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Chapitre 37

***VOIX EXTERNE***

La salle d'audience était à nouveau bondée de monde, comme le premier jour du procès. Les mêmes visages familiers étaient présents, mais deux nouvelles figures s'étaient ajoutées à la liste des téléspectateurs attentifs.

Papis, informé de l'affaire il y a à peine deux jours par son amie et collègue avocate Sokhna, avec qui il avait gardé le contact depuis leur accident, avait pris la décision de venir en personne soutenir Yama et Amina. Il n'avait pas de lien personnel avec elles, mais il avait été touché par leurs histoires et leurs situations.

En tant qu'avocat chevronné, il comprenait parfaitement les enjeux juridiques complexes des affaires, en particulier celle que Sokhna avait accepté de défendre.

Quant à Samira, elle se tenait là en tant que témoin convoqué par l'entremise de Sokhna. Son témoignage était attendu pour éclairer le jury sur sa relation avec Mayacine, une relation qui l'avait liée à lui pendant des années. Mais au-delà de ce rôle, elle était présente en tant que mère.

La dimension maternelle de sa présence était impossible à ignorer. Alors qu'elle observait sa fille à quelques mètres d'elle, des souvenirs douloureux se bousculaient dans son esprit.

Elle se souvenait des années de séparation et de ressentiment qui avaient marqué leur histoire.

Elle voyait le visage d'Amina, marqué par les stigmates de ces années de lutte, de solitude et de douleur. Elle ressentait un mélange d'empathie et de culpabilité en la voyant ainsi.

Elle avait accepté de venir témoigner non seulement pour apporter son éclairage sur l'affaire et, si possible, contribuer à démontrer l'innocence d'Amina, mais aussi pour tenter de réparer leur relation brisée.

Ces moments étaient lourds de sens pour elles deux, car au-delà de l'affaire en cours, c'était une occasion rare de renouer le lien qui les avait autrefois unies en tant que mère et fille.

Les mêmes rituels, les mêmes mouvements se répétaient, créant une atmosphère de tension palpable dans la salle d'audience. Chacun s'installa dans l'expectative, prêt à vivre une nouvelle journée intense.

Le juge entra dans la salle, et son simple passage imposa le silence. D'une démarche mesurée, il rejoignit son siège derrière le bureau, où le dossier de l'affaire l'attendait.

Il balaya la salle d'un regard scrutateur avant de prendre la parole, sa voix résonnant dans la salle d'audience avec autorité.

—Mesdames et Messieurs du jury, M. le procureur, avocats, public et témoins, nous nous retrouvons aujourd'hui pour poursuivre ce procès important. Avant hier, nous avons entendu les témoignages initiaux, et aujourd'hui, nous entamerons les témoignages secondaires et les dépositions des experts pour éclairer les circonstances entourant les événements tragiques qui nous concernent. Nous chercherons à démêler les faits de cette affaire complexe et à parvenir à une conclusion fondée sur la vérité et la justice. Les débats seront menés dans le respect des lois et des procédures judiciaires, et je m'attends à ce que tous ici présents se conforment à ces règles.

Il prit une brève pause, permettant à chacun de s'acclimater à l'ambiance solennelle de la salle.

—Avant de débuter, y a-t-il des remarques préliminaires ou des questions de procédure de la part des avocats de la défense ou de l'accusation ?

Un silence pesant s'installa dans la salle, alors que tous les regards se tournaient vers les deux parties opposées.

Du côté de l'accusation, Noémie se leva, arborant sa toge noire. Elle avait une allure autoritaire et arrogante, comme si elle était sûr de sa victoire.

—Votre Honneur, l'accusation a une remarque préliminaire à faire. Nous souhaitons rappeler au jury que les accusées sont poursuivies pour meurtre avec préméditation, un crime grave qui mérite la réclusion à perpétuité. Nous allons démontrer, grâce aux témoignages d'experts, que les accusées ont agi avec sang-froid et cruauté, sans aucun respect pour la vie humaine.

