1) L'Expédition de Rayda
C'est par une nuit de violente tempête que le capitaine Corvus Warys navigua sur des eaux inexplorées. Une main sur la barre, l'autre tenant un compas, son regard était déterminé à fixer l'horizon. L'eau qui coulait à flots de son chapeau ne l'empêchait pas de maintenir le cap vers l'est.
- Nous ne tiendrons pas longtemps, capitaine ! hurla sa seconde qui peinait à maintenir la voilure en place.
- Nous sommes presque arrivés, répliqua joyeusement Corvus sans détourner le regard de sa destination.
Le tonnerre grondait, les éclaires déchiraient le ciel et de puissantes vagues déferlaient sur le pont, renversant des hommes au passage. Le Prince d'Yrisia roulait et tanguait sous cette voûte noire, sans Lune pour le guider. Chaque ondulation de la mer était plus violente que la précédente et manquait de faire chavirer ce fier vaisseau.
Un cordage de la voile se détacha, forçant un marin à intervenir. L'homme aux courts cheveux mauve se précipita pour tendre son bras vers la voilure qui flottait follement au gré des bourrasques. Ses yeux, de la couleur de sa chevelure, s'illuminèrent et, comme par magie, la corde se retrouva dans sa main. Par le même procédé, il la noua solidement au bastingage. Le marin se tourna vers une jolie femme à la chevelure framboise et lui jeta un regard qu'elle ne put percevoir dans l'obscurité de la nuit tempétueuse.
- Le Capitaine a perdu l'esprit, il nous amène droit vers notre mort, gueula-t-il par-dessus le bruit de la mer déchaînée.
- Tu préfères mourir de la main du Roi ? rétorqua sèchement la femme, qui vint le soutenir au cordage.
Naviguer sur le pont était impossible à cause des vagues qui balayaient les hommes. Le tonnerre couvrait les ordres qu'ils se donnaient. L'homme peina à rejoindre son poste.
Le Prince d'Yrisia tressautait sur les vagues et la bourrasque avait déployé toutes ses voiles empourprées. Warys manœuvrait d'une main de maître et tenait fermement le gouvernail. Rayda, la seconde du navire, vint le rejoindre en gravissant péniblement les marches du gaillard d'arrière. La tâche fut alourdie par la danse frénétique que leur vaisseau effectuait sur la houle.
- Nous allons finir sur des récifs, gronda la frêle jeune femme qui manqua de passer par-dessus bord.
- Nous y sommes, affirma Corvus en affichant un rictus victorieux.
Au loin, un éclair dessina la sombre silhouette d'une île. Le Capitaine gueula à son équipage de fermer les voiles et les écoutilles. Malgré la tempête, il leur fallait jeter l'ancre ici. Sans broncher, les hommes et femmes présents sur le pont s'exécutèrent. En moins de cinq minutes, le Prince d'Yrisia avait mouillé au milieu de l'océan déchaîné.
La tempête se calma quelques instants après que Corvus Warys ait jeté l'ancre. Il réunit une vingtaine d'hommes sur le pont supérieur et ordonna aux autres de prendre du repos. Le Capitaine était assez grand, avec des cheveux azur lui tombant à peine sur les épaules. Son visage était dur, son œil droit avait failli disparaître à cause d'un coup d'épée et ses mains étaient celles d'un homme ayant vécu.
Warys monta sur le bastingage et se tint aux cordes pour déclamer un discours sincère à son équipage. Il leur devait bien la vérité. Cette île n'abritait rien de plus que ce qu'ils connaissaient sur le continent. Ils étaient à la recherche d'un temple d'Yrmooniane, la Déesse de la Lune. En entendant cela, les voix des hommes s'élevèrent pour souligner leur profonde indignation.
- J'ai conscience que ce fut beaucoup de danger pour un simple temple d'Yrmooniane, comme il en existe des milliers sur Arvermoor. Mais celui-ci est particulier, expliqua fermement Corvus. Sauf que celui-ci n'a rien d'ordinaire, c'est la clé de notre sauvetage, le premier maillon de la chaîne de destin que nous devons briser pour sauver nos générations futures, déclara le Capitaine avec ferveur.
