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CHAPITRE 23 : C'est un piège !

— Vous présumez mal, Capitaine Fry, déclara sèchement l'homme mystérieux. Mon maître vous recevra chez lui pour prendre possession de la cargaison. Et vous viendrez seule.

Presque instantanément, la communication se coupa. Assise sur son fauteuil, Tiana n'était que peu surprise par une telle grossièreté. Si elle s'était attendue à un tel manque de cordialité de la part de Tiram, elle n'avait cependant pas imaginé qu'il n'aurait pas daigné se montrer, passant par un intermédiaire. D'ordinaire, même les plus vils individus avec qui elle avait déjà fait affaire avaient eu l'humilité de la contacter. Sans oublier que Tiram venait par ailleurs de lui imposer ses conditions.

— Tu sais ce que c'est, n'est-ce pas ? demanda Tooms, ayant lui aussi entendu tout la conversation.

— Ouais, je sais...

L'ancien Sergent ne doutait pas que derrière ces conditions se cachait un coup fourré. La seule chose sur laquelle Fry pouvait espérer influer était le maintien de la transaction telle qu'elle était prévue. Mais rien n'était moins sûr.

— Mais bon, j'ai pas le choix. Si ce connard veut que je vienne seule, j'irai seule, déclara-t-elle, en soupirant.

Tandis que Tooms entamait la descente vers le plateau des Irrash, elle se leva de son fauteuil avant de se diriger vers ses quartiers personnels. Sitôt arrivée, ne souhaitant pas être dérangée par qui que ce soit – pas même Seilah –, elle en verrouilla la porte, et s'assit sur le lit. Elle émit un profond soupir tandis qu'elle songeait à un plan qui leur permettrait de s'en sortir vivants. Désormais, compter uniquement sur la chance n'était plus une option.

La Capitaine tendit alors la main vers un morceau d'étoffe qui se révéla être son long manteau en cuir orné de l'écusson des anciennes Forces Militaires Indépendantistes. Une relique de la Guerre qui lui semblait tout indiqué pour l'occasion. Bien que peu pratique avec les températures caniculaires de cette région de Demora, c'était les seuls habits qu'elle souhaitait revêtir. Elle sortit ensuite son blaster du holster qui pendait à sa taille et vérifia qu'il était bien chargé. Quand soudain, une voix familière la fit sursauter :

— On croirait que vous partez en guerre, Capitaine, déclara la voix cristalline de Sarina.

Tiana tourna la tête vers la caméra qui surveillait sa cabine et soupira : bien entendu, si elle avait verrouillé l'accès à toutes les personnes physiques, elle devait bien avouer qu'elle avait totalement occulté l'omniprésence de la conscience informatique de la Synthétique.

— Sarina ! Sérieusement ? Ça se voit que j'ai besoin de réfléchir seule ?

— Oh, si. Mais, ne croyez-vous pas que je pourrais vous être d'une quelconque assistance ? demanda la voix désincarnée de la Synthétique.

— Peut-être... Et encore... De toute façon, tout le monde peut t'entendre, j'imagine ?

Voyant Fry si inconfortable à l'idée que leur conversation ne soit pas privée, la Synthétique ne put retenir un petit rire :

— Allons, Capitaine ? Me croiriez-vous incapable de discrétion ? répliqua-t-elle, faussement vexée.

— Au vu de tes disputes incessantes avec Tooms, c'est ce que j'ai pensé, en effet, avoua l'ancienne militaire.

Si l'espièglerie dont elle faisait preuve n'était qu'un moyen pour Sarina de remonter un peu le moral de celle qui l'avait défendue face à Atlan, Fry n'était pas dupe. Elle sentait bien que l'esprit informatique de la jeune femme ne l'avait pas prise à part pour un simple échange de cordialité.

— Tu voulais me parler de quelque chose, n'est-ce pas ?

— Je sais ce que vous vous dites, Tiana. C'est ce que mon frère soupçonne également. Que c'est un piège...

— En effet, Sarina. Soit je me livre à Tiram et à l'Alliance, au risque de me faire piéger ; soit je pars maintenant de cette planète sans le moindre moyen de payer les pièces nécessaires pour te réintégrer dans ton corps. Tu parles d'un choix...

— Et j'imagine que la fuite n'est pas une option.

Un sourire mauvais s'étira sur les lèvres de la Capitaine tandis qu'elle s'était mise en quête de retrouver sa cartouchière. Une vaste opération quand on voyait le capharnaüm qui régnait dans la pièce.

— Sur la chaise, à votre droite, déclara laconiquement l'esprit désincarné de Sarina.

