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33) Solitude nocturne

Jusque-là, Lucina n'avait pas réalisé à quel point les obstacles entre elle et son rêve étaient nombreux. Tout d'abord, il y avait la majorité de ses dix-nef, camarades de classe qui avaient un dangereux esprit de compétition. Il y avait également l'interdiction mondiale de la Sorcellerie, ce qui permettait aisément à la Régence de s'approprier ce savoir et le garder pour elle. Jamais les politiques n'allaient la laisser mettre le bordel dans leur parfait petit équilibre.

Si l jeune fille voulait espérer sortir et rester libre, il lui fallait d'abord comprendre les intentions de ses camarades et des adultes. Tout le monde à Ylisse semblait se cacher derrière une forme étrange d'altruisme, comme s'ils se passaient le mot pour s'entraider, mais tout en restant au-dessus. Iñigo en était le parfait exemple. Il avait pris Davnick sous son aile, mais lui marchait dessus à la moindre occasion pour persister dans la lumière. Sauf qu'en dehors de ça, il donnait l'illusion de vouloir le bien des autres, à les conseiller pour les pousser à se dépasser. Sans doute pour un intérêt personnel.

Daræn avait le même genre de double personnalité. En classe, elle ne baissait jamais la main. Toujours à donner les bonnes réponses et à corriger les erreurs des autres. Bien souvent, c'était une tout autre fille. Celle-ci ne jurait que par la Sorcellerie et la puissance. Son rêve : écraser ses pairs et asseoir sa supériorité sur ses camarades.

Ses deux amis, Edmund et Velcane commençaient même à rentrer dans cette idée de perfection au détriment des autres. Enfin, c'était ce que Lucina croyait. Son frère avait encore de l'espoir dans le regard, celui d'aider son ami à progresser et à moins craindre ses pouvoirs. C'est dans cette optique qu'il alla quémander l'aide de Séphyra. Malheureusement, celle-ci ne put rien pour lui. Elle avait elle-même du mal à gérer et à comprendre son propre Dji. Lorsque Velcane s'éloigna d'elle, son regard changea, son dépit s'accentua.

Avoir envie de tuer son adversaire. Était-ce vraiment ce qu'Ylisse voulait et devait enseigner à ces jeunes esprits fragiles ? Pour une minorité l'ayant compris, c'était une pensée inacceptable, même en temps de guerre. Le trio d'Arcadia, le seul ayant acquis la capacité des intentions, ne souhaitait pas la posséder. Désirer gravement blesser, voir mortellement, son ami par simple volonté de développer ses pouvoirs était une bien horrible idée. Il fallait que Lucina trouve un autre moyen, c'était la seule solution pour aider Edmund dans sa dépression.


Tandis que ses amis s'interrogeaient sur les limites de leurs Dji, Edmund errait seul dans l'académie. Il traîna dans les couloirs jusqu'à ce que la nuit tombe. Ne pas se faire remarquer releva du miracle. En même temps, qui remarquerait un garçon aussi insignifiant et pleurnichard ? Il avait passé la journée à s'interroger sur son Dji et sa place dans ce monde. Depuis tout petit, on ne faisait que lui aboyer dessus pour qu'il progresse et grandisse.

D'aussi loin qu'il se souvienne, ses pouvoirs ont toujours été instables et effrayants. Le garçon avait aujourd'hui compris que la source de ce problème résidait dans sa peur. Mais comme ne pas craindre une chose interdite et dangereuse ? Pour progresser, il devait souhaiter du mal à ses amis, la dernière chose qu'il voulait. Et s'il devait se souhaiter du mal pour utiliser son pouvoir sur lui-même ? Certes, libérer son aura devenait plus simple, mais la contrôler était une autre paire de manches. De toute façon, tout ceci ne servait à rien. Personne ne le considérait comme digne d'être à Ylisse, lui le premier. Edmund n'était ici que parce que sa mère en était la Sous-directrice.

Lors de sa balade nocturne, le petit timide passa non loin de la chambre des Ambassadeurs Telrion et Valèra. C'est sur cette dernière qu'il tomba en descendant les escaliers pour regagner son dortoir. La jeune femme le regarda avec un manque de compassion si fort, qu'on pouvait se demander si elle avait un cœur.

– Je peux te poser une question ? demanda-t-il faiblement.

– J'imagine que je n'ai pas le choix, répliqua Valèra en soupirant.

– Tout le monde semble te détester, mais tu, tu t'en fiches, comment tu fais ? Ça ne te blesse pas ?

