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Chapitre 30

***YAMA KHADY MAR DIAGNE***

Penchée sur les papiers que j'avais trouvé sur le tiroir de mon lit et, que je feuilletais un à un à la recherche d'une quelconque indice ou faille qui pourrait m'aider à mettre plus bas que terre Mayacine comme me l'a conseillé Sokhna à qui je venais de raccrocher, je ne pouvais néanmoins pas me concentrer.

Mon esprit était en ébullition, et mon cœur battait la chamade à chaque fois que les mots d'Amina refaisaient surface dans ma tête. Les révélations qu'elle m'avait faites m'avaient bouleversée au plus profond de mon être.

*Flashback*

Dix minutes plus tard, après m'être bien assurée que Mayacine était parti et que ses deux hommes de mains étaient restés devant la porte principale, je me faufilai doucement dans la salle de bain que je fermai à clé derrière moi. Les battements de mon cœur résonnaient dans mes oreilles alors que je sentais l'adrénaline parcourir mon corps.

Mais ce n'est pas ce qui me fera faire machine arrière. J'étais plus que prête à me lancer dans l'abîme dans lequel Mayacine m'avait poussée, car je savais que c'était la seule voie vers la vérité et la justice.

Je me plaçai devant le miroir, cherchant un semblant de courage dans le reflet de mes yeux. Avec précaution, je sortis mon téléphone caché soigneusement dans mon soutien-gorge, le seul endroit sûr où je pouvais le garder, loin des yeux indiscrets de Mayacine et de ses acolytes. Mes mains tremblaient légèrement alors que je composais le numéro de Sokhna, espérant qu'elle serait disponible pour me parler.

Le téléphone sonna plusieurs fois avant qu'elle ne décroche après mon ouf de soulagement.

—Allô Sokhna ! C'est moi, dis-je d'une voix à peine audible, m'efforçant de ne pas laisser transparaître mon inquiétude.

—Yama ? Sortit-elle sur un ton légèrement surpris.

Je pouvais sentir qu'elle devait se poser des questions, étant consciente des risques que j'encourais en l'appelant alors que Mayacine pouvait me surprendre à tout moment.

—Oui, je sais que tu dois te poser des questions, mais ne t'en fais pas. Il n'est pas là pour l'instant, et avant son retour, je vais m'enfuir de cette maison une bonne fois pour toutes. Le seul problème, ce sont les hommes qui sont devant la porte, lui expliquai-je, cherchant à la rassurer malgré la tension qui m'envahissait.

—Ok. Bon comme je ne m'attendais pas du tout à ton appel, j'ai dû me déplacer et là je suis un peu loin de chez toi. Mais pas de panique, je me mets toute de suite en route pour décanter la situation. De ton côté, suis le plan comme on l'avait mis en place. Fouille de fond en comble toute la maison pour trouver quelque chose. Ne laisse rien en rade. J'arrive, répondit-elle d'un trait, sa voix empreinte de détermination.

—Et... une dernière chose, fais attention à toi, s'il te plaît, d'accord ? Ajouta-t-elle avec une pointe d'inquiétude.

Je hochai la tête, même si elle ne pouvait pas me voir, pour lui montrer que j'avais bien compris sa demande.

—D'accord, Sokhna. Je serai prudente. Merci pour tout, répondis-je avec reconnaissance avant de raccrocher.

Le soulagement de l'avoir prévenue se mêlait à l'angoisse de ce qui allait suivre. Je savais que le temps jouait contre nous, et chaque seconde comptait. Avec détermination, je me lançai dans la mission que Sokhna et moi avions élaborée avec tant de précaution.

Je quittai la salle de bain avec précaution, m'assurant que le chemin était libre. La maison semblait calme, mais je savais que l'apparente tranquillité pouvait être trompeuse. Chaque recoin, chaque pièce cachait peut-être un piège ou une preuve cruciale.

Arpentant silencieusement les couloirs, je fouillai méthodiquement chaque pièce, ouvrant les tiroirs, déplaçant les meubles, scrutant chaque recoin dans l'espoir de trouver des éléments compromettants.

Mon cœur battait la chamade, mais je m'accrochais à l'idée que cette quête valait la peine, que ces preuves pourraient mettre un terme aux agissements cruels de Mayacine.

Chaque bruit, chaque ombre, me faisait sursauter, mais je continuais avec détermination. Sokhna était en route pour m'aider, et je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité de briser les chaînes qui me retenaient prisonnière de cette maison infernale.

