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CHAPITRE 3 : Relations publiques

Sitôt la Mule s'était élancée vers les bas-fonds de Fair Heaven, Mei s'était dirigée vers le mess pour humidifier sa gorge sèche. Elle en aurait bien besoin avant de changer son uniforme d'ingénieure couvert d'huile et de graisse pour enfiler une tenue plus "attrayante". Mais franchement, qu'est-ce que Tiana avait imaginé ? Elle ? Charmer le client ? Et puis quoi encore ?

Perdue dans ses pensées, la jeune Azrienne continua son chemin sans voir que Tooms arrivait dans sa direction, les yeux rivés sur un bloc de données. Trop tard !

— Excuse-moi, Mei. Je t'avais pas vu.

— Ne t'en fais pas. C'est ma faute. J'étais...

Préférant ne pas déballer tout ce qu'elle avait sur le coeur, l'ingénieure se tut en évitant tout particulièrement de regarder Tooms. À partir du moment où leurs regards se croiseraient, elle n'arriverait pas à cacher son stress. Quelques secondes de malaise passèrent, avant que Mei ne puisse plus supporter la tension ambiante et fasse demi-tour vers la salle des machines. Malheureusement pour elle, Tooms commençait à les connaître, elle et ses réactions. Il anticipa ses mouvements et l'attrapa par l'épaule.

— Mei, attends ! Qu'est-ce qui se passe ?

— Tu vas me faire croire que tu ne le sais pas ?

Notant l'air décontenancé du timonier, la mécanicienne comprit qu'il ne savait rien de la demande incongrue de leur Capitaine. Reprenant lourdement sa respiration, Mei expliqua la situation. Une fois eut-elle terminé de vider son sac, l'Azrienne semblait épuisée aussi physiquement qu'émotionnellement. Les bras croisés sur son torse, Tooms était perplexe.

— Eh bien, tu parles d'une demande. J'avoue, là, c'est compliqué. Mais...-

— Mais quoi ?

— Je peux malheureusement pas t'aider. Il faut que j'aille superviser les réparations mineures du vaisseau et...

D'un geste ample, il désigna le Charon dans son ensemble avant de poursuivre.

— ... et il y a personne à part nous deux ici.

— Je peux toujours m'occuper de...-

— Non ! J'ai ma propre mission, tout comme toi. Et même si c'est compliqué, j'ai confiance en toi. Tu vas y arriver.

En entendant les mots exacts qu'avait prononcés sa Capitaine, Mei soupira. Décidément, Tiana et Tooms s'étaient donnés le mot. La mécanicienne serra les dents en le fusillant du regard en faisant demi-tour. Le pilote ne se laissa pas démonter avant de reprendre avec humour :

— Allez, souris ! C'est pas en faisant la tronche que tu vas attirer qui que ce soit.

Ce à quoi la mécanicienne répondit d'un majeur bien tendu tout en s'éloignant vers la salle des machines, seul endroit où elle aurait la tranquillité d'esprit nécessaire à l'élaboration d'une tenue qui la mettrait en valeur. En somme, un véritable défi pour une personne aussi réservée qu'elle. Une épreuve dont la seule pensée lui déclenchait une peur panique.

À chacun de ses pas, la boule d'angoisse qui résidait dans sa poitrine grossissait. Son souffle se saccadait. Son coeur battait la chamade. Déglutir devenait de plus en plus difficile. Ses membres furent pris de tremblements convulsifs.

"Merde. Ce n'est vraiment pas le moment de faire une crise...", pensa-t-elle. "Il faut que je me reprenne..."

L'Azrienne enchaîna de longues respirations. Les battements de son coeur se firent moins violents. Les mouvements involontaires de son corps se dissipèrent.

"Tu vas y arriver. Ce n'est qu'une mission comme une autre... Une mission comme une autre..."

Elle continua ainsi son exercice d'auto-persuasion – une habitude qu'elle avait prise depuis toujours pour se motiver quand elle perdait foi en ses capacités – pendant encore quelques minutes. Lorsque son esprit s'apaisa enfin, la jeune ingénieure put reprendre son chemin jusqu'à sa cabine, située juste au-dessus de la salle des machines. Un endroit qui, pour certains, aurait été des plus incommodants – notamment à cause du bruit constant des moteurs. Mais pour Mei, qui avait toujours vécu entourée de bruit en tout genre, ce vrombissement résonnait comme une douce berceuse. La respiration profonde et apaisante du vaisseau qui leur servait de maison. Être dans ce lieu où elle se savait utile lui permettait de se concentrer sur sa tâche du moment. Elle se dirigea vers l'armoire où elle rangeait tous ses vêtements et les passa machinalement en revue. Malheureusement pour elle, l'Azrienne n'avait pas la moindre idée de ce qui lui irait le mieux. D'ordinaire, lorsqu'une question de mode se posait, la personne à qui l'on se référait, c'était Seilah. Mais, à ce moment précis, personne n'était en mesure de réellement l'aider.

