Lyra accélèra le pas. Ils se firent plus amples et plus rapides. Tous les hommes la suivaient de près. Chacun de ses pas tapaient fermement sur le sol robuste du chemin de marbre, mais ils se firent aussi silencieux qu'une plume. Quand l'adolescente fut arrivée à sa hauteur, Aurianna lui tendit un large sourire :

  — Bonjour ! Enchantée, Lyra, n'est-ce pas ? demanda cette dernière, souriant de toutes ses dents.

  Le corps entier de l'interpelée trembla soudainement. Mais elle ne perdit pas sa confiance pour autant et se remit d'aplomb.

  — Enchantée, de même, murmura-t-elle.

  — Venez, je vais vous faire la visite, et vous - elle s'adressait aux hommes de la Garde -, vous pouvez descendre et rejoindre Zuha.

  Aurianna s'écarta et montra de sa main l'immense porte devant laquelle elle se trouvait. Les hommes qui, jusque là, avaient accompagné Lyra, entrèrent dans le somptueux palais et disparurent derrière la porte, ne laissant plus que Lyra, admirative devant la masse de merveilles devant elle. Elle finit cependant par entrer et son souffle fut coupé. Les hommes de la Garde n'avait pas eu tort : leur Hall regorgeait de milles et une merveilles.

Le sol au début constitué de lattes de bois d'acacia, il s'ornait, au bout du Hall, vers les multiples couloirs, d'un long tapis rouge écarlate.

Un lustre illuminait l'entrée de sa lumière bleutée. Lyra reconnut immédiatement la forme de la source : c'était la carte de leur galaxie, chaque planète, astre et étoile s'y trouvait, et à la bonne place. La jeune fille avait eu le temps de l'étudier quand elle était enfermée dans sa chambre. Elle avait eu la chance de tomber sur le livre le plus poussiéreux de la grande maison, calé entre le matelas de son lit et le mur. Le livre devait contenir au moins mille cinq cents pages, et chaque élément y était décrit précisément.

Mais la carte perçue dans le Hall, à travers le lustre, semblait comme une copie miniature exactement semblable à la réelle galaxie.

Quelques pans de mur ici et là étaient tapissés de papier peint bordeaux et violet, de façon à rendre le Hall chaleureux et accueillant. Lyra se rendit soudain compte que la chaleur étouffante, qui devait persister tout le jour dehors, avait disparu, dès qu'elle était entrée à l'intérieur. La température semblait maintenant normale.

Le château était étonnement silencieux, mis à part la mélodie d'un violon qu'on pouvait entendre plus loin, dans le château.

— Laissez-moi vous délaisser de vos chaussures, murmura Aurianna. Nous portons tous les mêmes souliers ici.

Tandis que Lyra sortait de sa contemplation du gigantesque Hall, l'enfant de Nedlens lui glissa lesdits souliers sous les yeux. C'était des bottes taupe, simple mais aux lacets infinis.
Celle-ci sortit Lyra de sa contemplation du gigantesque Hall. Voyant cela, elle indiqua la pièce en entier.

- C'est incroyable c'est vrai, mais tu finiras par t'y habituer !

Lyra extirpa les chaussures de ses pieds et enfila les chaussons simples qu'Aurianna lui tendait.

- Viens, il faut aller prendre le petit-déjeuner. Ensuite, je te ferais visiter le château, dit Aurianna, se lançant déjà dans les escaliers.

Lyra la rattrapa, montant marche par marche les escaliers de droite. Elles s'enfonçaient dans le dédale des couloirs, bifurquant sans arrêt à droite ou à gauche. Aurianna semblait avoir passé du temps ici, à en juger par sa facilité à se repérer dans cet entremêlement de passages multiples.

Elles s'arrêterent devant une grande porte, très originale en raison des nombreuses gravures effectuées sur sa face extérieure.

- Ici, c'est la bibliothèque. Dite la plus grande de notre monde. Je pense que tu y iras souvent, déclara Aurianna.

- Pourquoi ? demanda Lyra.

- J'ai tenu de ta belle-mère qu'elle ne t'avais jamais envoyé étudier.

- J'ai fait avec ce que j'ai pu.

- Mais secondement, et surtout, ce sera un des seuls endroits ou on peut rester au calme, sans compter les appartements réservés à moi, mon frère, et désormais et dès aujourd'hui, à toi.

Lyra regarda la porte de la bibliothèque durant un moment,  songeant à comment elle pourrait retrouver cet endroit. Aurianna dut percevoir son sentiment et dit aussitôt :

- Je te ferais visiter, ne t'en fais pas.

