32) Découvrir ses limites
L'heure tant redoutée du combat entre Edmund et Velcane approchait à grands pas. Juste avant de se rendre dans le gymnase, Lucina alla voir Royé.
– Avec les autres, on a un projet secret de combat, pour aider Edmund. On aurait bien besoin d'un protecteur, je pense que c'est dans tes cordes, minauda la jeune fille d'une voix mielleuse.
Naturellement, l'ego du Prince fut assez flatté pour le mettre en joie. Pour Lucina, il serait prêt à faire n'importe quoi, même si l'optique d'avoir encore plus d'ennuis lui faisait peur. Sous les regards indiscrets d'Iñigo, les deux amis partirent. Le combat avait lieu dans le gymnase secret où s'entraînait quotidiennement Emiliana.
– Qu'est-ce qu'il fait là, lui ? cracha Edmund en dévisageant Royé.
Velcane lui frappa le bras avec son coude avant de lui jeter à son tour un regard noir. Le jeune timide baissa la tête, ce qui énerva Emiliana qui souffla comme un buffle. Les garçons se mirent alors en position, face à face.
– Ne t'inquiète pas, ma présence dans ton esprit n'est là que pour mieux te comprendre, ça n'a rien de dangereux, consola spirituellement Auria en souriant à Edmund.
La Princesse se plaça donc dans un coin de la pièce pour méditer sus la protection d'Emiliana. Quant à Royé et Lucina, ils assuraient les arrières des combattants. Pour l'aider dans son combat, Velcane avait une épée d'entraînement. N'ayant pas de Dji, il lui fallait au moins ça pour se protéger de la magie d'Edmund.
Son regard avait changé, c'était subtil, mais il avait gagné en confiance, ce que remarquèrent ses vieux amis. Edmund ferma alors les yeux et libéra une vive source de lumière au niveau de sa poitrine. De légers filaments d'aura entrelacèrent ses bras avant d'envelopper ses mains, tends face à son adversaire. Ce beau spectacle ne payait pas de mine, mais l'énergie dégagée était suffisante pour qu'un vent vienne sauvagement faire voler le manteau et les cheveux du Sorcier. D'un coup, ses yeux s'ouvrirent, libérant toute sa brillante détermination.
Un délicat, mais ferme raclement de gorge interrompit instantanément l'affrontement entre les garçons.
– Lucretzia et Harlace son derrière nous, affirma Lucina avec un dégoût appuyé.
– Je vois que ta capacité de détection fonctionne parfaitement, ce qui n'est pas le cas de ton respect pour le règlement, répliqua la Pupille.
– Les adultes posent trop de questions, le vieil Ellius aurait averti Abrahame si on lui avait demandé sa salle, ajouta subitement Emiliana.
– Je vois, je veux bien vous laisser vous battre, à condition que vous me laissiez étudier vos Djis, rétorqua Lucretzia.
Les jeunes se jetèrent des regards en coin. Lucina toisa la Pupille, tandis qu'Harlace semblait déçu de voir Royé et Auria ici. Après une brève concertation, Edmund et Velcane acceptèrent le compromis.
Les adultes se placèrent donc en hauteur, en simples spectateurs du combat. Edmund répété le même schéma, mais avec, cette fois, un regard considérablement plus féroce. Cette vision déstabilisa Velcane une seconde, qui ne vit même pas son ami l'attaquer. Il eut à peine le temps de cabrioler pour esquiver. Le jeune timide observa ses mains, encore brillantes, avec fierté. C'en était presque attendrissant de le voir s'émerveiller d'une prouesse si basique.
Comme attendu, l'affrontement entre ces deux garçons au faible Dji était soporifique. Cela ressemblait à des enfants qui apprenaient ensemble à babiller plus qu'à des ados en pleine possession de leurs capacités magiques. Lucina se rendit enfin compte du niveau qui la séparait de ses amis, c'était lunaire.
– Il utilise les intentions, c'est ce qu'on a appris ensemble, constata-t-elle. C'est sans doute ce que voulait Doloresse lors de ma punition, forcer son fils à m'attaquer avec sa haine.
– Tu penses qu'il vous en veut sincèrement ? questionna Royé.
Lucina ne s'était pas réellement posé la question jusque-là. Ce qu'elle ressentait du Dji d'Edmund l'inquiétait, sa détermination à vaincre était grande, comme elle ne l'avait jamais été auparavant. Le plus surprenant, c'est que son Dji ne défaillait pas. Venait-elle de trouver le grand secret de la Sorcellerie ? De son côté, Velcane parait les sorts d'Edmund ou bondissait pour les esquiver, ce qui devenait lassant, pour ne pas dire énervant.
– Il ne me laisse pas le temps de me concentrer sur mon Dji. Je veux me protéger et riposter, mais je ne sens rien. Comment font-ils, les autres ? se demanda le jeune garçon avec agacement.
– C'est bon là, tu maîtrises l'attaque de base, maintenant, fais varier ton Dji ! ordonna sévèrement Emiliana.
Cet ordre rappela à Edmund les durs encouragements d'Icharion et de Doloresse. Depuis tout petit, on lui aboyait dessus, c'était infernal. Aujourd'hui, il pouvait s'entraîner comme il le voulait, une occasion de briller qu'il ne fallait pas manquer. Velcane n'avait rien de passionnant, il était grand temps de franchir une étape et de tenter autre chose. Après tout, ce combat devait aussi l'aider lui.
Maîtriser le sort n'était qu'une étape parmi tant d'autre dans leur formation au Dji. Edmund était peureux, il lui fallait donc apprendre à se défendre. Fermement, il ordonna à Velcane de venir le frapper avec son épée. Surpris, l'adversaire accepta etn fendit sur son ami. Jamais il n'aurait cru que cela faisait aussi peur. Edmund tendit son bras et imagina de toutes ses forces un bouclier autour de lui.
Son sortilège se créa, mais son bras tremblait dangereusement. La façon dont la magie se formait n'avait rien de naturel. Elle était trop brillante, trop instable. Ce qui devait arriver arriva, au moment où l'arme de Velcane toucha le bouclier d'Edmund, celui-ci explosa, balayant Emiliana et Auria contre le mur. Lucina eut juste le temps de dresser une protection, mais Royé résista à la seule force de ses bras. Le prince jeta un inquiet regard à son amie qui essuya fièrement son nez plein de sang.
Le choc passé, Lucina et Velcane se jetèrent sur leur ami, étendu au sol et sanglotant comme un bébé.
– Edmund, ce n'est pas grave, tu as quand même réussi un immense exploit ce soir, complimenta sincèrement Velcane.
– Mais c'est pas ce que je voulais, je vous ai tous blessé, assura le jeune pleurnichard.
– Exagère pas non plus, on a juste été soufflé, rien de dramatique, rétorqua sèchement Emiliana.
Velcane abonda dans le sens de sa camarade. Lui, qui pensait Edmund dangereux, se vit bien bête lorsque, devant le fait accompli, il se rendit compte que sa magie n'était impressionnante que visuellement et sans réel danger, prise de plein fouet.
Auria se jeta à genoux devant son camarade et le fixa pendant une bonne seconde avant de l'étreindre sincèrement. Lucina et Royé lui adressèrent un large sourire et Velcane le regardait tendrement, ce qui apaisa quelque peu son cœur.
– Tous les trois, veuillez me suivre dans mon bureau, intima délicatement Lucretzia en prenant les combattants et Auria.
Dans son bureau, Lucretzia fut contrainte de demander à Auria ce qu'elle avait vu dans la tête d'Edmund. La Princesse ne parlait vraiment pas, ce qui posa un gros problème. Il fallait que la Pupille s'occupe également du mutisme de la petite, mais pour l'instant, le Dji défectueux de leur camarade était la priorité.
– Auria, tu es une télépathe, révéla Lucretzia, avec moi, ton secret est bien gardé, tu dois impérativement me dire ce que tu as vu dans la tête d'Edmund.
La jeune fille regarda tristement Velcane, qui approuva d'un signe de tête. Edmund, qui avait bien évidemment eu droit à un rapport en amont, accepta aussi. C'est alors qu'Auria prit les mains de Lucretzia et lui communiqua ses pensées.
– Vous me dites la vérité, même si vos intentions sont floues, je vous fais confiance, exprima doucement la jeune Princesse. Edmund est en colère, il se sent seul et incompris.
Auria et Lucretzia restèrent quasiment deux minutes face à face à se regarder dans le blanc des yeux, ce qui était insoutenable pour les garçons. Edmund tremblait encore en fixant ses mains, quant à Velcane, il serra le poing en lui jetant un sombre regard.
– Quant à toi, repris Lucretzia en se tournant enfin vers Velcane, je ressens ta puissance, elle existe, tout au fond de toi, révéla-t-elle en posant ses doigts sur la poitrine de son élève.
Une vive lumière se mit alors à briller. Velcane ressentit quelque chose de fort étrange, une sensation inconnue, mais très agréable. C'était comme si son cœur était nimbé de lumière. Il se sentait entouré d'une douce chaleur. C'était un sentiment puissant, presque l'inverse de ce qu'il ressentit lors du rite avec le Delta Démonice.
– C'est... Mon Dji ?
– Effectivement, mais il est, comme prisonnier, enfermé au fond de toi. Avec du temps, tu devrais pouvoir le libérer.
Estomaquer, Velcane fit un pas en arrière, tandis que Lucretzia serra le poing en lui souriant amicalement.
– Et si je n'y arrive jamais ? demanda faiblement le jeune garçon.
– Ta place est à Ylisse, ne laisse jamais personne en douter. Tu accompliras de grandes choses, avec ou sans Sorcellerie, acheva péremptoirement la Pupille.
Il se faisait tard, il était temps pour les jeunes de retourner dans leur dortoir. Une fois seule, Lucretzia desserra son poing, dévoila un petit cristal noir qu'elle regarda sournoisement avant de le maintenir fermement dans sa main.
Les six amis rejoignirent leur dortoir tout en s'interrogeant sur leur Dji respectif. Velcane était clairement le plus perturbé du groupe, qui possédait des pouvoirs qu'il ne pouvait pas utiliser. Délicatement, Auria le rassura en lui faisant comprendre qu'elle allait l'aider. Raidement, une imposante carrure se dresse devant eux. C'était celle de Davnick, nouvellement élu chef d'étage.
– Il faut toujours que ce soient les mêmes qui attirent des ennuis à la classe, commenta-t-il mauvaisement. Vous êtes parmi les meilleurs, mais votre comportement fait honte à vos rangs. Séphyra a raison, il y a trop de privilèges à Ylisse.
Velcane soupira sauvagement et le dévisagea. Il était peut-être chef, mais ce n'était qu'un titre honorifique pour maintenir la paix dans la classe la nuit. Tout ce qu'ils avaient fait, c'était de s'entraîner, ce que tout le monde pouvait faire. Davnick n'avait aucun droit de les dénoncer pour ce qu'il se passait hors de ce bâtiment.
Son expression choquée indiqua à Lucina que ce n'était pas lui qui avait averti la Pupille. Mais alors qui ? Une question intéressante à laquelle personne n'alla répondre, puisqu'il fallait d'abord découvrir leurs limites magiques.
– C'est quoi son problème ? demanda curieusement Royé.
– Comme les autres, il est obnubilé par a compétition, on n'en a pas l'air, mais elle est rude à Ylisse, expliqua sèchement Emiliana. Chacun ici nourri un but précis, qui lui demande d'écraser ses camarades pour être le meilleur.
– C'est un système horrible et inégalitaire, cracha Velcane.
– J'imagine qu'il existe pour nous pousser à notre maximum, répliqua doucement Lucina. Je serai curieuse de savoir ce que ces trois-là complotent, dit-elle en regardant Iñigo, Davnick et Robin Edamonde.
– J'aime être discret, je ne veux pas attirer l'attention sur moi, même si on me trouve extravaguant, expliqua Davnick au Prince.
Iñigo haussa une épaule tout en affichant un sourire narquois. Juste après, il se tourna vers Robin, qui campait une étrange position dans son dos. Le jeune Sorcier était accroupi, capuche sur la tête, avec les mains jointes devant son visage.
– J'espère que tu sais ce que tu fais, lança le Prince.
– Non, mais nous avons le même objectif, répondit Robin Edamonde d'une douce voix aiguë.
– Comprendre le Dji de tes rivaux pour que ta sœur les écrase par sa supériorité, se moqua Iñigo. Vous, les Edamonde, vous n'êtes plus que des insectes sans importance.
Robin se leva d'un bond ferme et se mit à sévèrement dévisager son interlocuteur, qui recula d'un pas assuré. De son côté, Davnick déglutit avant de sentir une goutte couler le long de sa tempe. Le jeune Edamonde fixa le prince dans les yeux avant de jeter un subtil regard à Lucina, qui les épiait de loin.
– Bienvenue dans la cour des grands, j'espère que tu es prêt à briller à mes côtés, assura Iñigo à son géant camarade.
– Je ne suis qu'un personnage secondaire, même dans ma propre vie. Mais pour toi, Iñigo, je suis prêt à faire un effort.
Ravi, le Prince l'emmena faire un tour dehors, toujours sur les regards intrigués de Lucina.
Lucina fut contrainte de retrouver Dame Lucretzia aux aurores. C'était la condition pour ne pas prolonger sa punition auprès d'Aldo. Une fois face à la Pupille, la jeune fille prit un air froid et demanda :
– C'est quoi vos intentions ? Pourquoi est-ce que vous nous aidez comme ça ?
– C'est mon rôle, répondit sincèrement la dame. De plus, je ne supporte pas de vous voir si mal. Edmund est triste, Velcane ne peut pas utiliser son Dji, le tien te blesse, Auria ne parle pas et Robin s'est renfermé sur lui-même.
– C'est lui qui nous a balancés, assura Lucina.
Lucretzia ne répondit pas, un simple petit rictus sur son visage suffit pour que la curieuse comprenne la vérité. Tout ce qu'elle voulait, c'était savoir pourquoi. Visiblement, tout le monde était altruiste à Ylisse, mais les méthodes employées étaient bien catastrophiques.
C'est alors qu'avec un grand sourire, Lucretzia demanda à son élève pourquoi ils étaient aussi libres à Ylisse. Pour Lucina, c'était simple : l'Asile Scolastique, une loi qui permettait à l'académie d'emmerder le gouvernement mondial. Ceci était en partie vrai. En réalité, c'était la Régence elle-même qui avait mis en place ce système, mais il n'était pas sans contreparties. La première était d'étudier le Dji et la Sorcellerie, toutes ces recherches devaient servir l'autorité. La seconde était de mettre au service d'Yrmoonia les talents magiques des jeunes. Si Ylisse était une académie d'élite, c'était avant tout parce que la seule voie de sortie possible devait servir les intérêts des dirigeants. Apprendre à maîtriser la Sorcellerie pour lutter contre cette dernière. C'était ça, la limite de l'académie.
Lucina ignorait bien évidemment tout ça. Cela provoqua en elle un fort sentiment de rébellion et l'envie de tout foutre en l'air. Même si son rêve était de devenir Iota, sa liberté était encore plus importante à ses yeux. Il était capital qu'elle la préserve. Sur ce, Lucretzia lui réassura que ses intentions n'étaient pas néfastes, comme tous, c'était une femme perdue entre deux mondes qu'elle ne pouvait supporter. Servir la Régence lui était insupportable, mais obligatoire pour garder sa place.
Juste avant de partir, Lucina jeta un rapide coup d'œil au bureau de son interlocutrice et l'interrogea sur ses dernières recherches. Paniquée, Lucretzia répondit que ce n'était rien, simplement d'autres possibilités pour mieux comprendre la Sorcellerie. Évidement, la petite n'en crut rien. Ne pas évoquer clairement l'Autel de pierre rajoutait du mystère à cette affaire. Cela la conforta dans l'idée de découvrir les secrets de cette étrange affaire.
Pour leur cours de Magie, les trois amis d'Arcadia avaient gagné en confiance, surtout Edmund, même si sa peur restait visible. De son côté, Velcane montrait encore des signes de consternation, mais espérait bien progresser rapidement pour rattraper ses camarades.
Encore dépité par le trop grand nombre d'élèves qui ne maîtrisait pas les bases, le Professeur de magie se concentra une nouvelle fois dessus. La simplicité des exercices arrangeait bien les plus faibles, comme Edmund. Celui-ci avait passé la première heure de cours à regarder sa main droite avec inquiétude.
– Voilà à quoi ressemble ton Dji quand tu l'utilises, affirma Auria en tendant un étrange dessin à Edmund.
C'était une énorme boule effrayante, presque sombre. Quand il était actif, il envoyait des sortes de flèches. Tout ce que le timide compris, c'était que sa camarade était une grande artiste. Tout ceci le dépassait, mais peut-être que sa mère en saurait davantage.
– Je ne veux pas blesser mes amis, jamais. Mais pour utiliser mes pouvoirs, je dois me concentrer sur l'idée de les attaquer, pourquoi ?
– La Sorcellerie est mystérieuse. On nous apprend à nous battre à Ylisse. Peut-être n'es-tu pas fait pour ça, consola délicatement Auria en le prenant dans ses bras. Je vois tes rêves et tes aspirations, tout ce que tu souhaites, c'est rester avec tes amis et satisfaire les attentes de ta famille. Je comprends, mais utiliser ton Dji pour de mauvaises raisons ne va pas te rend service, enchaîna la Princesse avec la même bienveillance.
Edmund se demanda alors si renoncer n'était pas la meilleure solution. Auria lui rappela qu'il avait la chance de choisir son destin et que ses seules limites, il se les fixait lui-même. Sans le connaître, la Princesse le savait bien plus libre qu'elle ne se sera jamais. Elle lui interdit de gâcher cette précieuse opportunité.
De nouveau concentré sur le cours d'Ellius, le jeune garçon eut une idée. Alors qu'il s'entraînait seul, il décida de concentrer son Dji dans sa main droite uniquement. Pour cela, il devait oublier sa peur, la faire disparaître en prenant confiance et en respirant lentement.
Au début, tout se passait bien. Son Dji s'échappa de son cœur et traversa progressivement son corps jusqu'à s'échapper de son bras pour l'envelopper d'aura. Edmund souhaita créer une boule d'énergie, ce qu'il parvint à faire. Son pouvoir n'avait rien de dangereux, ce n'était que de la lumière magique qui le recouvrait.
C'est au moment de rendre sa boule solide pour la faire passer dans sa main gauche que sa peur reprit le dessus. Son bras se mit à trembler et son sort explosa. Son Dji se mit à dangereusement s'échapper de sa poitrine, soulevant son corps hurlant de douleur dans les airs. En une fraction de seconde, Ellius protégea sa classe et balaya son élève pour calmer son pouvoir. Le Professeur s'approcha alors d'Edmund, inconscient au sol.
– Ce danger public devrait sérieusement songer à changer de voie, cracha le Professeur avec un sincère dédain.
Velcane fut le seul à se jeter sur son ami pour lui venir en aide.
– Je n'ai pas besoin de toi ! hurla Edmund en se relevant.
– Je t'ai promis de m'entraîner avec toi et progresser à ton rythme, je ne vais pas...
– DÉGAGE ! gueula à nouveau le petit en frappant son ami avec un poing chargé d'aura.
– Vous voulez vous battre ? demanda Ellius en dressant une barrière devant les autres étudiants, alors allez-y !
À cause du coup de son ami, Velcane avait glissé sur plusieurs mètres, ce qui le maintenait à bonne distance de ses autres attaques. Pour la première fois de sa vie, il vit de la rage dans les yeux du jeune timide. L'aura qu'il dégageait était très puissante, ce que le monde notifia, en particulier Iñigo.
Edmund paraissait enrager, il créa une lame horizontale, puis une deuxième avant d'en envoyer une troisième verticale. Velcane les esquiva toutes, mais se prit de plein fouet un rayon d'énergie qui l'envoya voler au loin. Son adversaire avait poussé le conseil des intentions un peu trop loin visiblement, sa respiration était presque bestiale et ses yeux, ils ne dégageaient que de la haine. C'est avec cette volonté qu'Edmund lança son attaque ultime qui fendit droit sur son ami qui ne sut que faire.
Le temps sembla considérablement ralentir pour Velcane, qui tendit son bras face à lui. Son cœur devint chaud, c'était agréable. Une vive lumière apparut au niveau de sa poitrine et traversa tout son bras gauche. Arrivée à sa main, un solide rectangle, quasiment invisible, se forma. Le sort d'Edmund frappa de plein fouet cette forme transparente et rebondit suffisamment fort pour expulser dans les airs le Sorcier.
Confus, Velcane se précipita sur son adversaire, assis en sanglot. Toujours en colère, Edmund balaya la main qu'on lui tendit et se releva d'un bond sec. Emiliana, qui se tenait dans le cadre de la porte depuis quelques à peine, se fit bousculer par son camarade pleurnichard.
– J'ai encore échoué ! Pourquoi est-ce que je suis aussi nul ? demanda fortement Edmund.
– J'en sais rien moi, mais j'ai deux options pour toi, répondit sèchement Emiliana. Soit tu meurs, soit tu deviens un méchant.
Edmund écarquilla ses yeux trempés de larmes. Aucune de ces deux options n'avait de sens. Mais Emiliana expliqua. Puisque visiblement, il n'y avait qu'en souhaitant du mal à ses amis qu'il arrivait à être un bon Sorcier, Edmund n'avait qu'à assumer ce côté sombre.
– Mais... Je ne veux pas... devenir un méchant...
Emiliana frappa le mur à quelques millimètres du visage de son ami et le fusilla du regard en grognant férocement.
– Tu es en colère et je ne sais pas pourquoi, en fait, je m'en fous. Mais tu vas devoir bosser dessus ! Désolée de te l'apprendre, mais je ne suis pas la bonne personne pour ça.
C'est ainsi qu'elle le quitta, le laissant seul avec son désespoir et sa tristesse. Edmund s'effondra au sol avant de s'allonger en positon fœtal pour pleurer. Dans ses sanglots, il glissa des excuses à Emiliana, trop loin pour les entendre.
Velcane dans sa tenue d'Ylisse :
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