Elle se rassit, lançant un regard méprisant aux deux accusées qui frémirent sous son regard.
Le juge fronça les sourcils, visiblement agacé par cette intervention.

—Me Laporte, ce n'est pas le moment de faire un plaidoyer. Vous aurez l'occasion de présenter vos arguments lors des réquisitoires finaux. Je vous prie de respecter le déroulement du procès et de ne pas influencer le jury par des remarques inappropriées.

Il se tourna vers le jury et le procureur.

—Mesdames et Messieurs du jury, je vous demande de ne pas tenir compte des propos de Me Laporte. Vous devez juger cette affaire en vous basant uniquement sur les faits et les preuves qui vous seront présentés. Vous devez faire preuve d'impartialité et de discernement.

Du côté de la défense, Sokhna se leva à son tour calmement, ajustant sa robe noire et son foulard assorti. Elle avait une allure élégante et confiante, malgré la pression qui pesait sur ses épaules.

—Votre Honneur, la défense n'a pas de remarques préliminaires ni de questions de procédure. Nous sommes prêts à entendre les témoins et les témoignages d'experts.

Elle se rassit, croisant le regard de Papis qui lui adressa un sourire encourageant. Elle le lui rendit, reconnaissante de son soutien.

Son regard se posa sur les deux accusées, assises côte à côte, les mains jointes et les yeux baissés. Elles semblaient fragiles et vulnérables face à l'accusation. Elle leur fit un signe discret de la main, comme pour leur dire de ne pas perdre espoir.

Le juge se tourna ensuite vers Noémie, l'avocate de l'accusation.

—Me Laporte, c'est à vous.

—Merci, Votre Honneur, répondit-elle en se levant avec une assurance calculée.

Elle savait que ce moment était crucial pour sa stratégie d'accusation et qu'elle devait démontrer que Mayacine Diop avait été froidement assassiné par les deux accusées.

Elle avait minutieusement préparé ses questions, qu'elle allait poser au premier témoin sur les lieux du crime.

—Votre Honneur, je demande à appeler à la barre M. Souleymane Diop, le fils de la victime, annonça-t-elle d'une voix ferme.

Le juge acquiesça d'un signe de tête et fit signe au jeune homme de se rendre au pupitre des témoins.

—M. Diop, commença Noémie d'un ton compatissant, je vous remercie d'être ici aujourd'hui. Je sais que cela doit être incroyablement difficile pour vous, mais votre témoignage est essentiel pour établir la vérité.

Elle marqua une brève pause, laissant à Souleymane un moment pour rassembler ses pensées et sa bravoure.

—M. Diop, pouvez-vous nous expliquer en détail ce que vous avez vu au moment de l'incident impliquant les accusées, Mlle Amina Sall et Mlle Yama Diagne ?

Souleymane prit une profonde inspiration avant de répondre, ses yeux fixés sur les accusées de l'autre côté de la salle.

—Je suis arrivé à la maison de Mayacine peu de temps après l'incident. J'ai sonné, mais à ma grande surprise, la porte principale n'était pas correctement fermée. J'ai donc pénétré à l'intérieur, ignorant ce que je découvrirais. C'est alors que j'ai trouvé Mayacine dans la cour, gisant sur le sol, baignant dans une mare de sang. Une balle l'avait touché en plein cœur. J'ai vérifié son pouls, mais il était déjà sans vie. C'est à ce moment-là que j'ai su qu'il était

Noémie fit une pause, laissant planer une tension palpable dans la salle d'audience.

—Et les accusées ? Où étaient-elles ? Que faisaient-elles quand vous êtes arrivé ? Interrogea-t-elle avec insistance.

—Elles étaient présentes sur les lieux du crime, accroupies à quelques mètres de lui. L'arme du crime était posée à côté d'elles. Il s'agissait d'une arme à feu, répondit-il.

Noémie poursuivit sa série de questions, cherchant à mettre en évidence à tout prix les détails cruciaux qui accablaient les accusées. C'était un arme à feu.

