça faisait longtemps.

Face à l'air perplexe de son voisin, Chris se sentit obligé d'expliquer : sa sœur lui envoyait de temps à autre des messages par ce biais. Quand elle perdait son téléphone, ou qu'elle voulait l'attendrir. Ou, parfois, juste pour l'embêter et se débarrasser de Renoncule pour quelque temps.

Chris se pencha pour récupérer la chatte et l'embrassa sur le nez.

— Chardon a eu son bisou, Renoncule aussi... C'est qui le prochain ? Moi ?

— Non, c'est Chiendent, rétorqua Chris du tac au tac. Après, ce sera toi. Mais bon, ma mère a emmené Chiendent chez le véto cet aprèm, pouffa Chris en décrochant le message secret de Lise.

[Je ne comprends peut-être pas les trois quart des blagues des autres, il n'empêche que j'adore rire et raconter des bêtises pour faire rire les autres.]

— " Chris,  au secours", écrit O S K O U R, "j'ai peur ! Help !". J'espère que c'est maintenant qu'elle a besoin d'aide. Maintenant et jusqu'à ce soir. Genre, jusqu'à 22 heures.

Le sourire aux lèvres, Cam leva les yeux au ciel.

— T'as pas besoin de répondre à ça, grommela Chris. J'évacue juste mon stress. Mon angoisse. Ma panique. 

Le jeune homme inspira. Expira. Recommença. 

— Et si tu me disais comment tu vas lui répondre ? s'exclama Cam.

[Il est adorable. Tellement adorable. Tellement doué pour me sauver de mes propres pensées ! j'étais en train de m'engouffrer à nouveau dans les affres de la peur et lui, par cette simple question, m'avait suffisamment déstabilisé pour me ramener à l'instant présent.

— Je vais envoyer Renoncule là-bas, murmura Chris d'une voix un brin tremblante. 

Renoncule protesta, se trémoussa pour s'extirper de l'étreinte. Sitôt les coussinets au sol, elle trottina vers Chardon et s'installa avec lui dans la boîte à chaussure.

— Ils débordent un peu, constata Cam, amusé.

— Ou peut-être pas, soupira Chris au même moment. C'est le grand défaut de ce moyen de communication, les données ne passent que dans un sens. Bon. J'vais l'appeler, va falloir causer en direct. 

Il se leva, lissa ses cheveux, et marcha jusqu'à la porte qu'il ouvrit en grand :

— Lise, tu...

— Coucou !

Le bond que fit Chris tira une moue désolée à sa sœur. La main sur le cœur, le jeune homme lâche entre ses dents serrées :

— Bourbe ! Mais qu'est-ce que tu fous là !!

— J'attendais que tu viennes ouvrir... 

Elle leva sur son aîné des yeux larmoyants. S'accrocha une seconde à son bras avant de reculer lorsqu'il se crispa.

— Chriiiis, j'ai besoin de ton aide ! Je peux pas aller à ce rendez-vous avec Lizzie ! Pas toute seule ! Tu...

— C'est non.

— Je n'ai rien demandé encore !

— Je ne veux pas la rencontrer ! Je l'adore, mais... je suis pas prêt. 

Lise baissa les yeux sur ses pieds.

— Je comprends... enfin, non, je ne comprends pas, mais OK. Je vais annuler... je crois que j'y arriverai pas.

Lise se tourna vers Chris dont le visage se décomposait.

— Non, attends... laisse-moi réfléchir, murmura-t-il. Je veux pas la rencontrer, mais... c'est vendredi soir, c'est ça ?

— Oui. On doit faire le chemin des crèches, et peut-être s'arrêter boire un café...

— Lizzie prendra plutôt un thé. Et donc... vendredi, on doit faire un tour sur les remparts avec Cam...

— Donc vous pouvez venir avec nous ? Ça fera double date !!

— Non, la coupa Cam. Chris a besoin de discuter, rien d'autre. 

— Ouais, du coup, entre ça et ma peur de rencontrer Lizzie "pour de vrai", non, on va pas venir avec vous. Par contre... je me dis qu'on pourrait, par pure coïncidence, se balader justement dans le même coin que vous. Derrière vous. enfin, si Cam est OK avec ça.

La mâchoire de Cam se décrocha. Chris fronça le nez, gêné. Ce qu'il venait de proposer à Cam n'était-il pas un peu trop romantique ? Son ami ne risquait-il pas de mal interpréter la situation ?

[Bien sûr que non. Cam n'y vit rien d'autre qu'une merveilleuse opportunité de se rapprocher de moi. De profiter de cette ambiance magique pour me sonder. Peut-être même pour flirter, en fonction de mon humeur et des révélations que je ferais.]

— Bien sûr que je suis OK, Chris. Pour toi, j'irai n'importe où !

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