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𝟑 | 𝓽𝓻𝓸𝓲𝓼

Bonne lecture !

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William aime nettoyer les galeries, quand il n'y a encore personne. La veille, il voit un papier sur son casier pour le prévenir de nettoyer telle partie avant l'arrivée des visiteurs, et le lendemain il peut venir à 6h sans que personne n'y trouve rien à redire.

Il aime bien quand il n'y a personne : William apprécie le calme, la musique douce, et les voix agréables à entendre. Il n'apprécie pas trop les enfants et les jeunes qui font la fête, la musique violente et les gens aux timbres aigus.

Quand il arrive plus tôt, il peut observer Octavius alors que celui-ci nage dans le grand bassin.

William aime faire ça : il nettoie une bonne partie de la galerie, puis fait une pause en arrivant devant les immenses vitres. Il se poste dans le noir, et ouvre grand les yeux devant Octavius qui tourne et qui plonge.

Vu de devant, c'est encore plus impressionnant. Sa nageoire fait au moins trois mètres, avec une membrane aussi fine qu'un voile qui vole autour et qui remue à chacun de ses mouvements. Il ondule, bat l'eau, la caresse : ses cheveux arrivent à peine à ses épaules, mais William sait que secs, ils bouclent dans tous les sens. Ils ont déjà parlé suffisamment pour ça.

Ce matin-là, William sort de sa cachette.

Il s'avance dans la galerie propre, et fixe avec les yeux grands ouverts le corps d'Octavius. Ce dernier remarque presque immédiatement sa présence, et tourne son regard rougeoyant vers lui. Ses pupilles s'ouvrent, sa bouche se tord dans un sourire, et une couleur verte s'installe. Quand Octavius le regarde, c'est toujours avec cette chaleur et cet amusement qui lui retourne l'estomac.

Inspiration, odeur de poisson, chaleur dans la poitrine. William se mord la lèvre, et s'approche de la vitre. Un pas, deux pas, trois pas.

Il se sent étrange, ce matin. Sa main se lève, et va se poser sur la glace. Elle est froide sous ses doigts.

Octavius s'approche, avec un air sérieux qu'il n'affiche que rarement. Il paraît immense, flottant ainsi devant lui, éclairé par les spots atténués pour la nuit. Lentement il fait le même geste.

Ils s'observent, leurs mains collées chacune d'un côté.

Le cœur de William bat la chamade, il étouffe presque. Le temps se fige, se retourne, sa poitrine lui fait mal.

Puis Octavius sourit, tire la langue, et s'éloigne en riant silencieusement. L'air revient, William se courbe en avant, les mains sur les genoux.

Il se mord encore la lèvre, et tourne les talons pour aller allumer les lumières.

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– Oh, allez, William. Raconte-moi une histoire.

Dans le bassin, Octavius nage de long en large depuis plusieurs minutes. Il s'accoude au rebord, fait la moue, puis plonge pour réapparaître quelques mètres plus loin.

William, lui, passe la serpillière sur le sol détrempé. Il a largement fait ses heures pour la journée, et il est assez tard pour que même lui ait envie de rentrer chez lui. Cet idiot de Théodore est parti plus tôt sans finir son boulot, et William n'arrive même pas à lui en vouloir car c'est toujours le même problème : Théodore ne s'approche pas d'Octavius, et William peut ainsi prendre sa place.

Il ne répond pas.

– Allez, je m'ennuie. Utilise ces choses, là. Tes « libres » ?

– Mes livres, grogne William en frottant son œil gauche.

Pour une fois, il est assez fatigué pour espérer tomber de sommeil sitôt rentré.

– Et non. Il faut que je finisse ça et que je rentre.

Octavius fronce les sourcils, les yeux sombres.

– Je ne t'ai pas vu de la journée, accuse-t-il. Et là on dirait que tu veux pas me parler.

– Tu sais bien que ce n'est pas le problème. Je ne suis qu'un simple employé ici, je peux pas faire ce qui me plaît.

