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CHAPITRE 26 : Association de malfaiteurs

Un peu partout dans la spirale qui remontait le long de la paroi de la Fosse, des cris – si effroyables qu'il aurait été difficile de penser qu'ils aient pu être humains – résonnaient. Les deux compagnons d'infortune se jetèrent un regard entendu : il était temps pour eux de s'échapper.

— On commence par quoi ? demanda Fry.

— Par ça, déclara Turan en pointant le seul bâtiment visible, un énorme module métallique fixé à l'épais plafond rocheux de la Fosse.

Il s'agissait du bloc des gardiens, seul obstacle entre l'abîme et la surface de Sieran.

— Il faut monter jusque là-haut ? Comment ?

— La Spirale. C'est le seul accès qu'on ait. Mais, avant de pouvoir monter, nous, il va falloir qu'on descende.

Le colosse se saisit alors de Fry qu'il déposa sur son épaule et se jeta quelques mètres plus bas. Descendu ainsi de son perchoir, le géant fila, non sans avoir lâché la Capitaine, droit vers l'un des tunnels qui menait à la montée rocheuse en colimaçon. Passant devant, il se saisit de la torche qui pendait à sa ceinture avant de l'allumer. Le boyau rocheux s'étirait toujours plus et après de longues minutes, Fry sentait la fatigue la rattraper. Elle s'appuya contre la paroi pour reprendre son souffle.

— T'es sûr que tu sais où tu vas ?

— Écoute, ça fait un moment que je vis dans ce trou à ulvoi. Crois-moi, je sais ce que je fais.

— Un moment ? Combien ?
— Cinq ans.

Tiana en était stupéfaite. Cinq ans dans un endroit pareil. Nul besoin d'expliquer pourquoi Max Turan avait tout fait pour être craint tant par les prisonniers que par les gardiens. Il avait dû tout faire pour se positionner en haut de la chaîne alimentaire. Ainsi, elle comprenait aisément que cet homme n'eût pas hésité à tuer ses trois geôliers pour lui sauver la vie et lui proposer une échappatoire.

Ils continuèrent à arpenter les galeries dans un silence pesant. Suivant le halo lumineux de la torche de Turan, Fry ne savait pas combien de mètres elle avait parcouru ainsi. Quand soudain, la luminosité artificielle de la Fosse l'éblouit. Ils venaient d'arriver à la base de la Spirale et, sans attendre, se mirent à la gravir.

Soudain, les portes blindées disposées régulièrement le long de la montée commencèrent à se fermer les unes après les autres. Une mesure normale, mise en place tant pour canaliser l'avance des intrus que pour éviter la moindre évasion. Une évasion qui vit bientôt un nouvel obstacle : une vague de pensionnaires de la Fosse déferlait dans leur direction, créant un courant que Turan et Fry avaient du mal à contrer. La nuée de prisonniers les entoura bientôt et, affaiblie, Fry perdit l'équilibre et finit à terre avant d'être entraînée vers le rebord du chemin relativement étroit. Se sentant glisser irrémédiablement dans le vide, elle tenta tant bien que mal de se redresser mais le sol friable de la Fosse dérapait sous ses bottes.

Alors qu'elle bataillait pour se hisser de nouveau sur le chemin, elle vit émerger au-dessus d'elle l'un des bras robotiques de Turan qui avait éjecté plusieurs prisonniers de son chemin pour la secourir d'une chute mortelle. Il la tira d'un coup sec et la projeta brutalement de l'autre côté de la voie rocailleuse. Le choc contre la paroi coupa un instant le souffle de la jeune femme qui se tint les côtes. Inquiet, Turan se releva et s'approcha d'elle :

— Ça va aller ?

— T'inquiète. C'est juste une blessure qui date de quelques mois.

La montagne de muscles qu'était Max Turan tendit une main aussi métallique que secourable mais l'ancien Sergent déclina. Ce que le colosse comprit : sa partenaire du moment voulait autant prouver aux autres qu'à elle-même qu'elle pouvait se relever de ces épreuves. Qu'elle était encore assez forte pour avancer.