—Et comment se comportaient-elles ? Pressa-t-elle.

—Elles étaient blanches comme des draps et tremblaient. Leur regard était figé sur Mayacine, comme si elles ne pouvaient pas croire ce qui venait de se passer. Elles n'ont rien dit ni fait pour secourir la victime. Elles étaient incapables de prononcer un mot cohérent, se contentant de sanglots et de chuchotements incompréhensibles. J'ai presque l'intime conviction qu'elles complotaient pour se débarrasser du corps sans que personne ne le sache.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Noémie, un sourire qui n'avait rien d'aimable.

—M. Diop, avez-vous entendu quelque chose avant d'entrer dans la maison ? Des coups de feu ? Des cris ?

—Oui, j'ai entendu des cris. Des cris de détresse, de peur. Ils provenaient des deux femmes. Affirma Souleymane avec assurance.

—Vous êtes donc formel, M. Diop, que les accusées étaient présentes sur les lieux du crime, qu'elles n'ont pas tenté de secourir la victime, qu'elles n'ont pas donné d'explication sur ce qui s'était passé et qu'elles avaient l'arme du crime à leur portée ?

—Oui, c'est exact.

—Merci, monsieur Diop. Vous avez été très clair et précis. Je n'ai plus de questions pour vous, conclut Noémie en se rassit, satisfaite de son interrogatoire.

Elle pensait avoir réussi à convaincre le jury que les accusées étaient les meurtrières de Mayacine Diop.

Le juge se tourna vers Sokhna, l'avocate de la défense.

—Me Tavaréz, avez-vous des questions à poser au témoin ?

—Non, Votre Honneur. Je n'ai pas de questions à poser à M. Diop pour l'instant. Répondit-elle en se levant avant de s'asseoir renonçant ainsi au contre interrogatoire du témoin.

Sa décision de ne pas contre-interroger Souleymane prit le tribunal par surprise, y compris le juge lui-même.

Il se demanda si Sokhna avait une stratégie bien réfléchie derrière cette décision ou si elle était simplement déconcertée par le témoignage accablant de Souleymane.

Il se tourna de nouveau vers Noémie.

—Me Laporte, avez-vous d'autres témoins à appeler à la barre avant que l'on entame les témoignages d'experts ?

—Oui, Votre Honneur. Je souhaite appeler à la barre Mme Samira Cissé, la mère de l'une des accusées et l'ancienne employée de la victime, déclara-t-elle avec assurance.

Le juge acquiesça d'un signe de tête, invitant Samira à se rendre au pupitre des témoins. Celle-ci se leva lentement, le cœur serré par l'importance de ce moment décisif pour le sort de sa fille.

Elle était consciente que la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, était essentielle.

Pendant qu'elle avançait vers le pupitre, Samira ressentit le poids des regards dans la salle d'audience.

Les regards d'Amina étaient particulièrement acerbes, emplis de mépris, signifiant clairement qu'elle n'avait pas pardonné à sa mère de l'avoir abandonnée à la naissance.

Malgré cette hostilité, Samira choisit d'ignorer ces sentiments négatifs et adressa un sourire timide à sa fille. Elle espérait secrètement renouer le lien qui avait été brisé entre elles.

Elle était bien consciente de l'erreur grave qu'elle avait commise en se séparant d'Amina, et elle était déterminée à réparer ce qui pouvait l'être.

Elle s'avança avec hésitation vers le pupitre des témoins, le regard empli d'émotion. Une fois sur place, elle prêta serment solennellement, sentant le poids de ses paroles à venir.

Noémie, d'une voix qui se voulait chaleureuse mais dont la suspicion transparaissait à peine, entama l'interrogatoire.

-Mme Cissé, je tiens tout d'abord à vous remercier d'être ici aujourd'hui. Votre témoignage revêt une importance cruciale pour faire la lumière sur cette affaire complexe et tragique. Pour commencer, pourriez-vous nous expliquer en détail votre relation avec Mayacine Diop, votre ex-employeur, et la victime ? Et surtout, pourriez-vous nous raconter comment vous l'avez rencontré ?

