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─ 𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏 ─

Média : Petit Loir

─  𝙲𝚘𝚖𝚖𝚎𝚗𝚝 𝚙𝚛𝚘𝚞𝚟𝚎𝚛 𝚖𝚊 𝚟𝚊𝚕𝚎𝚞𝚛 ? ─


Dans le ciel d'un noir d'encre, les étoiles flamboyantes
clignotaient et brillaient d'une lueur aberrante. Illuminé que par leurs éclats, la forêt était bien sombre et lugubre en l'absence de la sphère nocturne et la saison des feuilles mortes ne faisait qu'accentuer la lourdeur de la forêt.

Pour confirmer cette ambiance lugubre, un vent frissonnant arpentait avec aise la forêt et, malgré son sifflement grinçant, tout n'était que d'un silence absolu. Quelques fois, des pas passèrent, faisant crépiter les feuilles immobiles, mais cela ne durait guère longtemps. Au cœur de la nuit, tous somnolaient.
Tous, sauf un petit chaton cendré.
Petit Loir était allongé en boule contre le flanc de l'une des porteuses du Clan des Reflets de l'Aube, ayant du mal à trouver le sommeil pour cause du froid qui lui mordait les côtes. Non loin de lui, un deuxième chaton brun sombre ronflait paisiblement sur le dos, bien au chaud contre la fourrure tricolore de leur mère.

Petit Loir et Petit Gui étaient ce que l'on appelait des frères, liés par ce même lien paternel non par choix, mais par obligation et ça, Petit Loir l'avait assez vite compris lorsqu'il avait ouvert les yeux pour la première fois.

Puisqu'il était destiné à devenir un simple esclave, son frère l'avait complètement renié de sa vie et ne faisait que l'ignorer à chaque fois qu'ils se croisaient. Pire encore, pour rendre sa vie bien plus misérable qu'elle ne l'était, il se moquait constamment de lui à l'aide de Petit Souffle et même sa mère n'en faisait rien. S'il avait cru que c'était en raison qu'elle avait déjà eu plusieurs chatons auparavant qu'elle ne l'aimait pas, Petit Loir avait très vite remarqué qu'il avait tout faux lorsqu'il croisait le regard aimant de celle-ci à l'égard de Petit Gui.

Petit Loir se retourna une énième fois sur lui même, puis soupira, exaspéré. Malgré tous ces efforts épuisants, il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Un frisson lui parcourut l'échine lorsqu'une froide brise souleva son pelage cendré et il se colla davantage contre la fourrure de Lueur de l'Aube. Malheureusement pour lui, la porteuse le repoussa dans son sommeil à l'aide de sa patte arrière, le faisant frissonner davantage. Il soupira à nouveau, mais cette fois, son soupir était brisé par la tristesse. Son regard s'était porté sur Petit Gui et de Lueur de l'Aube qui l'entourait avec affection de sa tête, un sourire radieux sur le coin de ses babines. Même s'il n'aimait pas l'avouer, ça lui arrivait d'envier son frère et en ce moment même, il l'enviait. Lui qui possède un avenir si prometteur et l'amour de leur mère qu'il ne connaitra peut-être bien jamais, il avait tout pour être heureux.

Petit Loir se décida finalement et se redressa avec peine de la mousse, dressa les oreilles, puis glissa son regard dans la pouponnière au complet. Tous dormaient à pattes fermées. Le chaton souria de soulagement et se glissa silencieusement, sans oublier sa maladresse, du nid et quitta en douce la pouponnière. Une fois à l'extérieur, l'air fut tout de suite plus léger et il ne put s'empêcher d'inspirer à pleins poumons. Il faisait si beau lorsque tous dormaient et qu'il pouvait enfin avoir un moment de tranquillité. Et malgré qu'il faisait froid, Petit Loir trouvait qu'être seul était bien mieux qu'être aux côtés de sa famille. Le jeune chat gris fit dériver son regard sur le campement puis s'arrêta sur le buisson des chasseurs. Il se demandait de quoi son père avait l'air. Lueur de L'Aube leur avait dit qu'il était un très grand chasseur réputé, mais jamais ils ne l'avaient vus. Peut-être est-ce que lui, allait l'aimer ?

