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43) Edmund et La Flèche

Pour la première fois de sa vie, Edmund quémanda l'aide divine d'Yrmooniane, La Déesse protectrice. Il ignorait si celle-ci l'aiderait vraiment à prendre la meilleure décision, mais lorsqu'il repensa au sacrifice, il sut qu'il agissait pour le bien. Il avait beau y repenser, faire tourner cette pensée mille fois dans sa tête, sa conclusion était la même : personne ne voulait détruire le monde. L'autel de pierre oui, et c'était une plutôt bonne chose, mais pas l'univers.

Sa peur avait totalement disparu et il en fut le premier étonné. Plus le moment fatidique approchait, moins Edmund était angoissé. Sa mère, toujours aussi froide et impassible, lui rappela pourquoi il le faisait, pour le bien et la promesse d'enfin devenir son Nawolaÿne. De son côté, Lucretzia tenta de masquer son désespoir par de la bienveillance et de la bonté, mais son sourire à demi mélancolique ne trompait pas. Il paraissait évident qu'elle n'avait pas envie de le faire, mais il le fallait.

Au moment de traverser le mur de flammes, une seule pensée envahit l'esprit du jeune garçon : sa trahison envers Lucina. Edmund savait pertinemment que s'il survivait au sacrifice, sa meilleure amie viendrait l'achever sur-le-champ. Il lui mentait depuis des semaines et elle n'avait pas découvert la vérité à cause de lui, c'était un mauvais ami. Néanmoins, cette négativité s'estompa lorsqu'il commença à passer dans le feu.

Lorsqu'il le traversa, il découvrit une gigantesque foule. Tous ces gens, étaient-ils nécessaires à son sacrifice ? Leur chant ne lui dit rien qui vaille, mais le tendre visage de Lucretzia, voilé de tristesse, le conforta dans l'idée qu'il fallait avancer. C'est alors que, le cœur battant la chamade, Edmund s'allongea sur l'Autel de pierre aussi glacé que la rivière dans laquelle il était tombé récemment.

Au moment où Abrahame posa le pied devant l'Autel, un éclair fendit le ciel. Celui-ci déclencha des maux de tête si vifs qu'Edmund eut l'impression qu'on lui explosait le crâne avec un marteau. La douleur était si intense qu'il en perdit connaissance. Un mal pour un bien, comme ça, il ne ressentirait rien lorsqu'on lui transpercera le cœur.


Edmund finit par ouvrir les yeux, il se trouvait dans une sorte de pièce entièrement blanche. Il ne pouvait distinguer ni les murs, ni le sol, enfin, s'il marchait bien sur quelque chose de solide. Rapidement, une porte familière se dessina devant lui. C'était celle du manoir Ylisse. Sans aucune émotion, le garçonnet la passa.

– Bienvenue à l'académie Ylisse, fils, annonça froidement Doloresse. Je n'ai pas le temps de te faire visiter, j'ai du travail, en revanche, je t'ai trouvé meilleure compagnie que cette... Lucina.

Sans rien ajouter, Doloresse s'en alla, faisant résonner sa terrible canne sur le dur parquet du manoir.

– La rumeur était donc vraie, cette vielle peau flétrie de Doloresse a bien un rejeton, annonça une voix féminine. Je me demande vraiment quel genre d'homme a pu baiser cette sorcière rabougrie, surtout pour engendrer un gringalet pareil.

Edmund avait beau chercher, il ne voyait pas d'où provenait cette malicieuse voix. Finalement, il leva la tête et vit une fille de son âge, cheveux violets, vêtement déchiré, avachie sur la rambarde de l'escalier principal. Cette enfant bondit face à lui.

– Emiliana Lazolla, on va être dans la même classe, mais je te préviens, on ne sera jamais amis, c'est pas un concept qui m'attire, déclara la fillette en présentant sa main à son camarade.

– Moi... C'est Edmund... On m'a dit que tu étais l'élève du directeur et que tu devais me faire visiter, bafouilla le jeune timide.

Emiliana ricana avant de frapper le bras d'Edmund. Sans détour, elle lui proposa de faire quelque chose de cool. Sans vraiment savoir ce qu'il devait faire, le garçon la suivit d'un pas mal assuré.

– Cette petite me rappelle Ranva, assura tendrement la voix d'un homme adulte.

– Bordel, vous êtes qui ? interrogea Edmund qui se retourna dans un sursaut apeuré.

L'homme, qui portait une étrange armure bleu nuit et qui avait plus ou moins la même coupe négligée que le petit, se mit à rire en triturant son bouc.

– Qui suis-je ? La question à se poser ne serait-elle pas plutôt : qui es-tu toi, petit ? répliqua l'homme d'un ton nonchalant. Peut-être que je suis simplement une projection de ton imaginaire, ou alors une version passée, alternative ou même future... de toi.