L'ancienne militaire remercia silencieusement la jeune femme avant de s'équiper tandis que, dans sa tête, les idées les plus insensées se bousculaient les unes après les autres. Soudain, elle s'arrêta, interdite.

— Pour que ça marche, il faudrait que je me fasse prendre. Mais uniquement après que Tiram ait casqué ! s'écria-t-elle.

— Je ne suis pas certaine de vous suivre...

Réalisant que la jeune Synthétique n'avait aucune connaissance dans l'exécution et le protocole de ces missions de contrebande, Tiana sortit une tablette de sa poche et l'exposa à l'objectif de la caméra de surveillance.

— Pour être certain que toutes les missions de ce genre sont bien remplies, le protocole veut que le paiement se fasse grâce à l'empreinte digitale du client. C'est ainsi que Marlin saura presque instantanément que notre mission a été un succès et qu'il nous versera l'acompte de Tiram.

— Donc c'est Marlin qui a l'argent ? Pourquoi ne pas vous avoir payé directement ?
— Pour être certain qu'on remplisse bien la mission. Après tout, on aurait pu partir avec les crédits, disparaître sans laisser de traces après avoir revendu la cargaison au plus offrant.

— Je vois... Donc Tiram sera obligé de payer ?

— Je pense qu'il est assez tordu pour trouver un moyen d'avoir la cargaison et récupérer l'argent que Marlin possède.

— Il sait peut-être que Marlin et vous êtes proches. Du moins, en tant que partenaires commerciaux... Donc, on peut imaginer qu'il ne voudra pas perdre la face auprès de votre ami. Après tout, se mettre à dos Marlin n'est pas forcément la meilleure chose à faire. Une mauvaise réputation auprès d'un homme comme Monsieur Barnes ne serait pas avantageux pour lui.

La Capitaine sourit légèrement en entendant l'argument de la Synthétique : il était certain que le nom de Marlin Barnes était synonyme d'influence parmi les plus hauts dignitaires de la Bordure, et il était évident que Tiram en faisait partie.

— Bon, et admettons que je me fasse prendre, comment je vous empêche de venir me secourir ? Parce que c'est ça le plan, non ?

— Vous savez que j'ai accès à tous les systèmes de ce vaisseau, n'est-ce pas ? questionna Sarina.

L'ancienne militaire haussa un sourcil interrogateur alors que la réponse lui venait en tête :

— Tu veux pas dire que...-

— Si, la coupa la conscience informatique. J'ai la possibilité de faire décoller ce vaisseau et personne ne peut m'en empêcher si je le souhaite. Cependant, je ne le ferai qu'à une seule condition : que vous m'en donniez l'ordre.

Tiana était subjuguée par ce que la Synthétique lui proposait : la possibilité de sauver son équipage entier en ne perdant qu'une seule autre personne. Tiana Fry elle-même. Cependant, quelque chose ne collait pas avec ce plan :

— Sauf qu'il y a un truc qui va pas... déclara Fry en s'allongeant sur son lit.

— Lequel ?

— Comment on s'assure qu'Atlan vous pourchassera pas ?

La Synthétique se tut un instant le temps de calculer la réponse la plus adéquate, et répliqua :

— D'après les enregistrements de sécurité conservés dans les banques de données du Charon, il y a quatre vingt neuf pour cent de chances que le Pisteur vous conserve en vie en tant qu'appât.

— Super... s'exclama Fry, une pointe de sarcasme dans la voix. Donc tu me proposes de lui faire croire que vous viendrez me chercher... Pendant que vous prendrez la tangente et que vous filerez vers Obol. Mais dans ce cas, il faudra camoufler le Charon.

— Et donc...? demanda Sarina, sans comprendre.

— Et bien, le système de furtivité est indépendant et je crois que tu n'y as pas accès. Il va donc falloir mettre Mei dans la confidence, avec pour ordre de ne rien dire à qui que ce soit. En plus, je suis certaine qu'elle pourrait te mettre des bâtons dans les roues si on le faisait pas.

Tiana se sentait mal à l'idée de ne rien dire à son équipage quant à ses plans, mais supposait qu'il en était mieux ainsi. Surtout que si elle les écoutait, ils auraient pu l'en dissuader, ce qui était hors de question.

