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Chapitre 40

*FLASHBACK*

*Une heure plus tôt*

***NOÉMIE LAPORTE***

Il me regarda dans les yeux, d'un air grave et solennel. Une légère tremblote parcourait sa voix alors qu'il délivrait ces mots qui eurent un impact glaçant sur moi :

—Noémie, mon père...

Il fit une pause, comme s'il cherchait le courage de continuer. Je sentis mon cœur s'accélérer dans ma poitrine, l'anticipation me submergeant. Qu'allait-il m'annoncer ? Quel secret allait-il enfin me confier ?

—Mon père a été assassiné... par moi. C'est moi qui l'ai tué. Finit-il par lâcher telle une bombe.

Je n'en croyais pas mes oreilles. Je restai figée sur place, sans voix, sans souffle, complètement sidérée. Mes yeux s'écarquillèrent de stupeur et ma bouche s'entrouvrit sous le choc.

Mon sac échappa de mes doigts et atterrit lourdement sur le sol. Mes jambes se dérobèrent sous moi et je dus m'appuyer contre le mur pour ne pas m'écrouler.

Mon Dieu !

Comment était-ce possible ? Comment Souleymane avait-il pu commettre un tel acte ? Comment avait-il pu ôter la vie à son propre père ? Quelles étaient ses motivations, ses circonstances, ses justifications ?

Et pourquoi me l'avait-il caché jusqu'à présent, alors que je l'avais soutenu avec conviction devant le tribunal ?

Je me sentis trahie, blessée, déçue. Je ne reconnaissais plus l'homme que j'avais appris à connaître et à apprécier au fil des mois. Je ne savais plus quoi penser, quoi faire, quoi dire. J'étais confrontée à un dilemme moral et professionnel qui me dépassait.

Il me fixa avec un regard empli de détresse et de culpabilité. Il semblait attendre une réaction de ma part, mais je ne trouvais pas les mots pour lui répondre.

Je ne savais juste pas quoi lui dire.

Je me contentai de le dévisager avec un air interrogateur, espérant qu'il m'explique ce qu'il venait de m'avouer.

—Noémie, je sais que c'est dur à croire, mais c'est la vérité. Je suis le meurtrier de mon père. J'ai engagé un tireur à gages pour qu'il le tue avec son fusil à longue portée pendant qu'il était en conflit avec Yama et Amina, ces deux femmes accusées de son meurtre.

Il dit ces mots avec une voix brisée, comme s'il revivait la scène dans sa tête.

—Je... je ne sais pas ce qui m'a pris. C'était un moment de folie, de rage, de désespoir. Tu ne peux pas comprendre ce que j'ai vécu avec lui, ce qu'il m'a fait subir, ce qu'il m'a caché. C'était un monstre, Noémie, un monstre qui ne méritait pas de vivre.

Il laissa échapper une larme qui roula sur sa joue, révélant toute sa douleur et sa haine.
Je restai muette, sidérée par ses aveux. Je ne reconnaissais pas le Souleymane que j'avais connu, le Souleymane doux, intelligent, généreux, qui m'avait séduite par son charme et son humour.

Le Souleymane qui m'avait fait confiance, qui m'avait confié son histoire, qui m'avait demandé de l'aider à innocenter son père.

Comment avait-il pu me mentir ainsi ? Comment avait-il pu me manipuler avec autant de facilité ? Comment avait-il pu feindre l'amour pour son père, simuler le chagrin de sa mort, et la convaincre qu'il cherchait la vérité ?

Et surtout, comment allais-je faire pour gérer cette situation ? Comment allais-je assurer ma défense dans la salle d'audience ? Comment allais-je affronter les conséquences de cette révélation ?

Je me sentis prise au piège, dépassée par les événements. Je ne savais pas si je devais le dénoncer, le protéger, ou tout simplement s'éloigner de lui.

Je ne savais plus qui il était, ni qui j'étais.

Voyant que je ne disais toujours rien et que je le regardai toujours sans bouger ni faire aucun geste, il tendit sa main pour la poser sur la mienne mais je repris brusquement mes esprits et repoussai sa main avec violence, exprimant ainsi toute la colère qui bouillonnait en moi.

—Ne me touche pas ! Ne me touche surtout pas, Souleymane !

Je hurlai ces mots en passant mes mains sur mon visage avant de les ramener sur ma tête. Je sentis les larmes me monter aux yeux, mais je les refoulai avec détermination. Je ne voulais pas lui montrer ma faiblesse, ni ma souffrance.

—Bon sang, Jules, comment as-tu pu faire ça ? Comment as-tu pu tuer ton propre père, l'homme que tu prétendais aimer, cet homme que j'admirais tant ? Comment as-tu pu me faire croire que tu étais innocent, que tu voulais que justice soit faite, que tu comptais sur moi pour défendre son meurtre ? Comment as-tu pu me trahir, me mentir, me manipuler ?

Je lui lançai ces questions avec une force et une rage que je ne me connaissais pas. Je n'en avais que faire du regard des passants qui se tournaient vers nous, intrigués par notre dispute. Je n'avais d'yeux que pour lui, pour cet homme qui m'avait dupée, qui m'avait joué la comédie pendant des semaines.

—Tu es ignoble, Souleymane ! Tu es le pire des hommes, le pire des fils, le pire des amis ! Tu n'as aucun respect, aucune morale, aucune humanité ! Tu es un assassin, un lâche, un manipulateur ! Tu ne mérites même pas mon aide, ni ma compassion d'ailleurs !

Je crachai ces mots avec amertume et regret tout en le repoussant avec une violence désespérée. Il recula de quelques pas sous l'effet de ma poussée. Il avait le visage pâle et les yeux baissés. Il semblait honteux et repentant. Mais il était trop tard pour les excuses.

Cette révélation avait brisé quelque chose en moi. Je ressentais cette trahison au plus profond de mon être, surtout venant de lui. Car oui, je l'avais considéré comme un ami, Souleymane

Malgré la tragédie qui vient de « le frapper», malgré les obstacles qui se dressaient entre nous, je l'avais accueilli en ami. J'ai décidé d'être à ses côtés dans son deuil, dans sa quête de vérité, dans sa lutte pour la justice.

Il avait été plus qu'un ami, un compagnon qui me comprenait, m'écoutait, me conseillait. Un ami qui me faisait rire, rêver, vibrer.

Mais maintenant, tout était fini. Il avait brisé notre amitié, notre confiance, notre complicité. Il avait détruit tout ce que nous avions construit ensemble, tout ce que nous aurions pu être.

Il avait trahi ma foi, ma loyauté, ma fidélité. Il n'y avait plus rien entre nous. Plus rien que de la haine et du dégoût.