Qu'est-ce que tu fais là mon petit souriceau ? surgit une douce voix derrière elle. 

Petit Loir sursauta et bondit aussitôt derrière lui, le dos courbé et l'échine hérissée. Alors qu'il s'attendait à tomber sur Lueur de l'Aube, il se calma aussitôt lorsqu'il aperçu que c'était la gentille Pelage de Renarde qui s'approchait de lui. Petit Loir fixa ses pattes, souhaitant cacher sa tristesse puis répondit d'un ton détaché.

Je n'arrivais pas à dormir parce qu'il fait froid... balbutia t-il sans fixer la chatte rousse pendant qu'il poussait une feuille morte à l'aide de sa patte raide.

Il entendu un soupir au dessus de sa tête, ce qui le fit lever les yeux. Pelage de Renarde le regardait avec une lueur de tristesse qui brillait dans ses yeux, ce qui ne fit que le rendre d'avantage triste. Depuis qu'il avait ouvert les yeux, Pelage de Renarde s'était en quelque sorte occupé de lui comme son véritable fils. En vérité, Petit Loir pensait même qu'elle était la seule du clan à l'accepter et l'aimer. Alors qu'il s'apprêtait à parler, une larme roula sous les yeux de la porteuse et Petit Loir fut gueule bé. Avait-il dit quelque chose de blessant ? 

Je t'ai vexé ? fit-il avec la queue entre les pattes.

Pelage de Renarde renifla et lui fit un beau sourire larmoyant, l'attirant par la suite entre ses pattes à l'aide de sa queue touffue. 

Tu n'as rien fait, ne t'en fait pas Petit Loir, avait miaulé d'une voix réconfortante la chatte rousse. Tu n'es pas seul, je suis là pour toi. Ça restera ainsi jusqu'à ce que tu sois le plus grand chat courageux que je connaisse de la forêt entière. 

Petit Loir l'entendait ronronner puisqu'il était collé contre le ventre de la chatte, à présent réchauffé grâce à la fourrure de celle-ci. Le chaton leva la tête vers elle, la queue battante et les moustaches frémissantes.

Je ne suis pas triste ! protesta faussement le cendré, dont le visage reflétait rien d'autre que le confort. J'aime plutôt ma vie de solitaire. Ça me donne un côté mystérieux comme Nuage Sombre !

Seulement, il mentait et il le savait. Même s'il ne le montrait pas, Petit Loir était réconforté à l'idée que Pelage de Renarde soit là pour lui. 

Mais merci, ça me rend heureux... avait-il fini par balbutier timidement, le museau dans la fourrure de la porteuse.

La chatte se poussa de son étreinte et lui rendit à nouveau un doux sourire.

Viens dormir dans ma mousse, il fait trop froid pour toi ici et si tu veux devenir aussi fort que Petit Gui,  il faudra bien te reposer ! Bien sûr, ce sera notre petit secret à nous donc n'en parle pas.

Vraiment ? miaula celui-ci, les oreilles à présent redressées et les yeux brillants. 

Mais oui ! Viens ! lui répondit la chatte qui remuait les moustaches avec amusement. Seulement, ne fais pas de bruit en entrant sinon les porteuses vont nous tirer les moustaches !