Vexée, Valèra toisa à nouveau ce jeune insolent, mais l'invita quand même à s'asseoir. Sans doute cela allait-il remonter son karma. Elle lui expliqua alors que grandir, c'était avant tout comprendre qui on est vraiment. Si on passe son temps à plaire aux autres, on ne vit pas. Pour elle, c'était simple. Ses parents ne lui ont jamais donné d'amour et son frère la détestait. Visiblement, Edmund était dans le même cas.

– Visiblement, ta mère te pose des exigences impossibles, comme la mienne. Sauf que moi, j'ai appris très tôt à l'envoyer paître. La satisfaire pour récolter du mépris, très peu pour moi. Aujourd'hui, je nourris mes propres objectifs. Mes amis et Telrion m'aiment, c'est tout ce qui compte, raconta froidement l'Ambassadrice.

Edmund lui demanda alors si Valèra ne craignait pas de ne plus être aimé par sa mère ou si elle avait peur que celle-ci lui fasse du mal. Très calmement, Valèra lui répondit simplement que cette femme ne l'avait jamais aimé et qu'elle ne comptait plus les fois où elle avait fini dans un mur, les os brisés. Le jeune garçon fut terrorisé par ce discours. C'est une vie qu'il ne serait jamais prêt à vivre.

Valèra sentit toute la détresse du petit. Silencieusement, elle se leva et jeta Edmund dans les escaliers du manoir. Son corps dégringola les marches avant de violemment atterrir au rez-de-chaussée et de se mettre à sangloter. Voyant l'état pitoyable du garçon, Valèra tendit son bras pour le soigner.

– Tu n'as gagné qu'un mauvais souvenir, cracha-t-elle fermement. Tout le monde te dit que ta place est à Ylisse, mais il est temps que tu te demandes ce que TOI, tu veux, acheva-t-elle en toisant de toute sa hauteur le corps sanglotant d'Edmund.


Même si Valèra avait soigné sa bêtise, lorsque Edmund se réveilla, il eut l'étrange sensation d'avoir mal dans tous ses muscles. En ouvrant les yeux, il s'étonna de ne voir personne dans sa chambre. Son sentiment de malaise s'aggrava lorsqu'il ne trouva personne à son étage, ni dans le parc. Il faisait grand jour et les cours avaient visiblement déjà commencé. Il était en retard !

Sans attendre, le jeune garçon se précipita en quatrième vitesse dans le manoir et défonça presque la porte de la pauvre Hopes. Le fracas provoqué par son élève lui fit faire un bon de quasiment trois mètres et tomber à la renverse.

– Être en retard est déjà bien assez humiliant, inutile de se donner davantage en spectacle, commenta la Professeure en se relevant. Au fait, voilà votre devoir, malheureusement, ce n'est pas bon.

– Quoi ? J'ai échoué ? s'étonna le jeune garçon en recevant délicatement sa copie.

– Comme je vous le disais, la meilleure note revient à Lucina, nous allons donc nous servir de son travail pour comprendre vos erreurs.

Lentement, Edmund tourna la tête vers son amie qui lui adressa un minuscule sourire gêné. Son cœur se mit à battre la chamade, il sentit son Dji s'affoler au fond de lui, mais le retint. Il n'avait qu'une envie, baffer Lucina. Pourquoi ressentait-il autant de négativité tout d'un coup ? Ce comportement ne lui ressemblait pas. Dépité et dégoûté de lui-même, Edmund alla s'asseoir.

À une table de lui, se trouvait Daræn Edamonde, celle-ci avait un regard tout aussi assassin que le sien. Son envie de meurtre traversa toute la salle. La jeune intello semblait à deux doigts de manger sa copie tellement elle enrageait de la réussite de Lucina. Edmund ne vouait en rien lui ressembler. La voir ainsi le calma tout de suite. Après la classe, Velcane vint le retrouver dans une optique de réconfort.

– On dirait que tu as des envies de meurtre, tu ne serais quand même pas jaloux de Lucina ?

– Non... Enfin... Elle n'a jamais travaillé en cours, ça fait bizarre de la voir réussir, se défendit maladroitement le timide.

– C'est clair, mais c'est une bonne chose, au moins, ça lui plaît et elle ne risque pas de nous abandonner en se faisant renvoyer.

Edmund essaya de voir les choses sous cet angle positif. Emiliana le rejoignit. Elle faisait constamment la gueule, n'avait pas envie de parler, mais venait passer tout son temps près de lui. Edmund ne savait pas si cette relation lui convenait, sa camarade était compliquée, mais elle lui donnait du réconfort, alors il s'en contentait.


Entre deux cours, ils croisèrent la route de l'impressionnant Telrion. Edmund voulut se placer entre lui et Emiliana, mais l'Ambassadeur le dégagea sans difficulté.

– C'est pas un peu triste qu'on ne se voit plus ? À l'époque, on passait tout notre temps ensemble, dit-il suavement en se collant dangereusement à la petite.

– Je suis étudiante maintenant, en plus de mon entraînement, je n'ai plus une minute pour voir ta sale face de...

Telrion lui choppa les joues et la plaqua fermement contre le mur. Tout en murmurant délicatement, il assura qu'Emiliana ne pouvait se passer de lui et qu'il lui manquait terriblement. Au vu du visage enragé de son interlocutrice, Telrion se fourvoyait.

– Laisse-la tranquille, ordonna Edmund en se jetant sur la brute.

– On t'a sonné les cloches toi ? gueula Telrion en jetant un sort pour violemment repousser le chétif Edmund.

Avant de partir, il tapota délicatement la tête d'Emiliana et cracha aux pieds de son ami. Il les laissa ainsi et s'éloigna en ricanant.

À chaque fois qu'Edmund avait croisé la route de Telrion Wilcar, c'était lorsqu'il faisait chier Emiliana. C'était l'Ambassadeur d'Ylisse, son rôle était d'assurer la sécurité des étudiants et de représenter l'académie au-delà de ses grilles. Sauf que c'était la pire personne pour ce rôle. Telrion était un connard qui faisait vivre un enfer aux plus faibles, comme Edmund et Emiliana.


Toujours en train de ruminer seul sa colère dans le manoir fermé, le jeune timide tenta d'aller retrouver Valèra. À ses yeux, elle ne valait pas mieux que son petit copain, mais c'était présenté sous un jour positif la veille. Peut-être serait-elle encore de bon conseil, il espérait juste ne pas une nouvelle fois se faire jeter dans les escaliers.

Comme lui, l'Ambassadrice faisait une balade nocturne dans le vide manoir Ylisse. L'endroit semblait encore plus magique lorsqu'il n'y avait personne à l'intérieur. En le voyant, Valèra souffla et tenta de bifurquer de sa route, mais se fit interpeller.

- Je vais vraiment finir par te coller une retenue si tu continues à me casser les pieds la nuit, dédaigna la jeune femme.

Edmund savait qu'il n'aurait pas dû revenir, il s'excusa faiblement, baissa la tête et commença à repartir, mais Valèra l'arrêta avec mépris et l'invita à parler, après tout, elle était là pour ça, même si cela semblait fortement la soûler.

– Tu veux me parler de Telrion, j'imagine. Tu sais, je ne peux rien faire. Cette année, il fait cela sous les yeux indiscrets, sans preuve ni répétition, on ne peut agir, reprit-elle d'un ton presque désolé.

– Oui, enfin, ça, je le sais, c'est juste que... En fait, je ressens des choses, des émotions que je n'aime pas. J'ai l'impression de devenir une mauvaise personne, jalouse et négative... J'ai peur...

– Bienvenue dans l'adolescence, chouchou, répondit simplement Valèra en essayant de tourner les talons.

– Parfois, je me dis que ma vie serait plus simple si j'étais un méchant... Un gars comme toi, qui n'hésite pas à jeter un enfant dans l'escalier. J'aurais peut-être moins peur de blesser mes amis...

– Écoute mon petit, c'est la vie qui te forge, si tu es un poltron, c'est qu'il y a une raison ! Regarde Emiliana, quatre ans que Telrion la harcèle et elle est encore là, prête à se battre pour le tuer.

– Pourquoi est-ce que tu ne l'aides pas ? Tu en as le pouvoir ! supplia Edmund, presque désemparé.

– Ce n'est pas mon combat, j'ai mes propres objectifs concernant Telrion, répliqua Valèra avec une froideur désespérée.

– Parfois, la vie nous pousse à faire des choix dénués de logique. Mais sache, Edmund, que la trame du temps sait ce qu'elle fait. Il existe mille et une entrave à la situation d'Emiliana, expliqua délicatement Harlace, apparu derrière ses élèves. Que ce soit les lois de ce monde, les volontés des plus puissants, ou juste celle du Temps. Dans un monde parfait, Emiliana n'aurait pas à subir cela pour grandir, mais il le faut. Si tu t'en sens le courage, aide-là. Cela pourrait même devenir ton objectif qui perfectionnera ton Dji.

Edmund n'avait jamais vu les choses sous cet angle. Jusque-là, il voyait Telrion comme une montagne impossible à gravir. Mais peut-être n'était-il pas si fort et pouvait être vaincu. Et s'il s'entraînait dans l'optique de le vaincre ? Une très mauvaise idée en somme, il allait forcément échouer et se faire démolir par l'Ambassadeur.

– Edmund, ne doute jamais de tes amis, Lucina, Velcane ou Emiliana. Tu ne sais pas où est ta place, mais tu as du cœur, et tu peux les aider grâce à cela, il te faut simplement la volonté.

– Mais... J'ai peur de les trahir... assura-t-il en pleurant.

Avec un grand sourire, Harlace lui demanda de venir avec lui. Le Professeur amena son élève dans sa salle de classe où se trouvait Nynphalda. Celle-ci avait un ventre presque à terme et une condition physique encore plus amoindrie.

– Peux-tu, s'il te plaît, expliquer à ce jeune garçon la délicate situation dans laquelle nous nous trouvons, demanda très posément Harlace sans même regarder son interlocutrice.

– Comme tu le vois, je suis enceinte, mais j'ai surtout trahi Harlace. Il n'a qu'une envie, me voir morte, mais il me garde en vie pour notre enfant, expliqua faiblement la jeune femme. C'est un homme bon, le meilleur que j'ai rencontré. Mais, s'il en a l'occasion, il me tuera, parce que je ne mérite que ça. Nous possédons tous des failles, parfois bien ténébreuses, mais cela ne nous empêche pas d'agir pour le bien commun, celui qui rendra ce monde merveilleux, un jour...

Edmund commençait enfin à comprendre. Mais sa perception de la vie allait de nouveau être mise à mal, en effet, Doloresse déboula dans la salle en embarquant fermement son fils avec elle.


Doloresse amena son fils dans un des coins détente du manoir, près d'une des fenêtres. Il n'y avait qu'un très faible rayon d'astre pour éclairer le sombre visage de cette mère.

– Tu es contrarié, par de nombreuses choses que tu ne maîtrises pas, je suis là pour en discuter avec toi.

Edmund balbutia, perdit ses mots et finit par énerver sa mère qui frappa un grand coup le sol. Elle insista lourdement pour qu'il lui parle, c'était capital pour qu'il avance. Après hésitation, le fils avoua se sentir seul, triste, apeuré et surtout en colère. Tout autour de lui l'énervait, rien n'allait dans sa vie. Impassible, Doloresse l'écouta sans un mot.

– Est-ce que vous allez me punir, mère ? demanda-t-il faiblement.

– Possible, à toi de voir. Jusqu'où es-tu prêt à aller pour perfectionner ton Dji ?

– Je... Je... Je crois que... Je suis prêt à mourir pour ça... répondit Edmund d'une voix tellement stressée qu'elle perdit toute clarté.

- Voilà ce que je voulais entendre, rétorqua sèchement la mère. Mon entraînement a la réputation d'être pire que la mort. J'accepte de devenir ta Maïtraçe, à la condition que tu consentes à être mon Nawolaÿne, Edmund.

Les yeux du garçon, comme toujours, baignés de larmes, s'illuminèrent. Voilà une opportunité unique à laquelle il ne s'attendait pas. Naturellement, il accepta sans hésiter, même s'il savait que cela allait être un véritable enfer.

– Une dernière chose, tu as dit être prêt à mourir, ajouta Doloresse en faisant quelques pas. Cela, je l'entends, et je l'accepte. Dis-moi, sais-tu ce qu'est l'Autel de pierre, fils ?

Edmund n'avait bien évidemment jamais entendu parler d'une telle chose, mais le ton que prit sa mère lui glaça littéralement le sang. Son regard trahissait tout ce qu'elle pensait. Il sentit que l'offre de sa mère n'était pas gratuite, loin de là. L'Autel de pierre, voilà ce qu'était le prix de son entraînement auprès d'elle. Sans connaître la nature de ce paiement, Edmund accepta. Après tout, sa vie ne valait rien, alors même s'il devait en mourir, il endossa ce rôle de Nawolaÿne dont il avait tant rêvé.

La tenue civile d'Edmund :

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