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Chapitre 20

***VOIX EXTERNE***

C'est avec un sursaut que Sophia se réveilla le lendemain. Elle balaya du regard l'endroit auquel elle se trouvait ne s'empêchant pas de détailler chaque coin et recoins.

Son regard finit par s'atterir sur elle-même et une peur bleue s'empara de tout son être.

Elle tremblait telle une feuille quand elle se rendit compte qu'elle se trouvait dans une chambre, sur un lit. Mais pas n'importe quel lit; c'était celui de Karim.

Aussitôt, les événements de la veille lui revinrent en tête. Elle se demandait ce qui avait bien pu se passer pour qu'elle soit dans cette position inappropriée. La dernière chose dont elle se souvenait, c'était la soirée chez Karim, les rires, la nourriture, puis plus rien, un trou noir.

Dans la minute qui suivit, Karim pénétra dans la chambre avec un sourire scotché sur ses lèvres, un plateau de mets entre les mains. Des effluves de café fraîchement moulu et de croissants chauds emplirent la pièce.

-Karim lane lay déf fiii ? (Karim qu'est-ce que je fais ici ? ) En plus avec cette tenue ? Demanda-t-elle en criant presque tout en pointant du doigt la couette dans la quelle elle s'était enveloppée.

-Je vais tout expliquer. Mais avant ça, mangeons. Je ne sais pas toi mais moi j'ai très faim.

-T'es malade ou quoi ? JE TE DEMANDE DE ME RÉPONDRE ? QU'EST-CE QUI S'EST PASSÉ ICI ?

Il lâcha un long soupir avant de me regarder dans le blanc de l'œil.

-J'ai voulu profiter de toi hier nuit. Lui lança-t-il comme un couperet.

-Quoi ? S'écrit Sophiatou complètement éberluée. Tu.....c...c....comment est-ce possible ? Et pourquoi tu me le dis avec un tel calme ?

Karim haussa les épaules.

-Parce-que c'est la vérité. Je t'ai droguée dans le but de profiter de toi mais malheureusement tu es en période menstruelle.

Sophia se sentit glacée par ces paroles. Elle était abasourdie, incapable de saisir la réalité de la situation. Comment avait-elle pu se laisser piéger de la sorte ? Et pourquoi Karim avait-il fait cela ?

Il acheva sa phrase, mais la main de Sophia s'était déjà écrasée sur sa joue. La gifle retentissante qu'elle lui administra le plongea dans une rage sombre et profonde.

Telle une lionne en furie, Sophiatou jaillit du lit, emmitouflée dans la couette, son regard flamboyant de colère.

-JE TE JURE QUE SI T'AVAIS RÉUSSI TON PLAN DIABOLIQUE, TU N'ALLAIS PAS PASSER UNE NUIT DE PLUS DANS CE MONDE CAR JE T'AURAIS TUÉ DE MES PROPRES MAINS ESPÈCE D'ORDURE. Fit-elle en ramassant ses vêtements éparpillés par terre.

Elle se précipita vers la salle de bain, enfila ses vêtements à la hâte et sortit. Après avoir saisi son téléphone et sa pochette, elle se dirigea vers la porte de sortie, mais la voix de Karim l'arrêta net.

-Ne crois surtout pas que j'en ai terminé avec toi.

-Et qu'est-ce tu comptes faire maintenant ? Tu vas aller voir mon mari et lui raconter des histoires à dormir debout ? Bah vas-y sale connard. On verra qui de nous deux il va croire.

Il répondit froidement.

-Je ne vais pas m'abaisser à raconter des mensonges à ton mari. J'ai bien mieux à faire.

Elle fronça les sourcils.

-Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

-Assy ! Tu as oublié que c'est moi qui t'a aidé à te débarrasser de son corps et que je suis le seul à savoir où elle se trouve. Il me suffit juste d'un appel à la police et tu te retrouves derrière les barreaux. Et je peux t'assurer que même ton cher mari ne pourra te sauver.

Prise de haut, elle tressaillit à l'entente de cette phrase. Elle crut halluciner d'entendre de tels menaces venant de lui. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine et un amalgame de sentiments s'empara de tout son être.