À mesure que mon exploration se poursuivait, une frustration grandissante m'envahissait, car mes efforts semblaient vains. Chaque pièce que je fouillais se révélait être un cul-de-sac d'espoirs déçus. Je ne pouvais m'empêcher de me demander même si cette absence de découvertes ne ressemblait à une toile minutieusement tissée par Mayacine.

Peut-être que mes actions étaient trop lisibles à ses yeux, et qu'il avait délibérément anticipé mon désir de percer ses secrets les plus sombres en dressant une toile destinée à me maintenir dans l'ignorance.

Au simple fait de cette pensée, un frisson de frayeur parcourut mon corps. Si cela s'avérait être vrai, cela signifierait car si tout cela s'avérait être vrai, cela ne signifierait qu'une seule chose: qu'il m'a dans son collimateur. Et cette réalité me terrifie bien plus que n'importe quelle autre éventualité.

Après avoir minutieusement fouillé son bureau, il ne me restait plus que deux endroits à explorer : ma propre chambre, que j'avais gardée en dernier lieu, et le sous-sol. Celui-ci ne suscitait pas mon intérêt car je doutais d'y trouver quelque chose d'utile donc je choisis de me diriger vers ma chambre pour maximiser mon efficacité.

Cependant, un bruit soudain vint percer l'air, comme un avertissement sonore qui stoppa net mes pas. Mon premier réflexe fut de me cacher derrière la porte pour éviter d'être repérée et que mon plan tombe à l'eau.

J'attendis quelques instants dans cette position, scrutant les alentours pour localiser la source de cette perturbation, mais je ne discernais aucun mouvement. C'est alors que mes yeux se posèrent sur une porte jusque-là négligée, à cause du cadenas massif qui la verrouillait et de la chaîne enroulée autour de ses poignées.

Un mélange d'émerveillement et de regret m'envahit en réalisant que cette porte avait échappé à mon attention jusqu'à présent. La poussière et la détérioration semblaient avoir camouflé son existence à mes yeux. C'était comme si la maison elle-même avait gardé ce mystère en réserve, attendant le moment propice pour le dévoiler.

Sans perdre un instant, je me suis approchée silencieusement et avec précaution de cette porte mystérieuse pour découvrir ce qui se cachait derrière. Mon esprit bouillonnait déjà d'anticipation tandis que cherchai une solution pour pénétrer à l'intérieur malgré le robuste cadenas et la chaîne qui enserraient la porte, la protégeant comme un gardien vigilant.

Mon expérience avec les objets verrouillés se limite à des films et des séries, mais je n'ai pas le luxe d'hésiter.

Je regarde autour de moi, cherchant quelque chose qui pourrait m'aider à ouvrir le cadenas. Mon regard se pose sur une vieille caisse en bois non loin de là. Je me précipite silencieusement vers elle et j'essaie de trouver un outil improvisé qui pourrait servir à le briser.

Avec une barrette métallique que je trouve parmi les débris, je commence à travailler sur le cadenas. Mon cœur bat la chamade à mesure que j'entends le bruit métallique, craignant à chaque instant que quelqu'un puisse m'entendre. Mes mains tremblent, mais ma détermination reste intacte.

Après quelques minutes qui semblent une éternité, le cadenas cède enfin. Je retire la chaîne avec précaution et pousse doucement la porte. La pièce sombre et poussiéreuse s'ouvre devant moi, révélant un espace rempli de caisses et d'objets encombrants.

Alors que je m'avance pour explorer la pièce, un choc électrise mes sens lorsque j'aperçois l'ombre d'une personne assise dans un coin, pieds et mains attachés, les jambes repliées contre sa poitrine. Juste au moment où je m'apprêtais à faire marche arrière pour sortir de la pièce, la personne relève la tête, dévoilant ainsi son visage.

Sans crier gare, un cri involontaire s'échappe de ma bouche.

—Yama ?!? Dit-elle plus choquée que moi.

—Amina ?!

L'incrédulité m'envahit alors que je reste figée, incapable de comprendre ce que mes yeux voient. Mon esprit tourbillonne dans un mélange de choc. Devant moi, Amina, la sœur pourrie gâtée de mon ex mari, est là, entravée et apparemment captive dans cette pièce.

Tout s'embrouille dans ma tête alors que je me précipite vers elle, ma voix teintée d'une émotion incontrôlée :

—Amina, c'est bien toi ? Que... que fais-tu ici ?