Petit Loir eut du mal à retenir le minuscule ricanement qui le prenait avec insistance par la gorge, les crocs serrées malgré son sourire qui s'apparentait sur son faciès. Il s'imaginait dans sa tête Lueur de l'Aube qui tirait les moustaches de la porteuse rousse, celle-ci regardant les autres chattes d'un regard insistant afin de chercher de l'aide. Et bien sûr, Petit Loir qui se ferait encore et toujours disputer par le cri de vieille corneille qu'avait sa mère.
Rien de réellement grave, évidemment. C'était devenu une habitude pour lui d'être rejeté, en tant que futur esclave du clan. Mais malgré tout, il essayait tant bien que mal d'être heureux avec lui même. Pendant que Petit Loir se faufilait entre les corps endormi dans le plus grand silence à la suite de Pelage de Renarde, il imaginait sa vie depuis qu'il avait ouvert les yeux.
Il se souvenait que, peut-être même pendant une fraction d'une seconde, il avait vu une lueur d'amour dans les prunelles de sa mère lorsqu'elle le regardait. Peut-être était-ce réellement à cause de son titre que le comportement de sa mère envers lui se différenciait du comportement envers son frère ?
Arrête de penser à des choses démoralisantes, cervelle de corneille !

Petit Loir lança un regard vers la mousse de Lueur de l'Aube, toujours debout devant Pelage de Renarde qui l'attendait afin de pouvoir s'endormir. Sa mère était dos à lui, aussi immobile qu'une branche, si bien qu'il aurait cru qu'elle était morte. Fort heureusement, le soulèvement régulier de son flanc montrait que la porteuse était toujours parmi eux. 
Le chaton gris tourna la tête en fermant les yeux, puis s'allongea finalement contre Pelage de Renarde qui l'entourait à présent de sa queue. Malgré qu'elle ne soit pas sa mère, Petit Loir en avait presque l'impression tellement celle-ci était plus là pour lui que sa mère biologique ne l'était. La chatte rousse lui faisait sa toilette tout en ronronnant, les yeux également clos afin de savourer ce moment de tendresse. Petit Loir finit par s'endormir sous les ronrons de la porteuse qui l'avait bercé.

Au petit matin, Petit Loir fut réveillé par les rayons du soleil qui filtrait entre les ronces du buisson. Sa vision était légèrement floue, le faisant papillonner des yeux puis il secoua ses moustaches avant de s'étirer longuement. Lorsqu'il fut complètement réveillé, Petit Loir constata que la mousse qui l'avait couvée était bien froide : il était seul.
Pelage de Renarde a dû partir manger avec l'apprentie de ma mère.

T'es enfin réveillé toi, grogna une voix froide et sans attachement. Arrête d'embêter Pelage de Renarde de la sorte, elle doit déjà s'occuper de l'entraînement provisoire de Nuage de Bruyère cette semaine puisque je suis trop occupée à aider Plume Crépu. 

Il tourna la tête vers Lueur de l'Aube, visiblement toujours bien de mauvaise humeur de le voir. Petit Loir leva les oreilles droites, le museau plissé.

C'est pas vrai ! Je n'embête même pas Pelage de Renarde ! protesta t-il de sa petite voix tremblante, à présent redressé pour faire face à la porteuse.  

Puis, il plaqua les oreilles sur son crâne, la queue battante avec lenteur. Même s'il essayait de montrer à sa mère qu'il était tout aussi courageux que Petit Gui, c'était une évidence que Lueur de l'Aube l'intimidait énormément.
Le regard de la porteuse était dur et glacé, la patte levé en faisant mine de le rabrouer puis elle s'abstenue finalement. 

Va me chercher un mulot dans le tas de gibier, je commence à avoir une petite faim et je pense qu'il est temps que tu en manges, marmonna la femelle tricolore, agacée. Tu n'es plus en âge de téter, tes crocs deviennent trop tranchantes et me font mal. Même Petit Gui ne s'y sert plus depuis une semaine. 

S'il allait bouder et ignorer la porteuse, l'entente qu'il allait pouvoir y gouter le fit vite changer d'avis. Petit Loir se faufila entre les pattes de sa mère avec l'eau à la bouche. Il attendait ce jour depuis des lunes !
Une fois à l'extérieur, une grosse bourrasque tomba subitement sur lui, le faisant frémir. Les jours étaient toujours aussi froids lors de la saison des feuilles mortes et il détestait cette saison. Toutefois, c'était rien comparé à la saison des neiges. 
Son regard s'attarda un instant sur le campement. Devant la tanière des combattants, Ciel Orangé et Branche Épineuse discutaient en partageant un mulot tout frais. Plus loin, Petit Loir voyait Nuage de Lilas qui portait de la mousse fraiche dans la tanière de l'ancienne : Grande Lune.
Selon Sagesse du Cygne, c'est un miracle donné du Clan des Étoiles qu'elle soit encore vivante. 

Un élément attira son attention vers Nuage de Lilas qui se faisait accoster par Nuage d'Onyx. Elle semblait visiblement mal à l'aise, en plus d'être très mal en point à cause de son titre d'esclave. L'apprenti combattant lui fit un croche patte et les félins autour d'eux qui avaient assistés à la scène éclatèrent de rire. C'était une scène horrible, tellement horrible que Petit Loir en eut un pincement au cœur. 
Étais-ce donc ça, l'avenir qu'on lui avait désigné ? 

Nuage de Lilas avait l'air déprimée et honteuse, la queue entre les pattes. Elle s'était redressé en vitesse et détalé en direction de la tanière des doyens. Nuage d'Onyx, lui, avait rejoint un autre apprenti qui ne semblait aucunement amusé par la situation. Au contraire, il affichait un regard dur envers l'apprenti noir et blanc.
Petit Loir se décida finalement de ne plus y penser parce que sa mère allait encore le rabrouer puisqu'il avait du retard. En quelques longs bonds, le petit chaton réussit à rejoindre le tas de gibier et admirait avec de grands yeux les proies toutes plus grandes que lui. 
Seulement, un problème était en jeu. À quoi ressemblait un mulot ?

Petit Loir plissa les yeux, hésitant entre un oiseau et deux autres bêtes. Il avait l'impression que c'était la décision de sa vie : un choix entre la vie et la mort. Évidemment c'était loin d'être le cas, mais quel différence ça fait lorsqu'on est un chaton ? 
J'ai trouvé, c'est une sorte d'oiseau ! se dit-il fièrement, le torse bombé. Lueur de l'Aube sera fière de moi !

Qu'est-ce que tu fais là petite vermine ? grogna une voix derrière lui. On ne t'a jamais appris que les proies sont réservées aux véritables chats de clans, et pas aux demi portions ?

Petit Loir sursauta et fit un bond sur lui même, levant par la suite la tête vers les deux mâles qui le fixait avec leurs yeux hautains. Il frisson le parcouru : c'était Oreille Déchirée et Nuage Sombre, l'héritier d'Étoile Jaune. Ses pattes tremblaient sous la soudaine pression qui l'entourait. C'était Oreille Déchirée qui lui avait parlé, tandis que Nuage Jaune fixait simplement la petite boule de poils grise dans un silence complet. Son regard était toujours aussi froid et ennuyé comme à son habitude. Il ne lui avait jamais rien dit, mais pour une quelconque raison Petit Loir était réellement intimidé par le chat noir. Bien sûr, il était intimidé par la moitié du clan, mais lui, c'était pire que ça. Sa présence était tout sauf rassurante. À cause de ses yeux jaunes qui luisent de cruauté tout en le fixant de haut, il déglutit.

C...C'est pour Lueur de l'Aube, balbutia le petit qui tentait désespérément d'avoir l'air fort et courageux. Elle m'a dit de venir le chercher. 

Et pourquoi elle ne vient pas le chercher elle même si elle a faim ? maugréa aussitôt le lieutenant de sa voix sifflante. 

Je sais pas... 

Sale petit menteur, tu veux simplement manger en cachette une proie qui sert à nourrir les chats utiles de ce clan !

Non ! miaula aussitôt le petit chaton, insulté que le lieutenant pense de lui ainsi. C'est vraiment pour Lueur de l'Aube, je le jure sur le Clan des Étoiles ! 

Il allait continuer de lui répondre, mais Petit Loir se tapi aussitôt sur le ventre en voyant que le chat brun avait les griffes sorties et les oreilles sur le crâne. 

Je vais te nourrir aux fourmis, tu vas voir petit effronté.

Ça suffit, déclara soudainement Nuage Sombre en prenant une proie dans le tas de gibier. Laisse-le tranquille, il n'a que quatre lunes.

Oreille Déchirée feula dans ses moustaches, puis tourna la tête vers Petit Loir.

T'as de la chance, prochaine fois Nuage Sombre ne sera pas là pour te sauver. 

Par le Clan des Étoiles, arrête de lui faire peur ! feula Nuage Sombre en lui lançant un regard colérique. Viens.

Petit Loir fut ensuite tout seul, tandis que Nuage Sombre et Oreille Déchirée partaient en direction d'un sapin. Le petit chat ne prit aucune chance : il se dépêcha de prendre l'oiseau dans sa gueule et rejoignit la pouponnière en vitesse, la queue entre les pattes. Il avait du mal à ne pas trébucher sur le long corps de l'oiseau, mais il tenu bon. 
Petit Loir était décidé : à partir de maintenant il n'allait plus quitter la pouponnière pour le restant de ses jours !

Une fois à l'intérieur, Lueur de l'Aube battait furieusement de la queue contre la poussière. Plus loin, Plume Crépu couvait du regard Petit Souffle et Petit Hurleur qui ronflaient contre son flanc. Ceux-ci avaient deux lunes de moins que Petit Loir, mais Petit Souffle avait déjà prit la grosse tête. Cette idiote de tête de cafard avait bien compris que son rôle de porteuse l'avantageais. 
Non loin du nid de Pelage de Renarde, Baie Rouge et Flocon de Neige discutaient en partageant une souris. Petit Loir se demandait à quel endroit son frère était pour qu'il ne soit pas là de la mâtiné. Pas qu'il lui manquait, au contraire, mais c'était tout de même bizarre de ne pas le voir dans la pouponnière. 

Tu as été faire une exploration en profondeur du campement ? Ça fait dix minutes que tu es parti ! Et avec... une grive ? marmonna t-elle en lâchant un soupir. Bon, c'est pas grave viens ici.  

Petit Loir s'approcha d'un pas lent, déçu. Il était sûr qu'il avait ramené un mulot à sa mère, mais voilà qu'il s'était encore trompé ! 
Sa mère tapota une place dans la mousse à côté d'elle, lui signifiant qu'il devait s'y installer. Petit Loir obéit, soudain content puisqu'il s'était souvenu qu'il allait déguster une proie ! 
Le petit chat attendait avec impatience le signal de sa mère, tandis que celle-ci enlevait les plumes avec délicatesse de la proie. Il regardait avec attention les mouvements de la porteuse, essayant tant bien que mal de s'en souvenir pour une prochaine fois. 
Une fois terminé, la chatte poussa du museau l'oiseau vers son fils et l'incita à manger.

Prend un bout et dit moi ce que t'en pense. 

Petit Loir salivait à présent, l'eau à la gueule. Ses yeux étaient tellement grands qu'il était sûr qu'il pourrait y voir des étoiles. Enfin, le chaton arracha un morceau de viande et aussitôt un ronronnement passa la barrière de sa gorge. 
C'est délicieux ! Je comprend pourquoi Baie Rouge a un ventre aussi rond ! 

Il croqua à nouveau dans la proie, puis une troisième fois avant que sa mère lui arrache la proie des pattes.

Alors ?

C'est trop bon ! répondit-il la gueule a moitié pleine, la queue haute. 

Bien. T'en a assez mangé pour aujourd'hui, il faut quand même que tu bois du lait sinon tu peux faire une indigestion. Lune Blanche va être fâché de devoir te donner des herbes alors qu'on aurait pu éviter cette situation, répondit-elle simplement.