Après quelques minutes de doute et de questionnement, Mei empoigna l'un de ses ensembles, composé d'un gilet vert émeraude stylisé et d'une jupe plissée grise. Elle sortit ensuite de l'un de ses tiroirs les autres éléments qui terminaient la tenue – une chemise qui ne couvrirait pas sa gorge ainsi qu'un ras de cou qui en imiterait le col. Des vêtements qui lui avaient tapé dans l'oeil plusieurs mois auparavant mais qu'elle n'avait pas pu s'offrir. Notamment à cause du regard qu'on aurait porté sur elle. Pourtant, le lendemain, Tiana et Seilah la lui avait offerte en guise de cadeau d'anniversaire. Mais, gênée et intimidée, elle n'avait même pas osé leur montrer à quoi elle ressemblait avec. Depuis, jamais elle ne l'avait portée.

"Bon, quand il faut y aller..."

La mécanicienne commença à retirer son uniforme sale et se dirigea vers la salle de bain où elle prit une douche aussi brûlante qu'embuée qui lui rappelait les sources volcaniques se situant près de sa forêt natale. Une bonne dizaine de minutes plus tard, finalement détendue, l'Azrienne entreprit de sécher son épaisse fourrure immaculée et de la brosser pour enlever tous les potentiels noeuds. Une véritable souffrance qui ne dura que quelques minutes. Puis, ce fut le moment de l'essayage.

En regardant le résultat dans le miroir, Mei ne reconnaissait pas la personne qu'elle y voyait. Ça ne pouvait pas être elle. Des sentiments contraires fusèrent dans son esprit. D'une part, elle se sentait fière et magnifique dans un ensemble comme celui-ci. De l'autre, l'Azrienne s'imaginait tellement à l'opposé de ce reflet qu'elle découvrait qu'une sensation d'embarras s'empara d'elle. L'inconfort du jugement potentiel de ceux qui la découvrirait ainsi vêtue la prenait de nouveau à la gorge.

Sentant une nouvelle crise de panique approcher, la mécanicienne pressa le bouton de l'intercom situé près de la porte et appela Tooms qui pénétra dans la pièce une minute exactement plus tard. Sa respiration haletante signifiait qu'il avait sprinté pour la rejoindre.

À la vue de Mei, son air paniqué se mua en une stupéfaction.

— Waouh ! Mei, je...

— Quoi ? Tu me trouves hideuse, c'est ça ?

— Ah ça, non. Pas du tout.

La jeune femme leva les yeux au ciel en secouant la tête.

— En même temps, toi, tu m'as vu avec de la graisse sur la tronche. Forcément, là, vu que j'ai fait un effort...-

— Je t'arrête tout de suite. J'en ai vu des femmes. Certes, pas que des belles. Y en avait même certaines, tu te demanderais comment on a osé les laisser sortir du ventre de leur mère...

Tooms fit une pause. Trop longue pour la mécanicienne qui soupira, exaspérée. Se rendant compte que ce qu'il venait de dire n'aidait en rien à convaincre Mei de son charme, il poursuivit avec empressement.

— Bref, ce que je veux dire, c'est que j'ai déjà vu des belles femmes. Toi, t'es pas seulement jolie. T'es vraiment superbe.

Le compliment de Tooms alla droit au coeur de la jeune ingénieure dont les joues commençaient à prendre une teinte pourpre. Elle le savait sincère – parfois trop – et une telle déclaration lui redonna un minimum de confiance en elle.

— Merci, répondit-elle d'une voix faible.