Ses pensées se tournèrent immédiatement vers son mari plutôt que vers la police. Elle savait pertinemment comment Jules réagirait envers elle si la vérité venait à éclater.

Elle savait qu'elle le perdrait à jamais pour une faute qu'elle n'avait pas commise intentionnellement. Mais la croirait-il ? Jouer à la jalouse avait été la pire chose qu'elle avait faite, et elle en était maintenant pleinement consciente face à la réalité.

-Eh ho ! Arrête de rêvasser je n'ai pas de temps pour ça.

Elle revient à la réalité et, à la plus grande surprise de Karim, elle sourit largement.

-Karim, sérieusement, je te croyais plus intelligent que ça. Tu crois vraiment que je vais gober des propos aussi grotesques venant d'une vermine comme toi ? Jamais de la vie. Et même si par extraordinaire tu disais vrai - mais soyons clairs, tu n'as aucune preuve pour m'incriminer. Tu l'as toi-même dit, le corps a disparu, DIS-PA-RU, ce qui signifie clairement que je suis clean. Bon sang, réfléchis un peu. Et écoute-moi bien, Karim, fais attention à toi. Ce petit jeu que tu essaies de jouer avec moi pourrait mal se terminer. Je n'ai qu'à nier toutes tes accusations pour me disculper, mais toi, tu ne sais pas comment ça va finir pour toi

Elle le regarda dans les yeux, essayant de masquer sa crainte. Cependant, Karim émit un sourire narquois en mettant ses mains derrière sa nuque.

-Ah, ma très chère Sophia, c'est pour ça que je t'aime. Tu es futée et tu réfléchis à tout, mais laisse-moi te dire que cette fois-ci, il te sera très difficile de t'en sortir. Tu es dans de beaux draps. Mais je suis sûr que tu trouveras un moyen de retourner la situation en ta faveur. Oh, et au fait, j'ai en ma possession quelques enregistrements où on t'entend faire tes aveux. Heureusement pour moi, j'ai prévu toutes les éventualités.

Son regard s'assombrit.

-Qu'est-ce que tu veux ?

-Si ce n'est t'avoir dans mon lit toutes les nuits, y'a pas grand chose t'en fais pas ma belle.

-Tu veux faire de moi ta pute ? Alors là tu peux toujours rêver. J'ai déjà un mari et jamais au plus grand jamais je ne le tromperai.

-Tu me parles d'un mari qui n'ose pas te tromper ouvertement en couchant avec tout ce qui bouge ? Nan mais sois logique quand même. Je te propose d'être juste ma maîtresse pour la nuit et rien d'autre. D'ailleurs tu me rends la pareille et tu sauves en même temps ta peau.

Elle lui jette un dernier regard avant de lui tourner le dos.

-Et ça commence dès demain. Lui cria-t-il de façon à ce qu'elle l'entende.

Mortifiée, elle sort de l'appartement de Karim. Elle se dit qu'elle a eu sa dose d'émotions fortes pour aujourd'hui, et elle part, avec la sensation que toute la misère du monde pèse sur ses épaules.

***SOPHIATOU LAYE SARR***

Complètement déboussolée, je ne sais même pas quel chemin j'ai emprunté pour arriver chez moi. Pendant tout le trajet, j'avais la tête ailleurs. Je réfléchissais à la manière dont j'allais expliquer à mon mari toute l'histoire avant que ce salopard ne le fasse à ma place. Je devais prendre les devants et raconter la vérité à Jules, quoi qu'il en coûte.

Bien sûr je savais, au plus profond de mon être, que cette confession serait le coup de grâce pour mon mariage, mais je m'en fiche. Je suis prête à sacrifier mon bonheur pourvu que je ne couche pas avec cet enfoiré. D'ailleurs, je pense que je perdrai Jules si je ne lui explique pas pourquoi je n'ai pas répondu à ses nombreux appels.

