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Chapitre 24

***VOIX EXTERNE***

Mains scotchées sur sa bouche, les yeux grand ouverts, Sophia s'était adossée au mur, laissant libre cours à ses larmes. Elle fut immédiatement submergée par une vague d'émotions intenses.

Son cœur battait la chamade et elle sentait ses mains trembler. Terrifiée par ce qu'elle voyait, elle était à la fois en colère et totalement abasourdie.

Elle se sentait comme si elle avait été plongée dans une mer agitée, ballotée par les vagues qui se brisaient autour d'elle. Son esprit était embrouillé, l'empêchant de penser clairement.

Au fond d'elle même si elle essayait de se rassurer en se disant que tout allait bien et que Kader avait simplement perdu connaissance, son esprit lui disait le contraire.

La réalité était indéniable. Les pièces du puzzle s'assemblaient peu à peu dans son esprit, et la situation commençait à lui apparaître clairement.

Deux minutes
Trois minutes
Cinq minutes s'étaient écoulées, mais Sophia était toujours figée à sa place, comme si on lui interdisait de se lever.

Sa respiration s'accéléra, presque hyperventilante, et elle avait l'impression que tout son corps vibrait, comme si elle ne pouvait pas contenir toute cette énergie à l'intérieur d'elle.

Pourtant, malgré toutes ces sensations, elle réalisa qu'elle devait agir. Elle rassembla alors toutes ses forces pour descendre les escaliers et vérifier si Kader était encore en vie.

Elle tenta de se lever, mais ses jambes étaient encore faibles, et elle dut s'appuyer sur le mur pour se stabiliser. Comme une voleuse, elle avança lentement mais sûrement vers les escaliers.

À chaque marche descendue, elle sentait son cœur battre de plus en plus vite. Chaque marche la rapprochait de la vérité, et elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui allait se passer. Malgré sa peur, Sophia savait qu'elle devait continuer.

Arrivée en bas des escaliers, elle est tombée à genoux à côté de lui, sentant le bois dur sous ses genoux. Avec une lenteur extrême et les mains tremblantes, elle posa sa main sur son cou pour vérifier son pouls. Aucun mouvement !

Elle retira sa main avec une rapidité effrayante, étoufflant presque un cri, un cri d'horreur qui exprimait le choc immense qu'elle ressentit.

Karim était mort.

Ne sachant plus quoi faire, elle se mit à pleurer. Les larmes coulaient sur ses joues, créant des sillons sur sa peau. Elle pouvait sentir le goût amer de ses propres larmes sur ses lèvres.

Elle était pétrifiée, incapable de bouger ou de prendre une décision. Sa vie venait d'être gâchée à tout jamais à cause de cette situation qui, bien qu'étant une légitime défense, s'est malheureusement soldée en tragédie.

La réalité de l'issue fatale de l'incident la submergeait de chagrin et de culpabilité. Elle se demandait comment tout avait pu déraper aussi rapidement, comment elle en était arrivée là.

Les événements s'étaient enchaînés de manière incontrôlable, laissant derrière eux un désastre dont elle ne pourrait jamais se libérer. Les regrets et les remords l'accablaient, tandis qu'elle essayait de comprendre comment une situation de légitime défense avait pu se transformer en une perte irréparable.

Elle se sentait piégée dans un cauchemar dont elle ne pouvait s'échapper. Maintenant, seuls deux choix s'offraient à elle : faire face aux conséquences de ses actions ou fuir et aggraver la situation. Chacune de ces options était lourde de conséquences et demandait une réflexion sérieuse.

D'un côté, assumer ses responsabilités lui semblait être la voie honorable, même si cela signifiait affronter les conséquences légales et émotionnelles de ses actes. Cela impliquerait de faire face à la justice et de se confronter aux répercussions sur sa vie personnelle.

D'un autre côté, la tentation de fuir et de se cacher était forte. Échapper à la réalité et aux conséquences immédiates pourrait sembler séduisant, mais elle savait au fond d'elle-même que cela ne ferait qu'envenimer la situation. Les problèmes non résolus la poursuivraient et la hantèraient, créant un fardeau psychologique encore plus insupportable à long terme.

Alors qu'elle tenait à la croisée des chemins, elle entendit des pas s'approcher du salon où elle se trouvait, et peu après, la silhouette d'une femme apparut.

Mais ce n'était pas n'importe quelle femme. C'était Assy, son ex-employée de maison qu'elle croyait morte et enterrée, se tenant là, en chair et en os, à quelques centimètres d'elle.

En voyant la situation, Assy ouvrit les yeux, stupéfaite, avant de dire :

—Merde ! Échappa-t-elle.

Sophia commença à ramper en arrière, comme si elle hallucinait.

—Non non non ! C'est impossible ! Je dois sûrement rêver !

—Non, tu ne rêves pas très chère Sophia. C'est bien moi, Assy, vivante et en bonne santé. Mais... il semblerait que Kader n'ait malheureusement pas eu cette chance.

Elle jaugea de nouveau le corps sans vie de celui-ci avant de regarder Sophia.

—Bon, je vais appeler la police ! Il faudra que tu paies pour tes actes.

—Non, Assy ! S'il te plaît, ne fais pas ça... Je ne veux pas finir en prison. S'il te plaît...

—Ah ouais ? Et qu'est-ce que tu vas faire, alors ? Te débarrasser de son corps comme tu as voulu le faire avec moi ? Non, ma belle, tant que je suis là, ça n'arrivera pas. Je vais appeler la police et tu finiras en taule, même s'il faut que je témoigne faussement.

—Mais je me défendais seulement ! Il a essayé de me tuer ! Cria presque Sophia en se levant tel un piquet.

Elle éclata de rire.

—C'est vrai que Karim était un vrai imbécile mais qui croira tes paroles ? Il n'y a que toi et moi ici, donc il n'y a aucune preuve qui corrobore tes dires. Ce sera ta parole contre la mienne.

Sur ces mots, elle sortit rapidement son téléphone de sa poche et appela la police. Un sourire narquois aux lèvres, elle expliqua brièvement la situation à l'officier, n'oubliant pas d'appuyer ses propos avec de faux pleurs sans larmes et des reniflements.

—Pourquoi ? Qu'est-ce que tu vas gagner en faisant tout ça ? demanda Sophia une fois qu'elle eut raccroché.

—Really ? Tu ne sais vraiment pas ou bien tu fais semblant ?

—Assy, je suis désolée, okay ? Je suis désolée d'avoir perdu mon sang-froid ce jour-là et de m'être comportée de cette manière. Je ne voulais absolument pas te faire de mal, mais grâce à Dieu, tu es là, en bonne santé et...

—Tu veux dire grâce à Karim, parce que c'est lui qui m'a aidée. Oui, j'avoue qu'il l'a surtout fait en échange de mon aide dans son plan de te faire peur pour pouvoir t'avoir dans son lit. Chose qu'il n'a pas réussi malheureusement pour lui. Fort heureusement que je suis là moi et je suis prête à te faire payer à deux. Tu dis ne pas savoir les raisons qui me poussent à agir de cette manière ? Bah c'est pour la simple raison que je te déteste, je te hais tout comme je hais ton mari Jules. Il s'est servi de moi, de ma naïveté pour me faire toutes ses choses salaces, et toi tu viens en ajouter la goutte de trop en voulant me tuer. Karim mom je ne parle même pas de lui. Maintenant basta. Je refuse d'être éternellement une victime, de me laisser marcher sur les pieds. Cela a été trop longtemps le cas, mais maintenant c'est terminé. J'ai décidé de prendre les choses en main et de vous faire ressentir la douleur que vous m'avez infligée à commencer par toi. Lança-t-elle tel un couperet sur un ton empreint de haine viscérale et de colère.

Leur discussion resta inachevée à cause de l'arrivée de la police, suivie d'une ambulance. Après avoir inspecté la situation, les policiers commencèrent à poser leurs questions pour démêler les événements réels.