Il me fixa avec tristesse et désespoir, ouvrit la bouche pour dire quelque chose parler, mais je ne lui laissai pas le temps.

—Tais-toi ! Tais-toi, Souleymane ! Lui dis-je en lui pointant du doigt. Je ne veux plus rien entendre de toi ! Tu n'as plus rien à me dire, plus rien à m'expliquer, plus rien à me demander ! D'ailleurs, je ne veux plus jamais te voir ! Va-t-en ! Et mets bien dans ta tête que ce procès je ne serais pas la personne qui va le continuer. Tu peux chercher un autre avocat, un autre défenseur, un autre complice ou pire aller devant tout le monde dans la salle d'audience et avouer ton crime ! Moi, je ne veux plus avoir affaire à toi !

Sur ces mots, je ramassai mon sac puis lui lançai un regard noir avant de lui tourner le dos pour quitter ce restaurant. Je voulais fuir cet endroit maudit où il m'avait brisé le cœur et trahi ma confiance, fuir cet homme abominable qui m'avait menti et manipulé, fuir cette vérité insupportable qui m'avait ouvert les yeux sur sa vraie nature.

Je voulais l'oublier. Oublier son nom, son visage, sa voix.

Oublier qu'un jour, il avait été mon ami.

Je me dirigeai d'un pas rapide vers le tribunal qui était à quelques pas, où ma voiture était garée. Arrivée devant celle-ci, j'appuyai sur le bouton pour la déverrouiller, montai à l'intérieur, et fermai la portière derrière moi.

Je me laissai aller contre le siège, balançai ma tête en arrière, mes mains serrant le volant comme pour me raccrocher à quelque chose de solide.

Je fixai le haut de la voiture, sans rien voir, sans rien entendre, sans rien sentir.
Je n'étais plus là. Je n'étais plus moi.

Mes pensées se bousculèrent dans ma tête comme des éclairs dans un ciel d'orage. Je revoyais plein de choses, ce jour où il avait accompagné son défunt père au gala de charité organisé à Paris, où son père, ami du mien, nous avait présentés.

Ce jour où tout avait commencé et où tout semblait possible. Mais malheureusement, rien ne serait comme je le pensais.

Une boule se forma dans ma gorge, et des larmes montèrent à mes yeux. J'étais submergée par un flot d'émotions contradictoires : la colère, la tristesse, la peur.

La colère contre lui pour m'avoir menti et trahi.

La tristesse pour lui pour avoir perdu son père et sa raison.

La peur pour moi, pour avoir à affronter les conséquences de sa révélation.

Je ne savais pas comment j'allais m'en sortir ni comment j'allais faire face à tout cela.

Je restai ainsi pendant quelques minutes, sans bouger. Je voulais juste oublier, effacer, annuler, et si possible revenir en arrière, changer le cours des choses, modifier le destin.

Mais je savais que c'était impossible. Je savais que c'était irréversible car c'était la réalité.

Et je savais que je devais y faire face.

Je pris une profonde inspiration et secouai la tête pour chasser ces pensées moroses qui me hantaient. Je regardai l'heure sur le tableau de bord et réalisai que le procès allait bientôt commencer. Je voulais y retourner et être présente pour lui, pour son père, pour moi.

Cependant, au fond de moi, je savais que je ne pouvais pas le faire. Je savais que je ne voulais pas. Je savais aussi que je ne devais pas.

Je ne pouvais pas assurer sa défense, alors qu'il m'a menti et trahi. Je ne voulais pas aller dans cette salle et feindre comme si de rien n'était. Non, je ne voulais pas lui faire ce cadeau, ni me faire ce mal.

Et pourtant, une autre part de moi me criait de le faire, d'aller continuer ce procès et soutenir mon ami, quitte à remettre en question mon éthique en mentant sans scrupules.

Sur ces pensées, je posai ma main sur la portière pour descendre, mais une multitude de questions se déferlèrent dans mon esprit.

En valait-il la peine que je sacrifie ma carrière pour lui ?

Et si ça arrivait par se savoir, comment allaient-ils réagir quand ils sauraient que je l'avais protégé ?

Comment allaient-ils réagir quand ils sauraient que je savais ?

Sans crier gare, je me ressaisis et lâchai la portière.

Non !

Non, je ne pouvais pas faire ceci. Et puis de toute façon, quoi qu'il arrive, que ce soit aujourd'hui ou demain, mon adversaire finirait par découvrir qu'il est le coupable.

Il valait mieux que je parte.

C'est alors que je pris cette décision. Puisque je ne connaissais rien de ce pays, je pris mon téléphone et me mis à chercher l'adresse et la localisation d'une plage proche du tribunal où je pourrais aller pour m'aérer l'esprit. Une fois trouvée, je mis ma ceinture, allumai le moteur de ma voiture et me dirigeai vers cette destination.

Je roulai pendant des minutes, sans me soucier du trafic, du temps, du procès. Mais sans le vouloir, mes pensées convergèrent vers Souleymane, à son aveu, à son regard. Je me demandais ce qu'il faisait en ce moment, ce qu'il pensait, ce qu'il ressentait.

Je me demandais si je faisais le bon choix, si je devais lui pardonner, si je devais revenir. Mais au fond de moi, je n'avais pas le courage de lui faire face, de lui parler, de l'écouter.

Je n'avais que le courage de fuir.

En route vers la plage, je sentis qu'un taxi me suivait. Je le remarquai dans mon rétroviseur, un taxi jaune et noir qui ne me lâchait pas d'une semelle. Je changeai plusieurs fois de voie, de vitesse, mais il restait collé à moi.

C'est alors que la panique m'envahit. Qui était le chauffeur ? Que voulait-il ? Était-ce un ami ou un ennemi ?

Je pensai immédiatement à Souleymane.

Était-ce lui qui avait envoyé ce taxi ?

Était-ce lui qui voulait me retrouver ?

Était-ce lui qui voulait me parler ?

Ou bien était-ce quelqu'un d'autre ?

Quelqu'un qui savait pour son crime ?

Quelqu'un qui voulait me faire du mal ?

Ces questions me taraudèrent l'esprit et je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas si je devais m'arrêter et affronter le taxi ou si je devais continuer et le semer. Ou simplement si je devais appeler la police et le signaler.

N'arrivant pas à trouver de solution adéquate, je décidai de prendre le risque et de continuer ma route vers la plage. Qui sait, peut-être qu'il finirait par me lâcher ou peut-être qu'il n'avait rien à voir avec moi et que c'était une simple coïncidence.

J'arrivai enfin à la plage, où le soleil brillait et la mer scintillait. Je me garai près d'un piéton et restai quelques secondes dans ma voiture à regarder par le rétroviseur pour m'assurer que le taxi me suivait toujours. Et c'était le cas.