Le regard de Samira ne vacilla pas, fixant celui de Noémie avec détermination. Une lueur de défi brilla dans ses yeux alors qu'elle prit une profonde inspiration avant de répondre, prenant son temps pour choisir ses mots avec soin

—J'ai rencontré Mayacine Diop dans le bar où je travaillais, il y a des années. Il m'avait proposé un poste dans son hôtel après avoir échoué à me convaincre de devenir sa deuxième épouse. J'ai accepté son offre après avoir quitté le bar.

—Merci, Mme Cissé. Vous avez mentionné avoir travaillé pour Mayacine Diop. Pouvez-vous nous parler de vos conditions de travail à cette époque ?

—Elles étaient atypiques. Mayacine était un patron exigeant et autoritaire envers ses employés, mais il me réservait un traitement spécial. Il était épris de moi, et cela ne s'est jamais démenti. Il ne m'a jamais mise sous pression. Au contraire, il m'octroyait une grande liberté et autonomie. Il me consultait pour les décisions cruciales et soutenait mes projets. Devant clients et employés, il me valorisait, me couvrait de cadeaux et de compliments. Il me traitait comme sa compagne, bien que je ne l'étais pas.

Noémie, avec un sourire ironique qui trahissait son scepticisme, poursuivit son interrogatoire de manière incisive.

—Et vous, Mme Cissé, étiez-vous amoureuse de lui ? Avez-vous accepté ses avances ? Avez-vous entretenu une relation amoureuse avec lui ?

Samira, dont le visage était empreint d'une indignation palpable, répondit avec fermeté.

—Non, je n'étais pas amoureuse de lui. Je n'ai jamais cédé à ses avances. Je n'ai jamais eu de relation amoureuse avec lui. J'étais uniquement son employée, rien de plus.
Noémie arqua un sourcil, surprise par la réponse catégorique de Samira.

—Et Mlle Amina Sall, votre fille ? N'est-elle pas de lui ?

Samira secoua la tête énergiquement, rejetant l'accusation sans équivoque.

—Non, vous faites erreur. Amina n'est pas la fille de Mayacine Diop. Elle est la progéniture de Malick Niang, l'ancien ami de Mayacine. C'est avec lui que j'ai eu une liaison il y a des années. Il est le père biologique d'Amina.

Le sourire de Noémie s'intensifia, teinté de moquerie.

—Ah, vraiment ? Et comment pouvez-vous en attester ? Avez-vous effectué un test de paternité ?

Samira, conservant son sang-froid, proposa une preuve.

—Oui, je possède les résultats d'un test de paternité. Avec votre permission, j'aimerais les récupérer dans mon sac à main pour vous les présenter.

Noémie hocha la tête, manifestant son impatience de voir ces preuves.

—Allez-y, je vous en prie.

Samira quitta le pupitre des témoins et se dirigea vers son sac à main, posé non loin sur une chaise. Elle fouilla à l'intérieur et en sortit une enveloppe blanche, qu'elle ouvrit délicatement.

Elle en extrait un document officiel arborant le sceau d'un laboratoire médical reconnu. Elle le tendit à Noémie, qui le saisit avec un air dubitatif.

—Ce document est le résultat du test de paternité que j'ai fait réaliser il y a quelques semaines, expliqua Samira. Il atteste que Malick Niang est le père d'Amina avec une probabilité de 99,99%. Il n'y a aucune place au doute.

Noémie examina le document minutieusement, cherchant apparemment une faille ou un signe de falsification. Pendant ce temps, le juge intervint pour faire avancer la procédure.

—Maître Laporte, pouvons-nous continuer ?

-Très bien, Votre Honneur. Toutefois je demande à ce que ce document soit versé au dossier comme pièce à conviction et qu'une expertise soit réalisée pour en vérifier l'authenticité et la validité.

