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CHAPITRE 30 : Remise en service

Si des larmes roulaient à présent sur les joues de l'Azrienne, cette fois-ci, aucune tristesse n'envahissait son coeur. Bien au contraire. Elle n'en croyait pas ses yeux tandis que peu à peu la silhouette de l'ancien Sergent devenait de plus en plus nette. Pensant qu'elle hallucinait, la mécanicienne secoua la tête avant de réaliser qu'elle ne rêvait pas : Tiana Fry était bel et bien devant elle. Sans attendre, elle se jeta directement à son cou. Une étreinte aussi chaleureuse que désirée autant par l'une que par l'autre. Une étreinte tout aussi brutale, qui commença doucement à étouffer la Capitaine.

— Mei, attends...-, haleta-t-elle, sa voix à peine audible à travers ses efforts pour respirer.

Mais l'étau qu'étaient les bras de l'Azrienne ne lâchait pas prise. Comme si elle s'imaginait qu'elle allait disparaître à nouveau, la prise de Mei s'était faite plus forte.

— Mei... S'il te plaît...- réitéra la Capitaine en repoussant doucement l'ingénieure du Charon. Tu m'étouffes.

— Pardon...

Et tandis que l'ancienne militaire se redressait, elle reçut un coup de poing dans le bras. Certes, il n'était pas puissant, mais assez pour permettre à la mécanicienne de décharger la tension qui l'avait animée depuis ces derniers mois.

— As-tu la moindre idée du souci qu'on s'est fait ? Tu n'imagines pas à quel point nous étions tous inquiets !

— Je sais, Mei. Je sais... répondit simplement la Capitaine en baissant les yeux.

Son interlocutrice n'était cependant pas dupe. Même si Fry était ravie de son retour parmi les siens, quelque chose semblait la perturber. Quelque chose qui l'avait meurtri. Bientôt, une larme roula le long de la joue de la Capitaine. Suivi d'une seconde qui prit le même chemin.

— Je sais, tu peux en être certaine, répondit simplement Fry en les essuyant du revers de sa manche.

Les retrouvailles furent coupées court quand le sifflement d'une arme se chargeant retentit. Celui de l'arme que Jack braquait sur Turan.

— Tu es qui, toi ? lança l'artilleur au hors-la-loi.

— Jacky ! Calme-toi ! ordonna la Capitaine. C'est Max ! Il m'a aidé à sortir de Sieran !

— Attends, quoi ? Sieran ? demanda un Daniels abasourdi. L'autre tache d'Atlan t'a foutu là-bas ?

— Ouais et ça a pas été une partie de plaisir...

— J'imagine... Et du coup, lui, c'est Max ? Comme dans Maxwell Turan ? Celui qu'on surnomme "la Bête" ?

— Ma réputation m'a précédée apparemment, ricana le colosse en tendant un bras robotique à l'artilleur. Enfin bref, Fry, c'est pas que je m'ennuie, mais je crois que c'est là qu'on se sépare. Et merci d'avoir payé notre sortie, ajouta-t-il en s'éloignant vers les tréfonds du spatioport.

— Vous me donnez deux minutes ? lança alors l'intéressée à aux deux membres de son équipage qui la fixaient sans comprendre.

L'ancien Sergent se précipita à la suite de son partenaire d'évasion et lui passa devant, l'arrêtant en plaquant sa paume sur son poitrail musclé :

— Attends ! Tu es sûr que tu veux partir ? Je veux dire... On pourrait te déposer ou même t'accueillir à bord.

— T'es sympa, gamine. Mais ce que tu as avec ces gens, avec ton équipage, c'est quelque chose qui ne me convient pas. Je suis un solitaire, moi.

— Pourtant, on fait une bonne équipe... soupira la Capitaine.

— Ça, oui. Mais t'inquiète pas, quelque chose me dit qu'on se reverra, Fry.

Sur ces paroles, il apostropha la Capitaine d'un clin d'oeil et bifurqua vers la sortie du spatioport.

— Ça va aller, Fry. C'est un grand garçon, déclara une voix dans son dos.