Le chauffeur s'arrêta derrière ma voiture et une personne en sortit. C'était un homme.

Un homme d'une taille imposante aux accoutrements louches, vêtu d'un jean déchiré et d'un tee-shirt marron, coiffé de dreadlocks.

Arrivé à ma hauteur, il toqua doucement sur la vitre de ma voiture, un geste signifiant clairement son intention de parler.

Toujours restée à l'intérieur de ma voiture, je le scrutai de la tête aux pieds, fronçant les sourcils. Je me demandais ce qu'une telle personne pouvait bien me vouloir et comment il pouvait me connaître.

Déverrouillant ma voiture, je feignis de sortir tout en récupérant discrètement mon arme cachée dans la boîte à gants. Une fois armée, je me tenais devant lui, prête à réagir à la moindre menace.

Je le bousculai légèrement, empêchant ainsi toute réaction imprévue, tandis que je pointais mon arme en le sommant :

—Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? Pourquoi me suivez-vous depuis tout à l'heure ?

Il leva rapidement les mains en un geste d'apaisement et répondit d'une voix calme :

—Madame, s'il vous plaît, ne tirez pas ! Je ne vous veux aucun mal ! Je suis un ami d'Amina, l'une des femmes accusées de meurtre dont vous menez le procès.

Mon incrédulité se lisait sur mon visage, accentuée par un froncement de sourcils. Un ami d'Amina ? Cette affirmation me laissa perplexe, et je demandai d'une voix suspicieuse :

—Un ami d'Amina ? Répétai-je. Et qu'attendez-vous de moi ?

—Je veux vous parler, vous dire quelque chose d'important. Quelque chose que vous devez savoir.

—Et quoi donc ? Interrogeai-je, en maintenant mon arme braquée sur lui. Qu'avez-vous à me dire ?

Il semblait hésiter, cherchant ses mots, comme si la tâche était ardue.

—Je comprends que tout cela puisse paraître étrange, commença-t-il. Mais je tiens à vous aider dans cette affaire. J'ai des informations cruciales qui peuvent vous intéresser, des informations que vous ne pouvez pas ignorer.

Malgré ma tension, ma curiosité fut piquée au vif par ces paroles.

—Des informations ? Quelles informations ? L'interrogeai-je, un ton sec dans la voix.

Il prit une profonde inspiration, rassemblant son courage.

—Des informations concernant Amina, des informations qui pourraient la conduire en prison. Madame, Amina a tué une personne, elle a ôté la vie à un homme nommé Maguette Béye, mais il était plus connu sous le pseudonyme de Max parmi ses proches.

Sous l'effet de la surprise, mes doigts commencèrent à se détendre légèrement autour de la crosse de mon arme. Une révélation d'une telle ampleur avait de quoi intriguer malgré ma méfiance.

—Je n'ai pas de temps à perdre avec des mensonges, répliquai-je d'un ton glacial, resserrant mon emprise sur mon arme. Pourquoi devrais-je vous croire ?

Bien qu'il semblât sincère dans ses paroles, je n'étais pas encore prête à baisser ma garde.

—Je comprends votre scepticisme, admit-il. Mais si vous me permettez de vous expliquer, vous verrez que ce que je dis est la vérité.

Tout en restant sur mes gardes, je baissai légèrement mon arme.

—Très bien, dis-je, mais ne faites aucun geste brusque. Parlez.

Il hocha la tête et commença à me raconter une histoire complexe, impliquant des rivalités, des secrets bien gardés et une conspiration de grande envergure. Ses paroles étaient choquantes, mais elles avaient un semblant de cohérence.

Tandis qu'il exposait son récit, mon esprit faisait un tourbillon d'analyses. Si ses affirmations étaient véridiques, cela pouvait changer la donne dans le procès. Je pourrais enfin atteindre mon objectif que je m'étais fixé depuis le début : la condamnation de cette femme, même si elle parvenait à être acquittée du meurtre de Mayacine.

Que Me Tavaréz réussisse à prouver que Souleymane était le véritable meurtrier de son père, ou que le juge le condamne en ce sens, cela signifierait indéniablement une défaite pour moi. Cependant, ce serait une défaite partagée, car je m'engageais à garantir que sa cliente ne puisse échapper à la prison.

Ces pensées me traversèrent l'esprit, et je coupai brusquement son récit, mes yeux brillant d'une détermination sans faille.

—Donnez-moi des preuves, des preuves tangibles de ce que vous avancez, insistai-je.

Il sembla comprendre ma demande, acquiesça et glissa sa main dans sa poche, ce geste m'alerta instantanément, me poussant à redresser mon arme en sa direction.

—Qu'essayez-vous de faire ? ai-je lancé d'un ton sévère.

L'homme retira lentement son téléphone portable de sa poche, avec précaution pour ne pas susciter de gestes brusques de ma part. Mes yeux étaient toujours rivés sur lui, et mon doigt serrait la gâchette de mon arme.

Il fit glisser l'écran de son téléphone pour afficher les messages vocaux, tout en gardant ses mains bien visibles.

—Ce sont les preuves que vous demandez, déclara-t-il. Ces messages audio révèlent des détails troublants sur le meurtre de Max et le rôle d'Amina dans cette affaire.

Je restai méfiante, mais le besoin de connaître la vérité était trop fort pour que je puisse résister à l'envie de voir ces preuves par moi-même.

J'ai abaissé légèrement mon arme, gardant cependant un œil attentif sur l'homme alors que je prenais le téléphone et parcourais les messages et les notes vocales.

Les enregistrements semblaient authentiques, révélant des conversations détaillées entre lui et Amina, discutant de l'événement tragique qui s'était produit.

Mes yeux glissèrent sur les mots, et mon cœur se serra alors que la réalité de la situation me frappait.

—C'est la seule preuve matérielle que j'ai en ma possession, avoua-t-il. Mais je suis son complice dans ce meurtre. Je peux vous dire comment tout s'est passé.

Je sentis mon cœur battre plus fort dans ma poitrine. Cet homme venait de me faire une révélation qui pouvait changer le cours de l'enquête. Mais pouvais-je lui faire confiance ? Était-il sincère ou cherchait-il à me manipuler ?

—Pourquoi me parlez-vous maintenant ? Pourquoi ne pas avoir parlé plus tôt ? Qu'espérez-vous en me disant tout cela ? Demandai-je, la suspicion teintant ma voix.

Il poussa un soupir fatigué.

—Je ne peux plus porter ce fardeau seul, confessa-t-il. J'avoue qu'au début, je l'ai fait juste pour de l'argent, sans prendre en compte les conséquences, mais cela devient trop lourd pour moi à porter. Cette fardeau me pèse sur la conscience et je ne savais plus quoi faire.