Les hommes propagèrent leur étonnement sur Rayda, la seconde du navire. Warys s'engagea à répondre à leurs inquiétudes. Bien que leur destin soit gravé dans le marbre, Corvus Warys s'engagea à changer cela grâce à ce temple. Par acquis de confiance, l'équipage suivit leur Capitaine et s'équipa quand il le demanda. Corvus revêtit alors un plastron d'argent avec une sorte de « Y » en or gravé au centre.
Le Prince d'Yrisia mit trois chaloupes à la mer pour amener le clan d'explorateur vers l'île.
- Ce n'est pas certain que ma vision nous sauve, nous nous reposons sur peu de chose, confia Rayda avec inquiétude.
- Je préfère me fier à une folle prédiction que de mourir pour être ce que la société rejette, grogna Warys à travers sa grosse barbe.
Il mit pied à l'eau et boita jusqu'à la terre en tirant les chaloupes pour qu'elles ne dérivent pas sur la mer. L'île sur laquelle ils accostèrent était composée d'une plage et d'une jungle luxuriante juste après le banc de sable blanc.
- Je n'arrive pas à croire que le Lunisme soit né dans ce genre d'endroit, je croyais que c'était Harmonia notre berceau, dit un homme qui admirait le décor.
- On sait peu de chose sur les limites d'Yrmoonia. C'est pour ça que la Régence refuse qu'on navigue ici, ils préfèrent nous contrôler par l'ignorance, expliqua le Capitaine d'un ton dur.
Il chargea une lourde arbalète sur son dos et ouvrit la marche vers l'entrée de la jungle. Rayda s'empara d'une sorte de torche faite d'un cristal doré, la secoua pour qu'elle illumine leur chemin. La pirate en confia trois autres à ses camarades.
Après une demi-heure à crapahuter dans la jungle, le soleil commençait à poindre à travers les arbres. Corvus posa le pied sur une lourde dalle de pierre. Ils approchaient. Derrière des broussailles, une structure de pierre incrustée dans la montagne. C'était un bâtiment hexagonal avec des alcôves sur les côtés et un étage beaucoup plus petit surplombé d'une voûte d'or et d'une lune sur une pique. De nombreux symboles représentant l'astre ornaient la pierre.
- Voilà donc la première étape de ma vision, murmura Rayda en ouvrant la marche vers l'intérieur.
C'était un édifice religieux très sacré, le piéger aurait été le plus grand sacrilège qu'un homme puisse commettre. L'intérieur se présentait comme une salle à peu près ronde, avec une immense table de pierre au centre. Au fond, une gigantesque statue représentant une femme assise en tailleur, les mains ouvertes vers l'extérieur.
- Regarde-moi sa tenue, un véritable blasphème, lança radicalement un homme à son copain.
En effet, la femme portait un cache-poitrine à franges, ainsi que des bijoux tribaux et une sorte de pagne. Son ventre et sa jambe droite étaient exposés à la vue de tous. Rayda jeta son bras devant elle, dégageant une ouverture dans les jambes de la divinité.
- Ce temple est un leurre pour dissuader les intrus de venir, notre objectif doit forcément être derrière, dit-elle en reprenant son souffle.
- Le voilà le véritable blasphème, lança Warys à son homme qui avait osé parler.
Les explorateurs continuèrent d'avancer et de grimper lentement. Ils finirent par arriver sur une corniche qui surplombait un village en ruine. Les maisons étaient hautes de deux étages et étaient faites de pierre rudimentaire. Toutes étaient placées en lot de huit, séparés par des axes plus ou moins droits. Au fond de la cité, des bâtiments plus importants. Personne n'en crut ses yeux en découvrant pareil endroit.
- C'est une ville-portail, ce que nous cherchons n'est pas sur Arvermoor, affirma Rayda en ouvrant la descente vers le village.
- Une ville hérétique, oui, ajouta l'homme qui s'était déjà plaint de la tenue de la statue.
D'un geste vif et soudain, Corvus balança son bras en arrière, fit jaillir un éclair orange, qui atteignit son compagnon, qui tomba au sol. Un petit nuage de poussière verte, couleur de ses cheveux, quitta son corps et éclata délicatement. Vous l'avez tué ! Assura faiblement l'ami de l'homme qui venait d'être abattu. Corvus grogna si férocement, que personne n'osa piper mot.
La petite troupe arriva dans le village en s'étonnant de tomber sur pareil lieu aux confins de leur monde. Les maisons donnaient l'impression que leurs habitants avaient une certaine technologie.
- Voilà ce que nous cache la Régence, je vomis ces roitelets qui nous gouvernent et nous massacre sans vergogne, cracha durement Corvus.
- C'est beaucoup d'effort pour acheter notre liberté, je trouve enfin, sans vouloir vous offenser, répliqua un membre de l'équipage.
Sauf qu'il ne s'agissait pas simplement de Corvus ou de Rayda, mais du futur. Leur présence ici n'était animée que par une pensée, permettre aux générations futures d'être aussi libres que le sont les dirigeants de ce monde qui répandent l'obscurantisme. Warys exécrait cette inégalité de savoir. Il regarda sa main gauche, tatoué d'un effrayant crâne transpercé d'une épée dont la garde étaient deux ailes de chauve-souris.
Être persécuté jusqu'à la nuit des temps pour n'être qu'un simple Sorcier, était une fatalité qui ne plaisait guère à ce Capitaine. Il fit briller sa main d'une aura azur, la même que sa chevelure. Voilà mon art, celui qui causera ma perte, souligna tristement Corvus.
Un cri déchirant alerta tout le monde, qui se précipita vers l'espèce de place centrale. Le Capitaine Warys tomba des nues en découvrant des dizaines de soldats portant des amures blanc et noir aux bords dorés. Armés d'épées et d'arbalètes, ils venaient de tuer l'un des membres de l'équipage. Sans réfléchir, Corvus et ses hommes se ruèrent dans cette bataille perdue d'avance.
Corvus se défendit comme un beau diable. Il esquiva la majorité des coups d'épée qu'on lui portait et les rendait en tuant. Lorsque sa lame ne pouvait riposter, il faisait jaillir des éclairs azur de sa main et envoyait valser ses ennemis dans le décor.
Rayda effectuait le même schéma. Son frêle corps lui permettait de voler par-dessus ses adversaires et de leur porter des coups mortels dans des endroits insoupçonnés. Rapidement, elle se retrouva acculée, tout comme son Capitaine. Leurs hommes mouraient les uns après les autres. Ce qui n'empêcha pas Corvus de foncer dans le tas et massacrer tout ce qui lui tombait sous la main.
Les soldats en armure arrivaient de tous les côtés. Telle une hydre, chaque tête coupée donnait naissance à deux nouvelles. Malgré ses pouvoirs dévastateurs, Corvus faiblissait. Il lui restait tellement d'ennemis à vaincre pour protéger ses amis et ses idéaux. Ce ne pouvait pas être son destin de mourir ici.
Rayda se défendait admirablement bien face à ses adversaires. C'est Corvus Warys en personne qui lui enseigna l'art de l'épée. Chaque ennemi que la jeune femme tuait ne prenait que trois coups maximum avant de plier. En difficulté, Rayda tenta de tenir les soldats en respect, mais dut lancer son épée en l'air, balayer ses adversaires avec ses pouvoirs et récupérer son arme pour vivement trancher la gorge d'un homme derrière elle.
Après ce qui ressemblait plus à un massacre qu'à une vraie bataille, il ne restait plus que Corvus, Rayda et deux de leurs équipiers. Les quatre étaient à bout de souffle, à lui seul, le capitaine avait annihilé une bonne vingtaine d'homme. Il balança son bras devant lui et balaya une dizaine de soldats avant de tomber lui-même d'épuisement.
– Ce n'est pas le moment de flancher, même s'ils sont nombreux, on peut les vaincre... Il le faut, supplia Rayda, prête à repartir.
– Vous vous croyez assez grands pour défier la Régence Suprême, hurla une ferme voix provenant du ciel.
Un homme qui faisait deux têtes de plus que Corvus fit son apparition. Il avait une longue chevelure de feu et portait une armure rouge et blanc avec le même sceau que celui du Capitaine.
- Ravie de vous revoir, majesté, lança Corvus en essuyant le sang qui coulait de sa bouche.