— De rien, gamine. Allez, va t'installer près de l'ascenseur de la soute. Tu vas les impressionner. Et si tu as besoin de moi, tu sais que je suis pas loin.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de l'Azrienne qui emboita le pas du timonier jusqu'à la soute. Ils s'installèrent dans le monte-charge et le firent descendre jusqu'au sol bétonné du spatioport. Déjà, une chaise métallique l'attendait près d'un écriteau holographique qui annonçait les prix des voyages hypothétiques, tarifés à la journée. Chers, mais juste en-dessous de ceux que pouvaient proposer la concurrence. Mais pour sa cible principale – les plus fortunés – ce n'était qu'une formalité.

Tandis que le pilote s'éloignait pour discuter de la maintenance à faire sur le Charon, Mei s'assit et attendit patiemment, les mains posées sur les bords de sa jupe, soulevés par intermittence par le vent. Un zéphyr qui envoyait voler des nuages de poussière ocre tout autour de la jeune femme. Une situation des plus compliquées pour une Azrienne. Sa longue queue, ses griffes acérées et ses canines supérieurement développées n'était pas le seul atout que son espèce possédait. Ils étaient également dotés d'un odorat et d'une ouïe extrêmement fins. Deux avantages qui se retournaient à présent contre leur détentrice. La pollution aussi bien aérienne que sonore devenait de plus en plus insupportable. Si bien qu'une série d'éternuements aussi mignons qu'étouffés secoua l'ingénieure.

Lorsqu'elle releva la tête, Mei distingua les traits d'un homme qui ne cessait de la fixer. Barbu et sale, il n'avait rien de similaire avec le genre de personnes qu'elle cherchait à attirer. Le pire était les relents d'alcool mal digérés qui provenait autant de sa bouche que de ses vêtements. Des effluves – déjà désagréables pour un odorat humain – étaient horripilants pour la mécanicienne. Malgré cela, la jeune femme se força à aller vers lui et à le saluer d'un timide "Bonjour" avant de lui proposer son plus beau sourire ainsi que les tarifs du potentiel voyage qu'il ferait sur le Charon. Toutefois, l'ingénieure sentait que quelque chose clochait.

— Tout va bien ? demanda-t-elle.

— T'es une alien, toi, hein ?

Désarçonnée par la question dont la réponse lui paraissait plus qu'évidente, Mei hésita un instant avant de répondre avec une pointe de sarcasme.

— Qu'est-ce qui m'a trahi ? Les oreilles ou la queue ?

Peut-être la mécanicienne avait-elle attisé les braises de la colère de l'homme avec son trait d'humour ? Ou simplement l'ivrogne était-il trop enivré pour maîtriser son accès de rage ? Quoi qu'il en soit, le teint de l'homme vira au cramoisi.

— Tu te crois maligne, hein ? T'es qu'une putain d'ordure alien ! On aurait dû tous vous mater quand on en avait l'occasion ! Jamais je monterai dans ton tas de ferraille !

Stupéfiée autant qu'effrayée par la haine de son interlocuteur à son égard, l'Azrienne n'osa pas bouger. Les larmes commençaient à imbiber ses yeux. Sa respiration, déjà rendue difficile par la poussière ambiante, accélérait. Ses dents se serrèrent, tout comme ses poings, tandis que sa fourrure commençait à se hérisser malgré elle.

En temps normal, elle l'aurait frappé, rien que pour la forme. Mais elle savait qu'elle devait se contrôler, pour le bien de sa mission. Un feulement rauque s'échappa de sa gorge.

Satisfait de l'état de nerfs dans lequel la jeune femme se trouvait, l'ivrogne ironisa :

— Qu'est-ce que tu vas faire, hein ? M'attaquer ? T'en serais même pas capable, ha ! T'es qu'une petite chose fragile qui vaut rien sans les humains !

La détresse de Mei se transforma peu à peu en une rage bouillonnante. Elle savait quelles étaient ses compétences et ses défauts. Elle n'était pas rien !

— Tu vaux rien ! répéta-t-il avant de la bousculer, si fort qu'elle se serait presque écroulée si ses réflexes alien ne lui avaient pas permis de se rétablir aisément.

Alors en position d'attaque, un grondement sourd résonna dans sa poitrine. Une mise en garde pour l'homme qui, instinctivement, recula jusque sur la voie d'accès à la plateforme d'atterrissage. Une survie qui allait être rapidement mise à l'épreuve : un véhicule destiné au transport de marchandises, depuis et à partir des vaisseaux stationnés, fonçait droit dans leur direction. Son conducteur klaxonnait frénétiquement, signifiant aux pauvres passants, marchands ou simples voyageurs de part et d'autre de la voie de s'écarter de son passage. Si la plupart d'entre eux s'étaient déjà jetés de côté pour l'éviter, le saoulard resta un instant hébété, avant de comprendre enfin ce qu'il se passait.

