Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 9

***VOIX EXTERNE***

Sapée d'un ensemble tailleur élégant d'un rouge vif qui s'accordait parfaitement avec son rouge à lèvres éclatant, Amina entra d'un pas assuré dans les locaux de Niang Technologies.

Son attitude dégagée et son maquillage soigné, presque excessif, contrastaient fortement avec l'ambiance austère et professionnelle des lieux.

Son regard perçant, souligné par un trait d'eye-liner noir, balaya rapidement le hall d'accueil avant de se poser sur la secrétaire, assise derrière son bureau comme à son habitude. Amina s'avança vers elle d'un pas décidé, ses talons claquant sur le sol carrelé.

—Salut, lança-t-elle d'un ton nonchalant, le chewing-gum encore coincé entre ses dents.

La jeune secrétaire, surprise par cette entrée fracassante, la détailla de haut en bas, s'attardant sur son visage maquillé avec excentricité.

Intérieurement, elle se demandait qui pouvait bien être cette femme, visiblement peu habituée à ce type d'environnement professionnel.

—Oui, bonjour. Que puis-je faire pour vous ? Demanda-t-elle d'un ton poli mais distant.

—J'ai besoin de voir Mademoiselle Niang, déclara Amina sans préambule, son regard déterminé ne laissant aucune place à la négociation.

—Avez-vous un rendez-vous ? S'enquit la secrétaire, tentant de rester professionnelle malgré le caractère pour le moins désinvolte de son interlocutrice.

—À quoi me servirait-il ? Rétorqua Amina d'un ton dédaigneux. Appelle-la et dis-lui simplement que Mademoiselle Sall est là.

Ne voulant pas envenimer la situation, la secrétaire décida d'informer sa patronne de la présence d'Amina, afin qu'elle puisse lui indiquer la marche à suivre.

Mais à sa grande surprise, Keïsha lui demanda de laisser Amina entrer. Elle s'exécuta alors et demanda à Amina de passer. Elle lui indiqua le bureau de la directrice générale et Amina s'y dirigea d'un pas déterminé.

Keïsha était en compagnie de sa meilleure amie Charlotte, une habitude désormais bien ancrée depuis que cette dernière avait démissionné de son ancien emploi.

En effet, Charlotte était auparavant consultante en développement durable dans une entreprise locale, travaillant aux côtés d'un patron qui semblait réunir en lui tout ce qu'une jeune femme comme elle pouvait désirer.

Cet homme d'une trentaine d'années était un véritable gentleman, intelligent et strict dans le travail, mais dégageait également une certaine maturité qui charmait beaucoup Charlotte.

Étant l'une de ces jeunes femmes n'ayant pas peur d'assumer leurs sentiments, Charlotte s'était alors décidée à jouer la carte de la séduction, convaincue que les regards appuyés de son patron ne la laissaient pas indifférente.

« Vu les regards qu'il me lance, je suis persuadée de ne pas le laisser indifférent », confiait-elle régulièrement à Keïsha.

Armée de cette assurance, Charlotte s'était alors rapprochée de lui de manière plus insistante. Ses efforts avaient finalement payé, son patron cédant à ses avances et lui déclarant sa flamme, et ce malgré le fait qu'il savait Charlotte être chrétienne.

Leur idylle avait alors débuté, jalonnée de balades romantiques, de sorties au restaurant et d'échanges de cadeaux. Tout semblait parfait, jusqu'à ce qu'un jour, leur relation soit découverte par la femme même de son patron, provoquant un scandale retentissant au sein de l'entreprise.

Charlotte, médusée, n'en revenait pas, confiant à Keïsha lors d'une de leurs discussions : « Je m'en doutais bien qu'il n'était pas célibataire, vu comment il s'habillait avec élégance, son parfum enivrant et sa coiffure impeccable. Ça ne pouvait être que ça ».

Keïsha avait alors failli étouffer de rire ce jour-là. Mais Charlotte, un éternel adepte du je m'en foutisme, n'avait pas déprimé outre mesure et tourna rapidement la page, estimant que cette relation n'avait finalement pas de sens véritable.

Bref, revenons à nos moutons.

Amina, réputée pour son insolence légendaire, venait de pénétrer dans le bureau sans même prendre la peine de frapper à la porte.

Cette entrée fracassante ne manqua pas d'agacer au plus haut point Keïsha, qui détestait le manque de respect et d'étiquette.

—Eh mais c'est quoi ces manières ? Pourquoi vous n'avez pas tapé avant d'entrer ? L'attaqua-t-elle d'un ton empreint de colère.