Si Petit Loir cru un instant que la porteuse s'inquiétait pour lui, il se rendit vite compte qu'il se trompait. C'était simplement son rôle de mère. Le ton de sa voix n'était ni chaleureuse, ni affectueuse lorsqu'elle lui avait parlé. Il fallait bien qu'il s'y fasse.

D'accord... marmonna le petit chat, déçu. 

Il leva la tête vers la chatte écaille de tortue qui finissait à présent la proie en quelques bouchées. 

Il est où Petit Gui ? voulut t-il savoir.

Il est avec Griffe Sauvage, votre père, lui expliqua la reine sans lui donner un regard. 

Oh...

Petit Loir lança un regard à l'entré de la pouponnière, soudain envieux. Pourquoi Petit Gui avait le droit à tout, et lui rien...
Il avait tant envie de rencontrer Griffe Sauvage, mais c'était encore une fois Petit Gui le premier. Qu'est-ce qu'il avait de plus que lui ?
Une petite larme roula sur sa joue, puis il secoua la tête afin de la chasser. Sa mère semblait l'avoir remarqué mais elle n'y fit rien, comme d'habitude.

Quelques minutes plus tard, Nuage de Bruyère et Pelage de Renarde entrèrent dans la pouponnière avec gaieté. Elles discutaient de tout et de rien, les oreilles hautes. Lorsque Nuage de Bruyère aperçue Lueur de l'Aube qui la salua en secouant sa queue, celle-ci s'approcha au trot. Pelage de Renarde se contenta de saluer la reine d'un hochement de tête, puis lança un regard discret vers Petit Loir.
Nuage de Bruyère s'était installée à côté de son mentor et lui racontait sa matinée avec Pelage de Renarde. Petit Loir se contentait de tendre l'oreille, faisant mine de ne pas écouter la conversation, mais c'était bien plus fort que lui.

À ce qui parait le Clan de l'Eau Attrayante aurait négligé les marquages hier soir à la frontière, lui confia l'apprentie. La patrouille des combattants ont découvert des traces de ce clan sur nos terres. J'espère qu'Étoile Jaune en parlera à l'assemblée !

Clan de l'Eau Attrayante ?! Et s'ils nous attaquaient ?

Petit Loir leva la tête, soudain inquiet. Nuage de Bruyère continuait de réciter ce qu'elle avait entendu chez les chasseurs également. Les proies auraient senti l'odeur de ces chats puisqu'ils n'étaient plus à leur endroit habituel. Puis, sur une marque de joie, Nuage de Bruyère finit par lui expliquer qu'elle avait aidé les guérisseurs à aller chercher des plantes pour les mettre dans la réserve. 
Petit Loir se demandait à quoi ressemblait la réserve à l'intérieur de la grotte.

T'as fait du beau boulot ce matin, la félicita la porteuse en ronronnant. Merci Pelage de Renarde de t'avoir occupée de Nuage de Bruyère, j'espère qu'elle n'a pas trop été compliquée à gérer ! 

Pas de soucis ! Elle a été aussi sage qu'une plume, ronronna la femelle rousse. 

Nuage de Bruyère souriait face à la chute de compliment qui plongeait sur elle. Petit Loir leva la tête vers sa mère, attendant qu'elle ne parle plus avec les autres femelles.
Une fois qu'elles ne parlèrent plus, Petit Loir prit tout de suite les devants avant que Nuage de Bruyère ne lui reparle.

Lueur de l'Aube, je pourrais rester dans la pouponnière toute ma vie ? demanda t-il.

Sa mère fit la grimace, indécise, puis fronça les sourcils. Il entendait Pelage de Renarde ronronner derrière eux, tandis que Nuage de Bruyère avait rigolé doucement. 

Pourquoi cette question ? Tu n'es pas une femelle Petit Loir, tu serviras le clan un jour ou l'autre.