—Mais vous avez changé d'avis ?

—Oui, je suis prêt à assumer ma part pour ce crime, à trouver un semblant de paix.

Je le regardai dans les yeux, essayant de déceler un signe de mensonge ou de duplicité. Mais je ne vis que de la peur et du remords. Il semblait sincère dans ses propos, mais je ne pouvais pas me fier à mon intuition. Je devais vérifier ses dires, confirmer ses preuves.

—Comment vous appelez-vous ? Demandai-je d'une voix neutre.

—Je m'appelle Ousmane Diop, répondit-il avec une certaine hésitation.

—Ousmane Diop, répétai-je. Et comment connaissez-vous Amina ?

—Nous nous sommes rencontrés dans son lieu de travail, un bar situé à Mariste, expliqua-t-il, ses mots sortant avec précaution.

Je le scrutai encore un moment, puis je pris une décision.

—Très bien, dis-je. Accompagnez-moi. Nous allons au tribunal, et vous raconterez tout devant le jury et le public.

Il acquiesça avec résignation, montrant qu'il était prêt à affronter les conséquences de ses actes.

Je rangeai mon arme dans mon étui, et je le pris par le bras. Le guidant vers ma voiture, je gardai un œil vigilant sur lui. Les doutes tournoyaient toujours dans mon esprit, mais je savais que je devais agir rapidement. Si ses révélations s'avéraient vraies, cela pourrait changer radicalement l'issue du procès.

Peut-être que, finalement, Amina serait condamnée pour le meurtre de Max.

Le moteur rugit lorsque je démarrai la voiture, nous mettant en route vers le tribunal. Tout au long du trajet, j'espérais ne pas commettre une erreur monumentale, ne pas tomber dans un piège habilement tendu. Ma seule lueur d'espoir était que les paroles de cet homme étaient sincères, que la vérité éclaterait enfin.

*FIN DU FLASHBACK*
*Retour dans le présent*

Noémie se tenait debout au milieu de la salle d'audience, le regard fier et déterminé. Elle venait de faire une annonce fracassante dans la salle d'audience, qui avait provoqué un choc parmi les personnes présentes.

D'un ton assuré, elle avait accusé Amina d'avoir commis un autre meurtre, celui d'un homme nommé Max, dont elle avait dissimulé le corps dans un endroit secret.

Elle savait qu'elle ne faisait pas de fausses accusations, car elle disposait d'un témoin crédible et de preuves irréfutables pour étayer ses dires.

Elle balaya du regard l'assemblée, mesurant l'impact de sa révélation. Tous les regards étaient braqués sur elle, exprimant la surprise, l'incrédulité, la colère ou la peur. Le jury, le public, les accusées et même l'avocate de la défense étaient stupéfaits par ses paroles. Personne ne s'attendait à ce rebondissement inattendu et spectaculaire.

Un silence pesant s'était installé dans la pièce, comme si le temps s'était suspendu. On aurait pu entendre une mouche voler.
Elle attendit patiemment que le juge reprenne le contrôle de la situation et lui demande des explications.

Elle était prête à déployer son argument massue : le témoignage d'Ousmane Diop, l'ami d'Amina, qui avait accepté de coopérer avec elle et qui était entré dans la salle à son appel.

Le juge sortit de sa stupeur, et s'adressa à elle d'une voix grave.

—Maître Laporte, dit-il. Vous venez de formuler une accusation très grave à l'encontre de Mlle Amina SALL. Sur quelles bases affirmez-vous qu'elle est responsable du meurtre d'un homme nommé Max ?

Noémie lui sourit avec triomphe.

—Je m'appuie sur les déclarations et les preuves d'un témoin oculaire de ce meurtre, répliqua-t-elle. Un témoin qui connaît intimement Mlle Amina SALL, puisqu'il s'agit de son ami. Un témoin qui est disposé à témoigner devant cette cour et à révéler toute la vérité sur cette affaire.

Elle montra du doigt le jeune homme, qui se tenait debout à côté d'un policier. Il avait l'air anxieux, mais résolu.

—Votre Honneur, je vous présente Ousmane Diop, dit-elle. C'est lui qui m'a contactée il y a une heure pour me faire part de ses informations. C'est lui qui m'a fourni des messages audio entre lui et Mlle SALL où ils évoquent le meurtre de Max et l'endroit où ils ont dissimulé le corps.

Elle fit une pause, puis ajouta :

—C'est lui qui va vous raconter en détail comment tout s'est passé, comment Mlle SALL a tué Max, et pour quelle raison elle l'a fait.

Le tribunal était plongé dans un silence solennel alors que les regards curieux étaient maintenant rivés sur Ousmane Diop, le témoin clé dans cette affaire. Les émotions se lisaient sur son visage, oscillant entre l'angoisse et la détermination.

Le juge, reprenant son rôle, se tourna vers Ousmane.

—M. Diop, dit-il d'une voix calme, comprenez-vous que vous êtes ici pour témoigner sous serment ? Votre déposition doit être sincère et véridique, et toute fausse déclaration pourrait avoir des conséquences graves.

Ousmane Diop avala difficilement sa salive et hocha la tête, la gorge serrée.

—Oui, Monsieur le juge, je comprends.

Le juge fit signe à l'huissier de cour de lui remettre le serment, et Ousmane prêta serment en levant la main droite.

Il inspira profondément pour puiser le courage nécessaire, puis entama son récit. Il décrivit comment il avait rencontré Amina, peignant vivement l'atmosphère du bar de Mariste où elle exerçait son travail et où le hasard avait réuni leurs destins pour la première fois.

Dans ses paroles, on pouvait ressentir une palette d'émotions, de la nostalgie à la colère en passant par la déception, mettant en lumière la complexité de leurs interactions.

Il expliqua en détail l'évolution rapide de leur relation, tout en exposant comment il avait progressivement perçu le côté obscur d'Amina, ses manipulations insidieuses et ses actes troublants.

La salle d'audience tout entière, que ce soit les membres du jury, les avocats ou le public, écoutait attentivement chaque mot, cherchant à comprendre la dynamique entre ces deux individus.

Lorsqu'il acheva cette partie de son récit, le juge donna la parole à Noémie pour poser les questions cruciales relatives au meurtre de Max qu'elle avait évoqué précédemment.

Celle-ci se leva comme à son habitude et s'adressa au témoin d'une voix compatissante :

—M. Diop, vous venez de nous relater votre histoire avec Amina. Cependant, vous n'avez pas encore abordé le drame survenu le 15 août. Pourriez-vous nous décrire les événements de cette soirée ? Comment avez-vous rencontré Max ? Quel lien aviez-vous avec lui ? Et surtout, pourquoi avez-vous participé à son meurtre ?