Le juge acquiesça et fit signe à un huissier de saisir le document des mains de Noémie.

—Parfait, Maître Laporte. Le document sera ajouté au dossier et une expertise sera menée. En attendant, avez-vous d'autres questions pour le témoin ?

-Oui, Votre Honneur. J'ai encore beaucoup de questions à poser à Mme Cissé.

Elle se tourna à nouveau vers Samira.

—Mme Cissé, dites-moi, lorsque Mayacine a découvert que vous attendiez un enfant de son meilleur ami, quelle a été sa réaction ? A-t-il été violent envers vous ?

—Non, répondit Samira simplement.

—Non ? Répéta Noémie, incrédule.

—Non, il n'a pas eu l'opportunité de me faire du mal car j'avais déjà quitté le bar à ce moment-là. J'avais démissionné.

—Démissionné ? Pourquoi avez-vous démissionné ? Quand et comment ?

—J'ai démissionné parce que je ne supportais plus d'être constamment harcelée par Mayacine. J'ai pris ma décision lorsque j'ai appris qu'il en voulait à Malick, le père biologique d'Amina, et que je risquais de devenir une cible s'il découvrait notre lien et ma grossesse. Mayacine n'était pas un homme intègre. Il était dangereux et corrompu, impliqué dans des affaires illicites, du blanchiment d'argent au trafic de drogue.

Noémie afficha une mine sérieuse.

—Mme Cissé, vos accusations sont graves. Avez-vous des preuves pour étayer vos dires sur Mayacine ?

Samira esquissa un léger sourire, comme si elle était soulagée de pouvoir enfin dévoiler ce qu'elle savait.

—J'ai plus que des preuves de ce que j'avance. Je connaissais bien Mayacine, pas toute sa vie certes, mais une bonne partie. Je savais ce qu'il faisait, avec qui il travaillait, où il cachait son argent.

Elle marqua une pause, hésitant à divulguer davantage.

—Je savais également qu'il avait des ennemis, des rivaux qui convoitaient sa position et sa fortune.

—Et vous, faisiez-vous partie de ces ennemis ? Aviez-vous des griefs contre Mayacine Diop ?

Samira secoua la tête négativement.

—Non, je n'étais pas parmi ses ennemis. J'avais certes de la rancœur envers lui pour ce qu'il a fait subir à ma fille durant ce mois, mais je n'étais pas capable de le tuer. Cette idée ne m'a jamais traversé l'esprit.

—Vraiment ? Vous en êtes certaine, Mme Cissé ?

—Absolument.

—Mais alors, comment expliquez-vous l'appel que vous avez passé à M. Diop quelques heures seulement avant sa mort ?

Noémie sortit de son dossier une série de documents et de photos, qu'elle présenta au juge et au jury avec assurance.

—Je dispose ici des relevés téléphoniques qui démontrent que vous avez contacté M. Diop le jour du crime, peu avant son décès. Vous pouvez constater l'heure et la durée de l'appel sur ce document. Et voici une photo de vous et de M. Diop capturée par une caméra de surveillance près de cette route isolée. Vos postures ne semblent pas très amicales d'ailleurs. Pouvez-vous nous éclairer sur le contenu de cet appel et sur les événements de ce jour ?

Samira répondit sans hésiter.

—La raison est simple, Maître. J'ai contacté Mayacine ce jour-là pour ma fille. Lorsque j'ai appris qu'il la retenait captive, je l'ai appelé et fixé un rendez-vous sur cette route pour lui demander de la libérer. Je n'ai pas eu recours à la violence ni à des propos déplacés, seulement à des menaces. Je l'ai prévenu que si ma fille n'était pas relâchée rapidement, je révélerais son secret, la vérité sur les événements du 13 février 2015 à Boston.

Me Laporte ronça les sourcils, visiblement intriguée par cette révélation.

—Quelle vérité ? Quel secret ? Que s'est-il passé le 13 février 2018 à Boston ?

