Chapitre 10
***YAMA KHADY MAR DIAGNE***
Debout dans ma salle de bain, l'eau tiède ruisselant sur mon corps, des pensées tourbillonnantes et des souvenirs de ma première rencontre avec Bireume, mon mari, ne purent s'empêcher d'envahir mon esprit.
Cette journée me revenait en mémoire avec une vivacité saisissante, comme si elle s'était déroulée hier.
C'était la veille de la fête de Korité, au cœur du marché animé de Colobane, dans l'atelier assourdissant de mon tailleur.
J'étais venue récupérer les tissus pour confectionner mes tenues de fête, lorsque j'aperçus un jeune homme, assis dans un coin, attendant patiemment son tour.
Nous étions tous deux là pour la même raison : nous préparer pour cette importante célébration religieuse.
Malheureusement, ce jour-là, j'étais un peu contrariée car le tailleur n'avait pas réussi à terminer à temps la couture de mes vêtements, ne respectant pas ainsi notre accord.
Cette attente imprévue bouleversait mes plans et me frustrait au plus haut point. C'est alors que le jeune homme, remarquant mon air morose, s'est spontanément levé de la chaise où il était assis pour me la céder.
Il a ensuite tenté d'engager la conversation avec moi, mais j'étais restée de marbre, les yeux rivés sur mon téléphone, déterminée à l'ignorer.
Cependant, grâce à son sens de l'humour et sa faconde naturelle, il a réussi en quelques minutes à me faire rire aux éclats. Loin de vouloir regagner précipitamment mon domicile, je ne souhaitais plus quitter cet atelier tant sa compagnie était agréable.
Grand, beau, avec un certain charisme, il s'est révélé être aussi un homme cultivé et doué pour la conversation. Le courant est très vite passé entre nous, scellant les prémices d'une relation naissante.
La sonnerie de mon téléphone retentissant dans la chambre, mit brusquement fin à mes douces réminiscences.
Je laissai d'abord sonner, préférant finir ma douche relaxante. Mais la seconde sonnerie retentit presque aussitôt, me signalant que cette personne semblait vraiment déterminée à me joindre.
Je m'extirpai à contrecœur de la douche tiède dans laquelle je m'étais réfugiée, m'enroulai rapidement dans mon épais peignoir de bain et décrochai le téléphone, les mains encore humides. Je le mis sur haut-parleur et le posai sur le lit.
—Allô, Aïsha ? Qu'est-ce qui se passe ? Dis-je d'une voix détachée tout en essuyant l'eau de mon corps.
Un sanglot étouffé me parvint à l'autre bout du fil, avant qu'elle ne parvienne à articuler avec difficulté :
—C'est papa... Il a fait un malaise dans la salle de bain et on l'a emmené à l'hôpital en urgence !
Mon cœur manqua un battement à cette annonce. Je repris aussitôt le téléphone, oubliant momentanément mon état de semi-déshabillé.
—Quoi ?! Mais comment c'est arrivé ? Comment va-t-il ? M'écriai-je, soudain paniquée.
—Je ne sais pas, Yama... Il était seul quand ça s'est produit. Maman est complètement affolée, je t'en supplie, viens le plus vite possible ! Poursuivit-elle entre deux pleurs.
—D'accord, d'accord, calme-toi. J'arrive tout de suite, ne bouge pas ! Répondis-je.
Je raccrochai précipitamment et courus m'habiller, l'esprit en ébullition. Que s'était-il passé ? Comment en étions-nous arrivés là ? Et si... Non, je ne pouvais pas envisager la possibilité de le perdre. Il fallait que je sois auprès de lui, de ma famille.
En traversant le salon, j'aperçus ma belle-mère assise sur le canapé, le regard dans le vague. Je m'arrêtai un instant pour l'informer de la situation avant de m'élancer vers la porte d'entrée, le cœur lourd d'inquiétude.
Des minutes plus tard, j'arrivai enfin à l'hôpital. Ayant déjà réglé la course au chauffeur depuis chez moi, je n'attendis même pas plus et sortis du taxi en trombe, courant comme une folle jusqu'à un couloir où j'aperçus ma sœur Aïsha, assise et tête entre les mains, et ma mère qui faisait les cent pas, visiblement rongée par l'angoisse.
—Qu'est-ce qui s'est passé ? Demandai-je, essoufflée par ma course.
Ma mère tendit alors les bras vers moi et j'allai m'y blottir, sentant les battements de son cœur s'accélérer.