Elle esquisse un sourire triste, mélange de soulagement et d'anxiété, comme si elle aussi était déconcertée par cette réunion inattendue. Ses mots s'échappent avec difficulté :

—Yama, c'est....comment.....

Mes mains tremblent légèrement tandis que je m'agenouille à côté d'elle, m'efforçant de défaire les liens qui la retiennent captive. La perplexité se mêle à de la compassion alors que je libère ses mains avec une hâte tremblante. Mon esprit bourdonne d'interrogations, mais pour l'instant, la priorité est de la libérer de ses entraves.

Une fois qu'elle est libre, nous restons là, nous regardant l'une l'autre pendant un instant suspendu. La pièce est remplie d'une tension palpable, mêlée d'un mélange d'émotions indescriptibles.

J'avoue que notre relation a toujours été tumultueuse et difficile, mais quand même je ne peux nier que la voir dans cet état et dans cet endroit me touche d'une certaine manière.

—Amina, comment es-tu arrivée ici ? Qui t'a fait ça ?

Ses yeux expriment la complexité de son histoire, et je peux voir la douleur et la fatigue qui y sont ancrées. Elle inspire profondément avant de commencer à me raconter son calvaire, comment elle avait été captive de Mayacine dans cette maison pendant un mois, le même mois où j'avais épousé cet homme détestable.

—Je n'arrive pas à croire qu'il t'ait fait subir ça, dis-je d'une voix empreinte de colère.

Elle acquiesça tristement.

—J'ai vécu un véritable cauchemar, Yama. Pour commencer, j'ai été à la merci de son fils, et lorsque j'ai cru que l'horreur touchait à sa fin, je me suis retrouvée ici, dans cet enfer.

—Son fils ? Mais pourquoi ? Demandai-je en arquant un sourcil perplexe.

—J'ai été recrutée pour tendre un piège et voler des documents dans la voiture de Jules. Apparemment, ces documents sont d'une importance cruciale, et ils sont prêts à tout pour les récupérer. C'est ainsi qu'ils m'ont enlevée, espérant que je leur fournirais des informations sur les personnes qui m'ont engagée. Mais j'ai pris la décision de ne rien leur révéler, et me voilà à endurer ce calvaire,

—Et pourquoi ? Pourquoi te sacrifier pour des individus que tu ne connais même pas, et qui, j'en suis sûre, eux aussi, n'ont que faire de ta vie ?

Au lieu de me répondre, elle secoua doucement la tête en esquissant un léger sourire au coin.

—Je ne sais pas. Oui, tu vas peut-être me juger sévèrement, me qualifier de cinglée, et utiliser tous les noms d'oiseaux possibles, mais c'est la réalité. Même moi, je peine à saisir pourquoi je m'acharne à protéger ces personnes. C'est complètement déconcertant. Tu sais au départ, je pensais être prête à divulguer leurs noms et mettre un terme à cette situation. Cependant, au fil du temps, après avoir été témoin du vrai visage de cet homme et après avoir enduré tout ce que j'ai subi entre ses mains, quelque chose a changé en moi. La simple idée qu'une autre femme puisse subir le même sort ignoble que moi me remplit d'un dégoût profond. Oui, j'ai certes commis de graves erreurs dans ma vie, j'ai causé du tort à pas mal des gens, dont toi, et je vis avec ces regrets. Mais cela ne signifie pas que je puisse rester indifférente à la perspective de cet homme détruisant la vie d'une autre personne, de surcroît une femme. Déjà moi, il m'a arraché mon enfant, celui que je portais là, dans mon ventre, et qui a tragiquement péri à cause de lui— oui, j'étais enceinte et j'ai fait une fausse couche—Alors, essaie de t'imaginer un instant ce qu'il serait capable de faire à une autre âme innocente.

Après ses mots, mes lèvres demeuraient scellées par le choc. Incapable d'émettre le moindre son, je restais figée dans l'effroi face à l'histoire glaçante qu'elle venait de me révéler.

Les paroles résonnaient dans ma tête, créant un écho d'horreur qui s'insinuait profondément en moi. Je réalise alors l'ampleur de la souffrance qu'elle a endurée et la force qu'elle a dû puiser pour tenir le coup. Ses yeux reflétaient un mélange complexe de douleur, de résilience et de vulnérabilité, une fenêtre ouverte sur une réalité que je n'avais jamais pu imaginer.