Je pensais que Jules allait certainement passer la nuit ailleurs, comme il a l'habitude de le faire ces temps-ci, mais je me suis trompée. Après avoir payé le chauffeur de taxi, je suis restée sur le seuil de la maison. En réalité, j'appréhendais la réaction de Jules en me voyant dans cet état. J'ai voulu faire demi-tour et ne pas affronter son regard, mais surtout ses questions, car je savais qu'il allait m'en poser.

Lassée du regard inquisiteur des passants et des voisins, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai baissé le poignet de la porte, espérant que cela s'ouvrirait. Heureusement, la porte s'est ouverte, mais j'ai tout de suite regretté d'être entrée.

Quand j'ai remarqué la décoration devant moi, j'ai laissé tomber mes affaires sur le sol. Mon cœur battait fort, j'ai posé ma main sur ma bouche en ouvrant grand les yeux.

« Non, non, non, c'est impossible ! » Ai-je murmuré, en laissant libre cours à mes larmes.

J'ai secoué la tête de gauche à droite, car je ne pouvais pas y croire. Je ne voulais tout simplement pas croire ce que je voyais. Et même si j'ai essayé de me convaincre du contraire, la réalité était telle qu'elle était.

J'ai avancé lentement mais sûrement jusqu'à atteindre les débris d'assiettes et de verres, les ustensiles éparpillés par terre. Mais ce sont les morceaux de papiers déchirés en deux qui ont attiré mon attention. Je les ai saisis en tremblant, les ai recollés et j'ai fini par en lire le contenu.

« Je suis désolée de t'avoir blessé, mon amour. Je te demande pardon pour tout. Je t'aime et je continuerai de t'aimer, Ouroul Ayni. »

Ces quelques mots ont suffi pour me faire craquer. J'ai pleuré de chaudes larmes en me laissant aller contre la porte. J'avais gâché une nuit qui aurait pu être inoubliable. J'avais ruiné les efforts de mon mari, peut-être même mis fin à notre mariage pour toujours.

Après avoir pleuré un bon coup, je me suis levée avec difficulté et suis allée prendre une douche pour me rafraîchir les idées avant de lui faire face. Une fois dans la salle de bain, j'ai fait valser mes talons sur le sol. La chambre était plongée dans le noir absolu, mais je ne voulais pas allumer la lumière et me confronter à ce qui risquait de me briser le cœur. J'ai décidé d'entrer dans la salle de bain dans le noir.

C'est alors que la voix de Jules a retenti :

-Où as-tu passé la nuit ?

J'ai sursauté et laissé tomber ma pochette sur le sol. Sa présence m'avait complètement échappé. Apeurée de me retourner pour lui faire face, j'ai gardé ma position initiale en fermant les yeux.

Il a répété d'un ton calme mais menaçant.

-Je t'ai posé une question et j'attends une réponse.

Mon souffle était saccadé et mon cœur battait la chamade. J'ai imploré intérieurement le Tout-Puissant de m'aider à sortir de cette situation, car sinon, je pensais que j'allais mourir aujourd'hui.

-Tu ne veux pas répondre ? OK ! A-t-il conclu avant de se lever et de sortir de la chambre.

Son « OK » ne me plaisait pas du tout, car cela avait beaucoup de sens. Je connaissais Souleymane suffisamment pour savoir qu'il ne lâcherait pas aussi facilement. Il avait forcément une idée en tête, et cela me faisait encore plus peur.

Je me suis laissée tomber sur le lit en soupirant bruyamment. J'ai posé ma tête sur l'oreiller et fermé les yeux. J'avais l'impression d'être prise dans une spirale, sans aucun contrôle, sans savoir comment m'en sortir.

J'étais tétanisée et dépassée par tous ces événements qui s'étaient produits soudainement, et dont le seul fautif était une seule et unique personne.

Karim, je te le jure sur tout ce que j'ai de plus cher : tu ne perds rien pour attendre. Tu ne me verras même pas venir !

***BIREUME SALL***

Deux semaines sombres venaient de s'écouler depuis que j'avais mis fin à ma relation avec Yama. J'avais finalement accepté le divorce qu'elle avait tant sollicité, même si cela avait été difficile pour moi.

Si je devais décrire mon état en un seul mot, je dirais : seul. Je me sentais terriblement seul, surtout ces derniers temps où j'étais resté cloîtré chez moi à broyer du noir. Même l'envie d'aller rendre visite à ma mère dans notre maison familiale m'avait complètement quitté, surtout après les remontrances de Fifi et la honte que j'avais causée à ma mère.

*FLASHBACK*

Je me tenais là, face au commissaire, à quêter des nouvelles d'Amina, ma sœur disparue, lorsque mon téléphone brisa le silence de l'interrogatoire. La voix de ma mère, tendue et urgente, transperça la ligne.

-Allô maman !

-Bireume, as-tu terminé ce que tu avais à faire ??

Sa voix était tranchante, impatiente.

-Oui, je suis...

-Il faut que tu rentres, maintenant. C'est urgent.

-Qu'est-ce qui se passe, maman ?

-Ne tarde pas.

Elle avait raccroché avant que je puisse insister. L'impulsion de la rappeler me brûlait les doigts, une lutte intérieure entre le besoin de réponses et l'urgence de rentrer. Finalement, c'est l'instinct qui l'emporta.

Je murmurais un remerciement distrait au commissaire, mon esprit déjà en dehors de ces murs, et m'élançais hors du commissariat. Dehors, je fis signe à un taxi avec une précipitation fiévreuse, chaque seconde perdue me semblant une éternité.

Quelques minutes plus tard, j'arrivai chez moi. Mais à ma grande surprise, je trouvai Yama et sa mère assises dans le salon. Je les saluai poliment, mais seule Yama répondit à mon salut. Je m'assis ensuite en face d'eux en entremêlant mes doigts, attendant de savoir pourquoi elles étaient là.

-Bireume, si je t'ai demandé de revenir au plus vite, c'est parce que Yama a quelque chose d'assez délicat à te dire, déclara ma mère, la tête baissée et visiblement gênée.

Je tournai alors mon regard vers Yama, qui n'avait pas levé les yeux depuis mon arrivée.

-Euh... Bireume, je suis venue pour régler l'histoire du divorce.

-Eh xawma loy lémi lémal nii di mélni kharou yaar. Wa yaw Yama loula dal ? Eh xolal boulma fonto la waxx. Dama beug ngua niane ki sa baat tei mou fassalei légui may guiss (Non mais je rêve ou quoi ? Pourquoi bégayes-tu et fais-tu comme si tu avais peur de ce que tu dis ? Écoute-moi bien, je veux que tu dises clairement à cet homme qu'il te libère et que ça saute). Intervient sa mère d'un ton dur.

Elle tourne la tête vers moi et ensemble, nous nous défions du regard. J'aurais voulu la remettre à sa place, mais à quoi bon ? Sa rancœur envers moi était un mystère insondable, et je savais bien que rien de ce que je pourrais dire ne changerait son aversion. Face à la haine, on est souvent impuissant.

-Yama, est-ce vrai ? Demandai-je la voix éraillée par l'émotion.

Comme si elle venait de puiser une force dans les paroles de sa mère, elle relèva enfin la tête, ses yeux plantés dans les miens avec une détermination nouvelle avant de me répondre sans hésiter.

-Oui, Bireume. Je veux que tu me répudies, aujourd'hui, devant ta famille. Que tout soit fini entre nous.

-Alors je vois bien que tu ne m'as toujours pas pardonné....

-Et je ne suis même pas prête à le faire.

-Pourtant, je ne t'aurais jamais cru si rancunière...

-Et à qui la faute ? Tu as trahi ma confiance, Bireume, tu m'as blessée au plus profond de moi, et ça, je ne peux pas l'oublier.

Un soupir s'échappa de mes lèvres alors que je passais une main lasse sur mon front. Nous étions tellement imprégnés par notre échange que nous en avions oublié les autres, témoins silencieux de notre affrontement.

-Pouvons-nous parler, juste deux minutes, en privé ? implorai-je.

-Il n'y a plus rien à dire, Bireume. Libère-moi, et que chacun reprenne sa route.

Ma mère, jusqu'alors en retrait, prit enfin la parole, la voix empreinte de résignation.

-Bireume, si elle le demande, fais-le. Accorde-lui ce divorce.

Son intervention me frappa de plein fouet, me laissant sans voix, abasourdi. J'avais espéré, naïvement, qu'elle prendrait ma défense, qu'elle userait de sa sagesse pour fléchir Yama. Mais non, elle se tenait là, son regard pesant sur moi, un miroir silencieux de la réponse douloureuse que je devais prononcer.

Fifi, quant à elle, me fusillait du regard, ses yeux lançant des éclairs de reproche qui ne faisaient qu'accentuer le poids de ma culpabilité. Après plusieurs minutes qui semblaient s'éterniser, j'ai finalement ouvert la bouche pour prononcer les mots suivants avec difficulté :

-Yama... je... je te répudie. Je te répudie. Je te répudie.

Un sourire triomphant illumina le visage de sa mère, qui s'exclama avec une joie presque cruelle :

-Enfin, Al-hamdoulilah ! Yalla dieureudieuf ! Yama diougueul, diougueul gaw niou dém préparé suniu mariage bi (Allez, rentrons vite ma fille. Nous devons préparer ton futur mariage).

Je les ai observées s'éloigner, et dans l'ultime instant avant qu'elles ne franchissent le seuil du salon, Yama s'est retournée pour m'offrir un dernier regard. Un regard énigmatique, chargé d'un message silencieux que je n'ai su déchiffrer, un adieu voilé ou peut-être un reproche muet. Je ne saurais le dire.

Ce dont j'étais certain, avec une clarté douloureuse, c'est que je venais de perdre l'essence même de mon existence, l'amour qui avait donné un sens à ma vie.

La voix de Fifi m'a alors fait sortir de mes pensées.

-Comme que doff dof lou ngua ba niakk sa diabar kay, démal indi sa toubab bi ngua déf ko takko (Puisque tu as été assez insensé pour laisser filer ta femme, va donc retrouver ta conquête étrangère).

-Fifi....

-Dédétt yaye boulko sakh diémeu protégé naxté xam ngua bou bakh limay wakh. Bireume xeuyna dafa khamoul wayei nioune xam naniou bou bakh nakh nio féké lépp. Té kou xamoul daniou koy khamal. Guiss ngua nala khamal dara déh iow Bireume, guiss ngua diabar bou mélni Yama doumala wakh dotoko amati déh wayei dinala teu. Niakk ngua djiguéne bou baxx, yatou, bou beuri soutoureu, guene ma, gueune samay foukki morom done nak mougn katt. Yama limou mougn si keur gui, nangou ko téksi, amna boudone mane mi doumako déf

(Non Maman, je t'en prie, ne cherche pas à le défendre. Tu sais mieux que quiconque que mes paroles sont justes. Bireume ignore peut-être les détails de ce qui s'est passé ici pendant son absence, mais nous, nous avons été témoins des innombrables sacrifices de Yama, des plus insignifiants aux plus conséquents. Il est temps qu'il comprenne la vérité, dit-elle, se tournant vers moi avec une intensité brûlante dans le regard. Bireume, si je dois te dire une chose, c'est que tu viens de perdre une femme hors du commun, d'une douceur infinie, une guerrière, une stoïque. Trouver une âme semblable à la sienne relèvera du miracle. Pour moi, Yama n'est pas qu'une simple personne, c'est un ange descendu du ciel.

Sans tarder, je réagis impulsivement, la colère teintant mes mots.

-Je reconnais mes erreurs, c'est un fait, mais as-tu seulement cherché à comprendre mes raisons ? As-tu la moindre idée de ce que j'ai traversé loin d'ici ? Non, tu ne peux pas savoir. Et pourtant, tu oses me juger et la défendre avec tant de ferveur.

-Ce n'est pas de ma faute si Yama a su non seulement remplir SON rôle de femme avec brio, mais aussi pallier à TES manquements. Alors qu'elle était le pilier de notre foyer, présente dans l'adversité comme dans la tendresse, où étais-tu, Bireume ? Qu'as-tu fait pour nous ? Rien, absolument rien. Pas même l'ombre d'un effort pour entrer en contact avec nous, pour te rappeler à ceux qui sont ta famille. Peut-être que si tu avais daigné nous accorder un peu de ton temps, nous serions au courant. Mais comment t'en vouloir ? Si tu n'as pas su chérir ta propre épouse, comment pourrions-nous attendre de toi que tu honores tes liens de sang ? Et oui, j'ai le droit, le devoir même, de défendre Yama.
Tay bouma amé fiit takhaw si digou keur gui diko défendre dafa fék dafa war, naxté guiss ngua boudoul wone mom, tay nio ngui si mbédd bi ba tambabalou nguir woutt founiou nék. Wayei bo guissé loutax lolou amoul c'est parce-que mom mo yeukeuti xalissam fay loyer bi, ba parei di fay courant. Lépp si soutoureu nak. Pourtant lolou yeup meunone nala si bania fék, bouko néxone nii sama yone nékoul si niom, sama dieukeur moma indi si keur kone mom la amal affaire wayei défoul lolou. Dafa done déf lépp nguir niou contane, diappé niou comme gnimou bokal malgré ko yayam soutenirou ko wone. Légui iow ngua yakarni diabar bou mélni nonou di nguako amati ? Ah dédétt.

(Si aujourd'hui tu peux encore franchir le seuil de cette maison, c'est grâce à elle, à ses sacrifices. Sans elle, nous serions à présent des âmes errantes, à la merci des rues, en quête désespérée d'un refuge. Elle nous a sauvés de l'infamie, assumant le loyer, les factures, et bien plus encore. Et elle l'a fait sans y être contrainte, sans jamais se comporter en ingrate ou en opportuniste. Car au-delà de l'amour inconditionnel qu'elle te portait, elle nous a embrassés comme sa propre famille, s'évertuant à semer le bonheur autour d'elle. Yama s'est dévouée corps et âme pour nous, et ce, en dépit de l'absence de soutien de sa mère. Et crois-moi, Bireume, pour retrouver une femme de la trempe de Yama, il te faudra parcourir bien des chemins, gravir bien des montagnes. Je peux te l'assurer.)

Sur ces mots, elle se leva et sortit du salon, son visage flamboyant de colère et d'indignation. Je laissai échapper un soupir de désespoir, mes mains cherchant refuge sur mon visage abattu.

L'atmosphère de cette maison, autrefois chaleureuse, était devenue étouffante, insupportable.

Ainsi, sans un mot, sans un regard pour ma mère, je me levai, l'âme lourde de honte et le cœur en miettes. La porte se referma derrière moi, scellant mon départ précipité.

*FIN DU FLASHBACK*

Ce jour-là, j'ai connu une descente aux enfers, une journée qui restera gravée comme la plus sombre de mon existence. Et pourtant, je sais que cela n'est qu'une ombre face aux tourments endurés lors de mon séjour en prison à Los Angeles.

Les mots de Fifi résonnent encore, implacables et amers. Elle a dévoilé la vérité que je tentais de fuir. Elle avait raison, et face à ses accusations, je reste sans défense.

Mon voyage à l'extérieur n'a engendré que déceptions et le retour de regrets. J'étais parti à la recherche de meilleure vie mais j'en paie le prix aujourd'hui car non seulement, j'ai abandonné l'amour de ma vie, trahi la confiance de ma sœur, et déçu ceux qui m'étaient les plus chers, surtout ma mère. Et ça, je n'en suis pas du tout fier.

Peut-être qu'avec plus de prudence, de réflexion, de sagesse, j'aurais évité ce vol maudit. Peut-être que si je n'avais pas été aussi entêté pour aller vers d'autres horizons, je ne serais pas là à réfléchir sur le comment du pourquoi.

Mais il est trop tard pour les regrets. Il est trop tard pour les « peut-être ». Il ne me reste plus qu'à assumer les conséquences de mes actes, à en tirer une leçon pour ne plus jamais me tromper. Il ne me reste plus qu'à dire « J'en étais sûr » au lieu de « Si seulement ».

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À suivre.......

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