C'était Skye qui, adossée à une pile de caisses, attendait que le plein de son chasseur volé fût fait.

— Ça, j'en doute pas. Et toi ? demanda l'ancien Sergent. Tu vas faire quoi maintenant ?

— J'imagine que je vais essayer de faire améliorer ce petit vaisseau. Avec un meilleur armement ou de meilleurs systèmes. C'est ça quand on a pas un petit génie à bord... ajouta-t-elle en désignant quelqu'un de la tête derrière Tiana.

Cette dernière se retourna et vit les deux personnes auxquelles elle s'attendait ainsi qu'une Obolienne inconnue et couverte de poussière. Intriguée par la présence de cette alien parmi les membres de son équipage, la Capitaine esquissa un mouvement vers eux, avant de se raviser. Un mouvement accompagné d'un ricanement de la chasseuse de primes.

— Quoi ? Tu vas aussi me proposer de venir avec vous ?

— Pourquoi ? Tu accepterais ?

— Et puis quoi encore ? Non, je tiens trop à mon indépendance et je pense pas que tu voudrais d'une tueuse avec toi...

Skye se redressa et prit la même direction que Turan.

— À la revoyure, Fry. Et essaie de pas t'attirer d'autres emmerdes, la prochaine fois, je serai peut-être pas aussi clémente.

D'autres ennuis. La Capitaine était certaine qu'elle n'allait pas tarder à les voir arriver. Tandis que la chasseuse de primes disparaissait dans l'ombre du spatioport, l'ancien Sergent se dirigea vers l'inconnue. Avec le peu de chance qu'elle avait eu ces derniers mois, elle s'attendait encore à devoir subir toutes sortes de complications, toutes aussi dangereuses les unes que les autres. Méfiante, elle questionna l'alien :

— Et toi, qui es-tu ?

— Je m'appelle Vesha'Ah. C'est moi qui ait trouvé votre alternateur cyridonien.

— Quoi ? De quoi tu parles ?

— C'est pour Sarina, expliqua Mei. On a presque tout récupéré pour la réparer. Et on s'apprêtait à retransférer sa conscience dans son corps quand tu es arrivée...

— Eh bien, allez-y.

L'ingénieure acquiesça avant de filer en compagnie de l'Obolienne vers l'ascenseur menant à la soute du Charon. Restée seule avec Jack, la Capitaine sentit deux émotions contraires monter en elle. D'une part, un soulagement, celui d'être de nouveau chez elle. D'autre part, une étrange gêne à l'idée de se trouver en compagnie de l'artilleur. Une gêne ? Non, une peur, plutôt. Conscient que quelque chose n'allait pas, l'ancien mercenaire esquissa un geste de réconfort envers sa supérieure, qui recula brutalement.

— Ça va, Boss ? Qu'est-ce qui t'est arrivé pendant ces trois mois ?

La jeune femme ne put retenir un ricanement alors qu'elle entendait la durée qu'elle avait passée sur la planète carcérale :

— Trois mois ? Ça m'a paru une éternité, tu sais. Et ça aurait pu être encore plus long si les Charognards ne s'en étaient mêlés. Ils ont tué presque tout le monde là-bas...

Entendant les révélations de sa Capitaine, Daniels eut un regard ahuri. Ne souhaitant pas remuer des souvenirs aussi pénibles, elle préféra changer de sujet. Depuis son arrivée sur Obol, quelqu'un n'avait pas quitté ses pensées. Quelqu'un qu'elle avait espéré voir dès qu'elle avait foulé le sol de cette planète.

— Tu peux me dire où est Seilah ?

Gêné, l'artilleur hésita un instant avant de répondre. Conscient que prendre des pincettes avec sa supérieure ne le mènerait nulle part, il préféra y aller franchement.

— Depuis ton départ, elle s'est enfermée dans vos quartiers, n'en sortant que pour les repas. Elle fait vraiment peine à voir si tu veux mon avis. Mais maintenant que tu es là, j'imagine que ça va aller bien mieux pour elle.

