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Chapitre 3 : Sabaal


Sabaal referma d'un coup sec le large compendium sur les plantes médicinales qu'il tenait entre les mains.

Quelques heures plus tôt, il s'était installé à sa table de travail dans le but d'étudier l'épais volume que son père lui avait offert dans la matinée. Le moment lui avait semblé idéal : la fin d'après-midi débutait à peine, le vent brûlant des rues de Siviel laissait lentement place à la douce brise de la tombée du soir et il avait encore quelques heures devant lui avant de se rendre à la réception que donnait son père en l'honneur de ses dix-sept ans.

Cependant, sa concentration s'était vite dégradée lorsqu'un picotement désagréable avait parcouru ses côtes. Il s'était alors gratté sans trop y prêter attention, puis s'était replongé dans la lecture du livre. Quelques minutes plus tard, alors qu'il était absorbé par l'étude d'un chapitre particulièrement intéressant, les picotements s'étaient brusquement transformés en une douleur aussi sourde que fulgurante, lui arrachant un hoquet de surprise et de douleur mêlées. Il avait maladroitement reposé le compendium sur son bureau avant de délasser sa chemise et détailler ses côtes d'un œil rond. Comme il n'était pas rare que quelques linuas, ces horribles petites mouches venimeuses, s'invitent dans les maisons à cette période de l'année, il avait d'abord pensé à une piqûre d'insecte.

Mais sur sa peau bronzée par le soleil des Terres de Moïyanne, il n'avait distingué aucune piqûre de linuas, ni aucune autre piqûre de quelque insecte que ce soit d'ailleurs. Au contraire, sa peau était parfaitement normale et saine, sans aucune rougeur apparente.

Tout en serrant les dents, le jeune homme avait ensuite passé une main fébrile sur sa peau découverte, mais n'avait rien senti d'anormal. Alors que sa paume tremblante était en train de longer la sixième côte, la douleur se fit brusquement insupportable. De déchirement, elle devint un brasier. Sabaal avait lâché un cri étouffé avant de s'affaisser sur sa chaise, le goût métallique du sang envahissant sa bouche. Quelques points noirs avaient brièvement dansé devant ses yeux mais il ne s'était pas évanoui.

Par tous les Dieux ! Mais que m'arrive-t-il ? avait-il pensé, en proie à la panique la plus pure.

Ensuite, ce fut sa gorge qui s'était embrasée à son tour, rendant impossible toutes ses tentatives pour respirer. Ses mains s'étaient instinctivement portées à son cou, griffant la peau dans un réflexe inutile, alors que sa bouche ouverte en un trou béant avait désespérément appelé l'air salvateur. Rien n'y avait fait. Lentement mais sûrement, la douleur avait laissé place à l'engourdissement, Sabaal avait senti ses forces le quitter sans pouvoir rien changer à son sort. Ses yeux s'étaient inexorablement fermés, et il s'était senti glisser, glisser, glisser...

Puis aussi soudainement qu'elle était apparue, toute la douleur s'était volatilisée.

Transpirant et hagard, Sabaal avait goulûment avalé une gorgée d'air, puis une autre, et était bientôt revenu à lui. Encore tremblant, il s'était redressé sur sa chaise puis avait passé une main sur sa gorge qui saignait un peu, car dans sa lutte pour respirer, le jeune homme s'était griffé la peau.

« Haeden ! » avait-il appelé mentalement, alors qu'une migraine sordide s'était mise à pulser dans son crâne.

La réponse fut immédiate « Sabaal ? Que se passe-t-il ? Tout va bien ?»