Tandis que Sophia tentait de s'expliquer sur sa légitime défense lors de l'attaque de Kader, Assy raconta une version totalement différente des événements, allant jusqu'à accuser Sophia d'avoir agi de manière violente sans provocation.

Elle ne se gêna même pas pour inventer une fausse relation entre elle et le regretté Karim afin de donner du poids à ses propos. Sophia, qui n'était qu'une victime dans cette histoire, se retrouva même à remettre en question sa propre innocence, tellement le jeu d'acteur d'Assy la laissait sans voix. Ses mensonges et ses manipulations étaient si habilement exécutés qu'ils semblaient presque réels.

Perplexes, les policiers firent de leur mieux pour reconstituer le puzzle des faits en interrogeant les voisins qui auraient pu entendre ou voir quelque chose. Pendant ce temps, l'ambulance emporta le corps de Karim pour une autopsie afin de déterminer les causes exactes de sa mort.

Faute de preuves concluantes, Sophia fut emmenée par les enquêteurs qui décidèrent de la conduire au poste de police pour un interrogatoire. C'est à ce moment précis que Jules arriva chez lui et fut choqué de voir autant de monde autour de sa maison.

Il se demanda ce qui se passait lorsqu'il vit sa femme être sortie de la maison menottée. Sans crier gare, il courut vers elle et malgré les gestes du policier pour l'éloigner, il réussit à prendre le visage de sa femme entre ses mains en la bombardant de questions.

Son visage, ses gestes exprimaient toute l'inquiétude et la peur qu'il ressentait. Sophia réussit à articuler quelques mots entrecoupés de ses pleurs pour lui donner un semblant de réponse. Même s'il ne comprenait pas tout et n'avait relevé qu'une redondance du nom de son meilleur ami dans la phrase de sa femme, Jules la rassura quand même et lui dit qu'il la suivrait au poste de police.

Une fois que la voiture de police s'éloigna, Jules se précipita dans la maison pour fermer les portes, puis sortit son téléphone de sa poche pour appeler son avocat avant de se rendre au poste de police, l'esprit tourmenté par une multitude de pensées.

(...)

*Le lendemain matin*

Keisha se réveilla lentement, baignée par la lumière douce du matin qui illuminait sa chambre. Elle resta allongée un instant, les yeux fermés, savourant cette sensation de confort et de chaleur que lui procurait son lit.

Elle ouvrit enfin les yeux, les cligna plusieurs fois avant de se redresser sur son lit. se mit alors à réfléchir, en essayant de faire le point sur sa vie. Elle était encore perdue dans ses pensées, essayant de comprendre comment sa vie avait pris une tournure aussi surprenante.

En une journée, elle apprît l'existence de sa demi-sœur, la trahison de son amie de longue date ainsi que la dispute épouvantable qu'elle a eue avec son père et qui s'est soldé sur une gifle. Tout s'était si vite précipité et elle avait besoin de temps pour digérer et comprendre.

Elle ne savait pas vraiment comment y faire face. Elle se sentait perdue, seule et trahie.

Elle passa ses mains sur son visage en soufflant, puis les ramena sur ses cheveux tressés en reversé. Son regard balaya chaque recoin de sa chambre. La pièce était spacieuse, avec un grand lit au centre et des étagères remplies de livres et de souvenirs.

Des photos encadrées d'elle et de sa défunte mère, ainsi que de son père, étaient accrochées au mur, témoignant des moments heureux de sa vie. En les contemplant, un léger sourire se dessina sur ses lèvres, mais il s'effaça rapidement pour laisser place à des larmes qui coulaient sur ses joues.

Elle souhaitait tellement retourner dans le passé et retrouver cette petite fille pleine de joie de vivre. Une enfant innocente qui ne connaissait pas les soucis de la vie. Malheureusement, cela n'était plus possible. Elle devait désormais vivre dans le présent, sans se préoccuper du passé ni de l'avenir.