L'ancienne militaire termina donc de se préparer et déverrouilla la porte de ses quartiers. Elle trouva Seilah, l'attendant depuis longtemps si l'on considérait ses yeux rougis par les pleurs. Elle sauta littéralement au cou de Fry qui se retint difficilement au montant de la porte : il était évident qu'elle avait entendu les propos tenus par Tiana et Sarina. Lui posant une main dans le dos, la Capitaine murmura quelques paroles à l'oreille de sa compagne :

— Je compte sur toi pour ne rien dire, d'accord. Mais sache une chose : je vous retrouverai, quoi qu'il en coûte.

La jeune militaire, toujours aussi déterminée, dépassa le corps secoué de sanglots de sa compagne, et entreprit d'escalader l'échelle qui menait au couloir reliant la passerelle et le mess. Arrivée dans la salle de réunion, elle croisa Aiden qui était plongé dans le dessin d'un croquis. Elle le salua brièvement et s'engagea dans l'étroit couloir qui menait droit vers la soute. Là-bas, Daniels et Alistair étaient occupés à réunir la cargaison d'aide humanitaire envoyée par Marlin dans la remorque accrochée à l'arrière de la Mule. Elle nota que le plus gros avait été fait avant de remarquer, à l'autre bout de la pièce, hissée sur une pile de caisses vides, sa mécanicienne.

Lorsqu'elle nota sa présence, l'Azrienne se jeta sur elle et la prit dans ses bras. Sans comprendre la raison de cet élan affectif soudain, Fry ne put que faire de même. Elle sentit alors un liquide chaud lui couler sur l'avant-bras tandis que le corps de la jeune femme qui l'enserrait était secoué de tremblements.

— Qu'est-ce qu'il y a ? murmura la Capitaine.

— Tu le sais très bien. Sarina m'a prévenue tout à l'heure. Tu... Tu vas nous laisser...

Incrédule, la Capitaine réfréna un cri.

— Attends une seconde. C'est pas possible. Je viens d'en parler avec Sarina il y a même pas quelques minutes... À moins bien sûr que...

Tiana soupira alors et saisit tous les événements des dernières heures : la Synthétique avait dû prévoir tout ce qui allait se passer et avait décidé de laisser à Fry le soin de faire ces mêmes choix. Cette dernière sourit faiblement et leva les yeux vers la caméra qui surveillait la salle de chargement, presque effrayée de voir à quel point ses réactions étaient prévisibles. Mais d'un autre côté, cela l'inquiétait aussi : en effet, si elle était si facile à cerner, l'ancienne militaire craignait qu'Atlan devine également ses plans.

Déposant un rapide baiser entre les deux oreilles de Mei, la Capitaine lui murmura en l'apostrophant d'un clin d'oeil :

— Bon, je vais te laisser, gamine. Prends bien soin du Charon pour moi. OK ?

La mécanicienne sécha ses larmes du revers de sa manche et opina, avant de se diriger vers le bouton qui allait actionner la descente de l'ascenseur vers la surface désertique de Demora. De son côté, Fry s'était hissée à bord du véhicule aéroglisseur et en avait allumé les moteurs. Sitôt au sol, elle enfonça la pédale d'accélérateur et démarra en trombe vers le palais de Tiram Dja'Anu.

Après avoir parcouru quelques kilomètres, Fry s'arrêta subitement.

Sous le soleil de plomb de Demora, elle avait beau transpirer à grosses gouttes, mais arborait fièrement l'uniforme qu'elle avait conservé après la fin de la Guerre, deux ans auparavant. Toutefois, ce n'était pas à cause de la chaleur qu'elle s'était arrêtée. En effet, depuis qu'elle avait pris sa décision, elle frissonnait de peur comme de tristesse à l'idée de foncer droit dans la gueule du loup.

Deux émotions qu'elle s'était refusée à montrer à qui que ce soit à bord de son vaisseau. La mâchoire contractée, elle sentait ses larmes rouler le long de ses joues. À moins que ce n'eut été que la transpiration qui perlait de nouveau. Peu lui importait en réalité, l'heure n'était plus à l'introspection et autre sensiblerie du genre. Elle avait une mission et se devait de l'accomplir.

D'un geste vif, elle essuya son visage et remit la Mule en marche. Le véhicule démarra ensuite en trombe pour continuer son chemin vers le joyau insolemment éblouissant de Tiram. Dans l'esprit de Fry, une seule émotion résidait. Une détermination sans borne qui ne laissait plus aucune place au doute. Pour sauver ses amis, elle se devait d'être forte et implacable quant à son plan.