William observe le sol, un revêtement d'une couleur largement délavée, et tout ce qu'il lui reste à essuyer. Ce n'est pas long d'habitude, mais il a l'impression de ne pas en venir à bout. Le regard d'Octavius le suit comme son ombre.

Les gouttelettes de ses cheveux, ses canines pointues, son petit air amusé et boudeur, ses épaules moins larges que les siennes, mais tout aussi musclées. William ne peut s'empêcher de se poser la question : si Octavius avait été humain, aurait-il été plus grand ? Plus petit ?

Sa peau aurait-elle été plus chaude ? Ses expressions moins voraces ? Sa beauté moins splendide ?

– William ?

Il en sursaute presque. Ses pensées l'entraînent vers un endroit qu'il ne veut pas explorer, et il secoue la tête pour les faire disparaître. Octavius l'observe avec curiosité, et il se promet que demain, il ramera un livre de contes pour lui en raconter quelques-uns, avant de partir.

– Pas ce soir, insiste-t-il, sachant très bien que la sirène s'apprête à quémander à nouveau.

Mais il secoue la tête, un sourire aux lèvres. Il lui fait un signe de la main.

– Viens par là.

William fronce les sourcils.

– Allez, approche. Je veux juste te montrer quelque chose.

Cette fois, ses yeux sont si verts que William peine à voir autre chose dans la pièce. Il déglutit lentement, lâche son balai qui tombe à ses pieds dans un bruit qu'il entend à peine, et laisse ses pas se diriger vers le bassin. Octavius lui sourit d'un air doux, la tête légèrement penchée sur le côté. Ses lèvres roses, sa peau de nacre, ses belles petites boucles blondes.

William s'avance, sans même pouvoir se retenir, puis s'arrête.

À quelques centimètres du bassin, il s'accroupit et pose ses mains sur le sol. Sa bouche s'ouvre, et il s'apprête à dire quelque chose comme « Alors ? Qu'est-ce que c'est ? » mais soudain tout bascule. Le temps se fige, tout comme le sang à l'intérieur de ses veines : il sent la main d'Octavius se poser sur la sienne, puis la seconde d'après une force incroyable l'entraîne dans l'eau.

Il plonge la tête la première, sent l'élastique qui retient ses cheveux s'échapper car ils passent devant son visage, et la seconde d'après il coule dans l'eau froide du bassin.

Il ouvre les yeux, sent la brûlure acide sur sa rétine, ouvre la bouche pour crier ou faire quelques choses : des bulles, et le goût du sel de sa langue. William tousse, se tord, et même si des bras puissants l'empêchent de couler encore plus profondément, il sent la panique serrer son estomac, presque assez pour le faire vomir.

Ses poumons en feu, ses doigts glacés, sa tête douloureuse : il arrête de bouger en quelques secondes, et ses yeux rencontrent ceux d'Octavius.

La sirène l'observe avec curiosité, presque collée contre lui. Il sent ses mains sur son visage, contre sa barbe qui commence à recouvrir ses joues, son corps proche de lui, bien plus qu'il ne l'a jamais été. Ses lèvres proches, son nez qui effleure le sien. Sa peau glacée et le sang froid qui coule à l'intérieur. William reste immobile, presque tétanisé.

William se sent lentement partir, et tout ce qu'il voit c'est Octavius et son visage d'ange, Octavius et sa curiosité maladive, Octavius qui enfin ne parle plus.

Soudain, de l'air envahit ses poumons, et il est presque brutalement posé sur le rebord. Il tousse et crache, ses vêtements trempés formant un poids sur son corps tremblant. Ses cheveux contre ses joues, ses bras couverts de frisson, William reste immobile un instant, afin de s'assurer qu'il n'est pas tout simplement en train de mourir. Finalement, il se redresse lentement, avec hésitation.

Quand il se retourne, l'eau du bassin est calme, sans une vague. Octavius a disparu.

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Des bisous !

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