—Amina, je... je suis vraiment désolée pour tout ce que tu as dû subir. C'est inimaginable et injuste.

Elle ne pipa mot et se contenta juste de fixer un point imaginaire. Moi, contrairement à elle, je n'ose même pas imaginé un seul instant ce que je ferais à sa place. Et dire que je ne l'ai jamais supporté ni essayé de la comprendre.

Rappelez-moi s'il vous plaît de ne plus juger une personne.

Un silence s'installa, un moment suspendu où chacune de nous semblait imprégnée dans ses pensées les plus profondes. Le poids de nos expériences, nos choix et nos douleurs, tout était tangible dans l'air autour de nous. Finalement, Amina brisa le silence en posant la fameuse question.

—Et toi ? Tu fais quoi dans sa maison ?

Je lâche un soupir, venant m'appuyer contre le mur à ses côtés, mes jambes s'étirant devant moi.

—Je suis mariée avec lui.

—Quoi ?

Elle éclate de rire, puis se reprend.

—Pardon. Mais attends, lolou meunoul nék ? (Cela est impossible) Et Bireume ?

C'est à mon tour maintenant de laisser échapper un rire, un rire teinté de nostalgie mais également de regrets.

—Amina, Bireume et moi avons divorcé il y a longtemps à cause de sa trahison.

—Wow, je ne pensais pas que cette histoire était arrivée à ce stade.

Le ton de sa voix révèle sa surprise, mais aussi sa sympathie pour les circonstances difficiles dans lesquelles je me trouve.

—Et pourtant si, fis-je avec un léger sourire. La vie a une manière bien particulière de nous mener là où on ne l'attend pas.

—J'avoue. Mais pourquoi as-tu choisi Mayacine, alors ? Domérame bi ngua xamni thiaraxou douche Bireume yi sakh nioko gueune (Bireume était mieux pour toi que cet homme franchement).

Suite à sa phrase, j'émet un petit rire en secouant la tête. Elle est pas possible mais elle a parfaitement raison. Je réfléchis à cette question, à mes propres choix et aux tournants de ma vie.

—Choisir Mayacine n'a pas été une décision rationnelle, avouai-je. Pour te dire vrai, je ne sais toujours pas pourquoi je l'ai fait en fait. Les raisons restent toujours méconnues dans ma tête. Peut-être que, je pensais que c'était la meilleure option pour moi, que c'était une chance de refaire ma vie après le divorce avec Bireume. Mais maintenant... maintenant je réalise que j'étais aveuglée par ma propre peine et ma propre colère. Mon jugement était obscurci par la recherche d'une échappatoire, d'un moyen de me sentir à nouveau en sécurité. Et je n'ai pas vu les avertissements. Mais aujourd'hui je suis prête à mettre fin à tout ceci. Vas-y, lève-toi, nous n'avons plus de temps à perdre. Nous devons vite sortir d'ici.

*Fin du flashback*

Le souvenir de ce moment glaçant dans l'entrepôt me saisit brusquement, me ramenant à la réalité avec une force troublante. Les derniers mots échangés avec Amina continuaient de résonner en moi, une symphonie d'horreur et de détermination qui faisait vibrer chaque fibre de mon être.

Guidée par une résolution inébranlable, je m'étais dirigée vers ma chambre, où je me trouve actuellement, pour poursuivre mon enquête. L'urgence s'imposait à moi, chaque seconde comptant alors que je savais que le retour de Mayacine n'était qu'une question de temps.

Trop de précieuses minutes s'étaient déjà évaporées à cause de cette rencontre fortuite avec Amina et notre conversation troublante et et j'espérais du fond du cœur trouver enfin quelque chose qui pourrait me redonner un sentiment de contrôle dans ce chaos grandissant.

Cependant, mes espoirs furent cruellement déçus lorsque je découvris que les documents que je tenais n'étaient que des leurres insignifiants. Ils étaient vides de toute révélation compromettante, ne représentant qu'une déception cinglante dans ma quête de vérité.

Le goût amer de la déception envahit ma bouche, et je replaçai avec précaution les papiers là où je les avais trouvés. Les pièces manquantes de ce puzzle macabre semblaient se jouer de moi, se refusant à être dévoilées.

Le sentiment d'impuissance m'oppressa tandis que je quittais la chambre bredouille pour retrouver Amina. J'avais insisté pour qu'elle m'attende dans le hall, montant la garde. Mais, une tension sourde s'insinua en moi quand, arrivée sur place, je ne vis pas son ombre.