—Yama, je sens que je vais perdre ton père. Je le sens... murmura-t-elle, la voix tremblante.
—Maman, ne dis pas ça. Papa va s'en sortir, insha'Allah. Sois optimiste, lui dis-je en tentant de la rassurer, bien que moi-même rongée par l'inquiétude.
Quelques minutes interminables passèrent depuis que les médecins étaient entrés dans la salle pour tenter de réanimer mon père. Nous commencions vraiment à perdre patience, rongés par l'angoisse.
Cinq minutes, puis dix, quinze, vingt minutes passèrent, mais toujours aucune nouvelle. Enfin, trente minutes plus tard, les médecins sortirent, et ma mère se précipita vers eux, le regard brûlant d'espoir malgré ses craintes.
—Alors, docteur, comment va mon mari ? demanda-t-elle, la voix nouée.
—Grâce à Dieu, nous avons pu le sauver. Sa tension a grimpé d'une manière très considérable, ce qui avait provoqué sa perte de connaissance. Nous allons le transporter dans une chambre pour qu'il se repose, répondit le médecin, soulagé.
—Al-hamdoulilah, soufflai-je, submergée par un profond soulagement. Est-ce qu'on peut le voir ?
—Désolé, je ne crois pas. Il est encore faible pour l'instant. Attendez jusqu'à demain, conseilla-t-il.
Nous n'insistâmes pas et nous pliâmes à sa décision, reconnaissants que mon père ait été tiré d'affaire.
***SOULEYMANE DIOP***
Allongé nonchalamment sur mon lit, je regardais distraitement la télévision sans vraiment y prêter attention.
Mon regard était bien trop accaparé par la silhouette de ma femme Sophia, qui venait tout juste de sortir de la douche et s'appliquait soigneusement son lait corporel sur sa peau délicate.
La robe moulante à fines bretelles et à l'ourlet fendu qu'elle portait mettait magnifiquement en valeur ses courbes généreuses et son teint de peau chocolat au lait, éveillant en moi un vif désir.
Un sourire pervers naquit sur mes lèvres alors que je me redressais doucement du lit, irrémédiablement attiré par la sensualité de ma femme.
Je m'approchai d'elle et l'encerclai délicatement de mes bras, déposant de tendres baisers dans le creux de son cou.
—Mmh t'essaies de me provoquer ? Lui murmurai-je d'une voix suave, mes mains caressant avec douceur ses formes harmonieuses.
Sans me répondre, elle dégagea d'un geste doux mes mains, mais je les remis aussitôt autour de sa taille.
—Allez mon amour, laisse-toi faire. Je suis ton mari après tout, n'est-ce pas ? Insistai-je, ma voix empreinte d'un désir pressant.
Cette fois-ci et à ma grande surprise, elle se dégagea brusquement de mon étreinte, repoussant fermement mes avances.
—Non Jules ! Arrête, je ne veux pas ! Répondit-elle d'un ton catégorique.
Je grognai de mécontentement avant de la retourner fermement vers moi pour qu'elle me fasse face.
—Mais c'est quoi ton problème bon sang ? Ça fait des jours que tu ne me laisses plus avoir d'intimité avec toi, à croire que j'ai attrapé la syphilis ou je ne sais quoi. 'Lanla ? Lou xéw ?' « Qu'est-ce qui se passe ? » Lui demandai-je, visiblement agacé par son rejet répété.
Elle saisit alors son téléphone portable avant de se diriger vers le lit.
—Je n'ai tout simplement pas envie. C'est si difficile à comprendre ? Rétorqua-t-elle.
—Et que fais-tu de mes besoins à moi ? Tu comptes les mettre en stand-by jusqu'à ce que tu changes d'avis ? Hein, c'est ça ? M'emportai-je.
Elle revint sur ses pas et se tint fermement devant moi, les bras croisés.
—'Lolou si yaw lay dépendre' « Ça dépendra uniquement de toi ». Réponds juste à ma question, ajouta-t-elle d'un ton dur.
Passant nerveusement mes mains sur mon visage, je lui lançai un regard exaspéré.
—Quoi Sophia, quoi ? Que veux-tu savoir au juste ?
S'attendant sûrement à cette question depuis le début, elle esquissa un sourire victorieux et déposa son téléphone avant de recroiser les bras.
—C'est simple pourtant. Je veux juste que tu me dises clairement si c'est toi que j'ai vu l'autre nuit sortir de la chambre de la bonne ou pas.
