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" L'amour est doux quand c'est nouveau, mais plus doux encore quand il est vrai "

Auteur inconnu

*

Il fait déjà jour lorsque j'entrouvre les yeux, un filet de lumière apparaît à travers les persiennes en bois bleu. Je tâte à l'aveugle le côté droit du lit et m'aperçois que j'y suis seule. La nuit a été courte pour nous deux mais très agréable. Kennedy a été un amant formidable.

Nous avons beaucoup discuté et beaucoup rit aussi. Nous avons parlé de ce que nous voudrions faire ensemble et pour la première fois, nous nous sommes projetés.

Je sens que lentement je tombe amoureuse, pourtant j'ai encore besoin de me barricader derrière les précautions. Je crains que notre histoire s'arrête, si j'y crois trop fort. Alors je reste modeste dans mes sentiments et dans ma façon d'aborder cette relation.

Je suis discrète au point que je n'ai rien su répondre lorsqu'il a dit m'aimer. Pour fuir et ne pas répondre, je l'ai embrassé, immédiatement, aussitôt mon rythme cardiaque s'est emballé. J'imagine qu'il a été déçu de ne pas avoir eu de réponse plus franche, simplement je n'ai pas su faire autrement.

Je regarde l'heure et me rend compte qu'il est presque dix heures. Je suis vraiment mal élevée, je vais passer pour une feignasse aux yeux des parents de Kennedy. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je me retrouve sous la douche.

Alors que je me sèche les cheveux, le reflet de Kennedy apparaît dans le miroir, il affiche un large sourire.

— Bien dormi ?

— Oui Merci et toi ?

— J'ai bien dormi, merci. Je n'ai pas osé te réveiller, tu avais l'air si bien dans ton sommeil.

— Tu aurais dû, je vais passer pour une flemmarde maintenant.

— Personne ne va te juger, ricane-t-il.

— Tu es toujours aussi matinal ?

— Toujours ! J'ai perdu l'habitude des grasses matinées depuis que Joy est arrivée.

— Je comprends.

Il s'approche, me serre dans ses bras et m'embrasse dans le cou. J'apprécie son contact qui me rend toute chose.

— Tu sens bon !

— J'espère bien, je sors de la douche !

— Tu sens toujours bon. Ton odeur m'apaise.

— C'est vrai ?

— Pourquoi as-tu l'air surprise ? Je te dis la vérité.

— Alors tant mieux, dis-je en souriant.

— C'était génial cette nuit, reprend-a-t-il.

— Humm !

— Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien avec quelqu'un.

Pour vu qu'il ne me dise pas à nouveau qu'il m'aime. Je suis encore incapable de répondre.

— Moi aussi. Et j'espère que ça va durer.

— On fera tout pour, Elsie.

— Promis ?

— Juré !

*

Grace est affairée dans son potager avec sa petite-fille pendant que Nicolas est tranquillement installé devant la télé. Kennedy et moi, nous préparons à aller faire une promenade à pied dans le  centre ville de Quimper. 

Après tout ce que je viens d'ingurgiter en guise de petit déjeuner, j'ai tout intérêt à éliminer !

Nous franchissons à peine le seuil de la porte, lorsque Grace nous rattrape, elle brandit son téléphone fixe en notre direction.

— Mon chéri, Téléphone !

— Qui est-ce ? Bonne Maman ?

— Non. Tiens, insiste-t-elle en secouant l'appareil.

— Ça peut attendre, non ?

— Prends ! répète-t-elle. Tu verras.

À oeine dit-il « Allo », que Kennedy fait demi-tour et fonce dans la maison. Je lui emboîte le pas et attend dans le salon. Il est très en colère. Il parle fort et gesticule nerveusement.

— "Son ex", me confie sa mère qui lève yeux et bras au ciel. Elle ne le laissera jamais en paix. Jamais.

Quelques minutes plus tard, Kennedy annonce que la mère de la petite est dans le coin et qu'elle souhaite la prendre avec elle un jour ou deux. Il est ivre de colère.

— Elle ne prévoit jamais rien et ensuite elle vient me casser les pieds. C'est toujours à l'improviste avec elle. J'en ai assez !