En entendant la cassure dans la voix de l'artilleur, la Capitaine comprit aisément à quel point la situation était grave et, par conséquent, se précipita à bord. Tandis qu'elle filait droit vers ses quartiers, elle croisa la plupart de ses membres d'équipage, notamment Alistair et Aiden, ainsi que la conscience de Sarina toujours couplée aux systèmes principaux du Charon, qu'elle salua rapidement. Mais s'ils avaient voulu lui parler plus longuement et fêter leurs retrouvailles, ils comprirent aisément que la situation de Seilah la préoccupait bien plus.

L'ancienne militaire pénétra donc dans le mess, où elle nota quelques changements : il y avait maintenant une immense coupole transparente qui laissait passer la lumière des néons du spatioport jusqu'à l'intérieur de la pièce. Elle remarqua aussi que quelques éléments avaient été modernisés. Sachant qu'elle aurait tout le temps de demander à Tooms de quoi il retournait, elle traversa la salle réservée aux repas pour s'engouffrer dans le couloir menant à la passerelle. À mi-chemin, elle attrapa les deux pans de l'échelle qui descendait jusqu'à ses quartiers et se laissa glisser. Arrivée, elle toqua à la porte :

— J'ai dit que je ne voulais voir personne ! s'écria la voix de Seilah avec colère.

Tiana essaya d'ouvrir la porte et remarqua qu'elle était verrouillée. Elle fit alors un signe à la caméra et Sarina comprit. Un claquement sonore se fit entendre et la Démorenne hurla à nouveau :

— Sarina, tu es vraiment une garce ! Je t'ai dit que je ne voulais pas que tu ouvres à quiconque !

— Pas même à moi ? lâcha Fry en ouvrant brusquement la porte.

Interdite, la Demoréenne s'arrêta dans sa course et posa ses mains sur sa bouche, étouffant un cri.

— Salut ma belle, je suis rentrée, se risqua Fry.

Seilah se jeta alors sur sa compagne et l'embrassa sans remarquer la gêne de cette dernière. De brûlantes larmes de joie ruisselaient le long des joues de l'alien et se mélangeaient aux marques d'affection. Tiana ne pouvait, quant à elle, que la consoler en la serrant dans ses bras et en caressant doucement sa longue chevelure ébène. Cependant, il était évident qu'elle n'était pas du tout à l'aise. Un malaise que Fry réprima afin de permettre à sa compagne de se remettre de sa disparition passée.

— Je suis là et je peux te jurer que je partirai plus, déclara-t-elle.

* * *

Une demi-heure plus tard, Seilah s'était enfin calmée et Tiana avait décidé de prendre une douche. Cependant, elle avait tenu à rester seule sous l'eau brûlante qui coulait le long de ses courbes généreuses. Après tout ce qu'il s'était passé sur Sieran, elle n'osait plus être vue ainsi, pas même par Seilah, qui pourtant la connaissait sous toutes les coutures. Elle supportait à grand peine qu'on la regarde habillée, alors nue, c'était une véritable épreuve. Mais le pire ce n'était pas ça : elle était devenue froide avec les personnes qu'elle aimait. Pourtant elle aurait voulu leur montrer ce qu'elle ressentait. Mais elle ne pouvait pas. Tout comme elle ne s'imaginait pas leur avouer les raisons de ce changement d'attitude.

Estimant avoir passé assez de temps sous la douche, la jeune femme coupa l'arrivée d'eau, et sortit. Elle vérifia du coin de l'oeil que Seilah était sortie et s'habilla. Elle trouva une tenue assez proche de celle qu'elle portait auparavant et enfila son manteau ainsi que son blaster.

Quand elle sortit enfin, elle remarqua que Jack Daniels l'attendait : il avait l'air surexcité mais également arborait un sourire crispé montrant à quel point il était soucieux.

— Tu voulais me voir ? le questionna Tiana, intriguée.

— Oui, Boss. Enfin, c'est plutôt Tooms qui m'a demandé d'aller te chercher.