Ousmane répondit d'une voix sincère, cherchant à éclaircir les mystères entourant cette tragédie.

—Monsieur le juge, je vous assure que je ne connaissais pas cet homme. Je n'avais jamais entendu parler de lui avant ce jour fatidique. C'est Amina qui m'a appelé aux environs de 17 heures ce jour-là pour me demander de la rejoindre à notre lieu de rendez-vous habituel, qui est dans le coin de mon quartier. Elle m'avait dit qu'elle avait une information importante à me transmettre. En toute innocence, je m'y suis rendu. C'est là qu'elle m'a dévoilé son plan sinistre. Elle prétendait que Max la faisait chanter, qu'il la menaçait de divulguer une conversation audio compromettante où ils se disputaient violemment. Elle affirmait que cette conversation prouvait qu'elle avait volé les bijoux de sa belle-sœur avec la complicité de Max. Elle prétendait qu'elle devait se débarrasser de lui, qu'elle n'avait pas le choix. Elle m'a impliqué dans son plan en comptant sur moi pour l'aider, arguant qu'elle ne pouvait pas le faire seule.

Suite à cette révélation, un cri de surprise parcourut la salle, témoignant du choc et de l'incrédulité des personnes présentes. Le suspense était à son comble, alors que chacun attendait la suite du témoignage.

Les jurés échangèrent des regards perplexes, tandis que Sokhna, l'avocate de la défense, semblait abasourdie par cette tournure inattendue.

Les membres du public, qui suivaient attentivement le procès, étaient saisis par le soudain revirement de la situation.

Pendant ce tumulte, Amina la principale concernée gardait la tête baissée, ses émotions difficiles à décrypter. Elle semblait accablée par le poids de ses actes, et par la trahison de son ami.

Sa posture trahissait à la fois la honte et la nervosité, alors qu'elle comprenait que les révélations d'Ousmane Diop la mettaient dans une situation de plus en plus précaire. Elle savait qu'elle risquait une lourde peine pour ses crimes, et qu'elle n'avait plus aucun espoir de s'en sortir.

Yama fut également prise par surprise. Elle tourna la tête vers Amina avec un regard mêlé de surprise et de dégoût. Elle n'en revenait pas qu'elle ait pu commettre un tel acte.

Elle peinait même à accepter les informations choquantes qui venaient d'être divulguées.

Lorsque le silence fut à nouveau rétabli, Noémie poursuivit son interrogatoire.

—M. Diop, je vous remercie de votre coopération jusqu'à présent. Vous avez décrit la situation dans laquelle Amina vous a impliqué dans ce plan pour se débarrasser de Max, mais il y a une question essentielle à laquelle vous devez répondre. Qui était ce Max pour Amina ? Quel était son lien avec elle ?

—Je ne savais pas grand-chose sur lui, à part ce qu'Amina m'avait dit. Elle prétendait qu'il avait été son ami autrefois, mais que leur relation avait mal tourné. Elle disait qu'il la harcelait constamment, menaçant de divulguer cette information compromettante sur elle. D'après ce qu'elle m'a dit, il était devenu une menace constante pour sa vie. Elle prétendait qu'elle n'avait pas d'autre choix que de s'en débarrasser pour se protéger.

Noémie, quant à elle, enchaîna avec une précision calculée :

—Mmh très bien. Pouvez-vous nous détailler, Monsieur Diop, comment s'est déroulé le meurtre de Max ?

Sous la pression, Ousmane raconta avec des mots lourds de culpabilité.

—Après cet appel, je l'ai rejointe à notre lieu habituel. Elle m'a expliqué son problème et le déroulement de son plan. Tout était minutieusement préparé. Elle m'a ensuite indiqué où je devais me cacher, près d'une vieille bâtisse abandonnée, et attendre que Max arrive.

Les auditeurs étaient captivés par ces révélations, l'horreur de la situation transparaissant dans le récit d'Ousmane.

Noémie poursuivit:

—Pouvez-vous nous expliquer en détail comment s'est déroulé le meurtre de Max, Monsieur Diop ? En détail s'il vous plaît.

Le jeune homme, submergé par la culpabilité, rassembla son courage pour révéler les terribles détails de ce sombre épisode de sa vie.

—Durant la nuit, je me suis tapi dans l'ombre, tandis qu'Amina attendait l'arrivée de Max. Lorsqu'il est finalement apparu, ils ont échangé des murmures secrets, mais je n'ai pu saisir leurs mots, car j'étais à une certaine distance. Elle l'a ensuite conduit à l'intérieur de la vieille bâtisse, prétendant que les bijoux étaient cachés là. Alors, j'ai jailli de l'obscurité, l'attaquant par surprise, muni d'un objet contondant que je transportais dans le sac. Ce qui s'est passé ensuite était au-delà de l'imagination. Max était totalement désorienté, incapable de comprendre la situation. Il gît inerte sur le sol. Après cela, j'ai remis à Amina une seringue contenant du poison ainsi qu'un sachet en plastique, elle devait administrer le poison à Max tout en effaçant ses empreintes.

Des larmes coulèrent sur son visage, les mots lui pesant sur le cœur. Noémie, avec une voix empreinte de compréhension, lui tendit un mouchoir pour qu'il puisse essuyer ses larmes.

—Je sais à quel point cela doit être difficile, M. Diop. Vous avez fait preuve de courage en nous racontant ce qui s'est passé. Mais vous devez aller jusqu'au bout de votre récit. Vous devez nous expliquer comment vous avez aidé Amina à se débarrasser du corps de Max. Où l'avez-vous enterré ? Et comment avez-vous réussi à ne pas être repéré ?

Il, après s'être essuyé les larmes, poursuivit son récit, sa voix tremblant sous le poids de la culpabilité.

—Après le crime, Amina m'a demandé d'accomplir le reste du travail, qui consistait à me débarrasser du corps sans vie de Max, avant de me tourner le dos et de partir. J'ai enveloppé le corps dans un drap et je l'ai chargé dans le coffre de la voiture empruntée à un de mes amis. J'ai pris la route en direction de la sortie de la ville, cherchant désespérément un endroit isolé où personne ne risquait de nous déranger. J'ai finalement trouvé un terrain vague jonché de déchets et de gravats. Là, j'ai creusé un trou profond et j'ai déposé le corps à l'intérieur avant de recouvrir soigneusement le trou de terre et de pierres. J'ai ensuite brûlé le drap et je suis parti, tâchant de paraître aussi calme que possible.

Il marqua une pause, puis reprit :

—Je n'ai jamais revu Amina depuis ce jour-là. Elle ne m'a plus jamais recontacté, même pour me donner l'argent qu'elle me devait. Je ne savais pas ce qu'elle était devenue, ni ce qu'elle avait fait des bijoux volés. J'étais rongé par le remords et la peur d'être découvert. Je n'ai jamais osé parler à personne de ce que j'avais fait. Jusqu'à aujourd'hui.

Il conclut son témoignage en exprimant ses profonds regrets et sa culpabilité pour avoir gardé le silence si longtemps. Puis, il solennellement demanda pardon, non seulement à la famille de Max, même si elle n'était pas présente dans la salle d'audience, mais également à la justice pour ses actes impardonnables.

La tête baissée, les yeux embués de larmes, il attendit anxieusement le verdict du juge, conscient que son destin, tout comme celui d'Amina, était désormais entre les mains de la justice.

Noémie l'avocate de l'accusation se tourna alors vers le jury et déclara d'une voix forte :

—Mesdames et messieurs les jurés, vous venez d'entendre le témoignage accablant de M. Diop, qui confirme que Mlle Amina SALL est coupable du meurtre de Max, un homme qu'elle a tué de sang-froid avec la complicité de M. Diop. Vous avez également appris que Mlle Amina SALL est impliquée dans le vol des bijoux de sa belle-sœur, qu'elle a commis avec la complicité de Max. Vous avez donc la preuve que Mlle Amina SALL est une criminelle sans scrupules, qui a manipulé et trahi ses proches pour assouvir sa cupidité et son égoïsme. Vous avez le devoir de rendre justice à la victime, à sa famille, et à la société. Vous avez le devoir de condamner Mlle Amina SALL à la peine maximale prévue par la loi pour ses actes odieux. Je vous demande donc de déclarer Mlle Amina SALL coupable de meurtre et de vol, et de la renvoyer aux assises pour qu'elle y soit jugée comme il se doit. Je vous remercie de votre attention.

C'est ainsi qu'elle termina son réquisitoire en fixant le jury avec conviction, espérant les avoir convaincus de la culpabilité d'Amina et de la nécessité de lui infliger une sanction sévère. Elle regagna son siège, satisfaite de sa performance, attendant que le juge donne la parole à l'avocate de la défense.

Ce qui ne tarda pas à se produire. Le juge tourna son attention vers Sokhna, l'avocate de la défense, et lui posa d'une voix calme et mesurée :

—Maître Tavaréz, avez-vous des questions à poser au témoin, M. Diop, à ce stade du procès ?

Cependant, Sokhna semblait être perdue dans ses pensées, comme si elle était déconnectée de la réalité, et la voix du juge ne semblait pas l'atteindre.

Elle demeurait immobile, absorbée par un monde intérieur insaisissable, ses yeux fixant un point invisible devant elle, son visage trahissant une profonde réflexion.

En cet instant crucial du procès, où chaque mot pouvait peser sur le destin d'Amina, Sokhna semblait submergée par des pensées insondables.

Le temps s'écoulait en silence, créant une tension palpable dans la salle d'audience. Les membres du jury l'observaient avec une curiosité grandissante, cherchant à percer le mystère de sa réaction inhabituelle.

Tous les regards étaient rivés sur elle, y compris ceux de son adversaire Noémie, des accusées Yama et Amina, ainsi que du public, tous retenaient leur souffle, se demandant si elle allait finalement sortir de sa rêverie ou si elle avait choisi délibérément de ne pas interroger le témoin.

Finalement, après un laps de temps qui sembla une éternité, le juge réitéra sa question d'une voix plus insistante :

—Maître Tavaréz, avez-vous des questions à poser au témoin, M. Diop, à ce stade du procès ?

Sokhna cligna des yeux, revenant lentement à la réalité de la salle d'audience. Elle fixa d'abord le témoin, le scrutant un instant d'un regard pénétrant, comme si elle cherchait à lire dans son âme. Puis elle détourna son regard vers Amina, qui la regardait avec anxiété, espérant un signe de sa part.

Ses yeux étaient empreints d'une complexité d'émotions : colère, compassion, et une certaine réserve. Elle semblait hésiter entre deux options, deux stratégies possibles pour la défense d'Amina.

Un silence régnait, tout le monde attendait sa réponse, se demandant quelle direction elle choisirait pour la défense d'Amina.

Finalement, elle se leva de son siège à un rythme languissant, et après un moment de suspens, elle répondit enfin :

—Non, votre Honneur, je n'ai pas de questions à poser au témoin.

Sa réaction sembla totalement inattendue pour le public, provoquant un murmure d'émotions variées dans l'assistance. Des voix animées se faisaient entendre, exprimant des sentiments divers allant de la surprise à la perplexité.

Certains se demandaient si elle avait perdu la tête, d'autres si elle avait un plan secret en tête. Personne ne comprenait pourquoi elle renonçait à contredire le témoin qui avait affirmé avoir vu Amina tirer sur Mayacine.

Du côté de Noémie, c'était comme si le vent avait tourné en sa faveur. Les sourires victorieux qu'elle avait pu apercevoir chez Sokhna lorsque l'expert balistique avait témoigné en faveur de leurs clientes, innocentant Amina et Yama du meurtre de Mayacine, semblaient désormais se refléter sur son propre visage.

Elle se sentait triomphante, persuadée qu'elle avait gagné la partie. Elle se dit que Sokhna avait commis une grave erreur en ne posant pas de questions au témoin.

Le juge, prenant acte de ce choix, poursuivit le déroulement du procès en déclarant d'une voix solennelle et forte :

—Très bien. La cour va à présent se retirer pour délibérer. Nous suspendons l'audience le temps de formuler le verdict final.

Il se leva de son siège, suivi de près par les jurés qui quittèrent la salle d'audience. La tension dans la pièce était palpable, chacun se demandant quel serait le destin d'Amina et de Yama.

Sokhna se leva à son tour, une expression furieuse peinte sur son visage, et quitta la salle sous les regards stupéfaits de tous. Elle avait besoin de se réfugier dans une autre pièce pour évacuer les émotions négatives qui la submergeaient, que ce soit la colère ou la déception.

Elle pénétra dans une pièce vide, une petite salle de consultation, et la porte se referma derrière elle. Là, à l'abri des regards indiscrets, elle pouvait enfin laisser libre cours à ses émotions. Sokhna se laissa tomber sur une chaise, posa sa tête entre ses mains et ferma les yeux.

Les larmes qu'elle retenait depuis quelques minutes commencèrent à couler silencieusement le long de ses joues. Elle pleurait pour sa déception, pour sa frustration, pour sa colère.

Elle pleurait pour Amina, pour sa trahison, pour son destin incertain. Elle pleurait pour elle-même, pour son échec.

Elle resta ainsi un long moment, laissant ses émotions s'exprimer sans retenue. Les souvenirs de chaque instant de ce procès, les espoirs qu'elle avait placés en Amina, tout se mélangeait dans un torrent d'émotions.

