Chapitre 7
***VOIX ?!?***
Sac à main en cuir noir à la main, lunettes de soleil sur le nez, j'entrai d'un pas assuré dans les locaux de ma société.
Sans même prendre la peine de saluer les quelques employés que je croisai dans le hall, je me dirigeai droit vers mon bureau.
L'air concentré et déterminé, je traversai les couloirs d'un pas rapide et décidé.
Arrivée à destination, je posai délicatement mon sac sur le canapé en velours et m'installai avec grâce dans mon fauteuil en cuir ouvragé.
Après avoir posé mes lunettes sur le bureau, j'allumai mon ordinateur portable d'un geste fluide. Et hop, ni une ni deux, je me plongeai dans mes dossiers, prête à attaquer cette nouvelle journée de travail.
Seulement une dizaine de minutes plus tard, l'assistante de mon père, fit irruption dans mon bureau sans même avoir pris la peine de toquer.
Agacée par ce manque de savoir-vivre, je levai les yeux de mon écran et la fusillai du regard, une lueur glaciale dans les yeux.
—Tu sors de mon bureau ! Lui intimai-je d'un ton posé mais ferme.
Elle sursauta légèrement, prise de court par mon ton et mon attitude autoritaire. Sans un mot, elle fit demi-tour à la hâte. Je l'entendis toquer timidement à la porte quelques secondes plus tard.
—Oui, Kenza. Entre ! Répondis-je alors d'une voix douce, un léger sourire aux lèvres.
Elle s'exécuta, visiblement mal à l'aise. S'il y a bien une chose que je ne peux pas supporter, c'est le manque de respect envers mon intimité. Pénétrer ainsi dans mon espace personnel sans y avoir été invitée est pour moi un affront inacceptable.
Certains me diront peut-être que je suis hautaine ou effrontée dans ma façon de réagir, mais franchement, ça m'importe peu. Mon espace, mes règles.
Bref, revenons à nos moutons.
Kenza se tenait là, silencieuse, comme collée au sol. Je m'adossai à mon tour dans mon imposant fauteuil et la regardai d'un oeil critique, le sourcil froncé, attendant qu'elle prenne la parole. Face à mon regard insistant et glacial, elle comprit enfin.
—Bonjour Mademoiselle Niang, balbutia-t-elle d'une voix hésitante.
—Ah, alors tu connais les bonnes manières ?! Est-ce qu'on a passé la nuit ensemble pour que tu aies l'audace d'entrer dans MON bureau sans même avoir la décence de frapper ? M'exclamai-je d'un ton légèrement irrité.
—Non, non ! Répondit-elle en baissant la tête.
—La prochaine fois que ça se reproduira, je te fous dehors. Tu m'entends ?
—Oui, oui, bredouilla-t-elle.
—Bon, et qu'est-ce qui t'amène au juste ? Demandai-je, retrouvant un ton plus posé.
Kenza releva la tête pour me regarder, mais face à mon regard glacial, elle se ravisa aussitôt. J'aime quand mes employés savent rester à leur place et ne pas soutenir mon regard. C'est une marque de respect à laquelle je suis particulièrement attachée.
—Votre père vous appelle, finit-elle par lâcher.
Je ne pus retenir un rire amer.
—Tu te fiches de moi ? Juste pour ça, tu m'as fait perdre tout ce temps ? M'énervai-je. Tu ne pouvais pas m'appeler et me le dire ?
—Il m'a exhorté de venir vous... commença-t-elle, tentant de se justifier.
Je ne lui laissai pas le temps de terminer.
—Dégage de ma vue avec cette tronche de cake ! crachai-je avec mépris. Va-t'en d'ici, et que je ne te revoie plus jamais ! 'Tei xaral rék yaw na lidieunti say mbiir lègui' « Et puis tu verras, je m'occuperai personnellement de ton cas ! »
Elle s'empressa de quitter mon bureau, la tête baissée. A mon tour, je mis mon ordinateur en mode veille avant de me lever pour sortir.
J'empruntai le couloir qui me menait vers le bureau de mon père. Sans toquer, j'entrai et le trouvai assis derrière son bureau, face à son ordinateur, occupé à je ne sais quoi.
—Papa, m'as-tu appelé ? Demandai-je.
—Oui. Assieds-toi, m'ordonna-t-il.
—Non c'est bon
—Je t'ai dit de t'asseoir. Insista-t-il.
Je soupirai d'agacement et à contrecœur, je m'installai, les jambes croisées.
—Où sont les documents ? S'enquit-il immédiatement.
