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Il aura suffi d'un simple coup de fil pour tout gâcher.
La jeune femme se précipita sur le malheureux objet dont la sonnerie retentissait de nouveau. Enfin, fallait-il qu'elle trouve son téléphone portable, qui résidait dans son sac à main qui, lui-même, se trouvait sous un tas de vêtements froissés, ayant été jeté au hasard sur le sol.
Lorsqu'enfin elle pu regarder l'écran de l'objet du délit, elle constata deux appels manqués ; l'un provenant de sa mère, l'autre de sa meilleure amie. Elle avait comme qui dirait oublié quelque chose, comme de les prévenir de son retour et qu'elle était bien rentrée ; ce qu'elle aurait du faire dès hier soir, ou au plus tard, tôt dans la matinée.
Elle envoya alors un message rapide à son amie pour lui dire qu'elle allait bien et qu'elle passerait un coup de fil dans la journée. Pour sa mère, elle verrait plus tard.
De son côté, le grand déçu la regardait encore...
Elle prit enfin conscience de sa nudité, et en fut presque gênée. Elle s'empressa de retrouver ses vêtements qui étaient éparpillés un peu partout.
Elle entendit un long soupir, provenant de derrière elle. L'homme s'était à demi retourné, les yeux clos, les draps cachant à peine son corps. Sans en faire cas, elle fila dans la salle de bain avoisinante, ses vêtements dans les bras, pour constater les dégâts que la nuit avait laissé.
Une fois devant la glace, elle décida qu'il valait mieux pour elle de prendre une douche en voyant ses cheveux bruns emmêlés, son maquillage qui avait coulé, ne lui donnant pas vraiment bonne mine. Elle eut même une pensée en se disant qu'elle ne comprenait comment il avait pu avoir envie d'elle dans cet état. Elle secoua alors vivement la tête pour chasser tout ce qui affluait dans son esprit.
Elle alla sous la douche, laissant un filet d'eau chaude couler sur son corps nu. Elle ferma les yeux et offrit son visage à la douce chaleur du jet, et resta ainsi sans bouger de longues minutes, avant de prendre un gel douche mis à disposition par l'hôtel. elle commença à frotter ses bras machinalement, mais une fois attardée sur le haut de son corps elle s'arrêta. Elle repensa alors à ce qui avait failli se produire, et à ce qu'elle avait pu ressentir, aux sensations qui s'étaient emparées d'elle.
La jeune femme fut soudain parcourue de frissons. Puis finalement se concentra seulement sur sa douche, sans arrières pensées. Il ne c'était rien passé. Rien. Ce n'était rien, ça ne comptait pas. Non. Du moins elle essayait de s'en convaincre, puisqu'au fond, n'aurait-elle pas voulu que ça aille plus loin ? D'ailleurs, si son téléphone n'avait pas sonné, cela n'aurait-il pas été le cas ?
ஐ
Une fois la douche terminée, enroulée dans une serviette, se sentant maintenant fraîche et propre, elle hésitait. Que devait-elle faire maintenant ? Partir ou tenter une approche différente avec cet homme qu'elle connaissait au fond si peu.
Elle se sécha et s'habilla, pris son courage à deux mains et retourna dans la chambre. Qui d'ailleurs semblait étonnamment... vide. Elle regarda autour d'elle, chercha des yeux le demi-inconnu mais, personne. Il n'était quand même pas parti ? Et quoi, c'était tout ? Cela s'arrêtait là ?
La jeune demoiselle se senti abandonnée. Abandonnée et stupide. Peut-être aurait-elle du profiter de la situation au lieu de redouter ce qui pouvait se passer ?
Elle soupira, et se dit qu'elle n'avait pas de raisons de se trouver si touchée par le fait que cela n'avait abouti à rien. Elle aurait dû s'en douter, c'était même un évidence. Qu'est-ce qu'elle s'imaginait en faisant attendre et tourner en rond le pauvre homme qui lui avait jusque là tenu compagnie.
Et si son téléphone n'avait pas sonné ? Que se serait-il passé ? Auraient-ils été jusqu'au bout ? Ils étaient bien partis pour... Elle passa une main sur son visage comme pour effacer toutes ces questions et pensées qui restaient en suspend dans son esprit.
Elle se laissa tomber sur le lit, telle une loque. Au même moment on frappa à la porte. Elle se releva lourdement, en soufflant et alla ouvrir, se demandant ce que cela pouvait être.
— Bonjour, service de l'hôtel, votre petit-déjeuner madame, annonça un homme blond portant des habits avec l'enseigne de l'hôtel brodé sur le tissus.
— Mais, je n'ai pas demandé...
— C'est un jeune homme qui a demandé à ce que l'on vous apporte ceci. Ah et également de vous donner ce mot, coupa-t-il en fouillant dans la poche de sa veste.
Il lui tendit un morceau de papier, lui souhaita une bonne journée et repartit.
Elle se retrouvait maintenant avec un petit-déjeuner de géant et un simple mot qui disait simplement qu'il était désolé de devoir partir ainsi et que pour se faire pardonné il avait demandé à ce qu'on lui apporte à manger. Qu'est-ce que c'était que cette mise en scène ?
Un petit-déjeuner monstrueux pour elle toute seule ? Il n'allait pas revenir ? Non, il n'allait pas revenir. Peut-être était-il juste sorti faire une course ? Non, non il était parti. Peut-être que... Non. Non, elle n'allait pas le revoir. Elle voulait pourtant se convaincre que c'était terminé – après tout rien n'avait commencé – que jamais plus elle n'entendrait parlé de ce type, mais au fond elle espérait le contraire.
Mais un problème se posait. Comment faire ? Elle ne connaissait ni son nom, ni son prénom – ça lui apprendra à vouloir jouer les anonymes – ni son adresse, ou les lieux qu'il fréquente, elle avait encore moins son numéro de téléphone ou même un indice infime... Elle n'avait que pour souvenir le visage de cet homme ancré dans ses pensées. Voilà à quoi s'attendre lorsqu'on veut se faire passer pour qui nous ne sommes pas.
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