Puis, peu à peu, elle sentit son cœur battre moins fort, son corps se détendre, son esprit s'apaiser. Elle s'essuya alors les larmes avec détermination et releva la tête, prête à faire face à ce qui l'attendait.

C'est alors qu'elle sentit une présence dans la pièce. Elle tourna la tête rapidement et vit Papis, son ami et collègue avocat, qui se tenait devant la porte à quelques mètres d'elle.

Sokhna fut surprise de le voir ici, mais elle n'avait pas l'énergie de cacher ses émotions. Elle n'était plus en état de masquer sa vulnérabilité.

Elle tenta de sourire, mais ses lèvres tremblaient légèrement.

—Maître Fall, vous me suivez maintenant, dit-elle d'une voix qu'elle voulait enjouée mais qui trahissait sa fragilité.

Papis s'avança doucement dans la pièce, son regard empreint de compréhension et de compassion.

—Sokhna, je ne suis pas là pour te suivre. Je suis venu te soutenir, dit-il d'une voix douce. Je sais à quel point ce procès était important pour toi, et je suis là si tu as besoin de parler ou simplement de te changer les idées.

Suite à ces mots, sans attendre, il prit place en face d'elle et attendit patiemment qu'elle décide si elle voulait parler. Pour l'instant, il était là, et c'était tout ce qui comptait.

Sokhna le regarda dans les yeux et se sentit touchée par la présence réconfortante de Papis. Elle savait qu'elle pouvait désormais compter sur lui, même dans ses moments les plus difficiles.

Elle inspira profondément pour se calmer, sentant que le poids de ses émotions risquait de refaire surface du moment où les mots franchiraient ses lèvres, mais elle décida quand même de briser le silence.

—Papis, c'est juste que je ne m'attendais pas du tout à ce que tout prenne cette tournure. Je me suis tellement investie dans ce procès et j'ai même réussi à les innocenter du meurtre de Mayacine. Mais maintenant....

Elle marqua une pause, cherchant les mots pour exprimer ce qu'elle ressentait.

—Maintenant, tout a basculé. Je ne peux pas m'empêcher de me demander si je suis devenue aveugle à certaines choses, si j'ai ignoré des signes...Je me sens complètement désemparée, avoua-t-elle d'une voix empreinte de vulnérabilité.

Papis lui lança un regard compatissant.

—Sokhna, tu as fait tout ce que tu pouvais avec les informations que tu avais à l'époque, dit-il doucement. Tu as été une avocate dévouée et brillante, et tu as réussi à innocenter Amina du meurtre de Mayacine. Ce que nous affrontons maintenant, ces révélations inattendues, personne ne pouvait les prévoir. Nous ne pouvons pas contrôler les actions des autres, même de nos propres clients. C'est comme ça. Parfois, la vérité est complexe et déconcertante.

Ces paroles eurent l'effet de déclencher les émotions qu'elle tentait de retenir mais en vain. Quelques perles de larmes roulèrent de nouveau sur ses joues qu'elle effaça rapidement du revers de ses mains.

—Mais comment... comment Amina a-t-elle pu garder un tel secret, surtout avec moi, son avocate ? Et pourquoi n'a-t-elle rien dit jusqu'à maintenant ? Je me sens tellement trahie, tellement en colère...

Papis, sans prononcer un mot, puisa instinctivement dans la poche de sa veste et en tira un mouchoir qu'il tendit délicatement à Sokhna. Elle accepta le geste avec une gratitude profonde, s'emparant du mouchoir pour essuyer les larmes qui avaient inondé son visage. Tout en faisant cela, elle laissa ses émotions s'exprimer librement, se libérant du fardeau qui pesait sur elle.

Après avoir apaisé ses larmes, Sokhna prit une profonde inspiration, sentant un soulagement dans le partage de ses tourments.

C'est à cet instant que Papis posa un geste inattendu, qui la surprit. Il prit doucement ses deux mains dans les siennes, établissant un contact réconfortant.

Les mains de Sokhna, encore légèrement humides de ses larmes, se trouvèrent ancrées dans celles de son ami. Elle posa ses yeux sur leurs mains jointes, avant de fixer son regard dans celui de Papis.

—Dis-moi une chose, qu'est-ce qui te fait peur ? Tu as peur de cette défaite ? Lui demanda-t-il d'une voix douce.

Sokhna secoua la tête.

—Non, je n'ai pas peur de ça

—Alors pourquoi te laisses-tu submerger par tes émotions de cette manière ? D'accord, je peux comprendre que tu te sentes trahie, que tu sois déçue d'apprendre que tu n'obtiendras forcément pas l'acquittement de tes deux clientes, mais seulement de l'une d'elles. Mais tout cela fait partie des aléas du procès. La vie, tout comme la salle d'audience, nous réserve parfois des surprises amères, des virages inattendus, des rebondissements qui nous laissent bouleversés.

Il fit une pause, laissant ses mots imprégner l'atmosphère.

—Tu sais ce qui est important ? C'est la qualité de ton travail et l'intensité de ton engagement envers tes clients. Du moment que tu as donné le meilleur de toi-même avec honnêteté et passion, le reste n'a pas d'importance, même si tu essuies une défaite.

Sokhna écouta attentivement les paroles de Papis, laissant chacun de ses mots la toucher profondément. Elle se sentait presque comme si elle recevait une leçon de vie, une sagesse qu'elle avait désespérément besoin d'entendre en ce moment de vulnérabilité.

—Tu as raison, Papis, admit-elle doucement. J'ai peut-être laissé mes émotions prendre le dessus, mais ton rappel est important. Mon devoir en tant qu'avocate est de donner le meilleur de moi-même pour mes clients, peu importe l'issue du procès. Je ne devrais pas oublier cela.

Papis lui adressa un sourire compatissant.

—Voilà c'est exactement ça que je voulais entendre. Tu es une avocate remarquable, Sokhna donc ne laisse jamais une défaite momentanée éclipser toutes les victoires que tu as remportées et celles qui t'attendent. Tu as la capacité de rebondir et de continuer à faire la différence dans la vie de nombreuses personnes. N'oublie pas cela mais....

Il leva son doigt en adoptant un léger sourire en coin, ajoutant une touche de légèreté à la conversation.

—Sache que je ne te laisserai pas me gagner la prochaine fois que l'on se verra en tant que adversaires dans une salle d'audience. J'ai bien l'intention de te rappeler à quel point tu es une adversaire redoutable, et je m'attends à ce que tu me rendes la tâche difficile.

Ne s'attendant pas du tout à cette phrase, Sokhna éclata de rire l'entraînant avec elle. Les souvenirs de leur affrontement en tant qu'adversaires dans une salle d'audience remontèrent à la surface. Elle se rappela les joutes verbales qu'ils avaient eues, les objections qu'ils avaient lancées, les arguments qu'ils avaient avancés.

