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𝟕 | 𝓼𝒆𝓹𝓽

Bonne lecture !

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Octavius trouve que l'eau du bassin est trop chaude et pleine d'impureté.

Il aime bien nager dedans, car elle est bien plus claire que la mer, mais elle dépose un goût étrange sur sa langue et rend sa peau étrangement irritée. Quand il réapparaît à la surface, de temps en temps, ses cheveux ont une odeur qu'ils n'ont jamais eue, et il n'est pas certain d'apprécier ces nouvelles flagrances.

La nourriture humaine, la chaleur d'une peau humaine, la sensation étrange de leurs joues rêches sous ses doigts. Il l'a fait une fois, et s'est senti tellement électrisé par ça qu'il n'a jamais eu l'audace de le faire à nouveau.

Octavius aime traverser les différents niveaux, il faire la course avec les poissons, il aime narguer les requins s'en face, et il aime qu'on le regarde ainsi, avec des étoiles dans les yeux.

Ce qu'il n'aime pas, en revanche, c'est la solitude. Le silence complet de la nuit, les longues pauses déjeuner, ou encore le dimanche. Les moments où William n'est pas dans le bâtiment.

En ce début d'après-midi, il n'attend qu'une chose : que les portes ouvrent à nouveau. Il nage sans grand enthousiasme, alors qu'il n'y a personne pour le regarder. Il ondule, chante un peu, tapote sur la vitre. Il n'aime pas les vibrations qu'elle fait, mais ça fait passer le temps.

Il pense à dormir, mais ne le fait pas. Il pense à retourner à la surface, mais ne le fait pas.

Uniquement lui, le silence, l'eau calme, et la voix discrète de la mer à ses oreilles.

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Les visiteurs défilent les uns après les autres, et Octavius les fixe avec amusement. Les enfants ressemblent un peu à ceux de chez lui : farceurs, timides, souriants. Des cheveux souvent mal coiffés, et des pleurs énergiques. Quelques grimaces, et le tour est joué.

Les adultes, en revanche, ont cet air insouciant qu'on ne trouve pas souvent sous la mer. Les guerres font rage depuis des siècles, les humains percent de plus en plus de défenses, et l'océan peine à les protéger : il faut trouver des terres, et les royaumes déjà occupés sont attaqués.

Octavius n'aime pas penser à ça. Il sait que la dernière est terminée, et que son peuple sera tranquille un moment, mais ça n'empêche rien. Ses doigts touchent la légère cicatrice dans son dos, et il serre la mâchoire.

Devant lui, quelques mètres en dessous, un couple le regarde avec peur et fait demi-tour. Il lève les yeux au ciel, et essaye d'oublier à nouveau.

Il ferme les paupières, se laisse guider par l'eau, et son esprit redevient silencieux.

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Octavius aperçoit William au milieu de la foule.

D'habitude, il nettoie toujours le sol avec cet étrange bâton humide, mais cette fois il ne fait rien : dans ses vêtements sombres, loin de son habituelle combinaison bleue, il discute avec quelqu'un et lui tourne effrontément le dos. Ses cheveux noirs sont attachés, et Octavius observe sa nuque, et les plis de son t-shirt. Ses mains dans les poches de son pantalon, ses longues jambes et ses épaules larges.

William est toujours discret : il est plus grand que la plupart des autres humains, et pourtant bien plus discret.

Les sourcils d'Octavius se froncent quand il se rend compte que William parle avec une femelle. Des vêtements courts, de longs cheveux rouges : elle sourit et le touche sans arrêt. Les bras, le torse, elle lui pince même la joue à un moment, avant d'éclater de rire.

Octavius tape sur la vitre pour attirer son attention. Une fois.

La vibration est presque insupportable, et il voit quelques humains se retourner vers lui. Même la fille lui lance un regard, avant de se concentrer à nouveau sur William.

Quelque chose de désagréable naît dans son ventre, et Octavius se mord la lèvre. Ses yeux se plissent, il sent une colère étrange faire frissonner sa peau. L'eau salée ondule autour de lui.

Il tape contre la vitre. Une seconde fois.

Cette fois, les humains reculent d'un pas, et il sent ses propres yeux s'aiguiser jusqu'à devenir presque affamés. William ne se retourne pas. Il touche distraitement sa nuque, et Octavius la voit légèrement rouge.

Ses crocs percent presque ses lèvres, et alors qu'il se recule d'un battement sec de nageoire, son regard croise celui de la fille. Elle écarquille les yeux et la seconde d'après Octavius fonce droit vers la vitre, et la rencontre de tout son poids.

Son épaule émet un craquement, la vibration est insupportable, et toute la salle se retourne vers lui. Du sang emplit l'eau, il sent l'un de ses crocs s'enfoncer dans sa lèvre : la vitre n'a pas cédé, pas plus qu'elle ne laisse apparaître une seule fissure.