— Bon, allez. On avance, dit-elle.

Une longue plainte déchira alors le silence qui pesait sur la Fosse en cet instant et les deux partenaires se regardèrent, cherchant ce qui avait pu pousser un tel cri. Tout ce qu'ils savaient c'est que, quoi que ça ait pu être, ça ne leur voudrait que du mal.

Les unes après les autres, les portes blindées s'étaient refermées. Devant ces parois métalliques infranchissables, Turan posa son regard sur la Capitaine qui soupira en comprenant ce que le géant comptait faire :

— J'imagine qu'on va devoir retourner dans ces galeries...

En silence, le colosse opina du chef et s'empara de sa lampe-torche avant de s'engouffrer dans le boyau rocheux le plus proche. Après un moment dans la pénombre, Tiana sentit une odeur étrangement familière. Celle du sang et de la mort. Tandis que Turan braquait le faisceau lumineux sur l'origine supposée de l'odeur, Fry, horrifiée, constata qu'ils se trouvaient dans un véritable charnier : des dizaines de corps démembrés jonchaient le sol. Comme si les défunts avaient été attaquées par des bêtes sauvages.

— Tu penses que ce sont des Xerefs qui se sont échappés ? demanda-t-elle à son compagnon d'infortune.

— Possible, répondit ce dernier. Après tout, ils seraient bien capables d'un tel carnage.

Une bile amère remonta alors le long de l'oesophage de la jeune femme qui découvrait peu à peu les autres corps parfois méconnaissables des prisonniers. Ayant perdu l'habitude d'un tel spectacle deux ans auparavant, elle était écoeurée. Si Fry aurait bien souhaité cacher à son nouvel ami à quel point elle se sentait mal, un haut le coeur l'en empêcha et la secoua. Intrigué, Max se retourna vers elle.

— Ça va aller ?

— Oui, dit-elle en s'essuyant la bouche du revers de sa manche. Il faut juste qu'on bouge et je suis sûre que...

Subitement, Max plaqua brutalement Tiana dans le renfoncement d'un mur et lui fit signe de ne plus faire le moindre bruit. Il désigna du doigt quelque chose en mouvement, un peu plus loin dans la galerie, que Tiana identifia avec facilité : une équipe de surveillants encore en vie descendait dans les profondeurs, certainement pour sécuriser les prisonniers encore en vie. Les voyant faire, Max soupira, murmurant presque :

— Si c'était vraiment des Xerefs, ces gars-là, je donne pas cher de leur peau. Mais bon, des ordures pareilles, je vais pas m'apitoyer sur leur sort. Ils l'ont bien mérité.

Maintenant qu'elle était presque collée à lui, Fry détailla de quoi son sauveur avait l'air : son corps massif et musclé, ses bras robotiques de très bonne facture et sa longue barbe mal taillée. Tout cela, mélangé à ses compétences uniques au combat et sa manière d'agir, épaississait le mystère qui entourait cet homme. Tandis que les geôliers disparaissaient de leur champ de vision, Max se dégagea et remarqua que la jeune femme se posait des questions sur lui :

— Si tu as quelque chose à demander, vas-y. Hésiter, c'est le meilleur moyen de se faire tuer, déclara-t-il avec pragmatisme.

Tiana commençait à bien apprécier son partenaire hors-la-loi. S'il avait imposé tant le respect que la peur que ce soit chez les prisonniers comme chez les gardiens, Maxwell Turan semblait bien plus fin et réfléchi que cette montagne de muscles laissait supposer.

— Pourquoi es-tu là ? Et depuis quand est-ce que tu me protèges ?

L'autre eut un petit rire.

— Depuis quand tu le sais ? Et sinon, je suis là pour meurtre. Un grand ponte de l'Alliance. Mais il l'avait mérité, crois-moi.