Sur ces pensées, elle se leva alors de son lit, se dirigeant vers la fenêtre pour ouvrir les rideaux. Le soleil brillait haut dans le ciel, signe qu'elle avait dormi plus longtemps que d'habitude. Elle inspira profondément et se mit à réfléchir sur son plan de vengeance.

Elle savait qu'elle avait beaucoup de choses à régler, y compris sa relation avec Mayacine, sa demi-sœur. Elle se rappela avoir passé une grande partie de la nuit à réfléchir à la meilleure façon de s'y prendre.

« Je dois faire quelque chose maintenant », murmura-t-elle à voix basse, s'adressant à elle-même. « Je ne peux plus laisser les choses en l'état. »

Elle prit son téléphone pour voir si Charlotte lui avait envoyé l'adresse qu'elle lui avait demandé la veille, mais elle ne trouva aucun message. Elle décida alors de se rendre chez elle pour obtenir cette adresse coûte que coûte.

Ainsi, elle se retourna et se dirigea vers sa garde-robe. Elle ne savait pas vraiment quoi porter, elle n'avait pas l'esprit à la mode. Finalement, elle opta pour un jean et un pull confortable, sans trop se soucier de son apparence. Elle savait que ce qu'elle avait à faire était plus important que tout le reste.

Bien qu'elle ne sache pas trop comment aborder la situation, elle décidait quand même d'y aller pour avoir les réponses à ses moultes questions.

Après avoir pris un long bain relaxant et fait tous les préparatifs nécessaires, elle se prépara. Et pendant qu'elle brossait sa perruque qui lui arrivait à la taille, des coups se fit entendre à la porte de sa chambre. Elle soupira, sachant que c'était son père qui cherchait probablement à s'excuser pour leur dispute de la veille.

—Keisha, ouvre-moi s'il te plaît. Je veux juste te parler, dit-il doucement derrière la porte.

Elle se tut et ne bougea pas, ne voulant pas lui répondre. Elle espérait qu'il comprendrait qu'elle avait besoin de temps pour réfléchir.
Quelques instants plus tard, le silence se fit et Keisha se dit que son père était parti.

Cependant, une minute après, elle entendit de nouveau quelqu'un toquer, mais cette fois-ci plus fort et plus insistamment. Alors, elle se leva de sa chaise et alla ouvrir la porte. Quand ses yeux rencontrèrent ceux de Charlotte, son visage se figea.

Keisha ne s'attendait pas à la voir dans sa maison, debout devant elle, surtout après leur dispute de la veille. Elle avait besoin de temps pour réfléchir, pour traiter la révélation sur sa demi-sœur et le fait qu'elle lui ai cachée une telle chose. Mais apparemment, Charlotte ne pouvait pas attendre.

—Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda-t-elle d'une voix froide.

—Je suis venue te parler. Lui répondit son amie.

—Je ne veux pas parler. Répliqua-t-elle.

Elle voulut refermer la porte mais c'était sans l'accord de Charlotte qui bloqua l'entrée avec sa main.

—Trop tard, je suis déjà là. Et puis tu me dois bien ça, non ?

Elle la regarda longuement et Charlotte en fit de même. Une bataille de regard s'imposa entre elles avant que Keisha céda et ouvrit davantage la porte pour la laisser entrer. Elle prît place sur la chaise du coiffeuse et Keisha sur le lit en face d'elle, les bras croisés, et attendit qu'elle commence.

—Puis-je savoir c'est quoi ton problème ? Pourquoi fais-tu autant de preuve d'insolence vis-à-vis de ton père ?

—Oh, arrête, d'accord ? Ne me dis pas que tu es venue jusqu'ici pour me parler de ça ? Répliqua Keisha, agacée.

—Pas vraiment mais en voyant ton comportement envers lui tout à l'heure je ne peux m'empêcher de te faire la remarque. Keisha est-ce que tu te rends compte à quel point tu es devenue insolente et le pire c'est que c'est ton père qui en paies les frais de ton insolence. Tu te comportes tellement mal avec lui, alors qu'il n'a rien à voir avec tout ça.

—Ah ouais ? Tu veux me dire qu'il n'était pas au courant de la situation ?

