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𝟏𝟑 | 𝓽𝓻𝒆𝓲𝔃𝒆

Bonne lecture !

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La première fois avait été décisive.

Octavius n'avait jamais été quelqu'un qui hésitait : il écoutait religieusement la mer et ses conseils, et faisait de son mieux pour régner sur le royaume dont il avait eu la charge. Ne pas se montrer aux humains. Ne pas aller vers la surface trop souvent

Des règles simples, qu'il avait toujours respecté.

Sa capture avait été son destin : tout arrivait pour une raison, et Octavius faisait confiance à la mer. Il avait évité de trop blesser ces humains, n'avait pas montré qu'il pouvait les comprendre, les avait laisser l'enfermer dans cette prison de verre. Cet humain imprudent qui avait essayé de le toucher comme un vulgaire animal avait été l'exception, mais personne ne lui en avait tenu rigueur.

Il avait deviné la raison de sa présence dans le monde des humains en seulement quelques heures.

Quand ce garçon était arrivé de l'autre côté de la vitre. Quand il l'avait observé pendant la journée avant de se présenter à la surface. Ses cheveux noirs, sa peau bronzée, ses yeux sombres.

La mer lui avait chuchoté à l'oreille, et son cœur avait parlé.

« Au premier regard »

Il ne lui avait fallu qu'un simple coup d'œil pour comprendre que cet humain serait à lui.

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– Mais tu as dit que tu voulais rentrer chez toi ! gronde William, accroupit au bord du bassin.

Octavius lui renvoie un air presque effrayé, et secoue la tête.

– Mais ça c'est du délire !

Il se cache dans l'eau, le corps recouvert et les yeux baissés, et secoue la tête. William sent une excitation étrange parcourir ses veines, faire frissonner son corps épuisé. Il est tard : en plein milieu de la nuit, il était entré grâce à la clé que Monica lui avait confié, et avait presque couru dans les allées.

La grande galerie, l'immense bassin, la belle sirène.

Octavius et son magnifique regard, sa peau clair et ses cheveux blonds. Ses traits fins, doux, furieux, hésitants, souriants.

William l'aime. Douloureusement, certes, mais c'est tout de même de l'amour.

– Tu ne peux pas rester ici pour toujours. Cet endroit n'est pas pour toi.

Octavius fronce les sourcils, mais cette fois il ne secoue pas la tête. Il se contente de regarder ses mains. Ses longs doigts lisses, ses ongles blancs.

– Tu veux que je m'en aille ? demande-t-il dans un souffle.

William serre les lèvres et un poids tombe. Son cœur s'arrête, puis il soupire lourdement.

– Non. Bien sûr que non. Si je m'écoutais, tu serais en train de barboter dans la baignoire de mon appartement. La voix dans ma tête te veut pour elle toute seule, et moi aussi. Mais je ne peux pas faire ça.

Il rajoute en voyant qu'Octavius ouvre la bouche :

– Ne me regarde pas comme ça. Tu le sais aussi bien que moi. Je... merde, on est en train de se faire du mal.

William le sait, depuis un bout de temps. Il s'était simplement dit que le jeu en valait la chandelle. Mais il n'est pas seul : Octavius souffre sûrement autant que lui.

– J'aurais dû faire ça bien plus tôt. Octavius, rentre chez toi, d'accord ?

L'expression sur le visage de la sirène lui fait mal.

– Comment tu comptes d'y prendre ? demande-t-il, et William force un sourire en se relevant.

– Laisse moi faire.

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Octavius regarde le dos de William.

Le vent qui souffle dans ses cheveux, la lune au loin, les gouttes de sueur qui coulent le long de sa nuque. Il est beau, comme ça, avec ses cheveux sombres et son début de barbe.

Il a l'air d'avoir du mal, et le vélo n'avance pas très vite : Octavius se rappelle de son expression lorsqu'il a utilisé le treuil de l'aquarium pour le sortir du bassin. De l'étonnement, de la peur, et du doute. Les sirènes ne sont pas des êtres légers que les humains peuvent porter seuls, et William s'en était rendu compte un peu tard.

Pourtant, il n'avait pas abandonné et à présent ils sont là : Octavius regarde le paysage qui passe, la ville, la mer, la plage qui se précise au loin. Les immeubles, toutes ces choses qu'il n'a jamais observé de près. Il barbote dans cette remorque rouverte d'une bâche, dans laquelle William a placé l'eau qui s'échappe largement sur la route.

Les cheveux d'Octavius sont secs, tout comme sa peau et le bout de sa nageoire. C'est douloureux, c'est désagréable, c'est presque mortel, mais comment peut-il penser à se plaindre alors que William pédale en haletant comme un être dépourvu d'air, mourant au milieu d'un désert. Lui ne dit rien, alors Octavius ne veut rien dire non plus.

Le chemin est assez long, pourtant il a l'impression que tout s'accélère. Quelques minutes auparavant, il dort dans son bassin, et à présent il s'approche de l'océan qui l'appelle encore et encore, heureux de le retrouver.

Cet être cruel, la mer, sa mère, celle qui lui a toujours offert de bons conseils. Tout ce qui arrive était destiné à arriver.

Pourquoi lui présenter William, pourquoi lui offrir son âme-sœur sur un plateau, pour finalement le lui retirer de la plus cruelle des façons ?