- Mais comment je pourrais m'y retrouver ensuite ?

- Ne t'en fais vraiment pas, ne pas se perdre n'est pas aussi difficile qu'il n'y paraît.

  Lyra rit. Toutes deux continuèrent leur chemin, dans les couloirs où parfois étaient accrochés des tableaux. Ils étaient eux aussi spendides.

- La beauté de cet endroit réside tout droit dans sa construction : les plus grands architectes ont monté le plan, mais la construction fut longue de cinquante-trois ans et environ trois mois, déclara Aurianna. La durée d'une ère.

Elle emmena la jeune fille dans un large couloir, couvert de miroirs de toutes sortes, puis ouvrit une petite porte derrière de longs rideaux de soie rouge translucides.

  Un couloir se trouvait encore derrière celle-ci. Le plafond était étonnement haut et, au bout du couloir, un grand rideau cachait encore une salle derrière ses fils rouges et dorés.

Soudain, les rideaux se soulevèrent et une personne, de 20 ans environ, passa devant eux sans même leur accorder un regard. Lyra eut cependant le temps de voir son physique : des cheveux blonds, et des yeux verts profonds.

Lui...

L'adolescente eut beau fouiller sa mémoire de fond en comble, elle ne parvint pas à se remémorer le souvenir de cette personne. Elle finit par laisser tomber et se concentra sur le chemin qu'elle empruntait, tentant de se souvenir du chemin à prendre. Ce fut cependant un échec.

- C'est bon, nous sommes arrivées ! s'écria soudain Aurianna.

Elle tira les rideaux et dévoila une pièce illuminée par les rayons de l'aube. Il y avait des fauteuils et canapés disposés un peu partout, dont un fauteuil et un canapé, posés juste devant l'immense baie vitrée qui laissait toute cette lumière passer.

  Aurianna fit un signe de main à Lyra, lui indiquant de s'asseoir. Elle posèrent leurs fesses su le canapé, en face de l'immense fenêtre.

   - Quel sentiment ressens-tu ? demanda Aurianna, décidant de casser le silence qui persistait.

Lyra sursauta, étonnée par cette question imprévisible.

Inquiétude.

Anxiété.

- Je... je n'en sais rien, mentit-elle.

- Tu as quel âge, au fait ? Je n'ai pas eu le temps de te demander.

- Dix-huit ans. Et toi...? Hm... vous ?

Aurianna rigola à haute voix. Lyra sourit, gênée.

- Tu peux me tutoyer, moi, dit Aurianna. J'ai le même âge que toi. D'ailleurs, je me demandais...

Elle marqua une pause, se mordant les lèvres.

- ... Tu fais de la magie ? demanda-t-elle.

- Moi ? Oh, non !

- Tu n'as jamais essayé ?

- Si. Ma mère adoptive m'a déjà soumise à un test à mes neuf ans.

Aurianna se redressa sur les coussins, les bras croisés.

Elle fronça la sourcils, les yeux rivés sur ses yeux.

— On sait jamais... , dit-elle.

— Comment ça ?

— Non... rien. Degreïs ?

Une petite dame entra dans le salon. Elle portait des habits simples et un  chignon, un épais élastique gris tenant sa chevelure noire.

— Oui ? demanda cette dernière.

— Pourrais-tu demander aux autres servantes et valets de préparer ses appartements, s'il te plaît ? répondit Aurianna.

Elle montra Lyra de sa main, tendant un large sourire à sa servante.

— Oui, bien sûr !

La dénommée Degreïs prit congé et Aurianna tendit à Lyra un biscuit posé sur la table basse.

— Merci ! s'exclama la rouquine, prenant le biscuit avec ses doigts fins.

Aurianna s'enfonça dans un coussin, pendant que Lyra se dépêchait de manger le biscuit.

— As-tu déjà vu mon frère ? demanda-t-elle.

— Tu es la soeur de la personne à qui je suis promise, c'est ça ? demanda Lyra.

Elle marqua une pause.

Hochement de tête.

— Non, répondit alors Lyra. Pas encore.

—  Il peut paraître froid et pas très  sympathique desfois, mais il est au fond assez aimable.

— Assez ?

Aurianna se mordit la lèvre, son sourire cette fois-ci décalé.

— Nous n'avons pas eu de chance à un moment de notre vie, et à partir de ce moment-là, il a décidé de changer.

— Même s'il n'est pas si "aimable" que ça, je vais survivre.

Aurianna se gratta les cheveux.