—Évidemment que non ! J'ai essayé de t'expliquer hier, mais tu ne m'as même pas laissé le temps. Maintenant, il est venu s'excuser pour t'avoir levé la main dessus hier, et toi, que fais-tu en retour ? Tu l'ignores, tu ne prends même pas la peine de lui parler. C'est vraiment injuste et immature de ta part.

—Tu ne sais pas tout ce qui s'est passé, Charlotte, alors arrête de juger.

—Je ne juge pas au contraire je constate. Et je vois une fille gâtée qui agit de manière effrontée envers son père. Tu devrais être reconnaissante d'avoir un père qui t'aime et te chérit, qui te satisfait tous tes caprices.

—Attends une minute ! Comment peux-tu me parler ainsi ? Je tiens à te rappeler que mon comportement n'est pas sans raison. Il est même justifié. En l'espace d'une journée, j'ai découvert que mon père avait une liaison extraconjugale avec une autre femme, et en prime, j'ai appris l'existence d'une demi-sœur dont j'ignorais tout. Crois-tu que je peux simplement oublier tout cela et agir comme si cela n'avait aucune importance, d'un simple claquement de doigts ?

—Je suis désolée Keisha, mais je suis fatiguée de t'entendre te plaindre de tout et de rien. Tu n'as pas le monopole de la douleur, tu sais. Tu te comportes comme si tu étais la seule personne au monde à avoir des problèmes. Mais regarde autour de toi, tout le monde a ses propres soucis à gérer.

Keisha sentait sa colère grandir de plus en plus, mais elle se forçait à rester calme. Elle ne voulait en aucun cas perdre Charlotte, car elle était d'une importance capitale dans sa vie. Elle était consciente que si aucune d'entre elles ne parvenait à se calmer, des paroles blessantes risquaient de jaillir, et elles risquaient de détruire plus de choses qu'elles n'en construiraient.

—Je ne suis pas en train de me plaindre Charlotte, j'essaie juste de gérer les choses comme je le peux. Je sais que je ne suis pas la seule à avoir des problèmes, mais tu ne peux pas nier que les miens sont assez lourds à porter.

Charlotte recroisa les bras sur sa poitrine et haussa les sourcils :

—Oh vraiment ? Et qu'est-ce que tu vas me dire ? Que tu es la seule à avoir perdu un parent ? Ou peut-être que tu es la seule à avoir une demi-sœur que tu ne connaissais pas ?

Noire de colère, Keisha se leva brusquement de sa chaise, la renversant involontairement sur son passage.

—Tu sais quoi Charlotte ? Tu es tellement égoïste ! Tu ne vois pas que je suis en train de souffrir ici ? Tu ne vois pas que ce dont j'ai le plus besoin c'est ton soutien et non tes remontrances ?

Charlotte se leva à son tour, le visage rouge de colère.

—Moi égoïste ? Tu es en train de te moquer de moi j'espère ? Tu ne vois même pas à quel point je suis là pour toi depuis le début. Tu ne vois pas tout ce que j'ai fait pour toi. Et maintenant tu viens me dire que je suis égoïste ?

Keisha secoua la tête, sentant les larmes monter à ses yeux. Elle se massa les tempes, essayant de calmer sa migraine qui commençait à la faire souffrir.

—D'accord. Il vaudrait mieux que tu partes. Je ne voudrais en aucun cas que nos langues nous poussent à dire des choses que nous regretterions par la suite. Puisque tu ne veux pas soutenir mes choix, je ferme cette discussion. Dit-elle en allant ouvrir la porte.