Voyant qu'il ne bougeait toujours pas, sans réfléchir, Mei se jeta sur l'ivrogne et le plaqua hors de la trajectoire de l'attelage. Celui-ci leur passa devant pour continuer sa course contre une glissière de sécurité avant de se renverser sur le côté. Une foule choquée et curieuse de l'état de santé du conducteur se regroupa autour du véhicule dont s'échappait une fine fumée noire.

Choqué, le sac-à-vin se releva péniblement, avant d'expulser le contenu de son estomac sur le sol. Il remarqua ensuite le transporteur couché, au loin, et posa sur les yeux sur l'Azrienne qui venait de lui sauver la vie. La jeune femme se releva péniblement avant d'épousseter ses vêtements. Ce n'est que lorsqu'elle remarqua l'homme qui la regardait fixement qu'elle lui tendit la main pour l'aider à se remettre debout. Pourtant ce qu'elle vit sur son visage n'était en rien de la gratitude.

— Je le savais ! T'es qu'une sale raclure d'alien ! Tu as essayé de me tuer ! beugla-t-il en la pointant du doigt.

Il recula, comme effrayé par un monstre. Les quelques passants qui se trouvaient à proximité tournèrent la tête vers Mei qui rougit de honte.

— Non, je... murmura-t-elle, totalement déboussolée par la tournure que prenaient les événements.

— Elle a essayé de me tuer ! Cette salope est dangereuse ! Comme tous ceux de son espèce !

Alertés par les hurlements de l'ivrogne, les quelques curieux furent bientôt rejoints par d'autres, créant une véritable foule. De celle-ci sortit un homme d'un certain âge, affublé d'un long manteau et d'un chapeau qui masquait une partie conséquente de son visage. Il avait certainement vu la scène se dérouler devant ses yeux car – à la grande surprise de Mei – il agrippa le saoulard par le bras et lui chuchota quelques mots bien sentis :

— Mon gars, je te conseille de débarrasser le plancher en vitesse si tu ne souhaites pas aggraver ton cas. Tu as bien failli y passer aujourd'hui et je t'engagerais vivement à ne pas tenter le sort une seconde fois. Cette jeune femme n'a commis qu'un seul impair : celui de proposer son vaisseau pour faire voyager un sale dégénéré de ton espèce.

En entendant l'insulte de l'inconnu à son égard, l'ivrogne tenta de se débattre. Mais l'autre tenait bon et continuait son laïus :

— Tandis que tu l'as insultée, elle a mis en péril sa propre vie pour sauver ta sale peau d'ingrat. Tu devrais la remercier, tu ne crois pas ?

— Jamais, répondit le sac-à-vin. C'est une moins que rien qui mérite pas mieux.

— Je t'inviterais bien à ne pas rejeter tes propres fautes sur les autres, mais tu sembles tellement limité que je me demande encore pourquoi je perds mon temps avec toi. Si tu cherches un vaisseau uniquement géré par des humains, va plutôt voir ceux de l'Alliance. Mais ne t'avises plus jamais de manquer de respect à cette femme devant moi. C'est clair ?

L'homme au chapeau lâcha enfin le saoulard qui recula en titubant – non sans avoir craché en direction du Charon – et disparut dans la foule qui commençait à se disperser. Le quinquagénaire s'approcha alors de celle qu'il avait défendu. Toujours paralysée par la peur et la colère contenue, Mei le regarda, sans comprendre son geste :

— Pourquoi ? demanda-t-elle, simplement.

L'autre répondit d'un rire sans joie avant de répondre :

— Je me doutais bien que vous aviez pu entendre notre conversation. L'ouïe fine, typique des Azriens...

Puis, notant que sa digression ne satisfaisait en rien l'ingénieure du Charon, il répondit finalement à son interrogation :

— Pourquoi vous ai-je défendu ? C'est très simple : j'ai horreur des injustices et encore plus quand elles concernent des jeunes femmes aussi charmantes que vous, ma chère. Parfois, on fait tout ce qu'on peut pour leur plaire, et pourtant, ils n'ont que le mot "race" à la bouche...