Je soupirai, exaspéré par son insistance. En effet, l'autre jour, quand j'étais rentré de cette soirée avec un mal de tête atroce et une mine piteuse, j'avais eu une forte envie de satisfaire mes besoins, que je n'avais pas pu assouvir correctement avec la femme que j'avais croisée.
Malheureusement, mon mal de tête avait gâché une grande partie de nos ébats.
Frustré, j'avais alors décidé de me tourner vers
Assy, la bonne de la maison, avec qui j'entretenais déjà une relation secrète depuis un certain temps. relations sexuelles secrètes dans le dos de ma femme.
Mais malchanceusement, Sophia m'avait surpris en train de sortir de sa chambre après avoir terminé nos ébats.
—Tu veux vraiment entendre la vérité ? Oui, j'étais bel et bien dans sa chambre, répondis-je finalement d'un ton résigné. Et maintenant qu'est-ce que tu comptes faire ?
Son visage se décomposa et un voile d'inquiétude assombrit son regard. D'une voix tremblante, elle me demanda :
—Et... et qu'est-ce que tu y faisais à une heure pareille ?
Je pouvais clairement percevoir de l'appréhension dans son ton.
Je pris un air sarcastique et répondis calmement :
—À ton avis, qu'est-ce qu'un homme et une femme font dans une chambre fermée à clé, à quatre heures du matin ? Ou alors, veux-tu que je te fasse un dessin ? Lui dis-je d'un air sarcastique.
Elle me fixa longuement, scrutant mon visage avec un mélange de dégoût et de colère dans le regard.
—Moi, je ne te suffis pas ? Lança-t-elle, répugnée.
Je levai les yeux au ciel avec un soupir exaspéré.
—'Moh deigeul sa waxi doff yi ! Dou affairou doylou déh wayé dafa fék ni parfois niam banéne marchandise day baxx. Roff yakoul dieune tamit' « Regarde-moi ces bêtises que tu sors de ta bouche ! Ce n'est pas une affaire de suffisance ou pas, mais juste des fois, il faut savoir changer un peu la donne, chérie ».
Ébahie, elle répliqua.
—'Jules, ki yaw la ? Yay wakh li ? Ya niakk diom deug deug. Wayei bétouma nak naxté dôôm dja baye dja... « Jules, c'est réellement toi qui parle là ? Tu n'es qu'un imbécile. Mais bizarrement, je ne suis point choquée. Tel père, tel fils... » dit-elle, secouant la tête avec déception.
Je la menaçai en lui pointant un doigt accusateur.
—Eh, modères ton langage !
Furieuse, elle abattit violemment sa main sur la mienne, avant de me pousser fermement par la poitrine. Son visage était crispé par une colère à peine contenue et ses yeux lançaient des éclairs.
—'Doul, merde, fais chier. Vrai mbaam moy yaw ! Ak lépp limalay défaral, amoulo dara lomay fayei loudoul dima tromper, si sama biir keur en plus. Wayei nak métiwouma nakh xam ngua loutax ? Beug djiguéne ak khiff tatt sén ADN la nék mouy yaw wala sa baye. Meuno leine si dara !
« Fais chier, j'ai dit. Tu n'es qu'une ordure, un vrai salaud. Avec toutes les bonnes choses que je fais pour toi et tout ce que je fais pour t'aider au quotidien, au lieu d'avoir un minimum de reconnaissance, c'est ainsi que tu me remercies. En me trompant avec la femme de ménage, qui plus est sous mon propre toit ? Mais bon, je suppose que cela ne devrait guère me surprendre, malheureusement. Car après tout, c'est dans la nature de ton père et la tienne d'être des éternels dénués de tout scrupule et de toute décence. Aucune once de honte, ni de vergogne, tchiim », cracha-t-elle avec mépris.
Dès qu'elle eut terminé son diatribe venimeuse, ma main atterrit avec force sur sa joue, dans un geste de colère que je regrettai immédiatement.
Elle me regarda, les yeux écarquillés par la stupeur, visiblement choquée par mon emportement soudain. Moi-même, j'étais médusé d'avoir cédé à la violence.
—Tu... as... osé... me... gifler, Souleymane Diop ? Rétorqua-t-elle en détachant chaque mot, la voix tremblante de rage.
—Je... ce... balbutiai-je, ne sachant que dire pour m'excuser.
J'étais bouleversé par mon geste et ne trouvais pas les mots pour apaiser la situation.
—Tu n'es qu'un connard, tu entends ? Un raté, un psychopathe. JE TE DÉTESTE, JE TE HAIS DIX MILLE FOIS. SORS D'ICI ! SORS D'ICI, J'AI DIT ! Cria-t-elle, hystérique.