En quelques dizaines de minutes, elle arriva en lisière de la cité qu'était la capitale de Demora et une vision d'horreur la stoppa net : des dizaines de Demoréens réunies en colonnes étaient poussés sans le moindre ménagement dans des rovers ; des sentinelles, toutes humaines, gardaient ces esclaves, n'hésitant pas à les violenter si l'envie leur en prenait. Pour Tiana, voyant sa compagne en chacun des aliens, c'était là un insoutenable spectacle. Cependant, elle savait qu'elle ne pourrait rien y faire. Sa mission était de veiller à la survie de son équipage, et non libérer une espèce entière du joug d'un régime raciste comme celui de Tiram.

Elle continua donc sa route vers le centre de la ville, n'osant pas regarder les Demoréens dans les yeux. Fry remarqua rapidement que tous les bâtiments les plus importants avaient été réunis autour du palais du Seigneur de Demora et que chacun d'entre eux avait été spécifiquement adapté aux colons humains.

Quand elle arriva enfin devant le palais de Tiram, seule, comme exigé, l'ancienne militaire se présenta à la grille encadrée par deux guérites. Devant chacune d'elles, une massive sentinelle était en faction, gardant l'entrée. Déterminée, Fry avança son véhicule jusqu'à l'un des gardes armés jusqu'aux dents et se présenta :

— Je suis Tiana Fry, du Charon. Votre patron m'attend pour une cargaison.

Le garde en question se retourna quelques instants puis fit signe à Fry d'avancer tandis que les grilles du palais s'ouvraient devant le véhicule. L'ancienne militaire gara la Mule un peu plus loin, le long de parterres colorés et attendit patiemment que Tiram ou quelqu'un d'autre d'important se montre enfin. Elle s'essuya le front du revers de la main et prit le temps de regarder le palais ostentatoire digne de l'ordure qu'était Tiram.

Tout dans cette immense bâtisse montrait à quel point le maître des lieux était imbu de lui-même : ceinturés par des remparts sur lesquels on pouvait voir plusieurs gardes, les jardins étaient d'un vert insolent pour qui avait remarqué que le reste de la population manquait d'eau ; de plus, avec ses deux étages surplombés de trois coupoles dorées, la façade tape-à l'oeil était composée de pierres blanches qui détonnaient avec la couleur ocre des modestes habitations environnantes.

Quelques minutes plus tard, un homme sortit de l'habitation. Il était flanqué de plusieurs servants demoréens vêtus de guenilles. Tiana nota également que leurs cornes avaient été limées, une pratique que l'ancienne militaire imagina facilement être un signe de disgrâce au sein de ce peuple. Il fallut toute la volonté de la Capitaine pour ravaler sa rage. Surtout quand elle discerna les traits de l'homme qui précédait la colonne formée par les aliens : il s'agissait de celui qui avait été la bouche de Tiram un peu plus tôt, l'homme si désagréable qui les avait contactés. Quand il arriva enfin à la hauteur de Tiana, il la salua sommairement :

— Capitaine Fry. Je suis Methos, le principal conseiller de Maître Dja'Anu.

— Ravie... Vraiment... répondit Fry, sarcastique.

Si l'homme avait été vexé par les propos de la Capitaine, il n'en laissa rien paraître. Au contraire, un large sourire s'étira sur son visage rond. Il sortit l'une de ses mains de sa tunique et tendit une tablette sur laquelle le contrat de remise avait déjà été signé.

— Je crois que vous attendiez ceci, Capitaine ? demanda Methos.

Tiana soupira et, après quelques instants, s'empara de la tablette sur laquelle elle apposa son pouce. Quelques secondes plus tard, un bip se faisait entendre, signe que la transaction monétaire venait d'être effectuée. L'ancien Sergent rendit la tablette à son propriétaire et Methos frappa alors dans ses mains, signalant aux Demoréens qu'il était temps pour eux de s'acquitter de leur tâche. Mais, tandis que Fry allait remonter à bord de son véhicule, l'homme la héla :

— Capitaine. Je dois également vous transmettre un message.

— Ah oui ? Lequel ? répliqua-t-elle, guère intéressée.

— Maître Dja'Anu souhaiterait vous voir... Tout de suite.

La jeune femme se tourna vers Methos, un sourire mauvais sur le visage : le piège de Tiram se refermait peu à peu sur elle et elle le sentait.

— Et bien, vous direz à votre patron que je refuse. J'ai pas que ça à faire si vous voyez ce que je veux dire...

L'autre rendit son sourire à Fry et l'empoigna fermement par le bras :

— Je crois, Capitaine, que vous n'avez pas bien compris : vous n'avez pas le choix.

Tiana remarqua alors que, tout autour d'elle, des soldats de l'Alliance avaient fait leur apparition et la tenaient en joue. Tendue comme un arc, Tiana se débattit et Methos la lâcha.