Samira échangea un regard significatif avec Sokhna, un échange silencieux qui laissait clairement transparaître que Sokhna était au courant de ce qu'elle s'apprêtait à révéler. Un air de complicité passa entre elles, comme si elles avaient planifié cette révélation depuis longtemps.

Puis, Samira prit une profonde inspiration, comme si elle se préparait mentalement à dévoiler un lourd secret, un fardeau qu'elle avait porté en silence pendant des années, avant de finalement répondre.

—Le 13 février 2018 à Boston, un crime a été commis par Mayacine Diop, un crime qui a été dissimulé et dont la culpabilité a été faussement attribuée à un innocent. Je suis le seul témoin vivant de cet acte odieux.

Noémie, saisie d'incrédulité, s'avança légèrement.

—Vous prétendez être témoin d'un meurtre perpétré par Mayacine Diop ? Quel est ce meurtre dont vous parlez ? Et qui est la victime ?

Samira répondit avec une voix empreinte de gravité.

—Il a tué ma sœur, ma jumelle, qui partageait mon nom et mon visage. Elle était enceinte de lui, et il l'a froidement assassinée.

Un murmure de stupeur se propagea dans la salle, tous les yeux se tournant vers Souleymane Diop, le fils de Mayacine, qui semblait lui-même bouleversé par ces révélations.

Noémie, cherchant à assimiler l'information, reprit.

—Votre sœur jumelle ? Vous dites que Mayacine Diop est responsable de sa mort à Boston alors qu'elle portait son enfant ? Comment se fait-il que cette histoire soit restée inconnue jusqu'à présent ?

Samira expliqua, la fatigue de l'injustice longtemps portée se lisant sur son visage.

—Mayacine a usé de son pouvoir et de ses ressources pour occulter la vérité. Il a manipulé les preuves sur la scène du crime pour les faire correspondre à une autre personne, quelqu'un qui n'aurait aucun lien direct avec le crime mais qui s'était malheureusement trouvé dans une situation compromettante ou vulnérable. Il a exploité son réseau pour corrompre ou intimider des témoins potentiels, les poussant à témoigner faussement ou à se taire. En outre, il a fait pression sur les autorités pour orienter l'enquête vers un bouc émissaire, peut-être en fabriquant des preuves ou en utilisant des informations falsifiées pour incriminer cette personne innocente. Il a même payé des experts pour produire des rapports erronés ou trompeurs, contribuant ainsi à la fausse narrative qu'il cherchait à établir. Tout cela a été fait dans le but de protéger sa propre réputation et de s'assurer que le véritable récit des événements ne soit jamais découvert.

—Mais comment avez-vous découvert la vérité ? demanda Noémie, sceptique.

—Parce que j'étais là. J'étais avec elle ce jour-là à Boston avant la tragédie. Elle m'avait appelée, disant avoir quelque chose d'important à me révéler. À mon arrivée, elle m'a confié être enceinte et vouloir se marier avec l'homme qu'elle aimait, vivre avec lui aux États-Unis.

—Et vous, comment avez-vous réagi à sa nouvelle ? Demanda Noémie, cherchant à comprendre les émotions de Samira.

—Ma première réaction fut étrangement positive. J'étais sincèrement heureuse pour elle, malgré les circonstances. Mais lorsque ma sœur m'a montré des photos d'eux ensemble, prises à travers les États-Unis, mon cœur s'est serré. C'était Mayacine sur ces images, l'homme qui avait été mon patron et mon persécuteur. Comment avait-elle pu s'éprendre de lui ?

Noémie fronça les sourcils, intriguée par la tournure des événements.

—Il vous avait menacé, vous dites ?

—Oui, il m'avait menacé de représailles après que j'eus contribué à la chute de son hôtel. Il avait juré de me détruire, ainsi que tous ceux qui me sont chers. Il savait pour ma sœur jumelle et avait promis de la retrouver pour lui faire payer mes actes.

—Et vous avez pris ses menaces à la légère ?