– Tu.... vas... bien ?

La voix de William, sèche et essoufflée, disparaît presque dans l'air de la nuit, mais Octavius l'entend comme s'il avait crié directement dans ses pensées. Il a envie de pleurer, tout à coup.

– Bien sûr que ça va. Je suis une sirène, pas un humain : de nous deux, tu as l'air d'être celui à plaindre.

Il voit ses jambes tremblantes, son visage rouge, ses yeux vitreux. S'il se penche un peu, il voit tout ça.

Tout à coup, les lèvres de William s'étirent, lentement, et il lui lance un regard.

– Bientôt.... arrivés...., dit-il.

Et Octavius hoche lentement la tête. La ville défile, le ciel est noir, son cœur bat, et il a envie de pleurer.

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William arrive aux escaliers qui descendent à la plage complètement épuisé.

Ses jambes peinent à le soutenir complètement, il sent son cœur qui bat dans ses tempes et ses poignets, et tous les muscles de son corps le brûlent comme s'il avait plongé dans de la lave.

Le regard d'Octavius est un peu effrayé, et la sirène observe la mer avec une expression douloureuse, mélancolique, et étrangement en colère.

La remorque glisse facilement dans les escaliers en béton, et William craint pendant un instant qu'elle ne se retourne et étale l'immense créature qu'est Octavius sur le sable. La peau de la sirène commence déjà à peler, alors il ne veut pas risquer de le tuer avec une erreur aussi stupide.

Dans le sable, tout est plus compliqué : les roues s'enlisent, le vent le fait s'enfoncer, la nuit le rend maladroit et sa fatigue lui donne envie d'abandonner. Il se mord la lèvre, essuie sa sueur, retient ses frissons.

C'est trop tard pour laisser tomber, et William le sait : il met dix minutes à parcourir les dix mètres de plage, puis pousse la remorque dans l'eau jusqu'à ce qu'elle soit complètement immergée. Une fois hors de sa portée et entraînée par les flots, il se laisse tomber. Les jambes et le bassin dans l'eau, il tombe à genoux.

Tout devient noir pendant un instant. Quand il rouvre les yeux, Octavius est là, les cheveux humides et les larmes aux yeux. Il le soutient puissamment.

– William, souffle-t-il en posant ses doigts sur son front en sueur.

Il écarte quelques mèches, et cette fois l'humain frissonne de tout son corps. Il s'abandonne complètement.

– William, je...

Il ne veut pas l'entendre parler. Il ne veut pas l'entendre dire adieu, pas plus qu'il n'a envie de voir cet air triste et déchiré sur ses traits.

Alors il ferme les yeux, et pose les lèvres contre celles d'Octavius.

Le moment s'étire, la nuit les entoure. L'eau s'écoule sur leurs corps, et pendant une seconde William a l'impression qu'Octavius hésite à l'emmener avec lui. A le noyer dans la mer, à garder pour toujours son corps auprès de lui.

Ce qui l'effraie, c'est que cette idée ne lui fait rien. Alors il se détache, essoufflé, et serre Octavius dans ses bras encore quelques instants.

– J'aurais voulu rester avec toi pour toujours, entend-il.

Leurs cœurs sont douloureux et serrés. William ne retient plus ses larmes.

– J'aurais voulu avoir plus de temps.

Octavius le serre si fort que William se dit qu'il va arrêter de respirer. Qu'une mort dans une étreinte, ce n'est pas si mal.

– J'aurais voulu que tu ne sois pas un humain.

Il rajoute, la voix pleine de larmes :

– Ou que je ne sois pas une sirène.

William hoche la tête, car il ne sait pas quoi dire. L'instant s'allonge, s'allonge encore, jusqu'à ce que finalement le moment soit venu. Jusqu'à ce qu'il se détache et croise son regard.

– Ne m'oublie pas. Et je ne t'oublierais pas non plus.

L'eau lui arrive presque en haut du torse à présent. Il sent la nageoire d'Octavius autour de ses jambes.

– Tu vas avoir des problèmes pour ce que tu viens de faire.

– Sûrement, oui.

Il s'en fiche. William s'en fiche complètement. Il ne veut plus travailler à l'aquarium.

Octavius hésite. Pendant quelques longues secondes il reste accroché à lui, les yeux tristes, la bouche tordue. Sa beauté incroyable, surnaturelle, dérangeante, hypnotisante.

– Je crois que j'ai trouvé une meilleure traduction, souffle-t-il. Pour cette expression de chez moi.

– Celle du partenaire de vie ?

Il hoche la tête, et s'approche soudain de l'oreille de William. Sa bouche est proche, son souffle est chaud, et il murmure :

– Personne cher à mon cœur.

Octavius s'éloigne, et William l'observe avec le menton tremblant.

– Tu es cette personne.

Puis soudain, tout arrive vite : il entend un « adieu », se sent poussé en arrière par des mains puissantes, tombe dans l'eau et se laisse tomber avant de revenir à la surface.

Quand la tête de William émerge, il n'y a plus rien.

Octavius est parti.

Il continue de fixer la lune, laissant ses derniers pleurs remplir la mer.

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On se retrouve pour l'épilogue et la note de fin

Je vous fais des bisous !

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