Mon cœur se mit à marteler ma poitrine, les hypothèses sombres se multipliant dans mon esprit. M'avait-elle laissée seule en fuyant ? Ou pire encore, avait-elle été réenlevée par Mayacine ou ses hommes ? À ces pensées, une angoisse lancinante m'étreignit.

Alors que je me lançais à sa recherche, une scène totalement inattendue me figea sur place. La porte du bureau de Mayacine était entrouverte, alors que je me souvenais l'avoir correctement refermée il y a quelques minutes.

Un mystère béant s'étalait devant moi, semblable à un abîme inscrutable. Mon souffle se suspendit, un frisson d'appréhension parcourant ma colonne vertébrale à l'idée de me retrouver face à son propriétaire. Hésitant à peine, je m'approchai et poussai doucement la porte, laissant échapper un soupir de soulagement en apercevant Amina, seule, à l'intérieur.

—Alhamdoulilah, j'ai vraiment eu un de ces.... Amina, qu'est-ce que c'est ça ? M'écriai-je en voyant l'arme qu'elle détenait dans sa main.

Oui, vous avez bien entendu. Mon regard fut instantanément captivé par l'objet métallique qu'Amina tenait entre ses mains, un pistolet dont la froideur contrastait étrangement avec la chaleur ambiante de la pièce.

Elle semblait le manipuler avec une étrange aisance, tournant l'arme entre ses doigts d'une manière qui laissait transparaître un semblant de familiarité. Un sourire, presque malicieux, se dessina au coin de ses lèvres, ajoutant une touche de mystère à cette scène déjà suffisamment énigmatique.

Pourquoi diable détenait-elle une arme ? Cette question bourdonnait dans mon esprit comme un essaim d'abeilles agitées. Les hypothèses se bousculaient, chacune plus farfelue que la précédente. Comment avait-elle réussi à mettre la main sur cette arme, et surtout, quel était son intention ?

Mon cœur battait la chamade, alimenté par un mélange de préoccupation et de confusion. Je n'avais jamais vu Amina sous cet angle, ses actions semblaient dévoiler une facette d'elle que j'ignorais totalement. Mon regard, figé sur elle, exprimait à la fois l'incompréhension et l'inquiétude, des émotions tourbillonnant dans mon esprit alors que je tentais désespérément de trouver des réponses.

Lorsque les mots trouvèrent enfin le courage de franchir mes lèvres, ils sonnèrent presque hésitants, comme si le simple fait de les prononcer pourrait déclencher quelque chose de plus grandiose, ou de plus terrifiant.

—Amina, je te parle. Pourquoi as-tu cette arme ?

Elle tourna enfin son regard sur moi pour me fournir comme réponse:

—C'est pour notre sécurité. Juste au cas où nous aurions du mal à fuir ou si nous nous retrouvons face à un danger insurmontable.

—Pardon ? Fis-je, comme si mes oreilles avaient du mal à saisir sa justification. Donc tu veux dire que si jamais nous nous heurtons à un obstacle, tu vas te servir de ça ? Non mais tu es malade ou quoi ? Bon sang, nous ne sommes pas des tueuses, Amina. Utiliser une arme, c'est risquer de tout compliquer davantage.

—Ce n'est pas pour tuer, Yama, mais nous devons tout faire pour nous protéger. Si nous restons sans défense, nous pourrions être piégées à nouveau et nous savons très bien ce que « monsieur ton mari » serait capable de nous faire s'il mettait la main sur nous. Mieux vaut prévenir que guérir.

—Non, je ne suis pas d'accord. C'est dangereux...

Elle ne me laissa même pas terminer ma phrase qu'elle se dirigea derrière le bureau et se dirigea vers la porte. Il était évident qu'elle était déterminée à faire ce qui lui passait par la tête et n'était même pas prête à écouter mes mises en garde. Mais ce n'était pas pour autant que je la laissais faire.

Avant qu'elle n'atteigne la porte, je lui saisis le poignet, la faisant se retourner en face de moi.

—Écoute-moi bon sang. Il faut que tu comprennes que tout ceci est risqué et peut nous mener là où on ne veut pas. C'est vrai, j'admets que nous ne pouvons pas simplement défier Mayacine sans aucun moyen de nous défendre. Je comprends également que si la situation était inversée, si c'était lui à notre place, il ne reculerait devant aucune méthode, aussi extrême soit-elle, pour nous empêcher de fuir, et il n'hésiterait certainement pas à brandir une arme. Mais là est justement la différence essentielle entre nous et lui, Amina. Nous ne sommes pas comme lui, et c'est notre force. Nous nous pouvons pas vouloir sortir d'une « cage dorée » pour atterrir dans une véritable prison, une prison construite par nos propres actes. Tu comprends ce que je veux dire ?