Amina, nullement impressionnée par son attitude autoritaire, rétorqua avec son aplomb coutumier :

—Est-ce qu'on a collé une pancarte sur la porte indiquant qu'on doit impérativement taper pour signaler notre entrée ?

Keisha ouvrit la bouche, choquée par tant d'audace. Elle peina un instant à trouver ses mots, déstabilisée par l'insolence d'Amina. Comment osait-elle lui parler sur ce ton dans son propre bureau ?

—Euh... pardon ? C'est moi que tu réponds ?!? S'insurgea-t-elle finalement, prise de court.

—Et ? Tu es qui au juste ? La fille d'Élisabeth II ou du roi Louis XVI ? Lança Amina avec un air de défi.

Piquée au vif par cette remarque, Keïsha sentit la colère monter en elle. Elle se redressa de toute sa hauteur, tentant d'intimider Amina de son autorité. Hors de question qu'elle se laisse marcher sur les pieds par cette effrontée.

—Je ne suis ni l'un ni l'autre, mais je suis Keïsha Niang. La propriétaire de ces lieux, la richarde qui peut te détruire en un seul claquement des doigts, la belle, l'influente, et mignonne Keïsha, tu m'entends ?

Elle prit un ton mielleux, espérant déstabiliser Amina avec cette démonstration de pouvoir. Mais la réplique de cette dernière se fit caustique, dépourvue de tout respect. Elle n'était clairement pas impressionnée par les fanfaronnades de Keisha.

—Ndeysane quelle liste riche, dis donc ! 'Fo todj nak ?' « Et je peux savoir où est-ce que tu as mis feu ? ». C'est vrai que l'autre jour on n'a pas eu l'occasion de se voir comme convenu, mais tu es narcissique à ce que je vois ! Mais bon, à vrai dire, je m'en moque de ce que tu es ou de ce que tu peux faire. Reviens sur terre ma belle.

Comme si cela ne suffisait pas, elle partit s'asseoir nonchalamment sur le sofa, croisant gracieusement les pieds avant de prendre son verre de jus d'un geste décontracté, sous le regard stupéfait de Keïsha.

—Ah ma chère Charlotte, comment ça va ? Excusez-moi, j'ai oublié de vous saluer au début, lança ensuite Amina, s'adressant à Charlotte qui, depuis le début, essayait tant bien que mal de garder son sérieux.

Mais elle pouffa finalement de rire face à cette joute verbale, avant que le regard noir que lui lança Keisha ne la refroidisse aussitôt, lui rappelant qu'il valait mieux ne pas prendre parti dans cette confrontation.

—Bon trêve de bavardage. Vous devez sans doute savoir la raison de ma visite ici aujourd'hui, n'est-ce pas ? Reprit Amina en les regardant tour à tour d'un air malicieux.

—Oui, oui bien sûr, répondit Charlotte en échangeant un regard entendu avec son amie.

Cette dernière sortit alors une épaisse enveloppe de son tiroir et la fit glisser sur la table avec un geste nonchalant.

—Pas la peine de compter, c'est le montant exact que tu avais proposé. Prends ton argent et casse-toi maintenant, lança-t-elle d'un ton sec et tranchant.

—Mmh, rapidos j'aime ça, sortit Amina en ouvrant l'enveloppe pour vérifier le contenu. Vous me donnez clairement envie de travailler pour vous. Et...la prochaine fois, si vous avez un autre travail pour moi bien sûr, donnez-moi une mission très corsée parce que moi j'aime les obstacles. Votre gars là-bas est un peu trop mou à mon goût et ne convient pas trop à mes cordes. Sur ce, jeunes mesdemoiselles, je vous dis bonne journée.

Elle se leva alors et leur tourna le dos, les laissant perplexes et légèrement troublées par son attitude nonchalante et son culot. Aussitôt, Keïsha se leva à son tour et partit ouvrir la fenêtre pour pouvoir respirer de l'air frais et tenter d'éteindre cette flamme de colère qui brûlait en elle.

***KEÏSHA NIANG***

Wow !

Je n'avais jamais rien vu de tel de toute mon existence. Moi qui me croyais la plus insolente et audacieuse sur Terre, voici une autre qui me prouve totalement le contraire.

Cette fille était vraiment quelque chose !

Audacieuse, elle l'était à coup sûr !

Effrontée, elle l'était encore plus !

Irrespectueuse, elle en avait trop, bien trop même !

Aucune retenue, aucune limite dans son comportement.

Selon elle, Jules n'était qu'un véritable "mou". Quelle outrecuidance ! 'Guissagoul dara saxx' « Il n'a encore rien vu », pensai-je avec un rictus menaçant. Oh oui, il allait en baver quand j'en aurais terminé avec lui et son père.

Soudain, l'autre conne qui me sert d'amie m'interpella, me tirant de mes sombres réflexions.

—KEÏSHA, s'écria-t-elle.

—Quoi ? Dis-je sur la défensive, un peu surprise par son intervention.

—Mais toi qu'est-ce qui t'arrive bon sang ? Ça fait des minutes que je te parle, mais toi t'as l'air plutôt pensive, souligna-t-elle, visiblement contrariée par mon manque d'attention.

—Rien, je pensais juste à la méthode dont je vais m'en prendre avec ces salopards, répondis-je évasivement, ne voulant pas m'épancher sur le sujet.

Elle lâcha un soupir d'agacement ou de mécontentement, je n'en avais aucune idée. Son regard traduisait une inquiétude manifeste, mais aussi une certaine lassitude face à mon obsession.

—Franchement, cette histoire de vengeance commence sérieusement à te changer. Moi-même, je suis fatiguée de t'entendre à longueur de journée parler de ça. Regarde-toi, tu maigris de jour en jour, en plus tu stresses pour un rien du tout, me dit-elle avec une voix attendrie. J'ai bien peur que ton père ait raison au finish, tu sais.

—Ne recommence surtout pas. Ce que papa peut endurer, moi sa fille, je ne peux le faire. Je suis remplie de rancune jusqu'au cou, répliquai-je avec fermeté.

—Laisse tout entre les mains de Dieu. IL va s'occuper de tout. À ce rythme, tu risques de devenir folle, je t'assure.

Je ris amèrement, secouant la tête avec incrédulité.

—Désolée, mais je ne peux pas. Je veux m'en occuper personnellement. Et Charlotte, on dirait que tu as oublié mon vécu. Tu veux que je te rappelle ligne par ligne ce que j'ai vécu ? C'est ça ? Pas de soucis. Donc écoute bien.

Je me rassis et rapprochai ma chaise, croisant les doigts avec une expression déterminée sur le visage.

—Il a bousillé ma vie sans pour autant se soucier de mon âge. Je n'avais que dix ans quand il a arraché la vie de ma pauvre mère. Elle est morte dans mes mains, dans une souffrance insoutenable, dis-je en regardant mes mains trembler au souvenir de cette scène déchirante.

*FLASHBACK*

*Quinze ans en arrière*

Pendant les grandes vacances d'été, je sortais jouer avec ma poupée dans le petit jardin devant la maison, comme chaque jour depuis notre emménagement dans ce nouveau quartier de Yeumbeul Nord.

Mais aujourd'hui, je n'avais qu'une seule envie : construire un beau château de sable.

Cela faisait maintenant quelques semaines que nous avions déménagé ici, dans cette maison que mon tonton Mayacine avait trouvée pour ma mère et moi.

Mais je n'avais toujours pas réussi à me faire de nouveaux amis dans le voisinage. Tout le monde semblait nous fuir à cause des rumeurs qui s'étaient répandues sur mon père, Malick Niang, accusé d'être "un meurtrier" et emprisonné.

Grands et petits, les gens me stigmatisaient ouvertement, me lançant des mots blessants même en présence de ma mère. Je passais des heures à pleurer et à me lamenter sur notre sort.

Je me sentais terriblement mal dans cette nouvelle vie, rejetée par les autres enfants à cause de l'acte de mon père. Peu à peu, j'ai fini par me forger une carapace et par développer un caractère de plus en plus sauvage.

Je me suis battue à de nombreuses reprises à l'école, ce qui a valu de fréquents allers-retours chez le directeur. Ma mère a donc été remarquée par toute l'école, et même les commerçantes du quartier me demandaient : « Où est ta mère, jeune fille? Elle ne vient pas aujourd'hui? «

J'avais honte de ces interrogations et je me promettais de ne plus répondre aux provocations, mais c'était plus fort que moi.

Je finissais toujours par répliquer, jusqu'à ce que je sois renvoyée avant même la fin de l'année scolaire.

J'ai ensuite changé d'établissement, à Dieupeul puis à Mbao, mais le scénario se répétait : renvoyée pour les mêmes raisons.