La jeune femme escalada prestement les quelques barreaux qui la séparaient de l'étage supérieur et se dirigea tout aussi rapidement vers la passerelle. Elle y trouva son pilote qui, lorsqu'elle mit un pied sur le pont, se retourna :

— Bienvenue chez toi, Boss ! acclama-t-il, narquoisement. Et félicitations : votre plan, à toi et à Sarina, était nul !

— Pardon ? s'exclama Fry, ne saisissant pas de quoi lui parlait son timonier.

— Je parle pas de la raison... Mais franchement, tu aurais pu nous le dire.

— Et prendre le risque que tout le monde fasse front pour m'en empêcher ? Je crois pas, non, répondit Fry, agacée par le comportement de Tooms. J'ai préféré me sacrifier.

En manque d'arguments, le pilote se retourna et se plongea de nouveau dans sa console. Pourtant Tiana comprenait sa frustration et son amertume : pendant maintenant quatre ans, ils avaient combattu et travaillé ensemble, sans jamais la quitter ; et là, sur un coup de tête, elle avait choisi de se laisser capturer sans rien lui dire. Il en était bien évidemment blessé.

— Désolée. Mais tu as vu cette ordure qu'est Atlan et tu sais ce qu'il aurait été prêt à faire. Je pouvais pas prendre ce risque.

Le pilote émit un grognement désabusé et se mit à pianoter sur sa console. De son côté, Fry se disait qu'il serait temps de calmer les choses :

— Sinon, j'ai vu quelques changements dans le mess...

Le pilote eut un petit rire :

— Et encore, tu as rien vu. On a rempli l'armurerie et ajouté un canon sur la coque du vaisseau près des quartiers de Jack ; et non, on peut pas encore l'utiliser en intérieur ; il faut sortir sur la coque pour tirer. La serre hydroponique est fin prête, de même que l'infirmerie qui est terminée. On a même pu créer un laboratoire spécialement conçu pour les besoins de Sarina. On a même récupéré une navette...

Ne sachant pas quoi ajouter devant les révélations de Tooms, Tiana était complètement interdite. Après un instant de réflexion, elle s'inquiéta :

— Mais attends deux secondes... Tous les matériaux pour l'infirmerie viennent de Gamma Hydra 3, et je sais que c'est le Doc qui à payé. Mais pour le reste ...?

— On a dû faire preuve d'imagination et demander un peu d'aide à Vesha'Ah. Elle a presque la même passion que Mei pour l'ingénierie, tu sais. Et puis, il y a eu aussi Aiden et ses talents particuliers...

Mais déjà Tiana n'écoutait plus les explications de son second. Elle savait qu'au-dessus de chacun des membres de l'équipage planait une ombre : celle de ne jamais pouvoir faire se retrouver la conscience informatique de Sarina avec son corps synthétique. Mais heureusement pour chacun d'eux, un appel arriva à l'intercom : il s'agissait de Mei qui annonçait le début de l'opération de remise en marche.

— Boss, ça y est ! On est enfin paré à remettre Sarina dans son corps.

Les deux amis présents sur la passerelle se précipitèrent donc à l'arrière du vaisseau, là où le laboratoire cybernétique avait été installé. Cependant, ne connaissant pas le chemin, Fry laissa le pilote la guider. Il fallut bifurquer dans le couloir donnant sur la salle des machines et monter par un minuscule ascenseur. Aux dires de Tooms, celui-ci avait été bien plus pratique pour transporter le corps de Sarina ainsi que les caisses de matériel nécessaires à l'aménagement de la pièce en question.

Lorsque les deux amis arrivèrent enfin, ils remarquèrent que l'intégralité de l'équipage s'était réunie. Ainsi que la jeune Obolienne qui avait permis l'acquisition de la dernière pièce pour réparer Sarina.

— Je compte sur vous, mes amis, déclara cette dernière de sa voix désincarnée.

— Ça va, tu ne nous mets absolument pas la pression, répliqua Mei, presque cinglante.