—Je n'ai pas cru qu'il irait jusqu'à s'en prendre à elle. Je pensais qu'il ne pouvait rien contre nous. Mais j'ai rapidement réalisé que j'avais sous-estimé sa cruauté et sa détermination.

—Et votre sœur, était-elle au courant ?

—Non, elle ignorait tout. Elle ne savait pas que j'avais une fille, ni même que je connaissais Mayacine.

—Pourquoi ne lui aviez-vous rien dit ?

—Je ne voulais pas l'inquiéter, ni la mettre en danger. Je souhaitais qu'elle vive heureuse, loin de mes problèmes.

—Comment a-t-elle pu tomber amoureuse du même homme que vous sans savoir qui il était ?

—C'est une histoire longue et douloureuse, qui remonte à notre séparation il y a vingt-sept ans...

Samira marqua une pause, cherchant ses mots.

—Nous sommes nées à Dakar, au Sénégal. Jumelles monozygotes, nous étions identiques. Nous avons grandi dans une famille aimante, mais un tragique accident nous a rendues orphelines à six ans. Nous avons été placées dans un orphelinat où nous avons souffert, mais notre lien de jumelles nous a permis de survivre. Puis, un jour, nous avons été adoptées séparément, rompant notre lien. Ma sœur a été adoptée par une famille américaine et emmenée aux États-Unis, tandis que je restais au Sénégal. Nous avons perdu contact, jusqu'à ce que des années de recherche me permettent de la retrouver.

Samira se tut, submergée par l'émotion de ses souvenirs.

Le silence qui régnait ensuite était lourd de tension et d'émotion. Tous les regards étaient braqués sur Samira, qui venait de faire une révélation choquante.

Les murmures étouffés du public résonnaient dans la salle d'audience, preuve de l'impact profond de ses paroles. Les visages des jurés étaient figés, exprimant un mélange de surprise, d'incrédulité et de curiosité.

Certains se chuchotaient des commentaires, incapables de contenir leur émotion face à cette révélation inattendue.

Noémie était bouche bée. La surprise avait figé son visage habituellement impassible. Elle ne savait pas comment réagir ni comment poursuivre son interrogatoire.

La stratégie qu'elle avait soigneusement élaborée venait de voler en éclats, et elle se retrouvait à jongler avec une nouvelle réalité qui défiait tout ce qu'elle croyait savoir sur cette affaire.

Elle était consciente que ce témoignage bouleversait l'équilibre du procès et qu'elle devait rapidement se ressaisir pour protéger les intérêts de son client, Mayacine Diop.

Le juge, quant à lui, était perplexe. Ses sourcils étaient froncés alors qu'il cherchait à comprendre la portée des révélations de Samira. Il se demandait si elle disait la vérité ou si elle inventait une histoire pour disculper sa fille, Amina, et Yama.

La complexité de cette affaire atteignait de nouveaux sommets, et le juge devait prendre en compte cette nouvelle donne dans son jugement. Sa responsabilité de garant de la justice le poussait à chercher la vérité, quelle qu'elle soit.

Jules, quant à lui, Jules, connaissant bien son père, était convaincu de la véracité des propos de Samira. Ses yeux étaient rivés sur le témoignage de Samira, mais son esprit était ailleurs, submergé par la culpabilité et le poids des secrets de son père.

Il se demandait comment il avait pu être aveugle face aux actes de Mayacine pendant toutes ces années. Les fondations de sa vie s'effritaient, laissant place à un désarroi profond.

Le tribunal était plongé dans un silence lourd de tension, chacun cherchant à comprendre les implications de ce témoignage bouleversant.

L'avenir de Mayacine Diop, d'Amina et de Yama était soudainement devenu plus incertain que jamais, et l'issue de ce procès reposait désormais sur la façon dont les protagonistes allaient gérer cette nouvelle réalité.

Finalement, le juge rompit le silence.

—Me Laporte, voulez-vous continuer les interrogatoires ?