— Tu as le droit de refuser mon fils. Elle exagère.

— Elle a déjà dit à Joy qu'elle venait la chercher et je ne veux pas d'histoire. C'est aussi sa fille après tout.

— D'accord, mais qu'elle cesse de nous prendre en otage. Elle demande à parler à la petite, lui promets monts et merveilles et nous met ensuite devant le fait accompli. Elle sait parfaitement que tu ne refuseras pas, Kenny.

— Je sais Maman. Joy a aussi besoin de voir sa maman. J'aimerai seulement qu'elle soit plus organisée.

— Tu es trop gentil avec elle, réagit Nicolas. Elle n'accepterait pas que tu lui fasses la même chose. S'imposer comme ça... Elle est drôlement culottée, hein !

Évidemment, la balade est annulée et Kennedy est d'une humeur d'ours mal léché. Il prépare le sac de sa fille qui ma foi a l'air ravie de partir avec sa maman.

— Ça va aller, Kennedy ?

— Juste un peu contrarié mais ça va aller, répond-il sèchement.

Je n'insiste pas.

— Elle vient la chercher dans une petite heure, on fera notre ballade après si tu veux toujours.

— Oui, pas de souci. On a tout notre temps.

— Ce sera l'occasion de te la présenter officiellement.

— Elle est comment ?

— Physiquement ?

— Non, de façon générale.

— Grande. Belle. plutôt intelligente. Désorganisée. Un peu beaucoup têtue sur les bords, et chiante comme la mort.

— Sacré cocktail !

— Tout ce que je déteste et que je ne peux pas fuir parce ma fille....

Kennedy prend une pause et inspire profondément.

— ... Parce que ma fille a besoin d'elle aussi.

*

Il est quatre heure de l'après midi et Madame la maman de Joy n'est toujours pas venue la chercher. Il était presque onze heures lorsqu'elle a dit qu'elle passerait dans une heure et toujours rien ! À cause d'elle, les parents et le fils sont sur les nerfs.

Cette femme leur a littéralement gâché la journée.

Voyant que Joy ne cesse de réclamer sa mère, j'ai décidé de la divertir à ma façon car à ce stade son père est trop en colère, pour faire autre chose que râler. Nous préparons le goûter, puis jouons à la dînette.

Nous retournons dans le jardin et sautons sur le trampoline jusqu'à en perdre haleine. Joy rit en me voyant tomber.

— Sissi pourquoi tu tombes ? T'es une grande fille toi ?

— Regarde je suis debout maintenant !

— On va encore sauter ?

— Calme-toi, lui ordonne sa grand-mère, et laisse Elsie tranquille. Tu l'as assez épuisé comme ça. Allez ! Rentres et viens t'asseoir un peu.

— Laissez Grace, elle ne me dérange pas.

— Moi, je veux la musique de Sissi maintenant.

Mes petites séances de musicothérapie font un malheur auprès de Joy. Cela aide à son développement et nous joignons l'utile à l'agréable en passant du temps ensemble. Elle n'est pas officiellement ma patiente et ça va à tout le monde comme ça.

Joy m'entraîne dans le salon et me demande de mettre sa chanson préférée "Libérée délivrée". Je m'exécute sur le champs. Kennedy active la baffle Wi-fi et le son envahit toute la maison.

Nous dansons et chantons toutes les deux. Il est certain que Joy croit véritablement être la reine des neiges. Les éclats de rire et la bonne humeur de cette petite fille, efface peu à peu les coups de stress et de colère de la journée.

Nous nous amusons bruyamment, sous le regard amusé de son père et de ses grands-parents. Soudain Grace annonce la fin de la recrée. La mère de Joy fait enfin son entrée. Nous n'avons rien entendu, à cause du volume de la musique.

Je me liquéfie en la voyant. Comment cela se fait-il ? Elle ne peut pas être la mère de Joy.

C'est Impossible !  Il faudrait qu'on me pince pour que j'y crois.

— Elsie Le Kervelen ? Alors là je n'y crois pas ! s'offusque-t-elle.

Oh - Mon - Dieu !



















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