Elle ne pouvait s'empêcher de sourire en repensant à ces moments où ils étaient de part et d'autre du prétoire, chacun défendant sa cause avec passion. Ils étaient alors des rivaux acharnés.

Jamais elle n'aurait cru qu'un jour ils deviendraient amis, assis l'un en face de l'autre, à partager des moments de vulnérabilité et de réconfort.

—Comme j'ai hâte que ce jour arrive, répondit-elle, son sourire ne la quittant toujours pas.

Elle se réjouissait à l'idée de retrouver Papis dans la salle d'audience, de se mesurer à lui à nouveau, de sentir l'adrénaline monter en elle et la passion l'animer. La compétition entre eux était stimulante, et elle savait qu'il ne lui ferait pas de cadeau, ce qu'elle appréciait.

Elle jeta ensuite un coup d'œil à sa montre et lui dit :

—Bon retournons dans la salle. Le jury ne va pas tarder à arriver de leur concertation.

Papis acquiesça d'un signe de tête, se levant de sa chaise et laissant Sokhna faire de même. Ils se dirigèrent ensemble vers la porte, prêts à affronter le verdict du jury. Sokhna sentit une boule se former dans sa gorge, mais elle se força à rester calme. Elle savait qu'elle avait fait tout son possible pour défendre ses clientes, et elle espérait que le jury reconnaîtrait son travail.

Ils arrivèrent dans la salle principale, où tout le monde attendait impatiemment. Ils prirent place à leur banc respectif.

Sokhna chercha du regard Amina et Yama, ses deux clientes, qui étaient assises sur le box des accusées. Elles semblaient nerveuses et angoissées. Sokhna leur adressa un sourire encourageant, espérant leur transmettre un peu de confiance.

Quelques minutes plus tard, le juge fit son entrée dans la salle, suivi des membres du jury. Tous se levèrent par respect, puis se rassirent quand le juge leur fit signe. Le silence se fit dans la salle, tous retenant leur souffle.

Le juge prit la parole d'une voix solennelle :

—Mesdames et messieurs les jurés, avez-vous rendu votre verdict ?

Le président du jury se leva et répondit d'une voix claire :

—Oui, Monsieur le juge, nous avons rendu notre verdict.

Le juge lui fit signe de continuer. Il ouvrit une enveloppe et lut le contenu à haute voix :

—Nous, le jury, déclarons à l'unanimité Mlle Yama Khady Mar Diagne et Mlle Amina Sall non coupables du meurtre de M. Mayacine Diop.

Un cri de joie retentit dans la salle. Yama laissa ses larmes de joie couler librement. Elle ne réfléchit pas deux fois et courut se jeter dans les bras des membres de sa famille, qui la serrèrent fort contre eux, transmettant leur fierté et leur chaleur.

—Maman, c'est fini ! C'est fini ! Je suis libre !

—Oui, ma fille, c'est fini ! Tu es libre ! Tu es innocente ! Lui dit son père, ému.

Sokhna sentit également une vague d'émotion la submerger. Elle avait réussi à sauver son amie de la prison à vie, elle avait réussi à lui rendre justice. Elle se leva et alla vers elles, la prenant dans ses bras.

—Bravo, Yama ! Bravo ! Tu as été incroyablement courageuse tout au long de cette épreuve et tu as réussi à obtenir gain de cause. Tu mérites amplement cette victoire.

—Merci, Sokhna ! Merci infiniment ! Sans toi et ton soutien indéfectible, je n'aurais jamais pu y arriver. Cela signifie tellement pour moi, tu n'as aucune idée.

Presque toutes les personnes présentes dans la salle ressentirent une joie incommensurable suite à ce verdict. Elles applaudirent et acclamèrent les deux jeunes femmes, qui avaient subi un calvaire injuste. Les lourdes chaînes de l'incertitude semblaient enfin se briser.

Néanmoins, il restait toujours que le verdict n'était pas encore terminé. Le juge demanda le silence pour continuer, laissant planer une tension dans l'air.

—Mesdames et messieurs les jurés, avez-vous également rendu votre verdict concernant M.Souleymane Diop ?

Le président du jury reprit la parole :

—Oui, Monsieur le juge, nous avons également rendu notre verdict concernant M.Souleymane Diop.

Il sortit une autre enveloppe et lut le contenu à haute voix :

—Nous, le jury, déclarons à l'unanimité M.Souleymane Diop coupable du meurtre de M. Mayacine Diop, son père.

Le jeune homme assis sur une chaise à côté, encerclé par un policier, ferma les yeux et baissa la tête, acceptant la lourde réalité de sa culpabilité. Sa silhouette paraissait soudain plus frêle, plus vulnérable au milieu de cette salle d'audience chargée d'émotion.

Tous les regards semblaient converger vers lui, pesant sur ses épaules comme un fardeau insoutenable.

Une onde de chuchotements parcourut la salle, les murmures de soulagement se mêlant aux murmures d'appréhension. Les spectateurs, les jurés, les avocats, tous étaient témoins de cet instant déchirant où la vie de cet homme basculait irréversiblement.

Certains esquissaient des sourires de satisfaction, convaincus de la justesse du verdict, tandis que d'autres affichaient des expressions de tristesse pour un destin qui se brisait.

Noémie, son avocate, consciente de l'ampleur de la peine qui attendait son ami et client, alla vers lui, posa doucement sa main sur son épaule et lui chuchota quelques mots pour lui exprimer son soutien en ces moments difficiles.

Ses gestes étaient empreints de compassion et de professionnalisme. Elle savait qu'elle devrait maintenant travailler sans relâche pour atténuer la sentence qui allait être prononcée.

Pendant que l'attention de la salle d'audience était concentrée sur le verdict de Souleymane, Amina était en proie à une anxiété palpable.

Yama, à ses côtés, serra doucement sa main dans la sienne, exprimant un soutien silencieux mais profond. Elle avait été témoin de tout ce qu'elle avait traversé depuis le début de cette affaire, un véritable cauchemar qui avait mis à l'épreuve leur force et leur détermination.

Le président du jury reprit d'une voix solennelle :

—En ce qui concerne Mlle Amina Sall pour le meurtre de Maguette Béye alias Max....

Un silence tendu enveloppa la salle. Tous les yeux étaient rivés sur le président du jury, attendant avec impatience la conclusion de ce verdict qui déterminerait le destin d'Amina.

Amina sentit son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Elle ferma les yeux et pria intérieurement.

—... Nous, le jury, déclarons à l'unanimité Mlle Amina Sall non coupable de ce meurtre.

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À suivre.....

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