Sans crier gare, les deux ennemis se lancèrent dans un duel féroce. Le Roi avait une épée et carrure supérieures à celles de Corvus, ce qui n'empêchait pas l'épuisé Capitaine de tenir l'affrontement. De son côté, Rayda tint les hommes de la Régence en respect. Rapidement, elle se retrouva seule face à une trentaine de soldats.
Les lames du Roi et du Capitaine s'entrechoquèrent. La chevelure couleur feue de sa majesté ne le handicapait pas le moins du monde.
– Renonce ! gueula le souverain en portant un coup au visage de son adversaire. Tu ne peux vaincre la Régence, ni te soustraire à ton destin. Nous sommes invincibles et maîtrisons des pans de la Sorcellerie que tu ne soupçonnes même pas.
Corvus se mit à ricaner avec mépris. Très vite, son rire devint hystérique. Épuisé et blessé, aux portes de la mort, il n'avait trouvé que le dédain pour s'en sortir. Vous me faites pitié, Roi Darzio, affirma Warys dans un mauvais ricanement.
Dans un excès de rage, Darzio coupa la main droite de Corvus, qui se servit de sa gauche pour paralyser son ennemi. Il sentit enfin la douleur parcourir ce qui lui restait de bras droit. Il vit une énorme quantité de sang couler sur sa main, inerte au sol. Corvus Warys reçut un carreau d'arbalète dans le cœur et tomba au sol. Toujours en méprisant le Roi de son rire, il tourna lentement la tête vers Rayda.
Cette dernière tomba à genoux en poussant un cri déchirant. Tout son corps s'enveloppa d'une aura framboise, couleur de ses cheveux et pupilles. Des morceaux de cette aura fendirent droit sur la trentaine d'hommes présents sur place et les pénétrèrent par la bouche. Rayda hurla de douleur et se mit à flotter dans les airs, recevant la force vitale de ses ennemis. Ils tombèrent tous en se transformant en squelettes. Rapidement, il ne restait plus que la jeune femme et des dizaines de tas d'os autour d'elle.
Après avoir repris quelques esprits, Rayda se précipita sur le corps inerte de son Capitaine et ami.
– Trouve Arcadia, c'est notre seul espoir de liberté, assura Corvus dans son dernier souffle de vie.
Il avança doucement ses lèvres pour embrasser la joue de son amie et lui ordonna de partir au plus vite. Ne pouvant contenir ses larmes, Rayda lâcha prise et fondit de tristesse. Elle hurla et supplia Corvus de rester en vie. Je peux te sauver ! Cria-t-elle avec désespoir. Mais le pauvre homme crachait ses dernières forces à chaque toux. Le souffle raccourci par ses pleurs, Rayda ôta d'un coup sec le carreau d'arbalète, ôtant ainsi la vie au Capitaine Corvus Warys. Un léger nuage de poussière azur éclata devant le visage mélancolique de la jeune fille.
Enragée, Rayda fit flotter le crâne du Roi Darzio devant elle et le réduisit en poussière en hurlant de douleur. Avec toute la détermination du monde, elle reprit sa route vers sa destination. Ce qu'elle cherchait se trouvait dans un petit bâtiment carré, lourdement gardé par un rocher. Après avoir dégagé la voie, Rayda découvrit un ancien cadre doré, aussi grand qu'une double porte. À droite de l'arche, un orbe monté sur un piédestal.
La jeune femme sécha ses larmes et passa sa main sur l'orbe. Un très désagréable grésillement assourdissant se fit entendre et un voile opaque vert émeraude apparut dans l'arche d'or. Au-dessus de la boule qu'elle avait touchée, une petite planète Terre holographique, avec un point rouge en plein centre de la Cordillère des Andes.
Sans réfléchir ni hésiter, Rayda traversa le voile et découvrit une tout autre ville en ruine. D'inspiration précolombienne ; l'endroit ne semblait pas désert depuis aussi longtemps que la précédente. Malgré tout, la jeune femme tomba de haut en découvrant qu'elle était seule au monde. Comment allait-elle trouver cet « Arcadia » ?
Rayda n'avait plus rien d'autre que son épée et ses pouvoirs. Son navire et ses hommes étaient aux mains de la terrible Régence Suprême, ainsi que ses vivres. Elle se trouvait au milieu d'une chaîne de montagne qui paraissait infinie. Il lui serait impossible de la traverser, même avec de la magie.
Sept jours de marche, c'est ce qu'il lui fallut pour atteindre la première forme de vie humaine. Ici, les humains avaient le teint mat et la majorité avaient des cheveux noirs ou bruns sur la tête. Voir une femme, habillé comme une pirate, avec des cheveux framboise et des pupilles assorties, ça ne devait pas leur faire plaisir. Au lieu de la prendre pour une Déesse, ils la prirent pour un démon et la chassèrent de leurs terres.
À force de persévérance et d'abnégation, Rayda adopta l'apparence locale et put ainsi trouver une communauté accueillante qui lui apprit la langue du coin. Grâce à ses nouvelles compétences, Rayda put affronter un groupe d'hommes portants des casques de métal et des armes à feu. Elle sauva des esclaves et des déserteurs, qu'elle prit sous son aile pour former un nouvel équipage. Durant dix années, elle sillonna les mers à la recherche de son Arcadia.
Ses hommes lui apprirent l'espagnol, qui devint la langue officielle de son vaisseau, l'Esperanza. Ils lui parlèrent de leurs dirigeants. Rayda trouvaient les rois de la Terre encore plus fats et inutiles que ceux de son monde. Malgré son aversion pour ces souverains, elle rendit service à tous ceux d'Europe, sans jamais mettre un pied sur ce continent. Sa terre préférée était les colonies d'Amérique.
Ce n'est que lorsqu'elle rejoignit les colonies britanniques en Inde, que Rayda eut le sentiment d'évoluer dans sa quête d'Arcadia. Elle se plut bien dans ce pays. L'Hindouisme lui apparut comme une révélation. Elle qui avait toujours exécré la religion qui l'avait persécuté. Elle put enfin se sentir elle-même pour la première fois de sa longue vie.
Les Arvermooniens vivaient plus longtemps qu'un Terrien, aux alentours de cent, voir cent-cinquante ans pour les plus robustes. Or, Rayda avait déjà passé ce cap depuis quelque temps et ne donnait pas l'impression de vieillir. Pourtant, pas un Vampire, sa condition attira les curiosités des Sorciers qu'elle avait finis par rencontrer dans les montagnes isolées de l'Inde.
Ce n'est que lors de l'un de ses nombreux pèlerinages, qu'elle tomba enfin sur une communauté qui venait de son monde. La possibilité d'y retourner lui traversa l'esprit, mais ce n'était pas le bon moment. Arcadia trottait toujours dans sa tête et il fallait qu'elle le trouve pour honorer la promesse qu'elle a faite à son ami.
Après quelques années passées auprès des siens, Rayda reçut la visite d'un jeune vagabond. Ce dernier lui apporta la pièce manquante de son puzzle, ce qu'était réellement Arcadia. C'était une ville située à quelques kilomètres entre les côtes françaises et espagnoles, dans l'Atlantique. Rayda savait enfin où se rendre.
Sans attendre, elle retourna en Espagne et y emprunta un voilier pour se rendre sur cette île. Après plusieurs jours à naviguer à l'aveugle. Durant son périple en mer, son passé lui revint tel un boomerang. Sa vie à bord du Prince d'Yrisia, son amitié indéfectible avec Corvus Warys. Au fond d'elle, un seul regret la rongeait. Son dernier combat en Yrmoonia lui apparut. À cette époque, il était difficile de maintenir un niveau de puissance constant. Bien que la Sorcellerie soit presque infinie et supérieure aux épées. Rayda, Corvus et les autres n'ont jamais eu la puissance suffisante pour u tel combat. S'ils avaient pu perfectionner librement leur art, son ami serait sans doute à ses côtés aujourd'hui.
La vielle Rayda finit enfin par trouver ce qu'elle cherchait. L'ombre d'une cité américaine se dressait face à elle. À l'horizon, de hauts buildings et une colline. Difficile de croire que cette ville était française. Rayda, désormais âgée, n'avait plus qu'à explorer cette ville immense pour accomplir sa promesse.
– J'ai réussi Corvus. Cela m'aura pris plusieurs siècles, mais j'ai atteint Arcadia. C'est ici que se trouve le maillon faible du destin, affirma la vielle Rayda en lançant un regard déterminé à l'île.
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