Noémie ne l'entendit pas, car elle était trop absorbée dans ses pensées. Elle fixait un point invisible, sans bouger ni ciller. Elle essayait de digérer les révélations de Samira, qui venaient de bouleverser tout ce qu'elle croyait savoir sur cette affaire.

Elle se demandait comment elle allait faire face à cette nouvelle situation, comment elle allait adapter sa stratégie, comment elle allait défendre son dossier. Elle se sentait perdue et dépassée. Elle ne savait pas quoi dire ni quoi faire.

Noémie ne l'entendit pas, car elle était trop absorbée dans ses pensées. Elle fixait un point invisible, sans bouger ni ciller. Elle essayait de digérer les révélations de Samira, qui venaient de bouleverser tout ce qu'elle croyait savoir sur cette affaire.

Le juge l'interpella, plus fort, son ton empreint d'impatience.

—Me Laporte ?!?

Noémie sursauta légèrement, sortant ainsi de sa torpeur, et se tourna précipitamment vers le juge. Ses pensées tourbillonnaient dans sa tête, et elle avait l'air désemparée et confuse.

—Euh... quoi ? Fit-elle, bégayant légèrement.

—Voulez-vous continuer les interrogatoires avec le témoin ? Demanda le juge, sa voix résonnant dans la salle d'audience.

Elle sentit son cœur battre plus fort dans sa poitrine. Les mots se bousculaient dans son esprit, mais elle venait de perdre le fil de son interrogatoire, incapable de trouver une faille dans le témoignage de Samira.

Son habituelle assurance s'était évanouie, laissant place à une anxiété grandissante. Elle se rendait compte que les révélations de Samira avaient ébranlé les fondations mêmes de son dossier, et elle craignait que ses questions ne fassent qu'ajouter à la confusion.

—Excusez-moi, votre Honneur, pour ce moment d'égarement, finit-elle par balbutier. Je pense que je n'ai plus de questions.

Elle baissa la tête, honteuse et dépitée, tout en regagnant sa place. Le poids du silence pesait sur elle, accompagné du regard accusateur de Jules ainsi que du public, qui ne manquait pas de percevoir sa déroute.

Noémie savait qu'elle venait de compromettre les chances de rendre la justice à Mayacine en faisant condamner Yama et Amina.

Le juge se tourna vers Sokhna, dont le visage affichait un sourire triomphant. Elle savait pertinemment qu'elle avait le dessus.

—Et vous, maître TAVARÉZ, avez-vous des questions ? Demanda le juge, son regard scrutateur fixé sur elle.

Sokhna, gardant son calme, répondit d'une voix assurée :

—Non, Votre Honneur, je n'ai pas de questions. Je pense que tout a été dit.

Un soupir las émana du juge. Il avait assisté à de nombreuses affaires au cours de sa carrière, mais celle-ci devenait rapidement exceptionnelle, même pour ses standards.

La salle d'audience était emplie d'un souffle retenu, chaque personne présente semblant suspendre son souffle dans l'attente de la suite des événements.

—Très bien alors. Nous allons prendre une pause d'une demi-heure.

Il frappa son marteau sur le pupitre, signifiant ainsi la pause dans les procédures judiciaires. Le bruit sec résonna dans la salle comme un coup de tonnerre, et chacun des participants se sentit frissonner, conscient de l'importance de cette pause impromptue.

Noémie sentit le regard accusateur de Jules peser lourdement sur elle, comme une lourde condamnation. L'énorme pression qui reposait désormais sur ses épaules était presque étouffante.

Elle avait échoué à déstabiliser le témoignage de Samira, et cette pause soudaine n'apportait qu'un court répit pour réfléchir à sa prochaine stratégie.

La salle était chargée d'une tension palpable, les murmures étouffés du public ne faisant qu'ajouter à son malaise.

Elle se leva à son tour, les jambes légèrement tremblantes, et sortit précipitamment de la salle d'audience, cherchant un moment de solitude pour réfléchir à la manière dont elle pourrait réorienter la situation en faveur de son client, Mayacine Diop.

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À suivre.....

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