Elle lève les yeux au ciel visiblement exaspérée par mon monologue. Cependant, je ne me laisse pas décourager par son expression agacée. D'une manière presque théâtrale, je saisis deux bâtons qui traînaient là, les textures variées du métal froid et du bois rugueux se contrastant sous mes doigts. Avec un geste délibéré, je lui tends l'un d'entre eux.

—Tiens, prends celui-ci. Ça suffira largement pour nous défendre.

Elle observe le bâton pendant un moment, contemplant l'objet rudimentaire dans sa main. Finalement, elle esquisse un sourire avant de me lancer sur un ton sarcastique:

—Eh bien, c'est sûr qu'un simple coup avec ce bâton tuerait Mayacine sur-le-champ. Tu te crois vraiment dans un monde de bisounours toi.

—C'est mieux que ce flingue. Allons-y cette fois. Lançai-je en la devançant.

Une fois dehors, nous marchons sur la pointe des pieds en file indienne, histoire d'éviter de faire le moindre bruit et d'attirer l'attention. Nous étions à hauteur du salon qui était situé juste après la porte d'entrée lorsque nous entendîmes celle-ci s'ouvrir.

Sans réfléchir, nous courons à toute vitesse et nous nous cachons derrière l'un des fauteuils.

—Putain ! Jure Amina doucement entre les dents, le souffle saccadé.

Elle fixe la scène à travers une fente, découvrant qu'il s'agit de l'homme de main de Mayacine. Il se dirige vers la cuisine, mais sa démarche est interrompue par la sonnerie du téléphone fixe.

—Que faisons-nous maintenant ? Murmurais-je, les battements de mon cœur résonnant dans mes oreilles.

—Nous devons le neutraliser avant qu'il ne nous remarque, répond-elle d'un ton résolu le regard toujours rivé sur lui.

L'homme en question rebrousse chemin pour répondre au téléphone, et par chance, alors qu'il est de dos à nous, Amina décide d'agir.

—J'y vais, dit-elle en se levant précipitamment.

Avec précaution, elle marche rapidement en direction de l'homme, le métal froid maintenu levé et fermement entre ses mains. Au moment où elle arrive à sa hauteur, l'homme se retourne comme s'il avait reçu l'information du danger qui le guette.

Mais par chance et, avec une force dépassante, Amina assène un coup sec sur sa tête, le faisant lâcher le téléphone avant de s'effondrer, inconscient.

Le soulagement mêlé à l'effroi m'envahit alors que je réalise la gravité de notre situation.

—Vite, Yama, partons d'ici !

Je me lève promptement, ne prenant même pas la peine de prendre mon arme de défense, car pour moi ça n'a plus aucune importance tant que nous avons écarté le danger. Mais il nous suffit d'effleurer le poignet de la porte de sortie pour réaliser que j'avais tout faux.

—Où croyez-vous aller comme ça ?

La voix résonna dans l'air, glaciale et inattendue, me faisant sursauter au plus profond de moi.

Cette voix... Nom de Dieu, cette voix, me répétais-je en boucle à l'intérieur de mon esprit, chaque syllabe comme un écho obsédant.

Mon cœur s'emballa, cognant violemment dans ma poitrine alors que je me tournais lentement, comme happée par un aimant sinistre, vers la source de ce murmure maléfique.

Là, à quelques mètres de nous, se dressait Mayacine, un sourire narquois étirant ses lèvres, et chaque centimètre de son visage évoquait une menace palpable qui glaça le sang dans mes veines.

Amina et moi, nous échangeâmes un regard furtif, une communication silencieuse qui transmit plus d'informations que des mots ne l'auraient pu. Il n'y avait pas besoin d'explications.

L'urgence était claire, il fallait que l'on prenne nos jambes à notre cou, fuir cette confrontation qui ne pourrait qu'apporter le malheur.

Nous nous mîmes en mouvement presque instinctivement, l'énergie du désespoir alimentant notre fuite. Pourtant, à peine avions-nous franchi le seuil de la maison que le sol sembla se dérober sous mes pieds.