Je me sentis las, accablé par le poids de cette confrontation. Incapable de trouver les mots pour calmer la situation, je baragouinai une excuse maladroite.
Mes yeux se posèrent sur mes clés posées sur la table basse, et je les saisis d'un geste mécanique. C'était le seul moyen pour moi de mettre un terme à cette dispute qui ne menait nulle part.
Je me dirigeai vers la porte d'entrée, enfilant rapidement mes sandales en chemin. J'avais besoin de prendre l'air, de m'éloigner de cette atmosphère pesante.
Une fois à l'extérieur, je montai dans ma voiture et démarrai, cherchant un endroit paisible où je pourrais me ressourcer et réfléchir à ce qui venait de se passer.
C'était la première fois que je levais la main sur Sophia, et je le regrettais amèrement.
Mais elle n'aurait pas dû me parler de cette manière. Je suis son mari, son kilifeu, et elle me doit le respect.
[....]
Après avoir roulé pendant plus de vingt minutes, je me retrouvai devant la maison de mon meilleur ami Karim. Je ne pouvais d'ailleurs aller nulle part ailleurs vu mon accoutrement décontracté - un simple short et un polo. Je garai ma voiture avec précipitation devant sa demeure et descendis.
Je le trouvai dans la cour de sa maison, en compagnie de ses deux colocataires, en train de préparer du ataya bissap (thé à la fleur d'hibiscus).
Je les saluai tous les trois d'une poignée de main masculine et volontaire avant de prendre place sur une chaise inoccupée qui se trouvait légèrement en retrait du groupe.
—Bro, tu m'as un peu délaissé ces derniers temps, me reprocha Karim avec un petit sourire espiègle. Ça fait un moment qu'on ne s'est pas vus.
—Désolé mec, tu sais à quel point mon travail me prend du temps ces jours-ci, lui répondis-je spontanément. Entre les réunions interminables et les déplacements imprévus, j'ai à peine le temps de souffler.
Il hocha la tête avec compréhension.
—C'est ça quand on est à la tête d'une grande boite comme la tienne. Mais bon, ça ira t'inquiète. Dis-moi plutôt, comment va ma femme ? Même elle ne prend plus de mes nouvelles ces temps-ci.
Je marquai une légère hésitation avant de lui répondre calmement.
—Tout va bien, Al-hamdoulilah.
Ne voulant pas m'attarder sur le sujet, je vis Karim me jeter un regard interrogateur, mais il finit par hausser les épaules et changea de sujet.
Nous discutâmes ensuite avec les autres gars de sujets plus légers, profitant de ce moment de détente bien mérité. Mais comme souvent, mon répit fut de courte durée. Soudain, mon téléphone se mit à sonner. C'était mon père.
—Ouais ? Répondis-je d'un ton plutôt détaché.
—Garde ton insolence pour quelqu'un d'autre. Ramène ta tronche à la maison tout de suite, j'ai à te parler, lança-t-il d'un ton dur.
—Mais je suis occupé là, je ne peux pas venir maintenant, répliquai-je, agacé.
Un bref silence s'ensuivit, puis il reprit d'une voix ferme :
—Je veux te voir ici dans quinze minutes. Pas une minute de plus.
Après ces mots, il raccrocha sans attendre. J'eus alors une furieuse envie de l'étrangler pour qu'il me lâche enfin. Mais je n'avais pas le choix, je devais y aller pour voir ce qu'il me voulait encore cette fois-ci.
***SOPHIATOU LAYE SARR***
« Csssss ! »
Je lançai rageusement le cadre de photo de mon mariage qui se fracassa en mille morceaux sur le sol. La haine s'installait de plus en plus dans mon cœur, et je craignais vraiment de ne plus pouvoir me retenir très longtemps.
Glissant le long du mur, les mains cramponnées sur la tête, je me maudissais intérieurement. Si seulement hier était aujourd'hui, je n'aurais jamais épousé Souleymane. Jamais au grand jamais.
J'avais laissé tomber mes études pour être à ses côtés, mais je me rendais compte à présent qu'il ne méritait vraiment pas ce sacrifice.
Ma tante Coumba, la seule personne à me soutenir, m'avait pourtant bien prévenue. En bonne conseillère avisée, elle m'avait mise en garde de ne pas hypothéquer mon avenir pour un homme, car ils n'en valaient pas la peine. Hélas, je ne l'avais pas écoutée et me voilà maintenant à regretter amèrement cette décision.