William le regarde avec la bouche grande ouverte. Son regard rempli d'horreur, son visage blanc ; Octavius sourit lentement, heureux qu'il lui accorde enfin l'attention qu'il mérite. Il secoue la main dans sa direction, et soudain William reprend ses esprits. Il part en courant sur sa droite, sans même accorder une seconde d'attention en plus à l'humaine.

Cette dernière fixe Octavius.

Ses lèvres bougent, elle articule quelque chose. Il fronce les sourcils, ses doigts posés sur l'os de son épaule qui perce sa peau. L'eau rouge, la douleur, le cœur qui bat. Ses crocs, sa faim.

Espèce de malade.

Il la fusille du regard, et se souvient du geste de ces enfants humains : il tire la langue. La fille affiche un air étonné, lève son majeur, puis tourne les talons.

Quand elle disparaît, Octavius observe la galerie à présent vide, et lève la tête vers la surface, quelques mètres plus hauts.

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William arrive sur le rebord du grand bassin en à peine sept minutes, hors d'haleine. La poitrine douloureuse, il marche jusqu'à la limite, sans se soucier de ses chaussures d'extérieur que David n'aurait pas apprécié.

David n'aurait pas apprécié qu'Octavius se jette sur la vitre de son aquarium non plus, alors il peut aller au diable.

En chemin, William a croisé Théodore : il s'est arrêté, a bégayé quelques mots, puis lui a demandé d'aller chercher Florian, ou n'importe qui. Il est reparti, et a monté les escaliers quatre à quatre.

– Octavius ! hurle-t-il à l'eau calme.

Il voit une ombre, au fond, ainsi que du sang, beaucoup de sang. Sa tête est vide, blanche, silencieuse. Il entend sa propre respiration.

Quelques secondes passent, et rien ne revient à la surface.

Alors il s'accroupit, puis se met à genoux : il bat l'eau avec sa main, et l'appelle une deuxième, une troisième, puis une quatrième fois. À la cinquième, sa voix se brise, une larme tombe dans le bassin, et Octavius apparaît au milieu.

Leurs regards se croisent.

Toi, siffle William.

Sur le moment, il sent une colère noire prendre le pas sur tout le reste : ses poings se serrent, il inspire douloureusement, et sa mâchoire se tend. À l'intérieur, il y a une tornade, des émotions qui se battent entre elles, des battements forts et puissants.

Il dit :

– Alors quoi ? Tu vas te jeter sur une vitre à chaque fois que je parle à quelqu'un ? C'est ça ?

Car c'est ça, effectivement. Il le sait, au fond, et ça le rend malade. La culpabilité, la solitude. Il les imagine, et son estomac se retourne.

Une seconde passe, et ses yeux tombent sur son épaule, sur le sang qui coule, sur son air désolé, sur sa peau blanche et ses cheveux blonds. La colère de William retombe comme un souffle.

– Oh mon dieu, ton épaule, tu...

Il déglutit.

– Octavius, pourquoi t'as...

Les mots ne veulent pas sortir, et le poids dans sa poitrine ne veut pas s'en aller. Il inspire, expire, ferme les yeux. Deux nouvelles larmes dévalent ses joues, il se mord la lèvre. Il veut s'arrêter mais même en se concentrant sur l'obscurité derrière ses paupières, il n'y arrive pas.

Un bruit de clapotis, d'eau qui s'écarte, une respiration proche de la sienne. Quand il rouvre les yeux, le visage d'Octavius est juste là.

– Je suis désolé, dit-il. Ne pleure pas.

Un grand bonhomme comme lui ne devrait certainement pas se laisser aller comme ça, mais il n'y peut rien.

– William, chuchote-t-il. Toi tu es la seule personne à laquelle je parle.

Une main se pose sur sa joue, et William ne peut rien faire d'autre que croiser son regard. Ses grands yeux, ses pupilles douces, ce vert qui transcende tout le reste.

Il retient un sanglot.

– Je suis désolé, entend-il à nouveau.

Ses doigts humides, froids, sur sa joue brûlante. Il y a un peu de sang, aussi.

Le souffle se rapproche, et William ne bouge pas. Octavius s'avance, ses lèvres se posent sur les siennes, le temps s'arrête. Le silence est presque assourdissant, et le moment est assez long pour lui arracher un frisson et un soupir.

Quand il rouvre les yeux, Octavius l'observe avec un sourire. Presque arrogant, mais à la fois doux et gentil. Il a l'air satisfait de le trouver là, à ses côtés.

William a tout abandonné pour courir le voir, et l'éclat dans ses yeux veut tout dire.

– On sait toujours, dit-il. Au premier regard.

À peine un souffle proche de ses lèvres, à peine un regard, à peine un espoir : il se recule, et William se demande s'il a bien entendu. Il décide que non, que ça ne doit pas être ça.

La seconde d'après, Florian arrive, suivi de trois autres personnes. Ils sont tous hors d'haleine.

– Et bien, dit Octavius avec un accent moqueur. Heureusement que c'était pas urgent, je serais sûrement déjà mort. Vous avez vraiment une endurance discutable.

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Des bisous !

(l'histoire prend un autre tournant, hein ?)

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