— Il n'a jamais été connu pour son altruisme, certes, dit-elle. Mais je suis sûre que ta relation avec lui va très bien se passer.

Elle lui tendit son plus large sourire.

— Oui, peut-être..., dit finalement Lyra.

— Bon, il est temps de te faire la visite, viens par là !

— Mais...

Aurianna la tira hors du canapé, partant de la salle en la tirant par la manche, laissant l'estomac de Lyra vide.

— Donc, là où nous étions, c'était la salle pour petit-déjeuner, dit-elle.

— D'accord.

Plusieurs couloirs se succédèrent, et Aurianna continua son chemin, sans jamais rencontrer d'impasses.

Elle s'arrêta ensuite, devant une autre porte, cette fois plus petite que celle de la bibliothèque.

— Ici, c'est l'accès à l'aile Nord ; c'est-à-dire aux appartements royaux.

— Où sont les miens ?

— Ils font aussi partie de ceux destinés aux royaux ! ria Aurianna, amusée.

Le reste de la visite fut ponctuée de rires et Aurianna ne se trompa jamais de chemin, toujours sûre d'elle quant à son orientation. Lyra n'eut pas le temps de mémoriser chaque endroit, ni les chemins à prendre, ainsi Aurianna lui prêta le plan du château. Il faisait très exactement dix-sept étages, et les appartements de Lyra se trouvaient au quinzième.

Le temps passa si vite qu'elles ne s'aperçurent pas que le soleil commençait à sombrer et que le soir venait petit à petit.

— Il va falloir que j'y aille, dit soudainement Aurianna. Et toi, il va falloir que tu rencontres mon frère. Hors de question de reporter ça à demain !

— Tu... tu ne peux pas m'accompagner ? demanda Lyra, inquiète.

— Non désolée. Je dois me dépêcher pour être à l'heure au conseil ! Pourquoi, tu as peur ?

Lyra souffla. Elle demeurait anxieuse depuis son arrivée à Nedlens.

Mais non, pourquoi j'aurais peur... ?

— Tu sais où sont ses appartements, non ? demanda Aurianna, insistante.

— Oui, je sais.

Aurianna sourit. Ses mains se refermèrent sur sa robe et elle disparut au tournant d'un couloir.

Inspire.

Expire.

Inspire.

Expire.

Lyra pressa le pas en direction de l'aile Nord, heureusement situé non loin de là où elle se trouvait. Les appartements du prince étaient dis comme luxueux et immense. Elle et Aurianna étaient brièvement passées devant la porte qui y menait.

Lyra parcourut les couloirs, tombant, - à sa grande surprise - seulement six fois dans un cul-de-sac. Arrivée devant la porte, elle prit une grande inspiration.

— Pfiouuuu..., lâcha-t-elle.

Elle porta deux coups à la porte. Comme aucune réponse ne venait, elle renouvela son geste.

Silence.

La jeune rousse poussa la porte, se glissant à l'intérieur. Son émerveillement fut si grand qu'elle en eut le souffle coupé. Le plafond y était encore plus haut que dans la salle du petit-déjeuner, et de grands piliers soutenaient celui-ci, agrémenté de rideaux, encore et encore.

C'est une tradition ? se questionna Lyra en son fort intérieur. La petite salle d'entrée était illuminée par plein de lampes qui pendaient du plafond, plongeant celle-ci dans une lumière dorée.

Elle perçut un tintement de verre derrière les tissus mordorés des rideaux. Ses jambes marchaient pour elle, qui ne faisait qu'admirer la splendeur de la somptueuse entrée. Elle prit une petite minute pour la traverser, à petites enjambées.

Mais lorsque ses mains se posèrent sur le doux tissus du rideaux, son corps entier trembla, et elle inspira très discrètement. Ses mains s'agitèrent sans qu'elle ne veuille les stopper. Elles tirèrent lentement le rideau épais.

— On ne vous a pas appris à frapper ? s'éleva une voix, derrière un fauteuil rembourré.

Lyra resta de marbre et éleva la voix, à travers les petits nuages de fumée qui se dispersaient dans les airs provenant d'un cendrier. Une odeur chaleureuse et rappelant les infusions emplit ses narines, et sa bouche réussit à articuler clairement :

— Bonjour. Mais j'ai frappé.

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Je suis sincèrement désolée pour le retard, je... Bon, je ne suis pas vraiment régulière dans les publications, c'est tout 😅

J'espère que vous avez aimé !

Que pensez-vous qu'il va se passer ?

Aller, à plus tard, bon après-midi ! 😉

Bisous Volant ! 😍😘😙