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CHERRY FLAVOR ; 12

La maison des Jung avait été nettoyée et rangée plus rapidement que prévu. Tous les adolescents encore présents avaient mis la main à la pâte et s'étaient activés pour tout remettre en ordre le plus rapidement possible. À une heure et demi, le travail était terminé.

— Y en a qui ont pas compris la notion d'intérieur et d'extérieur, râla Wooyoung. J'ai spécifiquement demandé à ce que tous les fumeurs aillent se détruire les poumons devant la maison, pas à l'intérieur, ni dans le jardin. Y'avait quand même des mégots dans les plantes de mon père et dans la poubelle, putain.

   — En vrai ça pue pas la clope à l'intérieur, et on a vraiment fait tout le tour du jardin pour ramasser un max de déchets.

— Vous me sauvez, vraiment mes parents m'auraient enculé s'ils trouvaient des restes de clope à l'intérieur.

— Bon, nous on va y aller, dit Minho en s'emparant de son sac à dos qu'il avait laissé sur la première marche de l'escalier. Vous avez encore besoin d'aide ?

— Nan nan, c'est bon, merci ! répondit Yeji qui avait rejoint les cinq garçons.

— Merci d'être venus, c'était vraiment cool ! Encore désolé pour Mark hier soir, Jeongin. J'espère que tu t'es quand même amusé... dit Wooyoung.

— Nan mais ça va, t'inquiètes, vraiment. C'était super. J'suis pas trop soirées de bases mais j'ai vraiment passé du bon temps ici !

   — Au plaisir alors ! Faites gaffe en rentrant.

   Jisung s'empressa d'enlacer leur hôte et Yeji. Les trois autres restèrent pudiques et se contentèrent de leur faire la bise. Puis, les quatre amis quittèrent la demeure, en jetant un dernier œil à sa façade majestueuse.

   — C'est vraiment trop beau, murmura Hyunjin en sortant son cahier de dessin.

   — On a pas le temps là, répondit sèchement Minho.

   — Qu'est ce qui presse ?

   — Je dois appeler ma sœur, dit le violet en regardant fixement Hyunjin.

   Le rouge déglutit et se racla la gorge, sans lui donner de réponse. Un ange passa, puis un deuxième, et un troisième encore. Jisung les regardait, sourcils froncés, le sang bouillonnant. Jeongin, lui, se sentait légèrement à l'écart ; l'atmosphère avait changé brusquement lorsque Minho avait parlé, mais il n'avait aucune idée du pourquoi. Hyunjin et Jisung étaient forcément concernés par ce qu'il avait dit. Autrement, ils n'auraient pas réagi de la sorte.

   Le décoloré préféra donc s'asseoir sur le banc près du portail et sortir son téléphone. Hyunjin continuait de griffonner sur son carnet, plus nerveusement qu'il en avait l'habitude cependant.

   — J'appelle un taxi ? osa demander Jeongin.

   — Je rentre à pieds, répondit Minho avant de tourner les talons.

  — Je l'accompagne, ajouta Jisung. Vous venez ?

   — Je reste un peu dehors pour le moment, répondit Hyunjin sans regarder son interlocuteur.

   — Et toi Nini ?

   — Euh... Je vais rester aussi, allez-y.

   Le rouge lança un regard interrogatif au décoloré, qui fit semblant de ne pas le voir. Finalement, il pouffa et se replongea dans son carnet.

   — Ok. On sera à la villa, vous n'aurez qu'à sonner.

   — Yes. À tout'.

   Jisung tourna à son tour les talons et rejoignit en trottinant son petit-ami qui ne l'avait, naturellement, pas attendu.

De la rue, on ne distinguait pas le bord de la mer. Sur la terrasse de la villa des Jung, le panorama était si impressionnant que Jeongin aurait pu y rester toute la nuit, à observer les vagues houleuses et l'étincelant croissant de lune. Mais il avait préféré rester côté jardin et faire la fête avec les autres adolescents, chose qu'il n'avait pas l'habitude de faire.

— On descend à la plage ?

Jeongin resta silencieux, acquiesça et suivit son aîné qui avait rangé ses affaires et avait pris la direction des escaliers en pierre, de l'autre côté de la route. Ils descendirent les marches, traversèrent la rue et longèrent la grille métallique qui les séparait d'un immense jardin, tournèrent à droite et descendirent une pente douce qui les menait tout droit vers la digue de pierre, l'étendue sableuse et l'eau salée.

— Pourquoi Minho est parti comme ça ? demanda Jeongin.

La mâchoire de Hyunjin se contracta, ce qui n'échappa aux yeux du décoloré près de lui.

Il ne voulait vraiment pas parler de Minho, et surtout de la raison pour laquelle il lui en voulait.

— J'imagine que c'est parce qu'il était pressé, soupira Hyunjin. Tu l'as entendu, il devait appeler sa sœur.

— Ouais. D'ailleurs, pourquoi quand il a dit ça, y a eu un gros blanc ?

Hyunjin s'arrêta brusquement, surprenant Jeongin. Celui-ci se tourna vers son aîné et le regarda en fronçant les sourcils. Hyunjin ne dit rien, il le détailla simplement du regard.

Jeongin avait l'impression de se faire déshabiller des yeux. Mal à l'aise, il se racla la gorge et secoua sa main.

— Eh oh, Hyunjin, pourquoi tu t'es arrêté ? Qu'est-ce que j'ai dit ?

Sans rien dire, le rouge reprit sa route, laissant Jeongin dans l'incompréhension totale. Il le suivit, un peu plus à l'arrière, et marmonna :

— T'es vraiment bizarre. J'pose une question et tout ce que tu sais faire c'est me désaper avec tes beaux yeux-

— Y a eu un blanc parce que j'ai pas su quoi répondre, quand il a parlé de sa sœur. Parce que je sais plus quoi lui répondre, quand il parle d'elle. Parce qu'il refuse de voir à quel point j'ai changé et j'ai fais des efforts, avec lui et avec elle. Parce que je sais que Jisung souffre à cause de toute cette merde et j'ai pas envie de le perdre.

   Quelques gouttes perlaient au bord de ses orbites, mais il ne pleurait pas vraiment : en fait, il se retenait de fondre en larmes.


  — Allô ? Minho ?

Les volets étaient fermés, la lumière éteinte. Le violet n'avait allumé qu'une sa lampe de chevet, pour y voir un minimum clair. Discrètement, il sourit en entendant la douce voix de sa sœur à l'autre bout du fil.

— Salut Chae. Je suis content de t'entendre.

Minho et Chaeyoung étaient jumeaux. Petits, ils avaient grandi séparément — Minho chez leur père et sa sœur chez leur génitrice —, mais aux huit ans de leurs enfants, leurs parents avaient ré-emménagé ensemble et s'étaient remariés par la même occasion. Ce second mariage n'avait pas duré longtemps, mais assez pour que les frères et sœurs se rapprochent et créent un lien. Chaeyoung s'installa chez son père, et plus personne n'eut de nouvelles de leur génitrice. Ils vécurent dix ans sous le même toit, mais ce fut Chaeyoung qui quitta le nid la première.

Minho vivait encore chez son père, et ce dernier fut ravi de faire la connaissance de Jisung, boule de joie qui avait un impact exceptionnel sur le moral de son fils. Chaeyoung aussi d'ailleurs, était enchantée d'avoir comme beau-frère le jeune Han Jisung, et lui était reconnaissante ; elle savait que sans lui, Minho aurait été vraiment malheureux.

— Quoi de neuf bg ? Tes vacances se passent bien ? demanda la jeune femme.

Ouais, ça va ouais. Et toi ?

— Tranquille, je suis à Marseille avec Gabriele pour une semaine. Et toi, Naples, ça se passe ?

— Tu lui diras bonjour de ma part ! Et ouais, on va dire ça ouais.

— Oula, qu'est-ce qu'il se passe ? C'est Jisung ?

— Nan nan, pas du tout, c'est un ange, comme d'hab. Mais il a invité ses deux meilleurs amis.

— Et ? Ils sont casse-couilles ? demanda-r-elle en riant.

— Bah je connaissais déjà Jeongin, mais je savais pas que son autre meilleur ami n'était autre que Hwang Hyunjin.

Un silence résonna dans le téléphone, avant que Chaeyoung ne dise d'une voix tendue :

— Ah.

— Hm hm. Fun hein ?

— ...

— Et comment te dire qu'il est en train de gâcher nos vacances, ajouta-t-il d'un ton mauvais. Il nous tape sur le système, je sais même pas comment fait Jisung pour le supporter en tant que meilleur ami.

— Wow, tu serais pas un peu en train d'abuser ? T'es comme moi, t'as tendance à en faire trop surtout en parlant des gens que t'aimes pas.

— Je sais pas, mais il me casse vraiment les couilles, grommela Minho en s'allongeant sur le matelas.

— Tu peux pas essayer de lui parler, s'il te fait autant chier ?

— Pas envie.

Chaeyoung souffla à travers le combiné, ce qui n'échappa pas aux oreilles de son frère jumeau.

— Quoi ?

— Tu sais, j'ai l'impression de te le dire à chaque fois que son nom est mentionné, mais il va peut-être falloir passer à autre chose. Faire comme moi. Comme lui.

Personne ne lui répondit. Elle prit une pause, avant de reprendre :

— Je sais que t'es fâché et en plus très rancunier, bla bla bla, mais bon un moment faut tourner la page. On était en troisième, aujourd'hui on est à l'Université. Lâche l'affaire.

   — Je peux pas oublier le nombre de fois où je t'ai vu pleurer à cause de lui, où je vous ai vu vous disputer devant le collège, où il t'a parlé comme si t'étais son clebs. Même papa pouvait pas le blairer.

   — Et papa aussi est passé à autre chose. Merde Minho, réveilles toi un peu ! T'es le seul à être resté coincé au collège.

   — Excuse moi d'en avoir quelque chose à faire hein.

   — T'es chiant. Vraiment, tu me gonfles. On en a déjà parlé des dizaines de fois et à chaque fois c'est pareil, t'écoutes rien. J'pense sincèrement que c'est toi qui est en train de gâcher tes vacances, et celles de tes potes. Hyunjin a grandi, moi aussi. Il est plus que temps de te réveiller, et d'aller tout mettre au clair avec lui avant que ça ait des répercussions sur ta relation avec Jisung, parce que je pense qu'il en prend aussi plein la gueule quand tu te comportes comme ça.

   — Mais, Chae-

   — Grandis, c'est tout ce qu'on te demande. Bonne soirée Minho.

   Un bip régulier remplaça la voix de Chaeyoung, et Minho resta silencieux en regardant son écran.

   Quelques gouttes perlaient aussi au bord de ses orbites, mais il ne pleurait pas vraiment : comme Hyunjin, il se retenait de fondre en larmes.


— Désolé, on a été un peu longs, dit Hyunjin en entrant dans la villa.

— C'est rien, pas de soucis. J'étais en train de faire à manger même s'il est dix-sept heures, répondit le châtain qui leur tenait la porte, j'crève la dalle.

Hyunjin lui sourit simplement avant de poser son sac sur la rambarde des escaliers. Jeongin le suivit à l'intérieur, mais avant de poser ses affaires, prit Jisung dans ses bras. Le jeune homme répondit à son embrassade en serrant le tissu de son haut entre ses petits poings.

Ils restèrent ainsi cinq bonnes minutes, Jisung, la tête enfouie dans l'épaule du décoloré. Il ne pleurait pas, il avait simplement besoin de fermer les yeux, de se sentir en sécurité. Jeongin faisait à ses yeux les meilleurs câlins, plus réconfortants que ceux de son petit-ami. C'était aussi pour cette raison qu'il l'aimait tant.

   — Merci, soupira Jisung en se détachant de son cadet.

   — Ça va aller ?

   — Ouais, t'inquiètes. J'vais rejoindre Hyunjin, il va mettre feu à la baraque si je le laisse près des fourneaux.

   Jeongin pouffa, et avant que Jisung ne disparaisse derrière le mur de la cuisine, lui adressa un sourire rassurant.

   Hyunjin s'était assis à la table de la cuisine. La bonne odeur du repas que préparait Jisung lui chatouillait les narines. Il aimait la cuisine de son meilleur ami par dessus tout.

   Il sortit son téléphone et remarqua qu'on avait tenté de le joindre sur Instagram. Il ouvrit l'application et écarquilla les yeux quand il comprit qui lui avait envoyé le message.

instagram

chae
salut hyunjin ! excuse moi de
te déranger, mais est-ce qu'on
pourrait discuter ?


COUCOU TOUT LE MONDE

omg j'avais vraiment disparu je me rends compte 💀 mais c'est bon je vais me bouger et écrire plus, désolée pour mon absence ohlala

en plus entre temps on a passé les 1k sur cherry flavor c'est une dinguerie, merci jvous aime bcp trop purée

MARIE J'ESPÈRE QUE MON CHAP T'AS PLU OHLALALA

lu'

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