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Chapitre 6


Quand je me réveille une deuxième fois, il est dix-neuf heures. J'ai mal à la tête. Mal au cœur, surtout. Je me lève encore chancelante.Je remarque que Martin a déposé une nouvelle assiette de petits gâteaux, sur la table de chevet. Mais je n'ai pas faim. Ma gorge est nouée. Je renifle, passe ma tête dans l'encadrement de la porte. C'est un couloir, plongé dans la pénombre. Sans faire de bruit, je sors de la chambre. Si je trouve les toilettes, ça peux être pas mal. Sur ma droite, il y a une autre porte. Je l'entrouvre. Les volets sont tirés, mais j'arrive à voir la masse sombre d'un lit. Les draps sont un peu froissés, mais on voit qu'il a été soigneusement refait. La pièce est plus petite que celle d'où je viens, et seulement une armoire et un lit -deux places, quand même.-l'occupent. La chambre de Martin ? Si j'étais dans un meilleur état, je serais bien aller fouiner. Seulement pour voir. Je ferme la porte et fais demi-tour, parcourant le couloir dans l'autre sens. A l'autre bout, on débouche dans un vestibule. Un peu avant, on a une porte qui donne sur une minuscule cuisine. Où est la salle de bain, bon sang ?
Le vestibule donne lui même sur le salon. Je me fige. J'entends la voix de Martin. Il parle. Sûrement au téléphone :
-Oui, Théodore, elle est chez moi... Non... Bien sûr. Je ne sais pas...Oui. J'essaye... Peut-être... Oui, c'est ça, une autre personne. Moi, elle refuse... Je comprends.

Il parle à Ted. J'écoute attentivement, comprenant que je suis le sujet de la conversation. Après un long silence, Martin reprend :
-Je suis claqué. Je me suis couché à deux heures du mat... Oui, elle était dans la rue, quand je l'ai trouvée... Je ne sais pas, je te dis. OK... Oui, on fait comme ça.

Dans la rue ? J'essaye de me rappeler, j'ai de vagues souvenirs. Mais rien de précis, et tout ça se mélange. Martin raccroche. Il se tient la tête en soupirant. Il a vraiment pas l'air bien. Quand il relève la tête, nos regards se croisent. Il m'a vu, ça y est. Il est déstabilisé un instant, puis il s'efforce de me sourire. Ça ressemble plus à une grimace.

-Tu veux quelque chose ? Boire, manger ?

Je lui rend son sourire.

-Juste aller aux toilettes, en fait.

Martin cligne des yeux, hoche la tête.

-Oui, bien sûr. Je... Je me suis permis d'aller chez toi pour récupérer quelques affaires.

Oh... Eh bien, il a dû avoir un choc. Parce que mon appartement est nettement moins bien rangé que le sien. A vrai dire, il n'y est même pas du tout. Bref.

-Merci. C'est gentil.

Je suis Martin dans sa salle de bain. Là m'attend mon jean diesel et un t-shirt. Et mon smartphone. Tiens. J'avais même pas remarqué que je l'avais pas. Martin suis mon regard.

-Je l'ai récupéré chez Joe, avant qu'il se réveille.

Je frissonne. Je me rappelle, vaguement. J'avais tout rangé, et j'étais partie. Sans mon portable visiblement. Et après... Martin avait bien dit m'avoir trouvé dans la rue. Oui, je me rappelle avoir marché. Longtemps.

Je me tourne vers Martin.

-Merci.

Ma voix n'était qu'un murmure. Et à cet instant, j'étais sincère. J'avais besoin de quelqu'un. Martin était là. Si on m'avait dit ça quelques jours plus tôt, j'aurais ri. Mais là, maintenant, j'avais vraiment besoin qu'il soit là. Et de prendre une douche, aussi. Martin sourit, d'un sourire crispé. Puis il parti, hésitant. Me laissant seule.

Je ferme la porte à clé et me tourne vers le miroir. Outre mon apparence je fais vraiment peur. Je veux dire, j'ai le teint livide, des cernes sous mes yeux. Yeux qui d'ailleurs ne reflètent aucune émotion. Même s'ils sont humides par les larmes qui menacent à tout moment de couler. Je m'appuie contre le mur, m'assied. J'ai mon portable dans la main. Ça me rassure. Un peu. Dessus, il n'y a que deux numéros : celui de Martin et celui de Joe. Mon autre carte sim, je l'ai enlevée et elle est restée chez moi. Par contre, j'ai toujours mes jeux et ma musique. Je cherche dans ma playlist quelque chose qui me conviendrait. Un truc triste. Parce que je suis triste.

Asleep, des Smith.

Je l'avais téléchargée parce que je l'avais entendue, je ne sais plus où et que j'avais trouvé ça marrant. Je veux dire, le nom du groupe, c'est le même que mon nom de famille. Parce que la chanson, elle, elle est pas très marrante justement. Mais c'est de celle là dont j'ai besoin. Elle me convient parfaitement.

Je pose l'appareil sur la machine à laver, à côté de mes autres affaires. Les premiers accords résonnent dans la pièce.

Sing me to sleep

Oui, c'est ça. Je veux qu'on chante jusqu'à ce que je m'endorme.

L'eau chaude -un peu trop chaude, d'ailleurs- me brûle. Mais je m'en fous. C'est agréable. La voix de Morrissey, douce, m'enveloppe. Et je me sens bien.

Je ne sais pas combien de temps je reste comme ça. Une éternité. La chanson à le temps de passer cinq fois, je crois. Peut-être six. J'ai perdu le fil.

Quand je décide enfin de me bouger, je remarque que Martin n'a pas pris mon shampoing. Je prend donc le sien. Il ne m'en voudra pas. Je crois.

Je sors, je me sèche. M'habille, aussi. Ce sont des gestes mécaniques. Et pendant ce temps là, le chanteur répète qu'il faut lui chanter une berceuse. Avant qu'il parte.

J'ai un niveau d'anglais assez médiocre -ce n'est sûrement pas pour ça que Ted m'a recruté. Mais je comprends un peu. C'est quelqu'un qui va mourir. Et il demande qu'on lui chante une berceuse, puis qu'on le laisse.

I will feel so glad to go.

Moi aussi, je veux partir. Me faire toute petite et que Joe ne me retrouve jamais. J'ai peur. Mon souffle s'accélère quelque peu à cette pensée, mais je me force à calmer ma respiration. Pour l'instant, je suis en sécurité. Chez Martin. Il ne peut rien m'arriver.

J'éteins la lumière de la salle de bain. Et la musique aussi. Je ne veux pas que Martin sache que j'écoute The Smiths.

Je le retrouve d'ailleurs dans la cuisine. Je crois qu'il aime cuisiner,parce que à chaque fois, c'est là que je le vois. Je le regarde un moment s'activer, sans rien dire. Lui aussi il écoute de la musique. C'est beaucoup plus joyeux que la mienne. Je ne connais pas le morceau. C'est en anglais aussi. Et il y a du violon, il me semble.

Il remarque enfin ma présence, et sans trop lever la tête, il me demande, pour la énième fois de la journée :

-Tu as faim ?

Je crois que j'ai souris.

**


La nuit, je ne dormis presque pas. Je me réveillais toutes les heures en sursaut. Je crois qu'une fois, j'ai dû crier dans mon sommeil parce que Martin est arrivé en courant, en caleçon, dans ma chambre. Et ça m'a fait tout drôle de le voir comme ça, le cœur battant, les cheveux ébouriffés, sa silhouette se découpant dans la lumière du couloir.

Le matin, à sept heures, n'y tenant plus , je m'étais levée. J'avais trouvé Micetto, le chat, endormi roulé en boule à l'autre bout de mon lit. Je m'étais habillée, et puis j'étais allée dans la cuisine.

Là, Martin prenait son petit déjeuné. Il avait retrouvé sa coiffure et ses habits trop sérieux. Et ça m'a fait souffrir de voir ça. Je ne sais pas. Je pensais qu'il avait changé. Qu'on allait mieux s'entendre. Il posa son bol dans l'évier, me montrant le frigo.

-Je reviens vers 14 heure, je passe à l'agence. Si tu as faim, n'hésite pas.

Lui, par contre, il paru hésiter. Hésiter à rajouter un truc. Mais il se détourna et disparu dans le vestibule. Cinq minutes plus tard, j'entendais la porte claquer. Je m'étais assise sur la chaise de la cuisine, la même sur laquelle Martin s'était assi hier soir. Et j'ai pleuré.

Je sais pas pourquoi je pleurais. Je savais que j'avais rien à craindre, pourtant. Que Ted ne me laisserait pas tomber. Qu'il ne me laissera jamais tomber.

Au bout de quelques instant, je m'étais servi un bol de lait chaud, avec des Chocapics. Puis, j'étais allée dans le salon, devant la télé, sur la canapé. J'avais allumé la télé. Mais j'écoutais pas vraiment. Alors, j'ai mis mes écouteurs, et j'ai écouté Asleep. Et ça a été.

Au bout d'un moment, je m'étais levée, et j'avais regardé le nom des livres, sur la bibliothèque de Martin. Tous bien rangés, dans un ordre précis, j'imagine. Mais la logique m'échappait. Il y avait des classiques : Le seigneur des anneaux, Harry Potter. Puis, des que je ne connaissais pas. Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Mémoire d'outre-tombe ou encore Le meilleur des mondes. Puis, il y en avait, comme l'écume des jours que j'étais allée voir au ciné, sans savoir vraiment que c'était d'abord un livre.

J'étais retournée me pelotonner dans le canapé.

**


C'est dans cette position que Martin me trouve quand il rentre. J'avais toujours mon bol de Chocapic intact à la main. Le lait était froid maintenant. Et j'essayais de faire couler les céréales, en appuyant dessus avec ma cuillère. Martin secoue la tête.

-Chloé.

Je relève la mienne, de tête. Et je remarque que Martin n'est pas seul. Il y a Ted avec lui. Et tout un coup, je me mets à pleurer. Et je sais pourquoi.

J'avais peur que Ted me renvoie, tout simplement. Et aussi que Joe me retrouve. Sauf que si je ne disais rien à Ted, Joe allait me retrouver. Et que si je disais tout à Ted, j'allais me faire virer.

Du moins, c'est ce dont j'étais persuadée.

Ted s'agenouille près de moi. Et j'entends ses genoux qui craquent. Il me prend les mains.

-Chloé. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Tu n'es pas obligée de me le dire. Mais je veux que tu le dise à quelqu'un. D'accord ?

-D'accord.

Ma voix n'était qu'un filet, nouée par le chagrin. Et Ted me sourit :
-Merci, Chloé.

Martin est revenu avec trois tasses de café fumant. Je crois que la présence de Ted dans son appartement le rendait nerveux. Extrêmement nerveux. On a bu nos tasses, ça m'a fait du bien. Ted et Martin se sont mis à parler littérature.

Je captais rien de ce qu'ils disaient. Mais j'essayais de ne pas perdre le fil.

Et je me sentais revivre.

Je me sentais en sécurité.

J'ai même repris des biscuits.

Chloé, c'est mauvais pour ta ligne.

Et j'ai ri.

_________________NOTES____________________

Oui ! J'ai encore un jour de retard. Décidément. Mais voici la suite, qui, je vous l'accorde, pose pas mal de questions. Mais c'est normal, sinon, vous n'auriez plus envie de lire, non ?

En cadeau, je vous joins la musique de Asleep, évoquée par Chloé. A écouter durant la lecture pour être dans le même état d'esprit... Dites moi si ce concept vous plait ?

Comme toujours n'oubliez pas de voter si vous avez apprécier. Cela ne prend qu'une demi-seconde et moi, cela me permet d'orienter mes efforts, de savoir ce qui vous plait.

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