Un déséquilibre soudain me propulsa violemment au sol, mon corps heurtant la terre avec une force qui semblait porter toutes nos peurs et nos résolutions.

Mayacine avait agi avec une rapidité déconcertante, m'envoyant trébucher en tirant avec sa main sur la moquette. L'impact brutal arracha un cri involontaire de douleur de mes lèvres, et le goût métallique du sang envahit immédiatement ma bouche.

Je m'efforçai de me relever rapidement, mais il était déjà là, sa main fermement agrippée autour de mon cou, un couteau suisse menaçant pressé sous ma gorge. Mon souffle se figea dans ma poitrine, une chape de terreur lourde comme le plomb m'enveloppant, tandis que je luttais pour contenir la panique qui menaçait de tout submerger.

Amina, ayant entendu mon cri, s'était brusquement arrêtée à mi-chemin, pivotant pour voir ce qui n'allait pas. Dès qu'elle m'a vu entre les mains de Mayacine, son expression oscillait entre l'effroi, la colère et la frustration, un mélange complexe de sentiments qui dansaient dans ses yeux.

Le bâton qu'elle tenait dans sa main lui sembla soudainement inutile et dérisoire face à la situation menaçante. Nous nous rendions compte amèrement que nous étions prises au piège, que nos espoirs de fuite étaient réduits à néant.

—Vous pensiez vraiment pouvoir sortir de cette maison sans que je ne le sache ? Vous êtes que des idiotes sans cervelle, en fait. Toute la maison est truffée de caméras de sécurité qui sont connectées à mon téléphone. J'ai le contrôle sur tout ce qui s'y passe, même quand je suis à l'extérieur.

La réalité de ses mots s'abattit sur nous comme un coup de tonnerre, une vérité amère qui nous glaça jusqu'aux os. Choquées, nous ouvrîmes grandement la bouche, réalisant que nos actions étaient surveillées bien plus étroitement que nous ne l'aurions jamais imaginé.

Son rire s'éleva, empli d'une satisfaction perverse alors qu'il contemplait notre désarroi. Un rire qui était un miroir de notre vulnérabilité, une preuve tangible de sa supériorité.

—Jeune fille, comprends que vous ne pouvez plus vous échapper de mes mains. Le jour où vous avez mis les pieds ici, c'est depuis ce jour vous êtes devenues mes prisonnières à vie. C'est indéniable. Donc, facilite toi les choses et retourne dans la maison.

Amina prit quelques instants, probablement pour peser les différentes options qui s'offraient à elle dans cette situation critique. Je la regardais attentivement, me demandant ce qu'elle allait faire, et c'est ainsi que je la vis déposer lentement le bâton sur le sol, un geste qui semblait marquer sa capitulation.

Sa posture trahissait clairement qu'elle avait cédé sous la pression oppressante exercée par Mayacine sur nous. C'était une scène déchirante, comme si nous nous abandonnions tout espoir en cet instant précis.

La raillerie de Mayacine emplissait l'air, son sourire suffisant étirant ses lèvres, comme s'il se délectait de notre défaite imminente. Il était convaincu, tout comme moi d'ailleurs, que nous avions renoncé à notre résistance, que nous étions désormais à sa merci.

Cependant, derrière ce geste apparent de soumission, il était loin de se douter, tout comme moi d'ailleurs, qu'Amina avait ourdi un plan audacieux, une stratégie qui allait nous surprendre tous. C'était comme si elle avait utilisé le bâton comme un leurre, détournant l'attention de notre véritable atout.

Puis, dans un mouvement vif et inattendu, elle sortit l'arme de tout à l'heure qu'elle avait dissimulée derrière elle et la pointa vers lui avec une détermination nouvelle.

—Lâche-la, intima-t-elle d'une voix chargée d'assurance.

Bien qu'il était de dos à moi et que je ne pouvais voir son visage, je pouvais clairement sentir que l'effet de surprise fut palpable sur le visage de Mayacine. Son rire se figea brusquement, réalisant certainement que la situation venait de basculer.

Malheureusement, il ne se laissa pas démonter si facilement. Son sourire moqueur se mua en un rictus qui exprimait une combinaison subtile de défi et d'appréhension. Comme un funambule marchant sur le fil tendu entre la provocation et la menace, il lança d'un ton ironique :

—Eh bien, eh bien, mademoiselle veut se prendre pour Xena la Guerrière. Franchement, je suis impressionné. Espérons juste que tu as le cran de tirer.