— C'est bon, je vous suis, Methos ! Pas besoin de me tenir, je sais marcher toute seule ! s'exclama-t-elle.

Sous bonne garde, elle se mit alors à avancer dans l'allée centrale qui divisait les jardins flamboyants du palais et atteignit rapidement l'entrée. Dès qu'elle en passa le porche, elle fut en présence d'une immense statue dorée du maître des lieux décrivant à elle seule la taille de son ego. Le noble avait également rien que dans le vestibule de son palais deux portraits de lui que Fry ne regarda qu'à peine tant une telle prétention la dégoûtait.

On la fit ensuite monter par l'un des deux escaliers symétriques et on la conduisit jusqu'à une terrasse où l'attendait le maître des lieux. Celui-ci sirotait une boisson dans un verre à pied en cristal de Xirix, alors qu'une Demoréenne menue l'éventait à grand peine. Lorsqu'il vit Fry, il claqua dans ses mains et la servante s'éclipsa et la Capitaine vit qui il était : ses cheveux bruns étaient plaqués en arrière ; le visage fin accentuait l'air cruel de ses petits yeux. Même son accoutrement, une sorte de toge légère aux motifs mélangeant or et argent, montrait tout son amour pour lui-même et son envie d'en mettre plein la vue. Mais Tiana n'était guère impressionnée.

— J'imagine que vous êtes Tiram Dja'Anu, l'apostropha-t-elle.

Le Seigneur de Demora se retourna, un sourire carnassier aux lèvres :

— Et vous, vous êtes celle qui a si bien pris soin de ma promise. Il me tarde vraiment de la revoir pour lui donner la correction qu'elle mérite.

Pleine de rage, Tiana eut un mouvement vers le maître des lieux mais ne put faire grand chose car, déjà, elle était plaquée au sol par les deux soldats qui l'encadraient. Voyant la pauvre Tiana à ses pieds, Tiram gloussa :

— Vous ne faites vraiment pas le poids face à moi. Et d'ici peu, personne ne le fera sur cette planète. Pas même vos amis, Capitaine.

Soudain, le bruit d'une navette résonna au-dessus de la petite assemblée et se posa au beau milieu des massifs et resplendissants jardins qui se trouvaient devant eux. La porte arrière de l'appareil s'ouvrit et un homme en descendit flanqué d'une demi-douzaine de soldats. À la vue de son armure noire et de son casque, Tiana le reconnut immédiatement : il s'agissait d'Atlan. Ce dernier se dirigea vers le groupe et ne prit même pas le temps de le saluer tant son intérêt était dirigé vers l'ancien Sergent et les informations qu'elle détenait :

— Capitaine Fry. C'est un réel plaisir de vous revoir, s'extasia le Pisteur alors que les deux colosses de l'Alliance redressaient l'ancien Sergent.

Le Commandant posa alors les yeux sur la bouche ensanglantée de Tiana. Avant de se tourner vers le maître des lieux, qui tressaillit d'effroi. Ce qui aurait ravi Fry si elle n'était pas elle-même dans une situation aussi dangereuse.

— Je croyais avoir demandé à ce qu'elle ne soit pas blessée.

— Elle a essayé d'attenter à ma vie...- tenta autant d'expliquer le Seigneur de Demora que de garder un certain aplomb.

— ...- ce qui aurait pas été une grosse perte, coupa Fry, en crachant aux pieds de Dja'Anu le sang qu'elle avait dans la bouche.

Offensé par le geste de Tiana à son égard, Tiram se prépara à la gifler, comme il l'aurait fait avec n'importe lequel de ses sujets. Mais étrangement, Atlan agrippa au vol le poignet de la crapule :

— Je croyais avoir été clair, Tiram ! tonna-t-il. Je ne veux pas qu'il lui soit fait le moindre mal. Quant à vous, Capitaine, ajouta-t-il en lâchant Dja'Anu, vous allez m'accompagner sur mon croiseur.

— Pourquoi faire ? Vous savez aussi bien que moi que je vous dirai rien.

— Oh mais oui, je le sais très bien. Mais je n'ignore pas la dévotion qu'à votre équipage envers vous. Il chercheront à vous secourir, c'est certain.

Intérieurement, Tiana jubilait : son plan avait parfaitement fonctionné et Atlan était tombé dans le panneau. Un sentiment de soulagement vint l'étreindre tandis qu'une douleur fulgurante lui vrillait le dos. Le sourire aux lèvres, elle s'effondra sur le sol, inconsciente.

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