Tiana était surprise. Elle imaginait que Turan avait peut-être été envoyé ici par erreur. Elle ne se disait certainement pas que l'homme qui l'avait prise sous son aile allait lui avouer les raisons de son enfermement avec autant de simplicité.

— Et toi, Fry ? Ils t'ont envoyée ici pour quelle raison ?

— Je me suis laissée capturer. Pour la survie de mon équipage, de ma famille.

Turan grinça alors des dents. Apparemment, il n'imaginait pas une telle réponse :

— J'aimerais te comprendre, Fry. Mais quand on est dans ce genre d'endroits-là pendant aussi longtemps que je l'ai été, on a tendance à penser d'abord à soi avant de penser aux autres, déclara-t-il en montrant les parois du tunnel.

Alors que cela faisait bien plusieurs minutes qu'un silence gênant s'était installé entre les deux compères, ils remarquèrent qu'ils étaient arrivés dans la grande salle qui leur servait de réfectoire. Comme les parois rocheuses des tunnels auparavant, les murs étaient couverts de sang et des morceaux de corps jonchaient le sol.

Tandis que Tiana examinait les corps avec dégoût, Max s'approcha de la porte, de l'autre côté de la pièce, et la renversa pour laisser apparaître une sorte de toile organique. Une toile qui s'était collée aux charnières et les avait arrachées.

— Merde ! lâcha-t-il. C'est pas des Xerefs qui ont fait ça !

Intriguée, Tiana se rapprocha de lui. Puis, découvrant de quelle manière la porte avait été arrachée, l'horreur la saisit :

— Des Charognards !? Mais... Ils ont rien à faire aussi loin dans le territoire de l'Alliance. déclara-t-elle, presque apeurée.

— Ah, c'est pas si loin que ça en fait. Sieran est dans un système qui a été longtemps disputé. Il y a encore dix ans, une bataille a fait rage ici.

Si ce qu'il disait semblait bien solennel, lorsque Fry posa son regard sur le visage de Max, elle le découvrit aussi détendu qu'enjoué. Il semblait en effet presque heureux de cette nouvelle et bientôt un franc sourire éclaira ses traits.

— Qu'est-ce qui te fait tant plaisir d'un seul coup ? demanda-t-elle.

— Oh, trois fois rien. Juste le fait qu'on va s'en payer une bonne tranche ! répondit-il en s'élançant de plus belle vers la sortie de la prison.

Courant derrière Turan, Fry essayait de suivre son rythme effréné. Le colosse fonçait droit vers le danger, une attitude qui n'était pas sans lui rappeler celle de l'artilleur du Charon. Pensant à son équipage, Fry se mit alors à sourire.

— C'est contre-productif ! lâcha Max, mettant ainsi fin aux réflexions de la Capitaine.

— Quoi donc ?

— Espérer. Quand tu le fais et que tu obtiens pas ce que tu veux, ça te déçoit et tu es démotivée. Donc, n'espère pas. Comme ça, tu fais de ton mieux tout le temps, expliqua-t-il devant le regard intrigué de l'ancienne militaire.

Son attitude cynique n'était pas pour déplaire à l'ancien Sergent qui reconnaissait le même genre de traits chez Tooms. Elle ne put s'empêcher de sourire. Turan était vraiment le genre d'homme sur lequel elle pouvait compter, quoi qu'il ait pu faire auparavant. C'était une certitude.

Devant eux se dressait une porte : la dernière avant le bloc des gardiens et la sortie. Puis, ce serait l'issue donnant sur le monde carbonisé le jour et gelé la nuit qu'était Sieran. Malheureusement, il leur était impossible de savoir à quelle phase d'exposition ils en étaient, bien que le plus logique ait été une phase froide permettant l'arrivée des Charognards.

Plus qu'une porte donc, que Max arracha à mains nues comme s'il s'agissait d'une vulgaire planche de bois. Après un regard complice, les deux compères s'engouffrèrent par l'ouverture béante. Malheureusement pour eux, le cauchemar n'était pas près de se terminer...

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