Lorsqu'elle entra enfin, Tiana découvrit un laboratoire à la pointe de la technologie. De nombreux outils avaient spécialement été créés par la jeune Azrienne pour s'occuper de leur amie synthétique. Sur la table d'opération, le corps inanimé de Sarina était comme endormi. Près d'elle, le bloc contenant sa conscience avait été relié aux systèmes primaires du Charon.

Comme des insectes dans leur nid, Alistair, Vesha'Ah et Mei s'affairaient au côté du corps inerte de la Synthétique. Bien qu'ayant les yeux pétillants à l'idée de travailler sur un tel ouvrage, les deux jeunes femmes avaient l'air très concentrées et ne disaient rien. Le médecin, quant à lui, semblait assez tendu. En effet, l'opération n'avait que deux issues possibles : la réussite du transfert ou la mort de l'esprit de sa patiente. La préparation durant plusieurs minutes, les deux frères de Sarina commencèrent à être tendus :

— Franchement, il font quoi ? s'exclama le timonier. Ça a pas pris autant de temps la dernière fois...

— Possible, mais il faut se dire que la situation actuelle est bien plus complexe. L'autre fois, Sarina était désactivée. Maintenant, il faut extraire son esprit du Charon pour l'intégrer dans un corps qu'il faudra réactiver au même moment. C'est chirurgical comme opération, et j'imagine que le timing sera un facteur des plus... incertains, répondit l'autre frère.

Intrigué de voir à quel point Aiden semblait renseigné sur le sujet, Ash ne put s'empêcher de plaisanter :

— Dis-moi, tu passerais pas bien trop de temps en salle des machines, toi, par hasard ?

Pour toute réponse, le jeune homme rougit, gêné d'avoir été ainsi percé à jour. Heureusement pour lui, Seilah, qui, depuis le retour de sa compagne, avait repris goût à la vie, se permit d'intervenir :

— Ash, laisse-le un peu. Au moins, cela montre qu'il s'est intégré à notre famille. Tu devrais plutôt l'en féliciter...

Le pilote émit un petit rire, mais n'insista pas. Il se focalisa plutôt sur le corps inerte de sa soeur, maugréant dans sa barbe.

Soudain, voyant qu'ils ne pourraient pas travailler tranquilles, Alistair se détourna de son travail, chassa tout le monde de la pièce, ne gardant que les personnes nécessaires à la bonne marche de l'opération, et ferma la porte donnant accès au laboratoire.

À l'intérieur, Vesha'Ah rompit le silence pesant qui s'était installé :

— Franchement, pour un robot, elle est super réaliste.

— Ce n'est pas un robot, ma chère. C'est un être légèrement plus complexe. Ce n'est même pas un androïde. Si c'était le cas, Sarina aurait été consciente qu'elle n'était pas humaine et serait elle-même considérée comme un être robotique. Ici, c'est différent : selon les scanners, Sarina est composée d'un esprit humain alors que son squelette a une configuration synthétique. Même sa peau est composée d'une sorte de tissu régénératif qui à chaque fois qu'il est endommagé peut reprendre sa forme originelle.

La jeune Obolienne buvait les paroles du médecin tant celui-ci était passionné par le sujet et savait transmettre son amour du Savoir.

— D'accord, coupa Mei. Et maintenant qu'on sait tout ça, on pourrait peut-être s'y mettre, non ?

— En effet, ça serait une bonne idée, ajouta Sarina qui écoutait également la conversation.

La mécanicienne inspira profondément. Elle avait peur et cela se comprenait : un seul faux mouvement et c'était la mort d'une amie. Cependant, elle remarqua qu'Alistair et la ferrailleuse attendaient ses ordres :

— Bon, Sarina, je vais commencer par te déconnecter du Charon, d'accord ? Al', avec Vesha'Ah, vous allez vous occuper de l'aspect physique du problème et connecter le bloc-mémoire au corps tandis que je vais m'occuper de vérifier si le transfert s'effectue bien. Et enfin on va terminer par la remise en marche de Sarina dans son ensemble quand on fera transiter la conscience directement dans son corps.

Les lèvres du médecin s'étirèrent en un mince sourire tandis que Vesha'Ah hochait la tête. L'opération allait enfin pouvoir commencer.

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