35) Edmund : gentil ou méchant ?
L'arrivée inattendue de Maugrime et de sa clique perturba totalement Ylisse. Abrahame ferma l'accès au bâtiment principal, forçant les étudiants à rester dehors. Iñigo l'avait remarqué, mais il y avait énormément d'entre-soi à l'académie. La plupart des enfants de riches restaient entre eux. C'en devenait presque cliché de croisé les différentes factions que l'on retrouve dans une école.
Le Prince d'Isgarde devait être le seul à déroger à cette règle, même si sa classe semblait la plus hétéroclite de toutes et que chacun côtoyait ses préférences. Pour la première fois depuis leur rencontre, Iñigo lâcha Davnick pour aller voir le très discret Robin Edmond. Le jeune garçon s'était fait très secret jusque-là. Contrairement à sa sœur, il ne se donnait pas en spectacle et ne parlait quasiment jamais.
– Je crois avoir une solution à ton petit problème, assura le Prince d'un ton délicat.
– Je n'ai aucun souci, j'ai les meilleures notes de la classe et je suis un Edamonde, répondit dédaigneusement Robin.
– Pas à moi, tu es incapable de produire du Dji, enchaîna froidement Iñigo en se saisissant du bras de son camarade.
Robin fusilla sévèrement le Prince avec des yeux tout aussi méprisants et déterminés. Ses doigts frétillèrent, mais, comment venait de le dire Iñigo, il était dépourvu de magie.
– Que dois-je faire ?
Robin se releva avec audace et ôta sa capuche, ce qui lui permit de mieux soutenir le fourbe regard de son interlocuteur. Iñigo esquissa un léger sourire narquois. Le jeune Edamonde tourna la tête et suggéra Aurline, une fille aux courts cheveux violets qui ne vivait que pour être la meilleure. Le Prince refusa, bien qu'elle soit faible en magie et insignifiante, elle l'était trop pour Robin. Théodina, la toute petite fille timide dont tout le monde avait oublié l'existence, était un choix encore pire. Non, il lui fallait un camarade faible, mais avec suffisamment de potentiel pour le faire grandir.
– Je te conseille vivement d'aller fureter près du bureau de Lucretzia, ajouta Iñigo avec malice.
Même si c'était présentement interdit, cela ne découragea pas Robin qui accepta sans sourciller de suivre les directives de son étrange camarade. Il s'infiltra donc à l'intérieur du manoir à la recherche d'une potentielle aide bienfaitrice.
Le manoir était naturellement vide, comme Robin s'y attendait. Que devait-il donc chercher ? Est-ce que cela avait un rapport avec cet étrange loup qui avait débarqué au petit-déjeuner ? S'il était encore dans l'académie, c'était dans le bureau du Directeur qu'il serait. C'est donc là que le jeune garçon se rendit. À sa grande surprise, ce n'est pas sur Maugrime qu'il tomba, mais sur un Edmund qui, comme lui, se baladait illégalement dans le bâtiment.
– Comment est-ce que tu fais ? demanda froidement Robin.
– Pour rentrer en douce dans l'académie ? répondit Edmund, qui n'avait visiblement pas compris la question.
– Tu es pathétique, tu as tout, un grand pouvoir et tu ne fais rien, parce que tu es aveuglé par ta peur, déclara le Sorcier avec une certaine grandiloquence.
Edmund remarqua instantanément le fourbe regard de son camarade. Il ne se sentait pas rassuré. Devait-il prendre ses jambes à son cou ? Que lui voulait Robin et pourquoi lui tenait-il un tel discours ?
– Et toi donc ? tenta le timide d'une faible voix. Tu es Robin Edamonde, c'est un nom prestigieux, continua-t-il en faisant un pas de côté. Et puis, tu as ta sœur, Daræn, avec elle, vous êtes bien classé parmi nos camarades. Malgré ça... Tu n'as pas de Dji, acheva Edmund qui commençait à comprendre la situation.
Il leva lentement les poings en déclarant qu'il était prêt à se battre s'il le fallait. Assurément, Robin n'en attendait pas moins et se mit également en position de combat. La dernière fois qu'Edmund s'était battu, c'était avec Velcane, et c'était une catastrophe. Était-il capable d'affronter Robin Edamonde, même si celui-ci n'avait aucun pouvoir magique ?
L'attaque : Astilix, il prend la forme d'un petit éclair qui fait l'effet d'un coup-de-poing à la cible. Protexio : le bouclier, il protège des attaques et se génère depuis la main. Pour finir, Esquilus : l'esquive, ce sort métamorphose le Sorcier en une sorte de fumée qui permet d'éviter les sorts adverses. Ensemble, ils forment la base des combats magiques. Voilà ce qu'Icharion enseigna aux trois très jeunes enfants qu'il avait devant lui.
– À vous, maintenant, ordonna le vieillard en désignant Lucina.
La toute petite fille, pas plus haute que trois pommes, s'approcha de son maître et lui lança un Astilix en hurlant la formule à plein poumon. À peine son sort avait-il quitté la main de la fillette que son nez se mit à violemment saigner et son corps s'effondra au sol.
– Pathétique, commenta méchamment Icharion sans apporter le moindre soutient à l'enfant blessée. Velcane, à toi !
Horrifié, Velcane ne décrocha pas les yeux du corps de sa sœur. Tétanisé, il agrippa son cœur avant de se mettre à hurler sur son vieux maître dénué d'empathie.
– Je vous déteste ! Je ne veux pas ! hurla très fermement l'enfant à sens décroché la mâchoire.
– Tu sembles oublier que tu n'as pas le choix, assura sauvagement Icharion en faisant léviter magiquement Velcane avec deux doigts.
Edmund se réfugia dans la peur tandis que son ami affichait une colère noire. Son visage se déforma de rage avant de s'illuminer. Des rayons de lumière sortirent de ses yeux, atteignant l'épaule d'Icharion, qui lâcha son emprise magique en grognant de douleur. Il n'eut guère le temps d'esquiver tant l'attaque fut vive.
Jamais Edmund n'eut si peur de toute sa vie. L'homme qui l'élevait, qui devait assurer sa protection, n'était qu'un monstre sans cœur. Le corps de l'enfant se mit à lentement trembler, ses mains frétillèrent et une puissante douleur à la poitrine le courba. De là, un tsunami magique s'échappa, balayant les pauvres enfants au loin. Pour calmer son petit-fils, Icharion, qui ne bougea pas d'un pouce, dut lui jeter un sort. Edmund retomba au sol, évanoui, mais parfaitement conscient d'avoir fait du mal à ses amis.
Le visage pourtant si adorable de Robin devint froid et concentré, il passa sa capuche et se prépara à attaquer. Edmund était nerveux, il ne savait pas s'il devait faire de même. La capuche, c'était un truc de sorcier et c'était le seul à posséder des pouvoirs. Il n'eut pas le temps de se poser plus de questions que son adversaire lui porta un coup-de-poing qui le fit glisser sur deux mètres.
Edmund se remémora ce qu'il avait vu des duels de Lucina, lorsqu'elle chargeait son aura pour augmenter la puissance de ses coups. Pour la première fois de sa vie, le frêle garçon avait peut-être une chance d'être meilleur qu'un autre, c'était une occasion à saisir. C'est alors que son bras droit s'enveloppa délicatement de Dji et qu'il sauta pour frapper Robin de plein fouet.
Ce dernier ne vit pas venir ce coup et se retrouva projeté dans le couloir. Il se releva avec énervement avant de fixer son bras droit.
– La Sorcellerie est innée, elle fait partie de nous, cracha Ellius.
– Je ne peux pas te l'apprendre, c'est comme parler pour moi, je ne pense pas à le faire, ça vient tout seul, ajouta Daræn.
Robin continua de fermement regarder son bras qui frétillait de façon à peine perceptible. Malgré sa forte volonté, ses pouvoirs n'apparaissaient pas. Edmund vint de nouveau le frapper avec son Dji, mais cette fois, le jeune Edamonde répliqua avec un coup de pied en pleine face.
Apeuré, Edmund jeta hâtivement un Astilix qui projeta son camarade contre le mur. Le petit timide était fier de lui, il commençait à mieux maîtriser ses pouvoirs et à prendre le dessus sur Robin. Celui-ci remarqua des fragments d'aura là où il avait reçu les sorts. Sans vraiment savoir ce qu'il faisait, le Sorcier prit celui qui était sur sa poitrine et le renvoya à son propriétaire. Cette action eut l'effet d'un crochet du gauche sur Edmund, qui tomba au sol.
– Tu ne peux pas être plus fort que moi ! hurla Robin en fonçant sauvagement sur son camarade.
Il commença à le rouer de coup. Edmund ne savait pas comment réagir, instinctivement, il lança un Esquilus pour passer derrière son ennemi et le frapper d'un autre poing chargé d'aura. Robin para tant bien que mal avec ses bras en croix, mais glissa à travers le couloir. Il avait de nouveau le Dji d'Edmund sur lui. D'un dépliement ample et vif des bras, il s'en empara et fit jaillir un jet de flamme assez massif de ses mains. Statufié, le frêle poltron se fut expulsé contre le mur avec son propre pouvoir.
Avant son arrivée à Ylisse, Edmund n'avait que très peu vu sa mère. Rares étaient ses visites à Arcadia et brèves étaient ces dernières. Malgré tout, au moindre danger, c'était vers elle que ses pensées allaient. Le petit ne vivait que pour satisfaire Doloresse.
Un jour, alors qu'Icharion l'avait traîné en forêt pour lui apprendre la survie, ils tombèrent sur l'horrible femme. Déjà à cette époque, elle ressemblait à un vieux corbeau qui tenait fermement sa canne. Le vieux était le seul à l'avoir vu à travers les broussailles de l'île. Soudainement, il invita le petit à aller s'allonger pour observer les nages. Une fois assuré que l'enfant dormait, Icharion rejoignit Doloresse.
– Ce mioche a de la volonté, mais c'est une calamité, je ne peux rien en tirer. Il aime tout ce qui est chiant et ne cause que des ennuis avec ses pouvoirs, expliqua le vieillard d'un ton des plus âpres.
– Si seulement je pouvais connaître son avenir, je saurais mieux l'aider et le protéger. Mais pour l'instant, il est plus en sécurité ici que partout ailleurs, constat Doloresse avec abattement.
La mère détourna le regard pour le poser sur son fils qui ferma instantanément les yeux en la voyant l'observer.
– Est-il seulement prêt pour Ylisse ? Et cette vie de guerrier ? Une mort lente et insignifiante, voilà ce que je vois pour lui.
– Je l'ignore, soupira-t-elle, je suppose que sa volonté, à vouloir satisfaire cette Lucina est plus grande que tout. Mais est-ce seulement suffisant pour qu'il grandisse ?
– C'est un pleurnichard, un chieur incapable. Il n'est bon à rien, gronda sévèrement Icharion.
– Si seulement je n'avais pas à privilégier sa sécurité au détriment de sa psyché, assura Doloresse avec dépit. Si je savais comment être une mère, je serais avec lui, à le choyer pour qu'il soit heureux.
Les adultes n'étaient pas dupes, ils avaient remarqué que la sieste du petit était fausse. Cela ne les empêcha point de baver sur sa situation. Sans doute qu'entendre ces dures paroles allait déclencher chez lui une volonté de gagner en courage.
Edmund était à terre, complètement vaincu. Robin s'approcha de lui pour le mépriser de sa hauteur.
– Quelle indignité, même sans pouvoirs, j'ai réussi à te vaincre, toisa-t-il d'une voix des plus froides.
– Je n'ai pas encore perdu, je vais te vaincre, et te tuer ! hurla Edmund en se relevant péniblement.
C'est alors qu'il mitrailla très violemment son adversaire de plusieurs dizaines d'Astilix. Robin dut se protéger tant que mal et recula à travers le couloir. Ses bras formaient un X qu'il déplia d'un mouvement sec, ce qui repoussa son puissant camarade. Le Sorcier constata que l'aura d'Edmund s'était de nouveau déposée sur lui.
Les yeux, jadis plein de peur du timide, étaient devenus assassins, il prenait un peu trop à cœur ses intentions de victoire. Sentant le vent tourner, Edmund retrouva son caractère craintif et se mit à trembler. À travers sa capuche, Robin afficha un visage satisfait. Allait-il utiliser la même attaque que celle qui venait de le balayer ? Non, le jeune Edamonde balaya son adversaire contre le mur.
– Je n'ai pas encore ma propre aura, mais je te remercie de me prêter la tienne, lança Robin d'un ton morne, grâce à elle, je vais te vaincre et prouver que je peux être au niveau des privilégiés.
– Je ne vais pas te laisser faire ! grinça Edmund en se relevant sauvagement.
Ses yeux se remplirent d'aura et son visage devint enragé, presque que comme s'il devenait un méchant. Son corps, lui aussi enveloppé d'un effrayant feu couleur corbeau, se mit à léviter, à se crisper. C'est alors qu'Edmund libéra toute sa puissance, expulsant de sa poitrine un titanesque rayon qui propulsa très violemment Robin à travers la fenêtre du premier étage.
Le Sorcier se mit à rouler sur plusieurs mètres de pelouse, attirant sur lui tous les regards les plus inquiets des autres étudiants. Malgré son impressionnante chute, le maigre Edamonde se releva à quatre pattes et remarqua l'importante quantité de Dji qu'Edmund avait déposé sur lui. Discrètement, il s'en empara et solidifia le tout dans un petit cristal que sa main droite absorba sans que personne ne le remarque.
Edmund passa discrètement sa tête à travers la fenêtre pour mépriser son camarade fraîchement vaincu. Son visage vira radicalement de bord lorsqu'une douce, mais ferme voix l'interpella. Son sang se glaça et l'étudiant déglutit de panique. Lucretzia se saisit de son bras et le traîna avec férocité dans le bureau de la Sous-directrice.
– Je crois qu'il est grand temps de réprimer le comportement de ton fils ! gronda sévèrement la Pupille.
– Si tu tiens tant que ça à le punir, sacrifie-le sur l'Autel de pierre, rétorqua simplement Doloresse sans les regarder.
Edmund se figea encore plus lorsqu'il apprit qui allait le tuer. Lucretzia était donc lié à l'affaire de l'Autel de pierre, Lucina avait raison. Que cachait de plus cette histoire ?
– Ton fils ne mérite aucun traitement de faveur, se récria Lucretzia, il vient de se battre avec Robin Edamonde, et il l'a défenestré !
– Edmund à gagner le combat ? s'étonna la mère qui leva enfin le nez de son livre.
Le petit opina timidement de la tête, ce qui décrocha une émotion à peu près positive sur le visage de la vieille sorcière. Curieuse d'en savoir plus, elle l'interrogea sur ses émotions et la façon dit, il a procédé. Lucretzia se retrouva excédée de voir sa collègue si laxiste, alors qu'elle n'aurait pas hésité à jeter un autre élève contre le mur. Néanmoins, c'était une bonne chose que la mère prenne soin de son fils, pour une fois. Elle se fit donc discrète en se calant dans un coin.
– J'ai réussi à canaliser mes émotions, je n'ai pas eu peur, sauf à la fin. Robin à retourner mes pouvoirs contre moi et j'ai paniqué, c'est comme ça que je l'ai jeté par la fenêtre, expliqua l'enfant.
– Robin a fait quoi ? intervint fermement Lucretzia.
Edmund avait du mal à expliquer ce qu'il avait vu. Son camarade n'avait pas de pouvoir à proprement parler. Chaque fois qu'il l'attaquait, son aura restait collé sur son adversaire. C'est avec elle que Robin put riposter magiquement. Les deux femmes se dévisagèrent, la Pupille quitta précipitamment le bureau, tandis que la mère ramena son fils près d'elle avec douceur.
– C'est Lucretzia qui va me tuer ? enchaîna faiblement Edmund.
– Si seulement tu avais le droit de connaître la vérité, se plaignit Doloresse d'un air accablé. Mais tu ne sais point garder un secret...
– Je ne dois rien dire à Lucina, constata Edmund en dévisageant timidement son impressionnante mère. Est-ce qu'on fait ça pour le bien ? Je ne veux pas être un méchant...
Doloresse se contente de poser sa main droite sur l'épaule de son fils et de le regarder droit dans les yeux. Son allure sombre, son ton grave, rien ne permit au petit d'avoir la réponse qu'il souhaitait.
Jamais Edmund n'avait vu Velcane si en colère que ce jour-là. Lucina était très mal en point, son corps était allongé, inconscient, sur le brancard de Sir Azriel.
– Vous pensez qu'elle a une chance de survivre à Ylisse, maître ? demanda furieusement le jeune garçon.
– Entre ta colère, sa peur et sa témérité, je ne donne pas cher de votre peau à tous les trois, grogna Icharion.
– On va y mourir, je ne veux pas... je ne veux pas y aller, pas qu'on nous fasse du mal ! hurla Edmund d'une voix couverte par les pleurs.
– Lucina avait raison, assura Velcane avec rage, mais nous n'avons pas le choix ! cria-t-il en cognant son poing dans le mur.
– Abrahame, Lucretzia, Doloresse, ils chercheront tous à exploiter vos pouvoirs, parce qu'ils existent ! gronda Azriel. C'est à vous de les découvrir et d'en tirer le meilleur, mais surtout, de choisir quelle cause vous voulez qu'ils servent.
Déchiré par les larmes, Edmund hurla de désespoir, sa rage et sa peur étaient tels que son Dji se matérialisa instantanément autour de lui. Sans attendre, Icharion balaya son petit-fils d'un revers de canne.
– Tu dois te ressaisir, ordonna-t-il d'un ton strict.
– Il a raison, intervint Lucina qu'il s'était miraculeusement relevé. Nous devons aller à Ylisse, ne serait-ce que pour en apprendre plus sur nous et nos pouvoirs...
– Je t'en prie, coupa sèchement son frère.
– Je ne renoncerai pas à mon rêve, même si mon Dji me tue à petit feu. J'ignore ce qui t'anime, mais je sais que tu le découvriras à l'académie, acheva la jeune file avec détermination.
– Je veux seulement réussir ma vie, qu'elle soit ici ou là-bas.
Tous se tournèrent vers Edmund, toujours en pleine session de sanglots. Tout le monde était d'accord sur le fait que pour qu'il progresse, il fallait qu'il passe par Ylisse, même s'il n'en avait pas le niveau. Qu'importe si cela devait le tuer, c'était entre lui et son destin. Tout ce qu'Edmund voulait, c'était satisfaire ses amis et ne pas être une honte pour sa famille. Pour cela, il lui fallait moins pleurer.
Lucretzia se précipita à la vitesse de l'éclair vers l'infirmerie. Il lui fallait obtenir des informations de la part de Robin, mais ce qu'elle découvrit, la statufia. Daræn était déjà au chevet de son frère, avec un Abrahame discrètement posé derrière elle.
– Qui t'a fait ça ? Tu dois me le dire, je vais le tuer ! gronda la sœur avec une colère infinie.
– C'est pas important, j'ai eu ce que je voulais, répondit Robin de sa douce voix enfantine.
– Bordel Robin ! En hurlant, la jeune fille eut une importante migraine qui la mit à terre, le livre, murmura-t-elle.
– Tu veux régner sur Ylisse, prouver que tu es la meilleure, intervint Abrahame avec délicatesse, clouant la Sorcière sur place. Tu en as le potentiel, tu peux être la numéro un, mais pour cela, tu dois résister aux forces du mal, expliqua-t-il avec douceur. L'humain a cette étonnante capacité à éluder les rivalités, lorsque vient le moment de se liguer face à un ennemi commun.
– Personne ne m'aime, et vous voulez que je devienne l'ennemi de la classe ? Pourquoi ? répliqua sèchement la fillette.
– Ton frère saura t'expliquer, conclut simplement le Directeur. À toi de voir si tu préfères la puissance ou tes insignifiants camarades, mais sache que ce ne sont pas eux qui font rendre son prestige à ton nom.
Daræn se tourna vers Robin, son visage pantois en disait long, elle n'avait rien pipé de ce qu'il venait de se passer. Lucretzia ne se fit pas voir, mais ce n'était pas le moment d'interroger Robin. Que préparait Abrahame ? Que voulait-il dire lorsqu'il invita Daræn à se liguer contre sa classe ? C'était bien là le genre de méthode que la Pupille haïssait et qui lui donnait envie de voir cet homme déchu, tomber de son piédestal. Si elle était à la tête d'Ylisse, ce genre de pratique n'aurait pas cours. Lucretzia se mit à rêver du jour où son plan fonctionnerait et où Abrahame tomberait pour ses crimes moraux.
Robin Edamonde en tenue civile :
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro