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CHAPITRE 9 : Doutes

À bord de la soute principale du Charon, les membres restants de l'équipage harnachaient les dernières caisses. Quand un cri à l'extérieur du vaisseau fit sursauter tout le monde :

— Attends-moi ! Bordel... Seilah !

Le bruit d'un moteur se déclencha indiquant que l'élévateur était en train de remonter. Mais, malgré le vacarme, on pouvait cependant entendre Tiana presque supplier sa compagne :

— Seilah, réponds-moi !

— Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? répliqua-t-elle, les yeux gonflés par des larmes de rage.

— Juste que tu m'expliques ce qui se passe... Pourquoi tu-...

Mais déjà l'ascenseur était arrivé au niveau de la soute et l'alien cornue s'était déjà élancée droit vers les entrailles du cargo, fonçant jusqu'à leurs quartiers communs. Tiana avait du mal à suivre l'allure de sa compagne. Mue par la rage, cette dernière avait été bien plus rapide et lorsque Fry arriva enfin devant la porte de leur chambre, l'alien l'avait déjà verrouillée. Restée pantoise face à cette barrière infranchissable, la Capitaine ne sut que faire sinon frapper dessus en hélant sa compagne de plus belle.

— Seilah. Dis-moi ce qu'il y a. S'il te plaît, supplia-t-elle.

— Ça ne te dérange pas, toi, d'accepter une mission sans demander à ceux qui partagent ta vie s'ils sont d'accord ? répondit l'alien, la voix déformée par la colère. S'ils veulent se mettre en danger pour toi ?

Dans l'esprit de Fry, deux sentiments contraires se bousculaient. D'un côté, elle était heureuse que sa compagne lui parle enfin. De l'autre, elle ne comprenait pas ni le sens de cette réponse, ni l'origine d'une telle fureur.

— Mais... De quoi tu me parles ? balbutia la Capitaine, sans comprendre.

— Tu ne peux même pas imaginer...

— Et si tu m'expliquais ?

— Fous-moi la paix, Tiana ! Tu... Tu n'as pas idée de ce que tu as déclenché !

Comprenant que sa compagne avait besoin de temps pour se calmer et peut-être enfin être en état de communiquer, la Capitaine fit demi-tour et commença à monter aux barreaux de l'échelle. Elle n'entendait plus que les pleurs de plus en plus lointains de Seilah, qui semblait totalement inconsolable.

En arrivant à l'étage supérieur, Fry trouva Tooms qui l'attendait.

— Ça va aller ? demanda-t-il, aussi inquiet et perdu que sa supérieure.

— J'en sais rien. Je l'ai jamais vue comme ça, répondit-elle en jetant à nouveau un coup d'oeil au pad que lui avait remis Marlin.

Il indiquait plusieurs choses, notamment le destinataire des quelques caisses que Marlin leur avait envoyées : il s'agissait d'un certain Tiram Dja'Anu, ainsi que les coordonnées spatiales de la destination. Une petite planète dans la Bordure qui lui était inconnue. Tiana soupira et tendit la tablette à son pilote avant de lui donner ses ordres :

— Entre les coordonnées dans l'ordinateur de navigation. On part dans moins d'une heure. Je vais voir où en est le chargement.

— OK. Mais tu sais, j'ai beau ne pas avoir beaucoup d'expérience dans les relations de couple, Seilah a l'air d'avoir été pas mal ébranlée par tout ça. Je pense pas qu'elle t'en veuille vraiment. Mais, j'avoue, je l'ai jamais vue comme ça.

— Moi non plus, soupira Fry. Et c'est bien ce qui m'inquiète...

La Capitaine tourna alors les talons et prit la direction de la soute. Lorsqu'elle y arriva, elle eut la surprise d'y trouver Alistair qui s'affairait à l'ouverture d'un conteneur. Prise d'un vent de panique à l'idée que le client à qui la cargaison était destinée refuse de payer, la Capitaine se précipita vers le médecin :

— Doc ! Attendez ! Touchez pas à ça !

— Ne vous inquiétez donc pas, Capitaine, répondit le vieil homme avec un sourire apaisant. J'ai bien conscience que vous n'avez pas à inspecter la cargaison que vous venez de récupérer. Mais de toute façon, celle-ci, je me la suis procuré moi-même.

Coupée dans son élan par la surprise, Fry ne savait plus quoi dire.

— Voyez-vous, j'ai pris la liberté d'acheter et de faire amener certaines pièces ici afin de parfaire la construction de l'infirmerie et de la serre.

D'un seul coup, le visage de Tiana prit un air sombre. Craignant que la dispute avec sa compagne l'ait quelques peu troublé, Alistair hésita un instant avant de reprendre :

— J'espère que ça ne vous dérange pas.

— Oh, mais si on avait aucun problème, ça m'aurait pas dérangé. Mais c'est pas le cas : on est recherché par l'Alliance.

— Pardon ? On est recherché ? s'écria Daniels qui – on ne savait comment – avait réussi à remettre la main sur une bouteille d'alcool.

Perché avec les autres membres de l'équipage sur la galerie qui dominait la soute, il demeurait dans l'expectative.

— Oui, acquiesça Fry. Un mandat d'arrêt a été lancé. Contre le Charon et nous tous.

— Mais qu'est-ce qu'on leur a fait ? Je veux dire... On a pillé l'un de leurs vaisseaux, ok. Mais quand même... C'est pas le pire qu'on leur ait fait. Alors pourquoi maintenant ? répliqua l'artilleur.

— J'en sais rien, Jacky. En tous cas, Doc, vos achats vont les conduire jusqu'à nous. Mais je peux pas vous en vouloir. Après tout, vous pouviez pas savoir.

Voyant que son artilleur lançait un regard noir à son nouveau médecin de bord, la Capitaine se résigna à prévenir la future potentielle dispute. Ce n'était vraiment le moment de se chamailler pour un simple coup du sort.

— Jack, laisse-le ! Il y est pour rien dans l'histoire. On manque juste de chance. Et arrête de percher là-haut alors que t'as quatre grammes dans chaque bras. J'ai vraiment pas besoin que tu te blesses.

Si Daniels grommela quelque chose d'inaudible, il recula avant de disparaître dans les tréfonds du vaisseau.

Apercevant Mei accrochée à la rambarde, elle lui fit signe de descendre. Ce qu'elle fit d'un bond en atterrissant gracieusement sur l'une des caisses. L'ingénieure s'assit en tailleur prête à recevoir ses ordres.

— Qu'est-ce que tu veux que je fasse, Boss ?

— Rien de particulier, juste que tu me rassures. Le Charon pourra faire le voyage sans problème ?

— Oh que oui. Je l'ai bichonnée et elle pourra nous mener où tu le voudras.

Ravi du rapport engageant de l'Azrienne, le visage de Fry s'éclaira d'un faible sourire. Bien que l'état de Seilah ne quittait pas son esprit, elle nota la gêne qui se dessinait sur les traits félins de l'ingénieure. Quelque chose semblait la tracasser.

— Il y a quelque chose dont tu voudrais me parler ?

— Ne t'en fais pas, c'est rien de grave. C'est juste que je les ai trouvées lourdes ces caisses. D'après ce que j'ai compris, c'est de l'humanitaire, et... Enfin, je ne sais pas. C'est quand même pas de la contrebande ou autre chose, si ?

— Marlin m'a assuré que non. Et je lui fais confiance.

En vérité, la Capitaine ne savait pas trop quoi penser. Certes, Marlin Barnes était quelqu'un qui ne lui avait jamais donné de raisons de douter de sa franchise. Mais, en une année entière, les gens pouvaient changer. Un allié de longue date pouvait vous tirer dans le dos sans la moindre sommation... Tiana pesta contre elle-même : si elle commençait à avoir des soupçons envers un ami comme Marlin, elle ne ferait plus confiance à personne.

— S'il m'a dit que c'était des vivres et des médicaments, c'est que c'en est. Et puis, on est payé pour transporter, pas pour poser des questions, lui rappela-t-elle, sèchement.

Mei, voyant qu'elle avait touché un point sensible, ne pipa mot. Comme la plupart des autres personnes présentes, elle se disait que la situation avec Seilah avait bouleversé leur Capitaine. Et l'Azrienne n'était pas certaine de savoir comment réagir.

Puis, décidant de repartir sur un autre sujet, moins délicat, elle demanda :

— Et sinon, tu avais besoin de moi pour autre chose ?

— Eh bien, il faudra que tu aides le Doc pour l'infirmerie et...-

— ...- la serre. Oui, je m'en doutais un peu. Ne t'inquiète pas, je m'en occupe dès que possible.

Ayant terminé avec la mécanicienne, la Capitaine se dirigea vers le boitier de l'intercom le plus proche et enfonça l'unique bouton. Bientôt, sa voix résonna dans l'intégralité du vaisseau :

— Ça y est, Tooms. On est paré ici.

Bien que le pilote ne répondit pas, il était évident qu'il avait entendu l'annonce de la Capitaine : déjà des vibrations provenant de l'allumage des fusées latérales se faisaient sentir dans tout le cargo. Soudain, une alarme résonna dans le cockpit : un nouveau problème mécanique empêchait l'élévation du transporteur.

— Mei, dis-moi que c'est pas encore un problème d'alternateur ! s'écria-t-il dans l'intercom.

— Je ne crois pas, non ! répondit l'Azrienne, sur le même ton. J'ai déjà vérifié et tu le sais. Je vais voir !

Sur la passerelle, Tooms soupira : bien entendu, il avait une confiance aveugle en la mécanicienne et ses capacités. Il s'avachit, les bras ballants, par-dessus sa console et attendit patiemment que l'Azrienne lui donne de bonnes nouvelles. C'était toujours le cas quand Tiana franchit le seuil de la passerelle :

— Une idée de ce qui cloche ?

— Tu me demandes ça comme si j'étais mécanicien... ricana le pilote. Je m'y connais, mais pas assez pour faire un diagnostic à l'aveugle.

La voix de Mei retentit alors à nouveau : il était évident qu'elle était passablement agacée. Et Tiana savait qu'il n'y avait qu'un seul moyen pour la rendre comme ça : toucher à son vaisseau adoré.

— C'est bon, j'ai trouvé ce qui n'allait pas. Tooms, vas-y, tu peux décoller.

Le timonier s'exécuta et répéta la séquence d'allumage des différentes fusées. La vibration caractéristique accompagna une lente élévation de quelques mètres alors que Tooms pressait plusieurs boutons sur sa console et démarrait la propulsion principale pour quitter l'orbite de Gamma Hydra 3.

Voyant que son vaisseau était hors de danger, Tiana se leva et posa délicatement une main sur l'une des parois métalliques du cockpit.

— Et bien, ma belle, chuchota Tiana, s'adressant au vaisseau comme à une personne. Tu m'as fait sacrément peur sur ce coup-là.

— Et toi, c'est à chaque fois que tu lui parles comme ça que tu me flanques la frousse, répondit Tooms, avec un sourire.

Le trait d'humour du pilote se perdit rapidement quand la voix de Mei, apparemment toujours énervée par la mésaventure du Charon, se fit entendre dans tout le vaisseau :

— Boss, rejoins-moi dans le mess ! Et vite !

Tiana échangea un regard circonspect avec Tooms qui haussa simplement les épaules. Quoiqu'il ait pu se passer, cela devait être assez grave pour que la petite Azrienne soit aussi furieuse. Fry se dirigea précipitamment vers la salle de réunion où elle trouva Jack, en train de nettoyer son fusil à pompe. La Capitaine sourit alors qu'elle songeait que pour un homme comme Daniels, qui était plus connu pour sa capacité à agir plutôt qu'à réfléchir, c'était l'arme idéale. Brutale et précise lorsque l'ennemi se trouvait à très courte distance.

L'ancienne militaire était encore dans ses pensées quand Mei déboula enfin dans le mess : elle portait une longue barre en métal qu'elle plaqua férocement sur la table. Le choc fit sursauter Jack, qui ne s'attendait pas à une telle violence de la part de la jeune alien. Tiana, de son côté, se contenta de hausser un sourcil interrogateur, ne comprenant pas où sa mécanicienne voulait en venir. Ne voyant pas de quelconque réaction chez sa Capitaine, Mei s'exclama :

— J'ignore qui s'est amusé à mettre ça dans l'une des dynamos des générateurs de puissance ! Mais je vous jure que si je l'attrape, il va passer un sale quart d'heure !

— Qu'est-ce que tu racontes ? Personne descend jamais là-bas, s'exclama Jack.

— Je raconte, Jack, que quelqu'un a coincé cette barre en métal dans les dynamos des générateurs ! Ce qui explique pourquoi on n'a pas réussi à décoller tout de suite ! Si je ne l'avais pas enlevé à temps, ça aurait pu faire tout exploser là-bas ! Et moi avec !

Fry fit un signe pour couper Jack qui s'apprêtait à répondre, car elle voulait être certaine de ce qui s'était passé avant d'accuser qui que ce soit :

— Tu es sûre que c'était voulu ? Je veux dire... C'est pas un simple accident ?

La petite Azrienne toisa sa Capitaine comme si elle venait de sortir la plus grosse idiotie du monde et croisa les bras devant sa poitrine :

— Sérieusement ? Boss, tu me connais et tu sais comment je travaille. Si j'avais fait une erreur, j'aurais été la première à la reconnaître. Et de toute façon, je vois pas pourquoi j'aurais mis une barre pour bloquer une dynamo.

— Tu penses que c'est un sabotage ?

— C'est toi qui l'a dit, Boss. Mais c'est ce que je pense, en effet.

Un saboteur parmi les membres de l'équipage ? Il ne manquait plus que ça.

— Bon, je vais faire ce qu'il faut pour que ça se reproduise plus. Ma belle, toi, tu restes à ton poste.

La jeune alien acquiesça et tourna rapidement les talons alors que Jack ronchonnait de son côté :

— Des fois, je la comprends pas. On pourrait croire qu'elle accorde plus d'importance au vaisseau qu'à nous.

Cependant, Tiana n'avait que faire des commentaires de son artilleur. Fry ne savait plus quoi penser de la situation et n'avait aucune idée de comment réagir. Elle n'avait jamais imaginé que quelqu'un essaierait de saboter le Charon. Pourtant c'était bel et bien le cas : mais qui ?

Mei, c'était totalement illogique, puisqu'elle avait elle-même signalé l'incident. Tooms lui avait bien tiré dessus auparavant mais c'était pour son bien et jamais il ne la trahirait. Seilah, non plus, ça allait de soi. Jack Daniels, lui, avait été mercenaire et était plus intéressé par l'argent. Mais après autant de temps, une certaine loyauté s'était installé et il n'avait aucun intérêt à faire une chose pareille. Au final, il ne restait que les trois nouveaux passagers et à vrai dire, elle ne savait pas grand-chose d'eux.

Mais la question la plus épineuse demeurait le mobile d'un tel acte. Pourquoi donc quelqu'un essaierait les arrêter ou même pire de les tuer ? Elle imaginait mal l'Alliance, surtout avec les mandats d'arrêt à leurs noms qui leur permettrait de les rattraper bien assez tôt. Peut-être Bradock et ses sbires auraient été capables d'un tel coup tordu, mais là encore, il y avait une incohérence : les seuls suspects étaient arrivés avant même que les problèmes avec le criminel ne se produisent.

L'ancien Sergent se dirigea alors vers le boîtier de l'intercom et pressa l'unique bouton permettant à sa voix de retentir dans tout le vaisseau : on y sentait toute la puissance de l'officier de commandement qu'elle avait été par le passé et qu'elle demeurait encore.

— Avis à tout l'équipage. Un peu plus tôt dans la journée, une tentative de sabotage a été évitée. Et comme le responsable a pas été attrapé, je veux voir tout le monde confiné dans ses quartiers jusqu'à nouvel ordre. Toute personne qui ne respectera pas ces directives sera débarquée dans le premier système stellaire traversé.

Daniels leva les yeux vers sa supérieure, apparemment mal à l'aise de se retrouver entre quatre murs à ne rien faire.

— Tu es sûre de toi, Boss ?

— Certaine. Mais si ça te convient pas, Jacky, tu es libre de partir.

— C'est pas ça. C'est juste... Je les vois pas faire ça, c'est tout, répondit-il, apparemment arrivé aux mêmes conclusions que sa Capitaine.

— Moi non plus, mais je peux pas me permettre de prendre le moindre risque. Maintenant va t'enfermer dans tes quartiers. C'est un ordre.

Le mercenaire soupira et sortit du mess pour rejoindre la grande pièce qui lui servait pour s'exercer au tir et qui lui faisait également office de chambre. Il était certain que, pour lui – comme pour chacun d'entre eux –, ça n'allait pas être une expérience très agréable, mais Tiana était obligée d'agir en conséquence.

Elle retourna alors sur la passerelle et releva Tooms de ses fonctions de timonier en enclenchant le pilotage automatique avant de le prier de se retirer également dans ses quartiers. Puis, elle afficha l'hologramme de tout le vaisseau et scanna toutes les formes de vie présentes à bord. Elle nota ainsi que tout le monde était bel et bien confiné dans sa chambre conformément à ses ordres. Elle transféra ensuite le contenu de l'hologramme sur un pad avant de se préparer pour sa longue surveillance. Elle ramassa le livre qu'elle avait commencé et partit s'installer dans le mess tandis que les lumières du vaisseau s'éteignaient les unes après les autres. 

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