29 décembre 2023 18h37

Cher journal,

Je suis DÉSOLÉE de ne pas t'avoir écrit avant !! Mes parents m'ont forcée à aller faire les courses avec eux (comme si je n'étais pas assez grande pour rester seule), puis j'ai eu mon cours de violon. Je déteste quand ils sont autant protecteurs avec moi, j'aimerai avoir plus de libertés, mais quand j'essaie de leur en parler, ils s'énervent.

Je sais plus vraiment ou j'en étais, je me rappelle t'avoir parlé de Thierry, mais est-ce que je t'ai raconté notre rencontre ?
Il me semble que non. Alors je vais le faire !

⚠️Flashback⚠️

C'était le 20 décembre. Ça faisait plusieurs jours que mon père voulait que je rencontre mon grand frère, mais moi je ne voulais pas. Pour moi, il n'était rien : je connaissais son existence depuis une semaine ! Alors oui, certes, nous avions des genes en commun, mais c'était tout pour moi.
Cela ne plaisait pas du tout à mes parents. Même ma mère voulait que je le rencontre !
Alors ils m'ont forcée. Et Thierry a débarqué à la maison dans l'après-midi même. Le pire, c'est que je dois avouer qu'il me ressemble beaucoup, et qu'il est très gentil.
Mes parents nous ont laissés seuls pour qu'on apprenne à se connaître, et il a été très patient avec moi (j'étais pas hyper gentille avec lui..).
Il a mangé avec nous le soir, et a dormi à la maison, mon père avait l'air très heureux qu'on soit vraiment en famille entière.

J'ai appris plein de choses sur lui, sa mère et mon père se sont connus à l'université, ils ont eu une histoire ensemble mais mon père a ensuite rencontré ma mère. Il a quitté Magalie (la mère de Thierry), qui venait d'apprendre qu'elle était enceinte. Elle n'en a jamais parlé à mon père car elle voulait son bonheur, et qu'elle voyait à quel point il était heureux avec ma mère.
Mais il y a quelques mois, Thierry a voulu retrouver son père, et il y est parvenu.
Il n'a pas d'autres frères et sœurs, il est en dernière année de lycée, toutes les filles sont folles de lui (ah oui, j'ai oublié de le dire mais il est vraiment beau..), mais il n'en aime aucune. J'ai le même caractère que lui, a ce me disent mes parents.

Depuis ce jour, on se parle presque tous les jours. Il passe souvent à la maison, et j'ai pu rencontrer Magalie (qui est vraiment adorable).

Il a passé Noel avec nous, il a rencontré toute la famille, et tout le monde s'entend bien avec lui depuis.

En parlant de Noël, je pense qu'il est temps que te raconte ce qu'il s'est passé. J'essayais de repousser ce moment parce-que ca me fait trop de mal, mais il faut que ça sorte.

Nous étions tous assis devant le sapin. L'ambiance de Noël était présente : la musique en arrière-fond était parfaite, tous le monde était heureux, nous étions en famille, bref, c'était parfait.
Puis est venu l'heure des cadeaux.
Comme le veut notre tradition, ce sont les enfants qui distribuent les cadeaux. La joie régnait. Moi, j'étais heureuse car j'avais préparé une surprise à chacun, et j'étais sûre que ça plairait.
La distribution continuait, une vingtaine de cadeaux avait été donnée, mais toujours rien pour moi. Je ne m'inquiétais pas, les cadeaux étaient éparpillés partout, les miens devaient être en dessous.
Quand j'ai vu qu'il ne restait que 6 cadeaux, j'ai ressenti un sentiment bizarre en moi, mais j'ai essayé de faire comme si tout allait bien.

Mais la distribution des cadeaux s'est finie, et je n'avais en main que le bracelet que m'avait offert ma cousine.
Personne ne s'est rendu compte que les larmes coulaient sur mes joues, ils étaient tous aveuglés par leurs propres cadeaux.
C'est ma grand-mère qui s'est rendu compte que ça n'allait pas en premier :

Ma grand-mère : Tout va bien minou ?

Mon grand-père (se mêlant à la conversation, tout fier de sa blague) : C'est encore Victor qui t'embête ?

Ma marraine (se rajoutant aussi, hilare) : Mais papa !! Victor c'est fini depuis bien longtemps, maintenant c'est Léo #lebatard, faut vraiment que tu suives !!

Je les ai alors regardés un par un, puis je me suis levée, j'ai essuyé mes larmes et j'ai tout sorti :

Moi : Vous ne vous êtes donc rendus compte de rien ? Vous n'avez pas l'impression que je n'ai RIEN eu ? Vous n'en avez absolument rien à faire, de toute façon. Je n'ai jamais vraiment fait partie de cette famille, mais là quand même c'est fort. C'est tellement horrible ce que vous venez de faire, et ça ne serait jamais arrivé aux autres. Je vous souhaite à tous, un merveilleux Noël, ne vous en faites pas, je ne vous gênerai plus.

Et sur cette phrase digne d'une pièce de théâtre, je suis partie. Ils ont essayé de m'appeler, de me rattraper, mais je n'aurais pas réussi à supporter leur regard, rempli de pitié.

J'ai respiré un grand coup. Je ne me voyais pas retourner chez moi, j'habite trop loin pour ça. Alors j'ai marché dans le sens inverse. Ou plutôt j'ai couru. Il était 22h, il faisait noir, j'étais au plus mal, je ne réfléchissais à rien, et pourtant je savais très bien où j'allais :

Chez lui....