J'aurais tant aimé qu'elle soit là, dans ces moments difficiles, pour m'écouter et me conseiller comme elle en avait l'habitude. Malheureusement, en tant que commerçante de tissus, elle était souvent en déplacement, voyageant beaucoup pour acheter ses marchandises.
Orpheline de mes deux parents et perdant ma grande sœur, ma tante paternelle Coumba Gaye a toujours été celle qui m'a prise sous son aile depuis mon plus jeune âge.
Bref,
Lassée de ces pleurs, je me levai finalement et allai dans la salle de bain me débarbouiller le visage, avant de redescendre pour aller affronter cette voleuse de mari. Je ne la laisserai pas détruire mon mariage, ça jamais !
D'un pas décidé, j'entrai dans la cuisine et la vis tranquillement en train de se faire des crêpes, les écouteurs dans les oreilles. Passant outre les salutations d'usage, je l'attaquai directement.
—'Thiaga bi héé' («Sale peste !»), dis-je en lui enlevant brusquement un de ses écouteurs.
Je bouillonnais de rage intérieurement, ne pouvant plus contenir ma colère face à cette situation.
—Oui madame, qu'est-ce qui se passe ? Répondit-elle innocemment, affichant un air faussement naïf.
Je savais pertinemment qu'elle jouait la comédie, cherchant à me manipuler une fois de plus.
—Épargne-moi ton cinéma à deux balles, espèce de vipère ! Tu croyais vraiment pouvoir coucher avec mon mari sous mon propre toit sans que je ne sois au courant de quoi que ce soit ? Tu pensais me duper, hein ? Peine perdue, je sais tout maintenant et je veux que tu ailles prendre tes affaires et que tu quittes ma maison sur-le-champ !
Au lieu de s'excuser ou de s'enfuir, elle rit aux éclats, dévoilant ainsi sa véritable nature, démasquée.
—'Kane moy guéneu keur gui mane ? Yaw nak mom sa xél bi moy ping pong motax nguamay sorou. Wayei grawoul bayil ma mettre la à jour. Di néga thiaga la waw, dama koy nangou mais boul wathié sama grade tamit, bolési bou magg. Nakh guiss ngua thiaga bi moy béglo sa dieukeur, di yobou xélam. Thiaga bi nguay guiss moy kiye nangou sa dieukeur si say lokho tei thiow dou djipp wakh dou ame. Bi moudiou bi nak moy que thiaga bi batay moy kiye diokh sa dieukeur si katanou Yalla dôôm bi ngua ko meunoul diokh'
« C'est moi que tu taxes de pute ? Ok, je te le concède. Je l'accepte et mon cœur reste grand ouvert. Je vois que tu ignores certaines choses, raison pour laquelle tu oses m'affronter. Mais laisse-moi te mettre au courant. Je suis la salope que ton mari désire et qui le met dans tous ses états. Je suis la salope qui, sans tambours ni trompettes, te prendra ton mari. Et enfin, c'est toujours cette salope qui va bientôt donner à ton mari un fils, que toi-même tu n'arrives pas à lui donner », répondit-elle en caressant son ventre, un sourire malicieux sur les lèvres.
Ses paroles me laissèrent bouche bée, sous le choc. Ce n'était pas possible, Souleymane ne pouvait pas me faire ça.
Je répétais cette phrase dans ma tête, essayant de m'en convaincre, mais mes yeux restaient rivés sur son ventre, comme hypnotisés. Puis, je relevai lentement le regard vers son visage où se dessinait un sourire satisfait et moqueur.
Lorsque la surprise passa, une vague de colère m'envahit et, sans réfléchir, je lui assenai une gifle inattendue avant de l'attaquer physiquement.
Nous commençâmes alors à nous battre furieusement, jusqu'à ce que je la fasse tomber au sol. Je me suis alors assise sur elle, mes mains se resserrant autour de son cou pour l'étouffer.
—TU MENS !!! TU N'ES PAS ENCEINTE, NOOON. SOULEYMANE NE PEUT PAS ME FAIRE ÇA, IL N'A PAS CE DROIT ! Criai-je, hors de moi.
Je ne sais pas combien de temps j'ai maintenu cette prise, mais à un moment, elle cessa de se débattre. Je détachai lentement mes mains de son cou et me relevai doucement, le cœur battant.
—Assy ?!? A...Assy, l'appelai-je, mais elle ne répondait pas. En tâtant son pouls, je tremblai, réalisant avec effroi ce qui venait de se passer. Mes sens étaient troublés, annonçant quelque chose que je n'aurais jamais voulu que cela ne se produise.