– Vous n'êtes pas Shanila, la divinité de la mort et je doute que vous soyez moi, répondit Edmund, déstabilisé.

– Ha oui, tu en doutes ? ajouta l'homme d'un ton plus sec.

Effrayé, Edmund déglutit avant de faire un pas en arrière. L'étrange apparition qui se tenait devant lui écarta les bras, ouvrant la porte du manoir vers une autre très vive lumière blanche. D'un léger signe du doigt accompagné d'un sourire malicieux, l'homme invita l'enfant à le suivre à travers ce nouveau passage.


L'homme amena Edmund dans un nouvel endroit blanc, bien qu'il n'y ait toujours pas de mur ni de sol, la pièce semblait circulaire. Tout autour d'eux, des sortes d'écrans qui montraient tous la même chose : Edmund en train d'échouer dans quelque chose ou blessant ses amis avec son Dji.

– Ho, tu as échoué de très nombreuses fois, bien plus que dans mes souvenirs, commenta l'homme d'un air presque amusé. Cela me rappelle mes premières années, je n'étais pas très doué non plus avec mes pouvoirs.

– Qui êtes-vous ? Et pourquoi vous me montrez tout ça ? demanda le garçon d'un ton qu'il voulut ferme.

L'homme jeta un terrible regard à son interlocuteur. Il était impossible de déterminer s'il était sincèrement courroucé ou à prendre au second degré. Par prudence, Edmund le prit au sérieux.

– Puisqu'il me faut un nom, tu peux m'appeler La Flèche ! annonça fièrement l'homme en faisant semblant de bander un arc.

Il ponctua sa présentation d'un prétentieux mouvement de sourcil et d'un sourire, ce qui confirma l'impression qu'avait Edmund, ce type avait un grain. Néanmoins, c'était la seule personne susceptible de répondre à ses questions, il allait devoir le supporter encore un peu.

– Tout ce que je veux, c'est sortir de cet endroit, peu importe ce qu'il est, lâcha très fermement Edmund.

– Petit, tu sais que tu es mort ? répondit La Flèche avec un air cartoonesque. Certes, la combinaison de mon Autel de pierre, du couteau de ton aïeul et de mon pouvoir, t'ont offert la capacité de contrôler la mort, mais même toi, tu ne peux y échapper. Tu as l'occasion de découvrir qui tu es, tu ne veux pas la saisir ? demanda-t-il avec une grande malice sur le visage.

En se décalant légèrement sur le côté, La Flèche dévoila un autre écran dans lequel Doloresse parlait avec Icharion alors qu'Edmund était encore un tout petit enfant fragile.

– Je comprends l'urgence de la situation Doloresse, mais je ne crois pas être taillé pour vivre dans ce monde de merde, avec un chiard en plus, se plaignit Icharion.

– J'aime cet enfant plus que tout au monde et tu as une dette envers moi ! gronda terriblement la femme. Il est hors de question qu'il connaisse la vérité ! Je dois le protéger, de moi, de son père et de tous ceux qui pourraient lui faire du mal... tes amis par exemple !

– Je crois que je préfère encore l'enfer de la prison à cette vie de...

Doloresse s'enveloppa instantanément d'une aura ténébreuse et se saisit du visage d'Icharion qu'elle pressa entre ses doigts. Ses yeux étaient devenus démoniaques.

– Crois-moi, ce n'est pas cher payé, car si tu renonces, tu vas vivre bien pire que l'enfer et j'y amènerais même ton frère, déclara la Sorcière d'une puissante voix caverneuse.


Edmund quitta le souvenir à ce moment-là, trop médusé pour continuer. Encore une fois, il eut l'impression qu'on foutait sa vie en l'air et ça le mettait mal.

– Je sais que ma mère me cache beaucoup de choses sur mon passé, je n'ai jamais connu mon père. Est-ce que je dois savoir qui il est pour grandir ? demanda-t-il timidement.

– Il n'y a que toi qui puisses répondre à cette question, c'est ta crise existentielle après tout, répondit La Flèche avec le même détachement.

– Est-ce que j'étais vraiment le seul capable de me sacrifier pour détruire l'Autel ? Si ça n'avait pas été moi ?

– Oui, à ta première question, parce que tu es le seul en Yrmoonia à posséder mon pouvoir. Quant à ta deuxième, tu découvriras très bientôt un monde dans lequel ce n'est pas toi l'objet du sacrifice. Crois-moi, tu vas vite comprendre que c'était une bonne décision, expliqua l'homme.

Edmund continua à parcourir tous ses souvenirs. La très grande majorité était des épisodes de son passé que son cerveau avait jeté à la poubelle. Ce qui était dommage, puisqu'il y avait énormément de bons moments qu'il aurait aimé garder en mémoire.

À de très nombreuses reprises, Edmund se surprit à essayer de défendre Lucina et Velcane. Malgré sa peur d'avoir mal ou de blesser les autres avec son pouvoir, il a toujours su trouver le courage de se jeter dans la bataille.

– Tu possèdes un grand sens du sacrifice, tu tiens ça de moi, commenta tendrement La Flèche.

Edmund tourna la tête une seconde avant de retourner auprès de ses souvenirs. Il y avait effectivement beaucoup plus de moments de courage dans sa vie qu'il ne le croyait jusque-là. Derrière cet amas de flash-back, se trouvait une porte. Le garçon hésita, mais se laissa tenter lorsqu'il vit La Flèche lui faire un signe approbateur.

Derrière, se trouvait une tout autre pièce, celle-ci ressemblait à une sorte de salle de réception avec des murs presque futuristes. Autour de la table, se trouvaient une dizaine de personnes, toutes plus extravagantes les unes que les autres. Ils semblaient tous concentrés sur une remarquable femme aux cheveux rouges et au visage balafré.

– C'est une des choses que tu dois voir, assura La Flèche.

– S'ils sont tous aussi tarés que vous, je n'y tiens pas trop, répondit faiblement Edmund.

– Dommage, j'en connais un qui va être déçu.

Au fond de la pièce, un imposant guerrier encapuchonné fit un signe de tête à La Flèche qui referma alors la porte. Edmund avança lentement dans le vide de l'endroit où il était.


Une question taraudait le petit : pourquoi n'était-il pas dans le Royaume des morts ? Après tout, d'après La Flèche, il l'était, cela aurait été logique. Sauf qu'Edmund semblait être dans son propre esprit, même si c'était différent de lorsqu'il y était avec Auria.

– En fait, j'ai l'impression que tout le monde autour de moi est taré et me ment, mais je me dis que c'est pas forcément une mauvaise chose, expliqua maladroitement le petit. C'est vrai, si ma mère me cache mon passé, c'est peut-être parce qu'il est dangereux. C'est comme l'Autel de pierre. Les choses, se seraient-elles déroulées comme ça si on avait su la vérité ?

– Ce monde est complexe, mais surtout magique. Votre vie est basée sur un mensonge, cela ne veut pas dire qu'elle ne mérita pas d'être vécue. On est tous égoïstes, c'est notre nature.

Edmund demanda alors ce qu'il devait faire maintenant. À quoi cette histoire avait servi finalement ? La Flèche vint donc à lui démontrer qu'il avait gagné en courage, qu'il pouvait affronter Emiliana, tenir tête à Lucina et qu'il allait même obtenir de nouveaux pouvoirs, les siens.

– Je n'aurai plus peur ? Je serai enfin considéré ?

– Tu es un pilier Edmund, le genre de personne autour de qui le monde tourne. Cette tablée que tu as vue, ces gens, ils sont là pour toi, pour que tu grandisses, mais tu dois le faire avec eux.

Le garçonnet ne savait pas comment. Devait-il renouer avec son passé ? Aller de l'avant ? Il ne se sentait pas bien différent, ni plus puissant et il était toujours bloqué ici.

– Le choix t'appartient, petit. Toutes ces conneries qu'on t'enseigne à l'école, demande-toi si les Dieux ont créé des événements horribles pour tenter d'améliorer le monde ou non, ordonna La Flèche. Je ne dis pas que toutes les catastrophes sont là pour rendre la situation meilleure, on fait tous des erreurs, nous les premiers, mais on essaie de les réparer, c'est pour ça que tout est écrit, pour nous éviter de revivre en boucle les malheurs de notre passé.

– Donc, je peux repartir, comme ça ? Juste en ayant appris une leçon que je connaissais déjà ?

– Tu peux rester étudier le Dji auprès de nous, si tu le souhaites. Ou alors rejoindre Shanila à jamais. Ou juste partir, oui, pour continuer à vivre l'histoire que nous avons écrite pour toi.

Edmund ferma les yeux, se concentra de toutes ses forces pour faire apparaître une porte derrière lui. Avant de partir, son bras fut saisi par La Flèche qui lui sourit.

– N'oublie jamais, qu'importe ce qui est écrit dans le livre du Temps, la chose la plus précieuse que vous possédiez reste votre libre-arbitre. Défendez-le, battez-vous pour lui au péril de vos vies, c'est la seule chose qui compte réellement dans ce monde.

Sur ces belles paroles, Edmund passa la porte de lumière blanche sans savoir ce qui l'attendait concrètement de l'autre côté. La Flèche demeurait une rencontre bien étrange, mais grâce à lui, le jeune timide comprit que son histoire ne faisait que commencer. Ses pouvoirs n'avaient même pas atteint le niveau cinq sur l'infini. Un monde entier de possibilité s'ouvrait devant lui désormais.


La Flèche :

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