C'est ainsi que j'ai fini par arrêter les études et rester à la maison, auprès de ma mère. Malgré notre situation modeste, elle s'activait du matin au soir pour ouvrir une petite gargote non loin de la maison, vendant du thon, des fataya, de la mayonnaise, du ndambé et d'autres plats.

Les commérages et les histoires montées de toutes pièces des dames du quartier pour éloigner ses clients ne l'ont pas découragée, car Dieu l'avait bénie d'un don incroyable pour la cuisine. Tout ce qu'elle préparait était succulent et d'une hygiène irréprochable.

Le bonheur, l'épanouissement et la fierté étaient les trois sentiments que je ressentais en voyant ma mère si déterminée et réussir dans son entreprise.

Mais ce bonheur restait incomplet, car mon père me manquait atrocement. Ce vide dans mon cœur était parfois comblé par la présence de son ami Mayacine Diop, qui venait régulièrement prendre de nos nouvelles et nous tenir au courant de l'état de mon père.

Justement, en parlant du loup, je le vois arriver. Je cours me réfugier dans ses bras, heureuse de le voir.

—Salut mon bébé. Comment vas-tu? Me demande-t-il avec bienveillance.

—Je vais bien, tonton. Tu es venu me voir? je m'exclame, enthousiaste.

—Oui, princesse, mais aussi ta mère. Elle est là?

Je fais une moue, déçue.

—Alors tu n'es pas là pour moi?

—Mais non, ne dis pas ça. Je suis là pour toi, bien sûr, mais je dois aussi donner quelque chose à ta mère. C'est juste ça.

—D'accord. Je vais aller la prévenir.

—Non, laisse, j'y vais.

Dès qu'il me tourne le dos, je le regarde s'éloigner d'une démarche masculine jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champ de vision. Je retourne alors à mon château de sable.

Quelques minutes plus tard, j'ai soudain un besoin pressant d'aller aux toilettes. Je me lève et rentre rapidement dans la maison.

Une fois ressortie, quelque chose attire mon attention. D'habitude, ma mère et mon oncle Mayacine ont l'habitude de discuter dans le salon à cette heure-ci, mais je ne les vois nulle part. Intriguée, je décide de monter à l'étage pour voir s'il est encore là ou s'il est partit.

Plus je monte les escaliers, plus j'entends des bruits étranges provenant de la chambre de ma mère. Des chuchotements alarmants et presque menaçants parviennent à mes oreilles. Arrivée devant la porte, je m'arrête net et colle mon oreille contre le battant pour essayer de mieux entendre ce qui se passe.

—Si tu cries, je vais descendre tuer ta fille avant de te tuer toi. Du calme donc, chuchote une voix grave que je reconnais comme étant celle de mon oncle Mayacine.

Instinctivement, sans même réfléchir, je baisse le loquet de la porte pour essayer de l'ouvrir, mais elle est fermée à clé. La peur commence à me gagner tandis que mon cœur s'emballe.

Je commence alors à frapper fort sur la porte en criant :

—Maman ! Maman !

—Keïsha, cours ! Va appeler les voi...entends-je la voix suppliante de ma mère.

Je n'attends même pas qu'elle finisse sa phrase que je tourne les talons pour partir en courant. Mais à cet instant, la porte s'ouvre brusquement dans mon dos et la grosse main calleuse de mon oncle Mayacine m'empoigne durement le bras, me traînant à l'intérieur de la chambre avant de refermer la porte derrière moi d'un coup sec.

Son regard s'est assombri, ses yeux noirs reflétant une lueur menaçante que je ne lui ai jamais vue auparavant. Je suis tétanisée par la peur, incapable de bouger. C'était la première fois que je le voyais nous regarder ainsi, ma mère et moi.

—Ça suffit maintenant ! Le jeu est terminé ! Je suis fatigué de faire semblant. Que croyez-vous ? Que j'allais vous donner un toit et de l'argent comme ça sans rien attendre en retour ? Non mais vous vous leurrez ! Ce n'est pas comme ça que ça marche avec moi, gronde-t-il, la mâchoire serrée.

Il se tourne ensuite vers ma mère, un rictus mauvais aux lèvres.

—Aujourd'hui, je vais bien m'amuser avec toi. Et toi (s'adressant à moi), tu vas regarder.

—Non, laisse-la partir s'il te plaît. Elle n'a rien à voir là-dedans, supplie ma mère, la voix tremblante.

—Ferme-la ! Hurle-t-il en la giflant violemment.

Il sort alors des cordes de sous le lit et déchire un drap en deux morceaux. Il en utilise une pour me bâillonner et m'attacher solidement sur une chaise, tandis qu'il immobilise les mains de ma mère avec l'autre, malgré sa résistance et ses cris.

Les larmes coulent à flots sur mes joues et je ne comprends pas ce qui est en train de se passer. Je ressens la douleur des coups infligés à ma mère comme si je les recevais moi-même. Je ferme les yeux, espérant que mon père viendrait nous sauver de ce cauchemar.

Soudain, un bruit de déchirement se fait entendre et j'ouvre grands les yeux. Il vient de déchirer les vêtements de ma mère, exposant sa poitrine. J'émets un demi-cri étouffé par le bâillon et me débats avec toute mon énergie pour me libérer, en vain.

Il commence alors à se déshabiller lentement. Je ferme fermement les yeux, refusant d'assister à cette scène d'obscénité. Ma mère le supplie de me laisser partir, et par miracle, mon oncle Mayacine abdique finalement. Il me traîne alors dans la salle de bain et m'y enferme, avant de retourner s'occuper de ma mère.

Impuissante, je pleure toutes les larmes de mon corps, ressentant la torture que subit ma mère comme si c'était la mienne. Des minutes ou des heures plus tard, des bruits sourds de coups me tirent de ma torpeur. Il bat sûrement ma mère. Puis il vient me chercher, me poussant vers ma mère, gisant ensanglantée sur le lit, avant de nous abandonner là, comme des esclaves agonisants.

Deux jours passent, et nous restons dans cette même pièce nauséabonde, sans nourriture ni eau. L'état de santé de ma mère se détériore gravement. Tantôt elle vomit un liquide jaune, tantôt noir. Quant à moi, je me sens aussi de plus en plus faible, persuadée que l'heure de ma mort approche.

Contre toute attente, je réussis finalement à me détacher les mains. Ne pouvant pas marcher, je rampe alors péniblement jusqu'à ma mère. Ouvrant la bouche, je réalise avec horreur que j'ai vraiment du mal à dire un mot. Ma bouche s'ouvre mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Je me contente alors de donner quelques faibles claques sur les joues de ma mère pour tenter de la ranimer.

—Keisha... parvient-elle à articuler avec difficulté. Tu... t'es libérée ? (Elle grimace) Vas-y... sors et cours... Vas-y vite...

Ses paupières se ferment, et elle ne bouge plus. Yacine Sy, ma mère, vient de rendre l'âme dans des conditions misérables et pitoyables.

*FIN DU FLASHBACK*

*Retour dans le présent*

—Si ça pouvait s'arrêter là, ça serait un réel plaisir pour moi. Mais non, il était revenu la nuit et en voyant la chambre dans un état déplorable, tu sais ce qu'il a dit ?

«Lui (en se bouchant le nez avec une grimace de dégoût) : Purée !!! 'Yéna saleté deug deug téksi nék ay mbaram' « Ça alors, vous êtes véritablement dégueulasses en plus d'être des bâtardes ! ».

Son ton méprisant et son regard rempli de dédain m'ont glacée jusqu'aux os. C'est à ce moment-là qu'il a remarqué le corps sans vie de ma mère, affalé sur le sol.

—Et sais-tu ce qu'il en a fait ?

—Non, je t'en prie, n'en dis pas plus, je ne veux pas entendre la suite, sanglota Charlotte, les yeux rougis par les larmes.

—Si, il faut que tu saches. Il l'a traînée jusqu'à un vieux hangar délabré, situé à la périphérie de la ville. Là, sous mes yeux impuissants, il l'a aspergée d'essence et y a bouté le feu, ricannant comme un dément ! Ma réaction ? J'étais restée de marbre, vidée de toute émotion, tétanisée par l'horreur de la scène.

Charlotte hoqueta, bouleversée par ce récit glaçant.

—Le lendemain, poursuivis-je d'un ton amer, il m'a emmenée dans un hôpital psychiatrique où j'ai passé trois années de ma vie. Cet ignoble personnage a inventé sa propre histoire, prétendant m'avoir "trouvée dans la rue, errante et sans défense" et qu'il avait voulu m'aider. Bien sûr, je ne pouvais pas m'exprimer à cause du traumatisme, mais je savais qu'il payait les médecins pour aggraver mon cas, dans le but de me garder internée le plus longtemps possible.

Charlotte secoua la tête, révoltée par tant de cruauté.

—Quand l'occasion s'est enfin présentée, je me suis enfuie loin de lui et de tous ces gens. Cet homme est un véritable monstre, mais ce qu'il ne sait pas, c'est qu'au lieu de m'affaiblir, il m'a au contraire donné la force de vaincre tous les obstacles. Je peux vous assurer que je ne renoncerai jamais à lui faire payer impitoyablement tout ce qu'il m'a fait subir. Même son fils, sa future femme et ses futurs petits-enfants n'y échapperont pas. Il a sous-estimé ma détermination, mais jamais il ne brisera ma volonté de fer.

—Je sais ce que tu ressens, Keïsha, mais...commença Charlotte d'une voix douce.

—Non, Charlotte ! L'interrompis-je avec véhémence. 'Instant bi guissouma loma meuneu waxx bama dégu ko dém bamou diéxx rék' « Je n'écouterai rien venant de ta part. Soit je gagne, soit j'apprends, mais jamais je ne perdrai ».

Elle arracha son sac à main avec virulence et se leva, le visage déformé par la rage.

—Non, attends ! Tenta de me retenir Charlotte, impuissante.

—FOUS-MOI LA PAIX !!! Hurlai-je Aïcha en s'éloignant à grands pas, la laissant effarée et les larmes aux yeux.

*Le soir*

Comme convenu, Amina arriva sur les lieux dix minutes avant l'heure prévue. Elle portait un ensemble Adidas, capuche sur la tête et écoutait une chanson de Wizkid, les oreilles bouchées par ses écouteurs.

Son cœur battait à tout rompre, mais elle s'efforçait de conserver un air détaché.

Des bruits de pas se firent soudain entendre. Une silhouette masculine se détacha de l'ombre, la capuche rabattue sur le visage. C'était Max, son regard intense braqué sur elle.

—Où sont-ils ? Demanda-t-il d'un ton pressant, faisant clairement référence aux bijoux.

Amina leva la main pour l'apaiser.

—Doucement, doucement. Avant tout, parlons.

Max fronça les sourcils, visiblement irrité.

—Je n'ai pas le temps. Donne-les moi et on en finit.

—Montre-moi d'abord l'enregistrement audio. Comment puis-je être sûre que tu ne me mens pas ? Rétorqua-t-elle, méfiante.

Un éclair de malice traversa le regard de Max tandis qu'il sortait son téléphone pour lui faire écouter une partie de l'enregistrement.

—Satisfaite ? Ne t'en fais pas, je n'en ai pas fait de copie.

Amina secoua lentement la tête, la déception clairement visible sur son visage.

—Pourquoi me fais-tu ça, Max ? Ne te considérais-je pas comme un frère ? Après tout ce qu'on a partagé, j'ai cru que tu ne me ferais jamais de mal. Alors dis-moi, qu'est-ce qui s'est passé ?

Max poussa un soupir agacé.

—Oh, fiche-moi la paix ! Je n'ai pas de comptes à te rendre, et je ne suis pas ton frère, malheureusement.

Un rire amer franchit les lèvres d'Amina.

—Malheureusement, oui. Bon, suis-moi.

Ils pénétrèrent dans le bâtiment et elle poussa une brique pour en sortir le sac à dos de la dernière fois.

Max tendit la main pour le prendre, mais au même moment, un coup violent s'abattit sur sa tête. Avec un cri de douleur à peine audible, il s'effondra lourdement sur le sol, perdant connaissance.

Amina enfilait rapidement des gants en plastique pour ne laisser aucune trace, puis saisit une seringue que son complice lui tendait. Elle s'agenouilla auprès de Max et l'injecta.

—On ne s'en prend jamais à moi, mon cher ami. Qui aime le danger s'y périra. On ne s'en prend pas à moi, car je suis Mina. 'Mafia bi kousi bokoul rék khirr bi dalay dal' « Soit on est avec moi, soit on meurt ». Allez, garde-moi une place en enfer !

___________

À suivre....

Thieuy Amina sagn na bouné té tamit ragaloul dara dal😄 !

Où sont ceux qui avaient pitié d'elle ?

On dirait qu'elle ne la mérite pas hein ?

Et même c'est elle qui a accompli la mission de Keïsha et Charlotte.

Qu'avez-vous à dire sur ça ?

Est-ce que Keïsha a fait pleuré des personnes par ici avec son vécu ?

Un mot pour Charlotte

Oh ndeysane le pauvre Max il est tombé dans son propre piège !😪

Qu'en pensez-vous de cette partie ?

Donnez vos avis please😘😍






#Sooxnv

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro