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27) Un jour léger

Lucina espérait que les dégâts causés par son Dji s'estompent après quelques heures. En prenant sa douche, elle retrouva ses bras corrodés et ses plaques rouges sur son corps. C'est avec l'idée qu'elle représentait un danger pour elle et les autres qu'elle se coucha.

Ces sombres pensées embrasèrent ses rêves qui ne devinrent que flammes et destruction. Les pleurs d'une fillette effrayée qui appelait désespérément sa mère résonnaient dans sa tête. Un homme l'appela ensuite par son prénom, Lucina ! Lucina, c'est à ton tour, répéta inlassablement la voix. Son ton devenant de plus en plus ferme à chaque ordre qu'il donnait.

La jeune fille fut alors réveillée par un énorme choc dans ses côtes et réalisa qu'elle était en cours de Géographie et que l'homme qui l'appelait aussi fermement n'était autre qu'Harlace. Celui-ci lui ordonna de venir présenter son exposé sur la région de son choix. Sa présentation prenait deux formes, ses paroles et les illusions d'Harlace qu'elle lui avait commandé.

Lucina avait choisi les Îles Azures au sud d'Arakon. Deux raisons avaient motivé ce choix. En premier, l'endroit était ce qui rapprochait le plus de l'île idyllique qui hantait ses rêves. La seconde étant qu'il y avait moins d'une centaine d'habitants répartis dans trois petits villages pour un archipel d'une vingtaine de terres. Cela ne demanda donc pas un effort considérable de présentation.

Néanmoins, l'endroit était devenu très prisé des riches commerciales qui s'y étaient établies, de façon saisonnière ou définitive. Les îles étaient toutes magnifiques, discrètes et entourées d'une mère d'un azur profond. Un véritable coin de paradis dans le monde. Harlace écouta son élève et matérialisa ce qu'elle lui avait demandé. Une fois qu'elle eut terminé, il se tourna vers la classe.

– Bien, dites-moi ce que vous retenez de l'exposer de Lucina, demanda le Professeur à ses élèves.

– Sa présentation était trop courte, l'endroit qu'elle a choisi révèle un manque d'implication. Il n'y a rien à dire dessus, expliqua Waydon d'un ton acerbe.

– Je suis d'accord, ces îles n'ont aucune histoire, ou alors Lucina n'a pas bien cherché et cela révèle des lacunes dans sa méthodologie, ajouta Aurline d'un air similaire.

– Ce n'est qu'un premier exposé, intervint Daræn avec douceur. Pour ma part, je l'ai trouvé fluide, cohérent et passionné. On sent que Lucina aime cet endroit, même si sa présentation n'est pas totalement scolaire, elle est sincère.

Lucina ne put s'empêcher de prendre la douceur de Daræn pour de l'hypocrisie. Après tout, elles avaient failli se tuer lors de leur combat.


Pour Harlace, chaque région possédait une histoire, même si celle-ci était celle de la personne qui la racontait. La présentation de Lucina était correcte, mais possédait trop de lacunes pour être considéré comme bonne dans une salle de classe.

– Monsieur, interpella Lucina en levant la main, vous n'aviez pas dit que ce premier exposé servait avant tout à nous faire découvrir les secrets du monde et de la recherche ?

– Effectivement, mais nous restons dans une académie, même si ce système nous déplaît, il me faut certains critères pour vous donner une note, rétorqua tristement le Professeur.

Lucina voulut argumenter et se lancer dans un de ses célèbres débats qui faisaient arrêter les cours, mais Velcane l'en empêcha d'un simple regard. Après la classe, Harlace rappela aux premiers cycles qu'ils étaient conviés à une petite sauterie en fin de journée. Même si ce favoritisme déplacé déplu à certains, tous avaient déjà accepté de venir pour passer un bon moment.

Tous étaient assez emballés à l'idée de se détendre après le rude entraînement. Edmund devait être le seul à ne pas être euphorique à l'idée d'une fête. Son comportement inquiéta Lucina, qui alla fébrilement le voir.

– C'est rien, laisse-moi, cracha le jeune timide en dégageant son ami d'un geste impoli.

– C'est à moi qu'il parle comme ça d'habitude, constata Velcane.

Lucina sentit que son ami était en détresse, mais elle ne savait pas ce qui le tracassait réellement. Malgré tout, elle voulait l'aider et lui remonter le moral par tous les moyens. Edmund était dans cet état depuis l'entraînement. Ce qui était une première, pour lui qui enfermait toujours ses émotions au fond de son cœur.


Pour la première fois, les élèves virent le vieil Ellius à peu près content d'eux. Il commença son cours en expliquant que Royé eut une bonne attitude lors de l'entraînement, tout comme Shana, Théodina, Velcane ou encore Yanon. Le Professeur demanda donc pourquoi eux étaient félicités et pas les autres.

– Nous avons su évaluer nos adversaires, répondit Velcane. Nous avions la possibilité de déclarer forfait n'importe quand nous devions le faire si le combat était top dur. De même, nous avons choisi nos adversaires et fuis ceux qui n'étaient pas de notre niveau, nous avons tous fait preuve de franc-jeu, contrairement à d'autres.

La juste phrase de Velcane visait très clairement Lucina et Daræn, qui s'étaient presque entre-tués lors de leur affrontement. Ellius acquiesça, c'était ça l'objectif recherché avec cet entraînement.

- Dans la vie, dans la guerre, vous n'aurez pas toujours le luxe de choisir qui vous allez affronter. Il est primordial d'évaluer vos chances de gagner avant de vous lancer tête baissée dans un duel.

– N'est-ce pas dangereux de vivre dans la peur des probabilités, demanda soudainement Nalina. Comment progresser en ne choisissant que des combats qu'on a plus de chance de gagner ?

– Dans la précipitation de la guerre, votre atout le plus précieux, c'est votre intégrité physique, répondit simplement Ellius.

Il invita ensuit ses élèves à suivre son entraînement, conseilla à Lucina de ne pas se brûler et à Daræn de ne tuer personne. Tout le monde s'en donna à cœur joie, sauf Edmund qui afficha un visage encore plus grave que celui d'Emiliana. Velcane rejoignit sa partenaire Séphyra avant de sentir une main sur son épaule.

– Circule l'insecte, je crois que Séphyra et moi avons des choses à nous dire, lança Iñigo avec un air malicieux.

– Tu m'as laissé gagné lors de l'entraînement, assura la jeune fille d'un ton froid. Je refuse de croire que le Prince d'Isgarde, le plus puissant d'Ylisse n'ait pas caché un atout de taille dans sa manche.

– Je ne crois pas, répondit le Prince en inspectant sa manche.

Au cours de leur exercice, Séphyra vint à affirmer vouloir être la plus forte de l'académie. Cette phrase fit bien rire Iñigo, il lui rappela que c'était également le rêve de Lucina, Nalina, Daræn et le sien. Séphyra allait avoir un sacré défi si elle comptait suivre cette voie.

Bien qu'elle n'ait pas totalement réussi l'exercice, la jeune fille afficha un très large sourire durant toute la leçon. Iñigo aussi semblait ravi, à tel point qu'il montra un air satisfait à mesure qu'il manipulait l'aura de sa partenaire. Celle-ci avait gagné en puissance et en confiance.


L'entraînement du jour fut très productif. Chacun put véritablement entrer en communion avec sa puissance interne. Après cela, les premiers cycles se rendirent dans la classe d'Harlace pour sa sauterie. Le Professeur s'était servi de son don d'illusion pour que la pièce ressemble à une merveilleuse prairie sous un ciel d'étoiles arc-en-ciel. C'était de toute beauté et détendit même les plus stressés.

Le moment était fort agréable. Il y avait des rafraîchissements, de la nourriture. Harlace se montrait même curieux et bienveillant face à cette nouvelle génération pleine de talent. Il leur apportait l'attention que tous méritaient. Malgré la bonne ambiance, Velcane semblait légèrement déprimé, ce qui attira à lui son enseignant.

Comme à son habitude, le jeune garçon était froid, presque rabat-joie. Aujourd'hui, c'était la soif inextinguible de combat de sa sœur que le préoccupait. Celle-ci commençait à la détruire de l'intérieur et Velcane ne pouvait le supporter. De plus, Edmund tirait pour la première fois une tête d'enterrement couplée à une attitude désagréable.

Même la présence à ses côtés d'Auria ne l'aidait pas à apprécier le moment. Le sujet de conversation qui tournait en boucle dans ses oreilles était le Dji. Tout le monde en parlait, que ce soit en vantant ses progrès ou constatant ses erreurs. Le jeune garçon avait toujours cette bloquante aversion pour le pouvoir, encore plus après le combat de Lucina et son état effrayant.

Auria resta collée à Velcane durant toute la fête. Il n'y avait qu'avec lui qu'elle souriait franchement et se permettait d'être familière, comme en posant sa tête sur son épaule. Velcane tourna la tête et constata une inhabituelle dispute entre Edmund et Lucina.

– C'est étrange qu'Edmund soit contrarié, je ne pensais pas cela possible, notifia Auria d'un ton doux.

– Je sais très bien ce qu'il pense, il se trouve pathétique d'avoir échoué et a peur de ses pouvoirs. Encore plus au vu de l'état de Lucina. Je ne peux pas l'aider, il a raison. Sa place n'est pas à Ylisse.

Auria se releva d'un coup, outré par les dures paroles de Velcane. Comment pouvait-il penser de telles horreurs de son ami ? La Princesse se permit même de lui frapper l'épaule.

– Edmund et moi n'avons jamais su être amis. Il ne voit qu'à travers Lucina, sa puissance et son stupide courage. Moi, je n'aime pas la Sorcellerie et ne suis pas d'accord avec eux. Je n'ai jamais su lui donner la confiance dont il avait besoin, puisque je ne l'ai pas, expliqua le garçon d'un ton fortement accablé.

– Cela ne t'empêche pas d'essayer d'être un bon ami pour lui, conseilla sagement Auria en le poussant à aller lui parler.

– Tu ne peux pas me comprendre, je suis une calamité, j'ai peur de tout, le moindre coup me met à terre. Même ma propre mère pense que je suis un raté ! hurla tristement Edmund sur Lucina.

– On ne va pas commencer le concours du plus malheureux, on s'est promis de progresser ensemble et je vais t'aider, rétorqua l'amie.

– Ton aura t'a brûlé. Ça m'effraie encore plus. Tu ne sais pas ce que ça fait d'avoir peur de blesser tes amis. Même quand tu échoues, tu réussis, parce que tu es Lucina.

Sur ces paroles, Edmund quitta la salle, suivit de près par Emiliana, qui n'avait pas bougé de toute la soirée. Velcane, tout aussi désemparé que sa sœur, alla la rejoindre.

– Je crois qu'il est temps que tu parles à ton ami, conseilla-t-elle d'un ton péremptoire.

– Si seulement je savais quoi lui dire, répliqua-t-il simplement.


Tel un enfant, Edmund se mit à piquer une crise alors qu'il était seul sur le parvis d'Ylisse. À deux doigts de s'arracher les cheveux, il voulut même taper dans le mur avant de se raviser.

– Essaie de m'en coller une, je suis sûre que ça te fera du bien, lança Emiliana d'une voix nonchalante.

Après hésitation et nouvelle confirmation de cette dernière, Edmund se décida à frapper son amie de toutes ses forces. Le coup ne la fit même pas chanceler. Après ce geste, il retomba au sol, désemparé et la main endolorie par le choc. Emiliana s'assied à ses côtés et se mit à fumer un joint de saugéale.

– Comment tu fais ? Pour prendre tout à la légère et n'avoir peur de rien ? demanda Edmund entre deux sanglots.

Emiliana cracha sa délicate fumée et lui jeta un petit regard amusé avant de fixer le crépuscule.

– Depuis que j'ai deux ans, je suis formée à tuer. Je n'ai jamais eu de vraies familles et aujourd'hui, je vis l'enfer à Ylisse. Tout ça me passe au-dessus de la tête, j'ai été assez endurcie pour le supporter.

– Moi aussi, j'ai été formé à la dure, mais depuis toujours, dès qu'on me crie dessus, ça me fait peur...

– De quoi est-ce que tu as peur ? demanda fermement Emiliana en se relavant au-dessus de son camarade.

Edmund ne répondit pas, il bégaya, car il n'avait rien à dire. C'était une drôle de question, bien qu'elle soit pertinente. Certes, il avait peur d'avoir mal, c'en était presque maladif. Mais à chaque fois qu'il a souffert physiquement, ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Au pire, c'était à lui de concentrer son Dji pour atténuer la douleur, il avait la chance d'avoir cette possibilité.

Le timide n'avait pas vu les choses sous cet angle. Le hic étant que tout le monde lui mettait une pression de dingue pour qu'il accomplisse de grands exploits avec ses pouvoirs, qu'il soit un guerrier. Or, ce n'était pas ce qu'il voulait faire. S'il pouvait passer sa vie le plus loin possible du danger, il le ferait sans hésiter. À cette révélation, Emiliana lui frappa la tête en lui hurlant dessus.

– C'est un mensonge ! Je le sais, car si tu voulais vraiment de cette vie merdique, tu ne traînerais pas dans les bottes de Lucina, ni dans les miennes. Tu rêves d'être comme nous, je me trompe ?

Emiliana avait sans doute raison. Mais ne voulait-il pas ressembler à ses amies uniquement parce qu'elles avaient les épaules pour satisfaire les attentes de sa mère ? En pensant à elle, il la fit apparaître devant lui, ce qui lui glaça le sang. À juste titre, car elle lui frappa la tête avec sa lourde canne.

– N'aie pas peur de prendre des coups ! Celui-là ne t'a pas tué, comme celui de Séphyra ! gronda sévèrement la mère en jetant un sale regard. Néanmoins, tu as su vaincre Yanon, même si c'était par accident. Si tu persévères et que tu apprends de ton Dji, je serai peut-être en mesure de t'aider, ajouta Doloresse d'un air plus doux.

Elle passa entre les jeunes en manquant de les écraser avec sa canne et entra bruyamment dans le manoir.


Une fois dans le manoir, Doloresse se dirigea bruyamment jusqu'à la salle de Géographie. La Sous-directrice fit interrompre ce moment de gaieté avec une joie non dissimulée et un sourire sardonique pour Harlace. Cette intervention, qui médusa tout le monde, attira les foudres de Dame Lucretzia, apparut dans le dos de sa collègue.

– Pourquoi venir interrompre un moment de joie méritée ? cracha-t-elle avec animosité. Tu ne crois pas qu'après les rudes moments que les jeunes ont passés, ils ne méritent pas un peu de détente ?

Doloresse se mit à ricaner avec mépris face à la candide colère de sa collègue, qu'elle préféra ignorer dans un premier temps. Elle choisit de se tourner vers le Professeur, qu'elle menaça d'un regard amusé.

– Vous devriez faire plus attention à ce que vous faites entre les murs de ce manoir, Professeur. Je ne suis pas certaine qu'Abrahame approuve ce genre de petites fêtes inappropriées.

– Si Le Directeur à un quelconque problème avec mes méthodes, qu'il vienne me voir, rétorqua l'enseignant.

Harlace gloussa face au ridicule de la situation, tandis que Lucretzia était prête à sortir de ses gonds. Doloresse s'amusait face à cette foule de jeunes qui ne savait plus où se mettre. La Sous-directrice accorda enfin un brin d'attention à sa pathétique collègue.

– Le chien d'Abrahame, n'a-t-il pas un travail qui l'attend sur le parvis du manoir ? Piqua cruellement Doloresse, ou peut-être même, un autel en pierre en a trouvé.

Lucretzia eu un fort mouvement de recul face à cette ultime pique. Le malaise fut tel, qu'elle quitta précipitamment la salle. Dehors, elle laissa totalement exprimer sa panique en se tenant fermement le ventre et la poitrine. Harlace la rejoignit presque aussitôt.

– Comment a-t-elle su ? questionna Lucretzia, complètement retournée et en pleure.

– Je vais régler cette histoire, pendant ce temps, il y a bien deux enfants qui ont besoin de vous dehors, répondit tendrement Harlace en consolant son amie.

S'occuper des jeunes devait bien être la dernière chose qui faisait envie à la Pupille présentement. Mais faire son travail était tout aussi important et lui changerait les idées. Elle alla donc voir Edmund et Emiliana dehors.

De son côté, Harlace alla officiellement mettre fin à sa sympathique fête et suivit Doloresse dans son bureau. Celle-ci s'amusait encore du chaos qu'elle venait de provoquer. Mais la situation ne fit en rien rire le professeur, qui la fusilla d'un grave regard, tandis qu'elle souriait avec satisfaction.

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