Tu as peur du monde extérieur, petit ? miaula de sa voix rauque et douce de Sagesse du Cygne.

Petit Loir leva les yeux derrière lui pour regarder la chatte blanche qui s'approchait, le dos courbé. Il secoua la tête hésitant, ne voulant pas avoir l'air faible devant sa mère.

Je me demandais juste... balbutia Petit Loir. Je n'ai pas envie de grandir, il y a un moyen d'avoir le même âge pour toujours ?

Par le Clan des Étoiles, quelle bonne idée ! s'éleva une voix dans le fond. J'aimerais retourner en arrière afin d'être encore dans la pouponnière, mes petits font que bouger dans ce ventre ! 

Tu attends des chatons ? s'étrangla Petit Loir, gueule bée, puis il reprit en murmurant pour lui même. Moi qui pensait qu'elle mangeait toute les proies du clan...

Nuage de Bruyère inspira bruyamment en entendant les paroles du chaton, suivi du petit rire de Flocon de Neige qui s'éleva au côté de Baie Rouge.

PETIT LOIR ! s'étrangla sa mère visiblement furieuse. EST-CE AINSI QUE JE T'AI ÉLEVÉ ? EXCUSE TOI.

Crotte de pie ! J'ai pensé à voix haute ? Qu'est-ce que j'ai dit de mal...

Allons, il est encore jeune il ne sait pas ce qu'il dit, rigola de son rire rauque Sagesse du Cygne. 

C'est aussi à cet âge qu'il faut les éduquer ! Alors Petit Loir, qu'as-tu à dire à Baie Rouge ? le sermonna Lueur de l'Aube qui battait furieusement de la queue.

Désolé... murmura Petit Loir en fixant ses pattes.

Lueur de l'Aube battit de la queue une nouvelle fois sur la terre, fixant de haut le petit.

Pas à moi, à Baie Rouge. 

Petit Loir leva les yeux et afficha un regard suppliant, signifiant qu'il s'en voulait réellement, mais sa mère ne broncha pas un instant. Le chat gris se leva doucement, s'approchant vers Baie Rouge avec hésitation. Il avait peur qu'elle n'accepte pas ses excuses, surtout qu'il ne le pensait pas en mal.

Désolé Baie Rouge... miaula Petit Loir une fois qu'il fut devant elle. Je ne le pensais pas en mal, je le jure...

C'est bon, t'es pardonné, miaula celle-ci sans aucune once de de chagrin ou de colère. Au contraire, celle-ci semblait amusée et le couvait tendrement du regard. Mais plus de paroles comme ça, compris ?

C'est promis ! jura Petit Loir, sûr de lui. 

Un bâillement retentit tout près de lui ce qui le fit tourner la tête. Petit Souffle s'était réveillée probablement à cause de Lueur de l'Aube qui avait hurlé tellement fort qu'il était sûr que les autres clans l'avaient entendue.
Il grimaça. 
Comme si ça pouvait pas être pire.

Bah alors, Petit Loir a encore fait une bêtise ? ricana t-elle avec une voix endormie. Ça ne m'étonne même pas.

C'est pas vrai ! mentit-il. 

Menteur ! fit-elle en tirant la langue vers lui.

Arrêtez vous deux, soupira Plume Crépu. Petit Hurleur dort encore.

Petit Souffle prit un air boudeur, quittant la pouponnière avec la tête et la queue haute. Petit Loir la suivait du regard, les sourcils froncé.

Elle va voir cette sale bave de crapaud ! Moi aussi, je suis fort et je ferais mes preuves !


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Heyyy ! J'espère que ce chapitre vous aura plût ! 
J'ai décidé de publié ce chapitre en avance des autres afin de faire durer le suspens. 

N'hésitez pas à me partager vos avis sur les personnages ainsi que de l'histoire ! :D

À bientôt ♥

4221 mots 

R O S E S

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