—Arrête de fuir la conversation. Mon intention n'est nullement de te faire du mal, mais de te faire prendre conscience des erreurs que tu commets depuis la mort de ta mère. J'ai toujours gardé le silence en te soutenant dans tes plans, mais il est grand temps que quelqu'un t'arrête. Keisha, tu es devenue méconnaissable, tu ne prends même pas le temps de faire ton deuil. Je ne sais d'ailleurs pas si tu t'en rends compte mais Keisha ça fait longtemps que tu n'as pas pleuré un bon coup, que tu n'as pas sorti tout ce qui est dans ton cœur et tout ça pourquoi ? Une histoire de vengeance. Tu t'obstines à vouloir faire payer à Mayacine, au point d'oublier l'essentiel dans cette histoire, à savoir ton père. Tu sais, Keisha, j'ai aussi un père, mais il n'a jamais été aussi présent que le tien. Il n'a jamais pris le temps de me comprendre ou de m'écouter. Alors, je ne peux pas supporter de voir quelqu'un comme toi, qui a tout ce que j'aurais aimé avoir, agir comme si tout lui était dû. Cet homme qui t'aime plus que tout au monde, se trouve à l'extérieur, déchiré par ton attitude. Il est profondément préoccupé par ta détresse et ne comprend pas pourquoi tu te perds ainsi dans une spirale destructrice d'ailleurs moi-même je ne comprends pas comment tu peux ne pas remarquer son mal-être alors que tu es sa fille. Loin de moi l'idée de te faire culpabiliser hein, mais il est temps de reconnaître que cette quête de vengeance ne t'apportera pas la paix après l'avoir assouvi. Au contraire, elle continuera à te détruire, à nous détruire ton père et moi et toutes les personnes qui t'entourent. Je ne supporte plus de te voir souffrir, de te voir perdre ta joie de vivre et d'être témoin de cette haine qui consume ton âme. Je t'en prie, laisse tomber ce masque de colère et de vengeance, et laisse-nous voir la vraie Keisha, la personne merveilleuse que tu es au fond de toi. Permets à ton père de retrouver cette petite fille adorée qu'il a toujours connue et aimée. Maintenant la décision finale t'appartient mais demande-toi si Mayacine mérite réellement que tu sacrifies ton bonheur et ta relation avec ton père pour une quête sans fin de vengeance. Réfléchis à l'impact que cela aura sur ta propre vie et sur celle des personnes qui t'aiment. Sache que je serai là pour toi, peu importe la décision que tu prendras, mais je t'en prie, choisis la voie de la guérison et du pardon.

Ses propos ont eu l'effet d'un couperet, résonnant dans sa tête tel un écho douloureux.  La vérité avait été si habilement exposée qu'elle ne laissa pas de marbre Keisha, qui réalisant ainsi à quel point ses actions ont eu des conséquences néfastes sur son père, sur elle-même et sur tous ceux qui l'entourent.

Postée toujours devant la porte, elle détourna le regard, fixant le coin opposé de la pièce, mordant sa lèvre inférieure pour retenir ses larmes qui menaçaient de couler.

La pièce était soudainement plongée dans un silence absolu, comme si chacune d'elles se livrait à une introspection profonde sur leur propre vie. En évoquant son père, Charlotte prit conscience de sa propre souffrance liée à l'absence parentale, au manque d'amour et de compréhension.

Elle aurait tellement souhaité avoir une présence familiale, ne serait-ce qu'un cousin, pour combler cette solitude qui la tourmentait depuis si longtemps. Malheureusement, ce n'était pas le cas. Elle avait été livrée à elle-même pendant des années, sans jamais recevoir la moindre dose d'affection.

Et pire encore, malgré sa quête incessante, elle n'avait jamais réussi à trouver ce qu'elle cherchait. De ce fait, Keisha et son père étaient les seules personnes sur lesquelles elle pouvait compter, et le simple fait de voir leur relation devenir si tumultueuse actuellement la dérangeait au plus haut point.

Un léger soupir s'échappa des lèvres de Charlotte, brisant le silence qui s'était installé dans la chambre.

—Bon, je suis venue pour t'accompagner chez la mère d'Amina. Je ne t'ai pas envoyé l'adresse comme tu me l'avais demandé hier parce que je ne voulais pas te laisser y aller seule. Donc, si tu es toujours décidée à t'y rendre, rejoins-moi. Je t'attends dans le salon. Continua Charlotte en sortant de la chambre.

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À suivre.....

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