J'avais tué une personne...
***VOIX EXTERNE***
Pendant ce temps, à l'aéroport international de Blaise Diagne à Dakar, un vol en provenance de Paris venait tout juste d'atterrir. La chaleur et l'humidité caractéristiques du climat sénégalais frappèrent les passagers à leur sortie de l'avion.
Parmi eux, deux jeunes gens se démarquaient, leurs regards emplis d'impatience et d'excitation. C'étaient un jeune homme d'une trentaine d'années, grand et élancé, au teint hâlé, et sa compagne, une Française aux traits fins et au sourire radieux.
Le jeune homme était de retour dans son pays natal après quelques années passées en France pour y trouver une meilleure vie. Il avait hâte de revoir sa famille, avec qui il entretenait une relation très forte malgré la distance.
La femme, quant à elle, découvrait pour la première fois le Sénégal, un pays que l'un de ses amis lui avait tant vanté. Ensemble, ils récupérèrent leurs bagages et hélèrent un taxi.
Une fois installés dans le véhicule, le jeune homme se tourna vers sa compagne, un sourire chaleureux aux lèvres.
—Mon amour, bienvenue dans mon pays natal. J'espère que tu vas apprécier ton séjour ici.
Elle lui rendit son sourire, rayonnante d'excitation.
—Oh, c'est tellement beau ! Mon ami m'en a tellement parlé, je suis tellement heureuse de pouvoir enfin y mettre les pieds.
Il fronça légèrement les sourcils, intrigué.
—Un ami ? Tu ne m'en as jamais parlé. De qui s'agit-il ?
—Oui, j'ai un bon ami ici avec qui je garde contact de temps en temps. Ne t'inquiète pas, je te le présenterai dès que possible, répondit-elle avec un clin d'œil espiègle.
Rassuré, il hocha la tête.
—J'ai hâte que tu rencontres ma famille. Ils seront ravis de faire ta connaissance, j'en suis certain.
Tout au long du trajet, ils discutèrent joyeusement, le jeune homme prenant soin de pointer du doigt les lieux emblématiques de Dakar.
Lorsqu'ils arrivèrent enfin à destination, une lueur nostalgique brilla dans les yeux du jeune homme alors qu'il contemplait la maison familiale.
Après avoir récupéré leurs bagages, le jeune homme et la femme s'approchèrent de la porte d'entrée. Avec un regard complice, ils décidèrent d'orchestrer une petite surprise.
Tandis que la femme sonnait, le jeune homme se plaça discrètement derrière elle, étouffant un rire espiègle. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit.
—Bonjour, salua chaleureusement la femme.
—Oui, bonjour, répondit Fifi, visiblement légèrement perplexe. Euh... vous cherchez quelqu'un en particulier ?
C'est alors que le jeune homme choisit ce moment pour sortir de sa cachette et s'avancer vers Fifi, un grand sourire aux lèvres.
—Quoi donc ? Tu ne me reconnais plus, sœurette ? S'exclama-t-il avec une fausse surprise.
La réaction de Fifi fut instantanée. Ses yeux s'écarquillèrent sous le choc et elle porta sa main à sa bouche, à la fois surprise et ravie.
—Bireume ! Mon dieu, c'est bien toi ! S'écria-t-elle en se jetant dans les bras de son frère, submergée par l'émotion.
Bireume rit doucement.
—C'est bien moi. Mais on ne va pas rester là à parler, non ? Dit-il en faisant un signe de tête en direction de Noémie.
Fifi hocha la tête, un sourire aux lèvres.
—Oh non, désolée. Entrez !
Fifi les invita à l'intérieur, son regard se posant alors sur la jeune femme, qui la fixait intensément.
Fifi afficha un sourire angélique, comme pour dire "Mais qui es-tu ?"
Comprenant la question muette de Fifi, celle-ci se présenta d'un ton calme:
—Salut, je me présente. Je suis Noémie Laporte, la femme de votre frère, annonça-t-elle d'un ton calme mais assuré.
Le choc fut tel que Fifi manqua de perdre l'équilibre, mais son frère la rattrapa à temps, le regard empli de tendresse.
_____________
À suivre.....
Bireume est de retour !
Mais sa venue n'est pas réjouissante on dirait
Un mot pour sa femme
À votre avis comment va réagir Yama ?
Un mot pour Sophia
Un mot pour Souleymane
Votez et donnez vos avis please♥🙏
#Sooxnv
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