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4: S'il est bon, s'il est agréable

Encore une grappe magnifique, généreuse, gorgée de sucre, suintant de soleil. Des grains d'un pourpre profond, presque noir. Si foisonnants que l'ensemble ressemblait presque à une boule, ou une variété de framboise pour géant.

Mathilde leva le bras, et soupesa délicatement le raisin. Son long visage s'éclaira d'un sourire. La récolte allait être bonne, peut-être meilleure encore qu'il y a 3 ans, quand la fête avait duré une semaine entière après les vendanges. Une des seules fois où elle avait vu son père ivre.

La jeune paysanne avança en fredonnant entre les vignes. La masse sauvage de sa chevelure, qu'elle avait abandonné depuis longtemps tout espoir de dompter, flottait en suivant le rythme de sa démarche sautillante. Des deux côtés de l'allée, des grandes armatures de bois soutenaient la croissance des plants, qui s'élevaient jusqu'au-dessus de son nuage capillaire. Elle progressait entre deux murs de feuilles et de fruits.

À la fin de l'alignement, elle tourna, et s'engagea dans un autre couloir vert. Une brise agita son jupon et fit flamboyer sa crinière sombre. Son regard dansait d'une grappe à l'autre ; elle savourait déjà en esprit son dîner à venir, voyant les raisins déborder des grands plats de terre cuite sur les tables, autour du foyer du village...

Elle fit un pas en arrière. Un pli soucieux s'était creusé sur son front. Elle se pencha un peu, tendit la main, et souleva lentement un fruit.

Il manquait un morceau à la grappe. Une portion grosse comme un poing, bien en évidence sur le côté. Mathilde éprouva la région manquante du bout des doigts, avec une moue perplexe. Plusieurs grains avaient éclaté, et leur jus sirupeux vint coller sur ses phalanges.

L'adolescente se redressa, observant autour d'elle, et essuya ses mains sur le tablier de sa robe. Qui aurait abîmé ainsi les fruits de la vigne commune ? Un gourmand incapable d'attendre la levée du ban ? Il est vrai que les raisins de cette année donnaient envie. Mais pourquoi risquer l'opprobre du village, et la colère du prieur, alors que les vendanges étaient imminentes ? Un animal, alors ? Les paysans prenaient toujours garde à ne pas laisser leurs cochons rôder près des champs...

"Mathilde !"

La voix venait de loin, des bâtisses, mais elle était parfaitement reconnaissable. La jeune fille hésita. Elle jeta un nouveau coup d'œil dans l'allée, puis vers la grappe amputée de façon si singulière...

"Mathilde ! Tu es là ?"

"Oui papa, j'arrive !"

Elle s'élança au pas de course. Un coup de vent la croisa, et remonta l'allée en faisant bruisser les vignes, avant de parvenir aux arbustes odorants qui marquaient l'orée de la forêt.

Au milieu des piquants et des feuillages, deux yeux regardaient l'adolescente s'éloigner.

L'observateur attendit que Mathilde ait totalement disparu de son champ de vision avant de commencer à bouger. Les deux iris sombres clignèrent en décalé, avant que la forme ne se retourne, et s'éloigne doucement, presque à quatre pattes.

Six compagnons l'attendaient quelques pas plus loin, à l'abri des premiers arbres. Des paysans comme lui, à en juger par leurs tuniques simples, mais étrangement crasseuses, maculées de taches violettes. Ils laissèrent le guetteur s'asseoir parmi eux. Un rayon filtrant entre deux branches illumina le jeune homme au visage en triangle, surmonté d'une coiffure en bol blanchie par la poussière.

Il tendit le bras face à la petite assemblée. Un morceau de grappe tenait dans sa paume, que ses compères scrutèrent en silence, avidement. Un par un, il décrocha des grains, et les distribua. Par deux fois, il dut s'y reprendre, quand ses doigts fébriles faisaient éclater les fruits au moment de les arracher. Chacun enfin pourvu de sa part, ils brandirent les petits globes pourpres au-dessus de leur tête.

"Goûtons voir", annonça l'observateur avec gravité.

Les six autres hochèrent cérémonieusement la tête.

"Oui. Oui. Oui."

Ils effleurèrent les grains de leurs lèvres. Le jeune homme prit de nouveau la parole.

"Goûtons voir !"

Ils répondirent à l'unisson.

"Non, non, non."

Ils mordirent ensemble. Du jus rouge coula sur les mentons.

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