Prise de court, je décroisai instinctivement les jambes, la mine surprise. Mais pour ne pas lui laisser l'opportunité de soupçonner quoi que ce soit, je fronçai les sourcils à la seconde qui suit, feignant l'incompréhension.
—Quels documents ?
—Ne fais pas l'innocente. Juliana t'a entendue en parler l'autre jour. Alors arrête de me prendre pour un imbécile.
—Oh la garce ! M'écriai-je en tapant du poing sur le bureau.
—Modère ton langage, me réprimanda-t-il d'un ton sévère. Je l'ai engagée non seulement comme femme de ménage, mais aussi pour qu'elle me tienne au courant de tout ce qui se passe dans la maison.
—Mais pas pour écouter aux portes quand même ! Rétorquai-je, indignée.
—Peu importe. Réponds à ma question. Que sont ces documents ? Que contiennent-ils exactement ?
—Rien d'important qui te concerne, répliquai-je.
—Je ne suis pas de cet avis. Je suis certain que tu persistes dans cette histoire de vengeance, mais je te le répète : ne fais rien qui pourrait ruiner ta vie. Ce que ces gens m'ont fait est certes une pilule difficile à avaler, mais Dieu voit tout et ne dort jamais. Laisse-lui le soin de s'en occuper, et tu verras.
Je me sentais désemparée et furieuse en même temps, incapable de trouver une réponse adéquate pour le dissuader.
Mes pensées s'embrouillaient, tiraillées entre la volonté de m'affirmer sur ce que je pensais être juste, et la crainte de l'affronter ouvertement sur sa "justice divine" qu'il invoquait souvent, sachant que toutes ces deux options créeraient sûrement une tension entre nous.
—Alors ? Reprit-il d'un ton pressant, voyant que je restais muette.
—D'accord, je le ferai, capitulai-je.
—Et tu les restitueras à leur place au plus tard demain.
Je le regardai, perplexe, mais il hocha la tête d'un air approbateur. J'avais envie de pleurer, tant j'étais déçue de devoir renoncer à tous ces efforts consentis pendant des années.
C'est vrai que mon père s'était assagi avec le temps, mais ce n'était pas une raison pour me forcer à agir contre mes propres convictions.
Bouillonnant de colère, je quittai son bureau sans un mot de plus pour retourner dans le mien. Sans perdre de temps, je saisis mon téléphone et composai un numéro.
—Oui, l... ? Fit une voix.
—Viens à l'entreprise tout de suite, ordonnai-je.
—Qu'est-ce qui se passe ?
—Dépêche-toi !
Je raccrochai et commençai à faire les cents pas dans la pièce. J'étais tellement furieuse et nerveuse que si quelqu'un se dressait devant moi à cet instant, je l'aurais probablement tué.
Pourquoi mon père voulait-il faire avorter tous mes plans, alors que je les avais conçus pour lui, pour nous ? Pourquoi, bon sang ?
Décidément, je n'arriverai jamais à le comprendre ni à le cerner. Il tourne comme une girouette.
Mais il ne me connaît pas vraiment ! "Moma diour wayei dafa mélni dafa fatei léne si mane: mouy que louma matt rék day dagg"
« Il est certes mon père, mais c'est dommage qu'il ait tendance à sous-estimer ma fermeté de caractère. Si je veux quelque chose, je l'obtiens coûte que coûte » me dis-je.
Alors que j'étais imprégnée dans mes réflexions, la porte de mon bureau s'ouvrit brusquement, laissant apparaître la seule personne qui avait l'habitude d'y entrer sans s'annoncer. Elle n'avait pas traîné, dis donc.
—Qui y a-t-il ? S'exclama-t-elle. J'ai failli entrer en collision avec une autre voiture à cause de ton appel pressant.
—Fallait te garer alors, répliquai-je. Bon, ce n'est pas le sujet. N'est-ce pas que tu connais l'emplacement où se trouvaient ces fameux papiers ?
—Pourquoi cette question ? Me répondit-elle, adoptant son habituelle attitude évasive.
—Bon sang, arrête de toujours me répondre par une autre question ! M'emportai-je. C'est oui ou non ?
—Ouais, finit-elle par concéder.
—On dit 'oui' et pas 'ouais', lui corrigeai-je.
—Fais chier nak. Accouche.
Je laissai échapper un micro-sourire avant de reprendre mon air le plus sérieux.
—Une nouvelle mission t'attend ! Padré est au courant de ces documents.
Elle ne saisit pas immédiatement et parut réfléchir sur ce à quoi je faisais allusion.
—Pap... Puréede pomme de terre ! Lâcha-t-elle, consternée par cette nouvelle.
—Oui, tu peux le dire. Et le pire, c'est qu'il veut que je les restitue à leur place d'origine, ajoutai-je.
Voici la séquence peaufinée et étoffée pour la rendre plus fluide, percutante et originale :
À cette annonce, elle haussa les sourcils et me dévisagea avec incrédulité, comme si je venais de lui annoncer la fin du monde. Un rictus moqueur se dessina sur ses lèvres.
—Tu blagues, j'espère ? Nous savons pertinemment que c'est complètement impossible ! Tu le sais, n'est-ce pas ?
Je secouai lentement la tête, déterminé.
—Non, non, répondis-je calmement. Rien n'est impossible quand on le décide. Nous allons restituer ces documents, mais ce seront des copies. Je garderai les originaux et tu te chargeras d'apporter les photocopies.
Un rire sarcastique franchit ses lèvres alors qu'elle s'approcha de moi.
—Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "Je-ne-peux-pas-aller-là-bas" ? C'est tout simplement impensable, cracha-t-elle avec dédain.
—C'est faux ! Insistai-je fermement. Tu peux le faire et tu le feras, j'en suis convaincu, rétorquai-je sans ciller.
Son regard se durcit et elle secoua la tête, une moue méprisante sur le visage.
—Cette fois-ci, ça ne sera pas le cas, rétorqua-t-elle d'un ton catégorique. Tu connais mieux que moi Souleymane et son père : ce sont des psychopathes, de vrais enfoirés qui n'hésiteront pas à me liquider s'ils me trouvent sur leur territoire. Et le gardien, n'en parlons même pas, il ne me redonnera même pas les clés, lâcha-t-elle avec dédain.
—CHARLOTTE ! M'écriai-je, espérant la faire changer d'avis.
—Non, Keïsha, garde ton énergie. En aucun cas, je ne le ferai, trancha-t-elle d'un ton sans appel.
Je fermai les yeux, respirant et expirant profondément dans une tentative désespérée de garder mon calme. C'était fou comme elle avait ce don particulier de me faire perdre mes moyens, sans que je ne puisse rien y faire. Pourtant, ce n'était tout de même pas pour rien qu'elle était ma meilleure amie.
—Ok, les nerfs sont tendus. Essayons de rester calme, veux-tu ? Repris-je d'une voix plus douce.
Elle me lança un regard noir et se dirigea d'un pas vif vers le distributeur d'eau pour s'en servir. Elle n'en but qu'une seule gorgée.
—Franchement, reprit-elle d'un ton ferme et accusateur, après avoir longuement réfléchi, je n'arrive à te qualifier que d'une seule manière : tu es égoïste, Keïsha ! Oui, égoïste, alors que j'ai dû faire tant de sacrifices pour toi par le passé. Et aujourd'hui, tu n'as rien trouvé de mieux à faire que de me jeter dans la gueule du loup, en me demandant d'affronter Mayacine Diop, un individu extrêmement dangereux, alors que je ne suis clairement pas prête à risquer ma vie pour tes plans.
—Que faire alors ? soupirai-je, accablé par l'ampleur de la situation. Connaissant mon père, il ne me lâchera pas tant que ces papiers ne seraient plus en ma possession.
—Ah, cherche une autre solution, mais pas moi.
Je me laissai aller sur la chaise à bascule, soupirant longuement. Cet obstacle inattendu venait tout gâcher, me donnant le tournis à force de chercher une issue viable.
—Et si on engageait une fille ? Proposa soudain Charlotte.
—'Li yaw rék yama si doyy. Mayma diam kone' répondis-je, sceptique. « Ne te fiches pas de moi, ok ? Tu sais que seule toi as les capacités d'accomplir cette tâche délicate. »
—Non, écoute-moi, insista-t-elle.
Elle se pencha en avant, attrapant le bord de la chaise pour la rapprocher de moi et planter son regard droit dans le mien.
—Souleymane est ce genre d'homme qui ne peut pas supporter la routine du quotidien. Dès qu'il a un week-end de libre, il file invariablement vers les soirées branchées de la haute société, bien décidé à y faire des rencontres avec de jolies jeunes femmes.
Elle marqua une pause, laissant ses mots faire leur effet avant de poursuivre, un sourire malicieux aux lèvres.
—Alors voilà ce que je te propose : si on engageait une prostituée, une véritable professionnelle, qui pourrait le droguer discrètement avant leurs ébats, imagine un peu. Une fois leur petite séance de jambes en l'air terminée, cette fille pourrait remettre calmement, posément, les dossiers compromettants sans risquer d'éveiller le moindre soupçon, développa-t-elle avec une assurance déconcertante.
Tout au long de son monologue, je ne fis que la regarder, les yeux écarquillés, tellement j'étais ébahi par la teneur de ses propos.
Certes, j'étais réputé pour être une personne futée et débrouillarde, mais Charlotte semblait largement me surpasser en matière d'intelligence et de perspicacité. Elle dégageait une aura de clairvoyance et de savoir-faire qui me laissait pantois.
—D'où as-tu donc tiré ces informations si pointues ? M'étonnai-je, incapable de dissimuler ma surprise. Non, attends, laisse-moi rectifier ma question : est-ce que sa femme est réellement au courant de tous ces cochonneries ? M'enquis-je, la curiosité piquée à vif.
—Même pas ! S'exclama-t-elle avec un rire dédaigneux. Cette fille est complètement stupide et ignorante. Je me demande bien comment elle a fait pour l'épouser, alors qu'elle ne sait même pas faire la différence entre le Nord et le Sud !
—'Amoul ay beutou garmi motax' « Sa vision est trop limitée ».
Nous éclatâmes de rire ensemble, amusées par sa remarque acerbe.
—Mais je valide ta proposition. Charges-toi de trouver une fille qui saura s'acquitter de cette tâche sans faille. Son prix sera le mien, décidai-je d'un ton assuré.
—C'est comme si c'était fait. Je m'y mets dès maintenant, affirma-t-elle en me faisant un bref baiser sur la joue avant de s'éclipser prestement.
Enfin, un problème de moins à résoudre! Ou du moins, pour l'instant...
***AMINA SALL***
Depuis ce matin, Max n'arrêtait pas de m'appeler, mais je refusais catégoriquement de décrocher.
Je ne voulais en aucun cas entendre la voix de ce traître qui m'avait lâchement trahie. Cependant, il semblait déterminé à me joindre, ne lâchant pas prise, ses appels entrants retentissant sans relâche.
Après avoir fini de compter soigneusement l'important montant de la transaction de la nuit dernière avec le patron, je rangeais méticuleusement mes affaires dans mon sac.
Mais cette sonnerie incessante commençait sérieusement à m'agacer et à me taper sur les nerfs.
Épuisée par cette situation, j'ai finalement décidé d'éteindre complètement mon téléphone, mais c'était sans compter sur le message que Max m'a envoyé.
« Je sais bien que tu fais exprès de ne pas me répondre mais tu as intérêt à prendre mes appels si tu ne veux pas que je divulgue l'audio que j'ai de toi »
L'audio ? De quoi parlait-il ?
Sans réfléchir davantage, la curiosité et l'inquiétude l'ont emporté et j'ai rapidement composé son numéro, plaquant mon téléphone contre mon oreille. Il a décroché aussitôt.
—Tu n'es pas folle à ce que je vois, dit-il d'un ton narquois.
—De quoi tu me parles ? Lui ai-je rétorqué, sans préambule.
—Tu es sûre que tu ne le sais pas ? A-t-il répondu, sur un ton de défi.
Sentant la colère monter en moi, j'ai préféré garder le silence pour ne pas l'insulter. Il en a alors profité pour poursuivre.
—L'autre jour quand tu déballais tous tes magouilles concernant les bijoux, je t'ai enregistré.
Le salaud ! Ai-je pensé. J'aurais dû m'en douter avec son attitude louche.
—Maintenant qu'est-ce que tu veux ? Lui ai-je demandé, excédée.
—Bien bien ! J'aime quand tu es intelligente ! S'est-il exclamé avec un rire mauvais.
—'Max n*koul waxma li ngua beug' « Dis-moi ce que tu veux et que ça saute », lui ai-je rétorqué sèchement.
—Puisque je n'aime pas les palabres virtuels, je te donne rendez-vous demain à 23h à **********. Et en venant, amène tous les bijoux.
Sans plus de cérémonie, il m'a raccroché au nez. Folle de rage, j'ai donné un coup de pied rageur dans les caisses de bières vides qui se trouvaient à côté de moi.
Maudite situation !
Je m'étais fait avoir comme une débutante. J'ai fermé mon sac à la hâte et suis sortie par la porte de derrière du bar, le cœur lourd de colère et de frustration.
_____________
À suivre......
Alors on dévoile les identités😊
Qu'avez-vous à dire sur Keïsha et Charlotte ?
Pourquoi veulent-elles se venger ?
Arriveront-elles à leurs fins ?
Un mot pour Souleymane
Un mot pour Amina
Un mot pour Max
Qu'en pensez-vous de la partie ?
Vos avis et votez please🙏
#Sooxnv
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