Si le timbre chaud de sa sœur l'avait un peu rassuré, le jeune homme s'était tout de même empressé de lui envoyer la scène qui venait de se jouer via leur lien mental. Après avoir déversé le plus d'informations possible, il s'était massé les tempes et avait murmuré « Haeden, que m'arrive-t-il ? »

Quelques longues secondes s'étaient écoulées avant qu'elle ne lui réponde. Sa voix lui avait semblé hésitante, déstabilisée : « Je suis en réunion avec les conseillers de père, reste dans ta chambre et attend moi. Le mal de tête va passer, mais reste allongé. Je fais au plus vite. »

Ensuite, elle avait interrompu le lien et l'avait laissé seul avec ses interrogations. Sabaal était habitué aux manières brusques de sa sœur, mais quelque chose dans la voix de cette dernière l'avait interpellé. Elle savait ce qu'il s'était passé, il en était persuadé.

Choisissant de faire confiance à sa sœur et se pliant à ses ordres, il avait pris un instant pour se calmer et était parti s'allonger sur le large lit accoudé à son bureau. Sa tête douloureuse posée sur un oreiller confortable, il avait rejoué une fois de plus la scène dans sa tête.

Avait-il été victime d'un sort ? Souffrait-il d'une étrange maladie ? Inconsciemment, sa main était passée sur sa gorge où des premières croûtes de sang s'étaient déjà formées. Sans sa sœur, il n'aurait aucune réponse, c'était une certitude : Il n'avait pas la moindre idée de ce qui avait bien pu se passer. Cette conclusion en tête, il s'était redressé, avait pris une grande inspiration, puis avait attrapé le large volume posé sur le bureau avant de se replonger dans sa lecture.

Depuis il attendait Haeden. Les pages du compendium tournaient les unes après les autres, mais il les lisait sans réel intérêt. Son œil distrait se perdait entre les lignes et les mots semblaient vides de sens.

Que fait-elle ? se demanda-t-il pour la dixième fois au moins, juste avant que quelques coups ne résonnent doucement contre sa porte. Il s'assit sur son lit, alors que sa sœur pénétrait dans la pièce.

- Sabaal, par la grâce d'Aksha, reste allongé ! Tu es tout pâle !

Il lui offrit un sourire piteux avant de se laisser retomber sur le matelas. La main fraîche d'Haeden se posa sur son front, ce qui le détendit instantanément.

- Tu t'es déjà préparée pour ce soir ? lui demanda-t-il en détaillant sa toilette.

- Ne bouge pas, répondit-elle en le repoussant sur le matelas. Oui, les conseillers de père que je voyais aujourd'hui ont une position plutôt importante et j'avais envie de faire bonne figure. Comment je m'en suis sortie ?

Elle en profita pour observer sa gorge et les quelques plaies qui la parcouraient.

- Tu es superbe, répondit Sabaal.

Et il le pensait. Sa sœur resplendissait dans sa robe bleu-roi ouverte sur le nombril et dénudée dans le dos. Les nombreuses gemmes incrustées dans sa peau qui émerveillaient toujours les gens la première fois qu'ils les voyaient brillaient autant que les bracelets en or qui pendaient à ses poignets et aux deux gros saphirs à ses longues oreilles. Ses mains parsemées d'écailles étaient habillées de grosses bagues en or fin. L'éclat de ses yeux bleus sombres était relevé par des paillettes or dispersées avec soin. Et son visage en forme de cœur, quand à lui, devint plus merveilleux encore quand elle lui offrit un sourire franc et lui fit un clin d'œil.

- Tu es adorable, lui dit-elle. Bien, voyons si tu penses la même chose sans ce mal de tête.

Elle ferma les yeux et récita un court sort curateur. Aussitôt, sa magie s'échappa de sa main posée sur la tête de son frère pour disparaître dans son crâne. Celui-ci poussa un soupir de bien-être et laissa sa migraine s'éloigner sans regret.

- C'est mieux ? demanda-t-elle une fois le sort achevé.

Sabaal hocha la tête avant de s'asseoir sur son lit. Toute la douleur s'était miraculeusement volatilisée.

- Ce sort est incroyable ! s'exclama-t-il avec gratitude. Où l'as-tu appris ?

Haeden ria doucement :

- C'est Père qui me l'a montré quand j'ai fais la même crise que toi, il y a quelques années maintenant. Je suis heureuse que ça ait fonctionné. ( quand elle remarqua l'air surprit de son frère, elle éclata d'un rire franc. ) Ne fais pas cette tête ! Ce n'est pas une maladie grave, même si elle est douloureuse. Père m'a parlé de tétanie mais...

- C'est une maladie ? s'exclama son frère en lui coupant la parole. Mais comment l'attrape-t-on ? Qu'est-ce qui déclenche les crises ? Comment se fait-il que je ne sois pas au courant ?

Haeden haussa les épaules, l'air contrit.

- Doucement. Nous ne connaissons pas la raison de cette maladie. Tout ce que l'on sait, c'est que les crises sont très rares et totalement imprévisibles. La seule chose que tu peux faire, c'est attendre qu'elles se terminent puis utiliser le sort que je viens de te montrer pour te débarrasser du mal de tête qui vient après. Père ne voulait pas que je t'en parle. Il savait que tu te serais inquiété pour moi.

- Bien sûr que je me serais inquiété, grogna Sabaal avant de soupirer. Mais que disent les Fhjolas? Il n'y a pas de traitement ?

Sa sœur se frotta le bras, visiblement mal à l'aise.

- Père ne veut pas consulter les guérisseurs à ce sujet.

- Même les Havans ?

- Oui. Il est catégorique.

Sabaal écarquilla les yeux, surprit que leur père qui tenait à ses deux enfants comme à la prunelle de ses yeux ne veuille même pas consulter ceux qui étaient censés détenir l'ensemble les connaissances. Puis sa surprise se mua en une colère sourde.

- Et alors quoi ? Nous devons subir cette maladie sans chercher de remède sous prétexte que père ne veut pas que les guérisseurs soient consultés ? C'est injuste !

Haeden pressa une main apaisante sur son épaule, l'air désolé.

- Je lui ai tenu le même genre de discours, juste avant de me lancer dans la lecture d'un nombre incalculable de grimoires médicinaux. Il n'a rien voulu entendre et je n'ai rien trouvé qui parle de cette maladie.

- Alors il n'y a rien à faire ? murmura le jeune homme en baissant la tête.

- Je le crains, effectivement. Viens par ici.

Elle l'attira dans ses bras et le berça comme elle le faisait depuis qu'ils étaient petits, lorsque Sabaal allait mal. La tête de son petit frère, qui était aujourd'hui bien plus grand qu'elle se posa sur le sommet de son crâne. Elle passa une main dans son dos, puis frotta doucement.

- Ne remet pas en cause son amour pour nous, Sabaal. Si il ne veut pas rechercher les causes de cette maladie, il doit avoir une bonne raison. Mais si tu veux, nous pourrons tout de même chercher tous les deux. La bibliothèque est tellement grande... J'ai bien du rater quelques ouvrages, et les livres ne mordent pas. Il ne nous en voudra pas pour ça.

L'expression de son frère se mua en tristesse pure et simple.

- Je ne veux pas revivre cela, miníra. Et je ne veux pas que tu revives cela non plus. Jamais.

- Moi non plus, murmura sa sœur d'un ton apaisant. Nous allons tout faire pour, qu'importe ce que dit père, d'accord ?

- Par Aksha, dit-il dans un hoquet, j'ai eu l'impression de ressentir la douleur de quelqu'un d'autre.

Haeden blêmit en se rappelant ses trois crises précédentes où elle avait ressentit exactement la même chose, mais ne répondit rien. Son frère était déjà suffisamment perturbé pour le moment. Elle passa une main dans les cheveux sombres, longs et emmêlés du jeune homme, tira l'une de ses oreilles et lui fit un sourire rassurant :

- Nous parlerons à père ce soir. Prépare-toi maintenant, ce soir, nous fêtons ton Nom et tu ne dois pas être en retard.

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