—Vas-y, montre-moi que tu es la fille à ta mère, ajouta-t-il, sa voix teintée de défi, comme s'il jouait avec des flammes et testait leur capacité à brûler.

—AMINA, NON, NE FAIS PAS ÇA ! S'IL TE PLAÎT, NE FAIS PAS ÇA, TU N'ES PAS UNE CRIMINELLE ! Criai-je, ma voix emplie de désespoir alors que je luttai pour échapper à l'emprise de Mayacine sur mon cou, mes doigts griffant sa main dans une tentative vaine de la desserrer.

—Oh, voilà un conseil avisé. Écoute ton amie, Amina. Il ne sert à rien de se mettre dans de sales draps. Pose cette arme par terre. Je ne plaisante pas. Répondit Mayacine avec une pointe d'agacement, un nuage d'impatience obscurcissant son assurance feinte.

—Tu penses que c'est moi qui plaisante, peut-être ? Tu la laisses partir ou bien je t'explose la cervelle, riposta Amina d'une voix teintée de détermination.

Mon regard suppliait silencieusement Amina de ne pas franchir le point de non-retour, de ne pas commettre l'irréparable. Pourtant, malgré mes prières muettes, elle tenait fermement l'arme, prête à en découdre. Une part de moi comprenait sa détermination, mais une autre frissonnait à l'idée des conséquences possibles.

La situation avait atteint des proportions dépassant l'imaginable, et la panique menaçait de me submerger. À découvert dans la cour baignait par le soleil, une personne à quelques mètres de moi pointait une arme, tandis qu'une autre personne se tenait derrière moi, un couteau sous la gorge...

Tout cela se déroulait comme dans un cauchemar, un film d'horreur dont nous étions les actrices malheureuses, prises dans une scène macabre orchestrée par le destin.

Le silence régnait presque en maître, seulement interrompu par le murmure du vent dans les arbres, comme si même la nature retenait son souffle devant l'horreur de la situation.

Les yeux fermement clos, je priais en silence pour que tout ceci soit un cauchemar, pour qu'un réveil salvateur m'épargne cette réalité cauchemardesque.

Soudain, une détonation brisa le silence, un cri strident s'échappa de mes lèvres alors que je me bouchais les oreilles pour fuir le fracas assourdissant.

Ça y es c'est fini.

Je suis morte.
Je suis morte.
Je suis morte.

Je me répétais intérieurement que c'était fini, que j'étais morte, et pourtant je ne ressentais aucune douleur, aucune sensation de blessure.

Au contraire, un sentiment étrange de libération s'empara de moi, comme si j'avais été arrachée à l'emprise de Mayacine. Hésitante, j'entrouvris les yeux, découvrant une réalité bien différente de celle que je craignais.

À quelques pas de moi, le corps de Mayacine gisait au sol, sa chemise trouée et maculée de sang. Mon cœur se serra d'effroi en comprenant que la balle l'avait frappé au cœur, et qu'il était désormais inerte.

Je me retournai vers Amina avec une brusque prise de conscience. Effondrée, elle était à genoux, la main sur la bouche, les yeux grands ouverts, inondés de larmes. La réalité m'envahit alors avec une force saisissante : elle avait tiré, elle avait tué Mayacine.

Je me précipitai vers elle, m'agenouillant à ses côtés, mes mains agrippant ses bras avec fermeté tandis que je la secouais légèrement.

D'une voix triste, mêlée de reproches, je balbutiai :

—Qu'est-ce que tu as fait, Amina ? Qu'as-tu fait, bon sang ?

Son regard demeurait fixé sur le corps inerte de Mayacine, comme si elle elle était déconnectée de la réalité. Ses larmes silencieuses roulaient le long de ses joues, mais elle ne semblait pas complètement consciente des implications de ses actes.

Je repris avec une intensité accrue tout en pleurant :

—Je te l'avais bien dit, je t'avais avertie à propos de cette arme, mais tu n'as pas écouté. Regarde où nous en sommes maintenant, voilà les conséquences.

Mes paroles semblèrent finalement percer sa conscience. Elle releva les yeux vers moi, et ce qu'elle articula ensuite me frappa comme un éclair.

—Je ne l'ai pas tué, Yama.

Je fus sidérée.

—Quoi ? Murmurai-je, déconcertée par cette révélation.

—Je ne l'ai pas tué. Je n'ai pas tiré, répéta-t-elle presqu'en criant avec une voix tremblante.

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À suivre......

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