Abasourdie par les propos de cet inconnu, la jeune Azrienne craignait d'avoir échangé un déséquilibré contre un autre. Notant la réaction de la mécanicienne, l'homme ôta son couvre-chef, révélant par la même occasion son visage ridé :

— Ne vous inquiétez pas, je suis loin de partager ses opinions sur le sujet. Mais laissez-moi tout d'abord me présenter : Docteur Alistair Gun, médecin à la retraite.

Finalement, le ton professoral d'Alistair s'imposait de lui-même. Après tout, que demander d'autre de la part d'un praticien qui avait dû enseigner pendant plusieurs années ? Un aspect de sa personnalité qui inspirait confiance. Au cours de sa longue vie, il avait dû rencontrer tous types de personnes. Soigner des patients de tous horizons, de toutes origines. Ce qui expliquait aisément ses connaissances pointues sur les aliens.

Le fil des pensées de l'Azrienne fut interrompu par l'arrivée impromptue de Tooms. Le pilote nota avec stupeur l'accident ainsi que la présence de Mei et d'Alistair, de l'autre côté de la voie d'accès.

— Qu'est-ce que... Mei, tout va bien ?

Toujours sous le coup de ses émotions, la mécanicienne ne répondit pas, laissant tout le loisir à Gun d'expliquer la situation.

— Je suppose que vous faîtes également partie de l'équipage de ce transporteur, Monsieur... ?

— Tooms. Et oui, je suis le second du Charon. Et vous êtes ?

— Docteur Alistair Gun. Quant à ce qui s'est passé, notre jeune amie, ici présente, a été confronté à l'un des pires vices de notre monde : la stupidité.

À mesure que le médecin continuait son récit, le teint du timonier vira progressivement du blanc au cramoisi. Ses sourcils se froncèrent et son regard devint noirâtre.

— La prochaine fois qu'un connard ose lui sortir un truc comme ça, je vous jure que je le dessoude ! beugla-t-il, déclenchant par la même occasion les pleurs de l'Azrienne qui s'enfuit vers les entrailles métalliques du Charon.

Les deux hommes la suivirent des yeux, aussi surpris qu'inquiets.

— Vous croyez qu'elle ira bien ? demanda Alistair.

— J'espère... Même si je dois bien avouer qu'une telle violence envers elle, c'est assez nouveau. D'habitude, c'est juste des murmures ou alors on la regarde de travers...

Le timonier soupira profondément, dans l'espoir de maîtriser sa respiration et de se calmer. Une attitude que le médecin comprenait parfaitement. D'un rapide coup d'oeil, il analysa Tooms et demanda :

— Vous devriez éviter les situations stressantes, mon ami.

— Non, sans blague. Parce que vous croyez vraiment que j'ai le choix ? C'est pas comme si notre mode de vie nous autorisait à faire autrement...

Notant que Tooms ne semblait pas vouloir extrapoler, Gun n'insista pas. Au contraire, il changea radicalement de sujet :

— J'ai cru comprendre que vous partiez vers d'autres contrées. Aussi, je prendrais bien place à bord. J'ai pris ma retraite il y a quelques mois et j'avoue que les systèmes de l'Alliance ont tendance à m'ennuyer.

— Vous souhaitez partir avec nous ? J'avoue que ça me surprend. Après tout, vous avez vu le genre de réactions qu'on provoque...

— Certes, mais les critiques ne m'importent que très peu.

Puis, n'attendant pas le feu vert du pilote, Alistair agrippa la poignée de sa valise et avança vers le Charon d'un pas décidé.

— Le Capitaine est-il là ? J'aimerais me présenter à lui.

— Non, Tiana est partie faire une course en ville. Elle devrait revenir bientôt...

— Dans ce cas, permettez-moi de l'attendre à bord.

Tooms était en effet dans le vrai car déjà des bruits de moteur venaient dans leur direction. Fry, Seilah et Daniels étaient de retour et ils n'étaient pas seuls : un nuage de poussière s'élevait, signe qu'un ou plusieurs véhicules étaient à leur poursuite. Mais ce n'était pas la seule chose que le pilote n'avait pas vu : derrière lui, deux étranges personnages – un homme et une femme, tous deux assez jeunes – le regardaient avec insistance.

— Tu crois que c'est lui ? Vraiment ? demanda-t-il.

— Je crois..., répondit-elle. En tous cas, c'est le même homme que sur les documents de l'Alliance.

— Si tu es sûre de toi, je pense que nous n'avons vraiment pas le choix. Allons-y. 

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